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sur 17696 notes
En raison du confinement, j'ai l'occasion de relire plusieurs livres que j'avais beaucoup aimés. ^^ Je me suis donc replongée dans l'univers d'Hunger Games, trilogie que j'avais lu il y a environ deux ans. Je m'en souvenais encore vraiment bien, pourtant je l'ai dévoré en trois jours comme si je le découvrais pour la première fois... le récit est addictif, j'ai été ravie de retrouver ces personnages auxquels on s'attache (j'aime vraiment beaucoup Peeta...) !
Une relecture peut être intéressante car on peut avoir une approche différente de l'histoire. Dans mon cas, même s'il y avait bien moins de suspense sachant que je connaissais déjà la fin, cela ne m'a pas empêché malgré tout de profiter du récit et d'être dans l'action des Jeux. J'ai été complètement emportée et j'ai été émue aux mêmes moments que lors de ma première lecture d'Hunger Games. Finalement, je ne pense pas que mon avis diffère beaucoup de celui que j'avais il y a deux ans. ;)
Maintenant, j'ai envie de relire le tome 2, malheureusement je ne l'ai pas chez moi... Je vais tout faire pour trouver un moyen de le relire, parce que j'ai vraiment envie de relire la suite... ^^

Bref, j'aime toujours autant cette saga ♡ Pas à un seul instant je me suis ennuyée, je trouve qu'on s'attache vraiment aux personnages, et le rythme est vraiment dynamique...
J'ai adoré relire ce tome 1 qui confirme mon attachement particulier pour cette saga dystopique, que je conseille franchement à tous ceux qui aiment ce genre de roman ♥
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J'étais bien décidée à lire rapidement ce livre, sans trop d'émotions ni de vibrations, pour remplir la case "Fantasy ou Fantastique" du Multi-défis 2016. Je ne suis à priori pas très connaisseuse, ni très fan de ce genre de lecture.
C'était sans compter le suspense que Suzanne Collins a su poser dès les premières pages.
Captivée... Voilà, je l'étais après quelques minutes de lecture. le cadre était posé. J'avais choisi mon district, mon camp, mon horizon. Je m'étais entraînée. J'étais prête !
Je suis partie dans l'arène aux côtés de Katniss et Peeta. J'ai failli manger les baies vénéneuses, me faire piquer par les guêpes tueuses et succomber à la fin et à la soif.
Mais j'en suis sortie victorieuse, et tellement motivée que dans la foulée, j'ai regardé les deux premiers films de la saga.
Et là aussi, ce fut une belle surprise !
Les images ont complété les mots. de manière parfaite !

Le monde d'Hunger Games sonne comme une dénonciation de notre monde moderne, avec ses injustices, ses dictatures, ses jeux de pouvoir, sa violence, ses échanges, ses lobbys, ses fusions et ses alliances.
Les élections américaines qui viennent de se dérouler en sont un bel exemple.
Le Capitole est bien le maître du jeu, chez nous aussi.
Aujourd'hui, encore.
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Le phénomène Hunger Games a explosé depuis la sortie de l'adaptation au cinéma. du moins, c'est comme cela que j'ai découvert la trilogie livresque. Je tenais à me lancer dans la lecture avant de revoir le premier film et ainsi enchaîner avec le second film au cinéma. Au final, est-il si bien que ça ce livre ? le film ne suffit-il pas ?

Oui ! Ce livre mérite sont succès ! Pour moi c'est une grande réussite ! Suzanne Collins nous invite dans un monde dystopique plein de ressources ! le filon a été tiré des milliers de fois dans la littérature et pourtant elle arrive à donner une dose d'originalité, notamment via ces célèbres jeux de la faim ! On pourrait peut-être faire le rapprochement avec Battle Royale que je n'ai jamais vu mais juste entendu parler, mais peu importe, ici le contexte est différent il me semble et c'est vraiment jouissif de cruauté.

Non ! le film ne suffit pas à l'oeuvre de Collins. Tant celui-ci est dépourvu de relation humaine. Dans le livre on découvre une complexité entre Katniss et Cinna. On découvre la haine de Katniss envers le capitole et son peuple. On découvre le conflit opposant Haymitch et Katniss. Rien de tout cela n'est exploité dans le film. de plus je dois avouer que je détestais Peeta avant de lire le livre.

Enfin le livre est écrit à la première personne, une forme qui m'a d'ailleurs dérouté au début de ma lecture notamment du fait que certains dialogues soient directement décrit par le narrateur. Mais on s'y fait vite et une fois dans l'arène, on vit clairement les événements.

Je suis impatient de m'enflammer dans le second volet des aventures de Katniss. D'abord au cinéma, puis en livre avant la sortie du troisième film, j'ai décidé de prendre ce rythme, je verrai ce que cela donne mais j'espère vraiment que Collins a exploité à fond cet univers mis en place.
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C'est avant tout titillée par la curiosité de découvrir le phénomène « Hunger Games », davantage que par réel attrait pour le sujet, que je me suis plongée dans les romans de S. Collins. Bien m'en a pris. Imaginez que le monde tel que nous le connaissions n'existait plus, anéanti par la guerre, la maladie, les catastrophes naturelles... Une nouvelle puissance voit alors le jour, la ville de Panem, qui exerce une implacable tyrannie sur les douze districts soumis à son autorité. Une loi suscite en particulier la crainte de la population : l'envoie chaque année de deux adolescents de chaque district aux Hunger Games, une immense arène dans laquelle les candidats devront s'opposer les uns aux autres sous les yeux des caméras jusqu'à ce qu'il ne reste plus qu'un survivant. C'est donc une dystopie que nous propose ici S. Collins qui nous offre un premier tome haletant et particulièrement prenant. Difficile en effet de contester le côté addictif de ce livre qu'il devient presque impossible de lâcher une fois commencé.

Le fond de l'histoire peut, il est vrai, laisser un léger sentiment de déjà vu (notamment quand on pense à Georges Orwell et Battle Royal) mais l'auteur dispose incontestablement d'une imagination assez fertile pour nous apporter sa propre touche et un bon nombre d'idées novatrices. le personnage principal, la jeune Katniss, est pour sa part une héroïne très attachante, à laquelle la narration à la première personne rend facile de s'identifier. Il en va de même des personnages secondaires amenés à croiser la route de notre protagoniste, Peeta ou encore Rue en tête. le roman n'est toutefois pas exempt de quelques défauts : un début qui traîne un peu en longueur, des descriptions parfois trop longues parfois trop brèves, de bonnes idées qui auraient mérité d'être davantage explorées... Hunger Games n'est donc peut-être pas le chef d'oeuvre promis mais il n'en reste pas moins un bon roman, très divertissant et bourré d'idées intéressantes.
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J'ai vu et revu les films de Hunger Games. Un ami m'a dit : il y a tellement de choses supplémentaires dans les livres, tu devrais les lire... Il m'a prêté la saga et je me suis mise direct au premier tome. Il avait totalement raison. Dès les premières pages, j'ai appris beaucoup plus sur le monde, les districts, les interactions entre les personnages... le récit est plus long, plus détaillé, plus fourni... et c'est d'autant plus captivant. J'ai adoré la mise en relation entre Katniss et Peeta, qui n'est pas gagné... Une relations beaucoup plus complexe que ce que nous laisse prétendre le film... J'ai hâte de la voir évoluer. Bref, une super lecture, que je ne regrette pas du tout d'avoir fait... Vivement le deuxième tome.
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Je n'ai pas encore vu les films tirés de cette série, je préfère toujours lire les livres avant de voir l'adaptation. Et je ne regrette pas Je pense que ça aurait gâché mon plaisir.
Le résumé indique qu'on est dans un futur sombre, mais c'est au-delà de ça. Nous sommes dans un monde de cruauté gratuite. le gouvernement règne pas la terreur et envoie des ados s'entre-tuer pour animer une télé-réalité. Toutes les limites ont été dépassées. Certains se réjouissent du spectacle, d'autres ont bien conscience qu'il s'agit de meurtres, mais la révolte est impensable car elle aurait un coût bien trop élevé. Alors ils courbent l'échine et subissent leur vie de misère.
Ce livre montre la prise de pouvoir d'une poignée de privilégiés sur tout un peuple qui souffre et qui ne sert qu'à entretenir ces privilèges. C'est poussé à l'extrême, ça sonne comme une caricature, mais ça fait réfléchir. Des dictatures sont toujours en activité et ce n'est pas parce que c'est loin que ça n'existe pas. le débat est complexe.
Du côté littéraire, j'ai beaucoup apprécié. L'histoire est prenante, pleine de rebondissements, sans ennui. Les personnages sont, comme dans beaucoup de séries de ce genre, un peu trop héroïques, un peu trop parfait, mais je les aime bien, je leur pardonne volontiers.
Un premier tome réussi, qui donne envie de se plonger dans la suite.
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Quelques siècles après Roméo et Juliette sur leur balcon de Véronne, c'est au tour de Katniss et Peeta d'être les amants maudits de leur siècle. Et c'est une arène à Panem qui remplace le balcon, et pourquoi s'embêter d'un bal quand on peut jouer avec le feu en mode combat fatal ? Et bien entendu avec le tout retransmis à la télé dans tout le pays.

Il faut croire que chaque besoin de recycler le mythe des amants maudits en le mixant au goût du jour. Pourquoi pas. Peut-être que ce sont ces amants-là dans le 21ème siècle se souviendra.
Bien que le côté : plusieurs candidats livrés à eux-mêmes dans un jeu sadique où il faut s'entretuer pour survivre fait très 20ème siècle (booooo). En revanche, ce qui fait l'originalité de cette oeuvre, c'est la critique acerbe qui est faite du monde de la télévision et de la télé réalité. Ce qu'avait imaginé des auteurs comme Orwell et Huxley semble plus vrai que nature, surtout à la lecture de ce livre. Là aussi Richard III a été remixé en une entité difficilement palpable désigné par des périphrases : les gens du Capitole. Les organisateurs des Hunger Games, ceux qui font des paris sur ceux qui ont le plus de chances de survivre - qui oserait encore critiquer les empereurs romains alors ?

Certes , il était temps que quelqu'un mette en scène dans la fiction la face perverse de la télé réalité mais je n'ai pas accroché plus que ça. Je n'ai rien trouvé de transcendant à l'écriture et ai trouvé certains passages assez longs. Parfois même, difficile de nier que le déroulement de ces jeux est un peu cousu de fil blanc.
Pour être juste, il faut sans doute avouer qu'il est difficile de lire un livre dans tous les lecteurs et les médias nous ont rabâché les oreilles. L'un des intérêt de la lecture étant la surprise, celle-ci ne peut plus avoir lui.

Reste à voir si les tomes suivants sont plus fouillés, mais pas tout de suite.
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Je ne reviendrais pas sur l'histoire que tout le monde connait. Sachez seulement que le récit est incroyablement prenant, que le lecteur frissonne et verse même quelques larmes (enfin moi en tout cas ...).

Le point sur lequel je tiens à insister, c'est la "lectrice". Kelly Marot est la voix française de Katniss dans le film. Est-ce pour cela qu'elle est si crédible? Sans doute cela a joué oui, mais cette femme a un don. J'ai vraiment été subjuguée par sa voix, elle résonne encore dans ma tête même quand je suis loin de mon lecteur CD. Elle est une magicienne, elle "vit" sa lecture et nous la fait vivre. C'est proprement incroyable. Et ce n'est pas facile, car non seulement il faut faire les différentes voix dans les dialogues, exercice dans lequel elle excelle, mais il faut aussi lire le récit. Et si je trouve que c'est dur c'est parce que forcément l'écoute d'un roman est beaucoup plus long que sa lecture. Et il y a tellement de suspense que je me voyais souvent en train de tourner les pages à toute allure, incapable de résister à lire de plus en plus vite pour "savoir". Or là, aucune possibilité d'accélérer, l' "audiolecteur"? "écouteur"? (on appelle ça comment au fait, le fait d'écouter ?) doit suivre le rythme de la lecture, et si au tout début j'étais impatiente, je me suis petit à petit adaptée à cette allure. Je me suis habituée à cette lenteur (par rapport au rythme trépident du récit lui même), je me suis laissée bercé par la voix de Kelly Marot, me réjouissant à chaque fois que je devais monter en voiture.

11h40 d'écoute ce n'est pas rien. J'imagine bien que le livre doit se dévorer en bien moins que ça, mais c'est une magnifique expérience que de le découvrir en audio. Un vrai régal, et je vais attendre la sortie du tome 2 chez Audiolib pour continuer cette aventure audio, c'est certain.

C'est un énorme coup de coeur !


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Quoi qu'on en dise, peu importe ce que vous pourrez lire à son propos... n'hésitez plus une seconde... il vous le faut ! C'est tout !

C'est une lecture qui ne vous quitte pas et que vous aurez bien du mal à quitter !
C'est brutal et révoltant... ça vous prend méchamment aux tripes, entre frissons, dégoût, peur et empathie. C'est violemment addictif !
Lien : http://les-fantasmes-de-cami..
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- Hello Fils, quelle est la différence entre la littérature blanche et celle de genre dans la plupart des cas ?
- Pffff, super, encore une prise d'otage ! Je suppose que la littérature de genre doit respecter les attentes du dit genre contrairement à la littérature plus générale.
- Tu gagnes et aujourd'hui nous allons nous intéresser à un des plus grands succès de la littérature dite « young adult » : Hunger games.
- Chic, je l'ai lu et ai bien aimé.
- Oui mais sais-tu pourquoi ?
- de façon précise non, j'ai bien aimé et ne me suis pas posé 1001 questions.
- C'est logique…. Mais j'aimerais tenter de te convaincre que ce livre est à la fois un produit banal et quelque chose d'assez génial (bah oui, il faut bien tenter de proposer autre chose que les 1227 critiques précédentes (argh, 1227 !)). C'est parti !
*
- La littérature « young adult » répond à des caractéristiques assez strictes à dire vrai : https://www.edilivre.com/tag/caracteristiques-de-la-litterature-young-adult/ . Pour condenser/résumer cet excellent lien un succès suppose les « ingrédients » suivants :
. Un livre souvent classé dans les genres suivants : Science-fiction ou Fantasy, avec idéalement un aspect dystopique.
. Un héros jeune et en questionnement se trouvant dans une situation critique. Il doit faire preuve de force de caractère mais avoir des faiblesses et des doutes par rapport à des sujets difficiles, tabous ou polémiques pour permettre au jeune adulte lecteur une identification par rapport à ses propres angoisses.
. Il faut construire un univers qui permet généralement au héros de se rebeller. Idéalement cet univers est autoritaire et il peut être post-apocalyptique ou faire suite à une guerre civile.
. Les thèmes abordés peuvent et doivent inclure des notions comme le sexe, la maladie, la guerre ou des amours interdits.
. Intégrer une histoire d'amour à problèmes permet de développer une intrigue avec des sentiments plus complexe.
Voilà le cahier des charges proposé à l'apprenti écrivain de ce genre.
*
- Je vois où tu veux en venir mais, cher Papa, si un lecteur de ta critique n'a pas lu le livre il ne sait toujours rien de Hunger Games…
- Oups oui, veux-tu t'en charger ?
- Soit. Donc ce livre débute dans un univers post-apocalyptique. Suite à une guerre civile les États-Unis sont en ruine et la société est clivée. Au centre et détenteur du pouvoir absolu se trouve le Capitole, habité par des êtres, la plupart futiles, qui vivent en exploitant la production de 12 districts, chacun spécialisé dans un type de ressources. Ces districts sont plus ou moins pauvres et sous le joug du pouvoir central. Pour dissuader toute rébellion chaque année sont organisés les « Hunger Games » où deux enfants âgés de 12 à 17 ans, un garçon et une fille, sont tirés au sort. Ces 24 tributs (12 districts) sont ensuite emmenés dans une vaste arène et luttent à mort jusqu'à ce qu'il ne reste qu'un seul survivant. Ce dernier rejoint son district et a une vie confortable. Ces jeux doivent rappeler aux habitants des districts la toute-puissance du Capitole et décourager toute rébellion.
- Nous avons donc un livre de science-fiction post-apocalyptique incluant une guerre civile dans un monde clairement dystopique, avec un pouvoir central totalitaire et haïssable, non ?
- Oui papa, toutes les cases du genre sont cochées en effet, et cela va continuer avec les personnages. L'héroïne vit dans le district 12, très pauvre et produisant du charbon. Katniss a 16 ans, doit se débrouiller largement seule depuis que son père est mort dans une explosion de mine, sa mère a alors fait une dépression et l'adolescente a dû se battre pour assurer sa survie et celle de sa jeune soeur de 12 ans Prim, présentée comme douce, attachante et incapable de faire face à la dureté du monde.
- Là encore c'est un classique des romans pour adolescents : les adultes sont défaillants et l'adolescent doit donc prendre un rôle de premier plan, tout en protégeant une fratrie plus jeune. Ici le père est absent et peut donc avoir une image valorisante, la mère (un classique de cet âge les oppositions mère/fille) hérite donc d'un rôle assez ambivalent mais où prime l'irresponsabilité parentale. La petite soeur est l'enfance à protéger tout en mettant en valeur le passage de l'héroïne à un autre stade de sa vie.
- Oui, cela peut sans doute être vu ainsi. L'histoire sera donc celle de Katniss qui, lorsque Prim sera désignée pour aller dans l'arène, se désignera comme volontaire pour la remplacer et luttera contre les injustices et les autres adolescents pour assurer sa survie.
*
Merci. Je voudrais maintenant présenter ce qui fait que ce roman est selon moi un exemple du genre voire son plus grand succès récent. J'ai déjà insisté sur le fait que c'était par bien des aspects un modèle du genre mais Mme Collins va plus loin. Chaque personnage a sa place, tous ont leur utilité mais je ne parlerai, rapidement, que des principaux.
. Katniss est une jeune femme mais Madame Collins évitera de limiter son lectorat aux seules adolescentes. Les garçons peuvent facilement s'identifier à l'héroïne du fait de diverses vertus valorisés dans un univers masculin comme le talent pour se battre, le courage, l'endurance ou la volonté. Pour autant beaucoup d'adolescentes adhéreront sans doute à la classique hésitation amoureuse entre un « beau mystérieux » (Gale) et un « amoureux éperdu prêt à tout pour elle » (Peeta). de la même façon intégrer de longs passages sur les tenues vestimentaires en jouant sur le désir de plaire, la séduction et l'image de soi est très habile et une jolie performance dans un tel livre. Cela ne peut que parler à des adolescentes et est amené de telle façon que cela ne saurait choquer un public masculin. Les descriptions alimentaires, tout en insistant sur les privations, peuvent séduire les deux sexes. Katniss a diverses forces mais aussi des faiblesses comme préconisé dans ce genre « young adult » : elle peut avoir peur, peut manquer de lucidité comme de maîtrise de son caractère emporté (toute ressemblance avec des adolescentes ne saurait être que fortuite bien entendu) et, surtout, est très vite dépassée dès qu'il s'agit de sentiments ou de relations amoureuses. Globalement cette héroïne est remarquablement structurée pour plaire à l'ensemble du public « jeune adulte ».
. Peeta peut sans peine être un modèle pour des adolescents des deux sexes, présentant un modèle d'amoureux idéalisé mais aussi d'homme courageux et prêt à tout pour Katniss. Il est droit et plus mature qu'elle par certains aspects.
. Haymitch, l'ancien gagnant alcoolique joue un rôle classique dans les romans et séries pour jeunes à savoir le vieux sage dont le savoir et le pouvoir doivent être compensés par des défauts majeurs pour laisser le premier rôle aux adolescents. Ici les handicaps sont un caractère pénible mais surtout un fort alcoolisme.
. Prim est le personnage touchant qui peut susciter des sentiments protecteurs tout en rendant encore plus évident le côté insupportable de cette dystopie, Rue, jeune concurrente dans l'arène mais aussi alliée de Katniss joue un peu ce même rôle tout en pouvant souffrir « par procuration » ce qui n'était pas envisageable pour la petite soeur (charge affective trop forte et responsabilité de la grande soeur)
. Cinna le styliste met en valeur Katniss, Effie sert de faire-valoir (un personnage comique est toujours le bienvenu, agaçant et détendant à la fois)…
- Oui, tu n'as pas tort Papa, les personnages semblent tous conçus pour séduire le lecteur adolescent, garçon ou fille.
*
En effet, et, comme pour les personnages l'univers est construit exclusivement pour séduire un lectorat de cet âge, avec une redoutable efficacité.
. le thème à savoir des adolescents arrachés à leurs familles et devant s'entretuer jusqu'à ce qu'il n'en reste qu'un, est clairement emprunté à « Battle royale » mais n'a rien de nouveau (Highlander, les jeux du cirque…). Il est parfait pour proposer un univers associant violence, aventure, amitié, solidarité, haine, peur et trahison mais aussi pour proposer un roman d'apprentissages. Il permet un rythme soutenu qui fait de ce livre un « page turner ».
. Diverses thématiques annexes sont habilement intégrées. Nous pouvons, sans être exhaustifs, relever les inégalités, l'écologie comme l'opposition entre la nature et la ville, la dégradation de l'environnement, la tyrannie d'un pouvoir centralisé, la technologie utilisée comme moyen oppressif, quelques oppositions classiques aussi comme la sécurité contre la liberté et l'ordre opposé à la justice. Plus que des analyses le jeune lecteur y retrouvera des idées qu'il croise fréquemment et qui le placeront dans un monde largement manichéen où il aura déjà ses repères.
. le cadre à savoir un jeu télévisé obligatoire montrant les adolescents s'entretuant permet à la fois un voyeurisme et une dénonciation de ce dernier. La critique de la téléréalité n'est pas non plus nouvelle, pensons à Sheckley et au prix du danger, mais elle est mise en scène de façon très efficace. Dans le même registre le fait d'avoir besoin de sponsors permet d'expliquer mais aussi de justifier le fait que Katniss se trouve « obligée » d'avoir des relations amoureuses ce qui la dédouane de toute forme de culpabilité et favorise le processus projectif pour des adolescents face à ces sentiments et actes encore largement transgressifs et anxiogènes. Ces premiers amours observés par des adultes sont aussi une excellente projection de ce que peuvent ressentir des adolescents dans leurs vies quotidiennes tout en leur offrant un environnement fictionnel en apparence très différent.
. L'écriture est agréable, facile à lire mais ne sombrant jamais dans la facilité. le vocabulaire n'est pas recherché (il ne pourrait l'être sans nuire à l'objectif visé) mais il évite aussi toute pauvreté. le rythme peut être parfois haletant et la montée de l'intensité dramatique est bien menée.
- Oui, là aussi je vois maintenant comment ce livre est construit et cela me dérange. J'ai l'impression que l'auteur a abusé de ma confiance d'une certaine façon, m'a en tous les cas manipulé.
***
Oui et non. Ce qui est marquant dans ce livre est que ce n'est en effet en aucun cas une oeuvre littéraire mais un produit réalisé dans le but exclusif de séduire un lectorat précis.
Bien entendu qui a quitté les rivages de l'adolescence et porte un regard pleinement adulte sur ce(ux) qui l'entoure(net) trouvera que ce roman présente de très nombreuses faiblesses comme des personnages manichéens, des approches du monde très naïves (pensons à la façon de voir les relations familiales et, plus encore, amoureuses), que l'univers de PANEM n'est guère crédible en réalité, que l'écriture manque de profondeur, que les descriptions des combats sont parfois complaisantes (fascination pour la violence, la souffrance…), que les thématiques abordées sont caricaturales et pauvres, que si l'écriture est efficace elle n'a pas grand intérêt par ailleurs… mais les individus ayant ce recul ne sont en aucun cas le « public-cible ».
S'il est peut agacer de voir le lecteur potentiel ainsi analysé et réduit à un client qu'il faut séduire il faut admettre que ce travail est réalisé avec qualité et une grande habileté. Il est même difficile de ne pas admirer la capacité de l'auteur à intégrer de façon fluide autant d'éléments de séduction dans un nombre restreint de pages. S'il y a un talent indubitable il est là.
- Mouis, mais je reste mécontent de me voir ainsi réduit à un simple acheteur à convaincre… et surtout que cela ait aussi bien fonctionné !
- Voyons les choses autrement : as-tu aimé ce livre et est ce qu'il t'a apporté quelque chose ?
- Oui, j'ai aimé le lire et, à l'époque, il m'avait fait réfléchir.
- Inutile d'aller plus loin ! Si l'auteur t'a en effet analysé dans le but de te vendre son livre cela l'a amené à te proposer ce qui pouvait te plaire à cette étape de ton existence. Est-ce un mal ? Il y a des lectures pour chacun et ce roman est très bien construit pour séduire et donner à ressentir voire à penser à des adolescents (de tous âges). En ce sens Suzanne Collins a proposé un excellent produit qui mérite bien 5 étoiles, non ?
- Mouaif, si tu le dis…
- Maintenant rien en t'empêche de lire qui a voulu faire une oeuvre littéraire et pas qui applique des recettes, même pour une cuisine efficace.
- Franchement je préfère.
- Tu grandis…
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