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EAN : 9782283026656
348 pages
Buchet-Chastel (30/11/-1)
3.57/5   56 notes
Résumé :
Sous la terre retrace et romance en un récit incandescent la cavale de Jessie Hickman, une des seules femmes bushrangers - ces hors-la-loi australiens - de l'histoire du pays. Un roman haletant, cruel, campé dans une nature hostile et magnifique.
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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1921- Australie- Nouvelle Galles du Sud

Avec ce premier roman, Sous la terre, Courtney Collins nous entraîne dans une chevauchée à travers l'Outback pour un voyage plein de rage : l'héroïne, Jessie, après avoir assassiné Fitz, homme violent, devenu son époux avant d' avoir été son employeur à sa sortie de prison, incendie son ranch, et accouche dans la foulée d'un bébé prématuré, décédé dans la même nuit.

C'est par la voix de ce bébé enseveli sous la terre, narrateur omniscient, que l'histoire de Jessie, sa mère, nous est conté : « La Terre, telle que je la perçois, est tassée à certains endroits, et brisée à d'autres. Les événements semblent donc se télescoper . Ainsi , la mise en terre et la mise au monde. Ce n'est pas la beauté lisse et ondoyante du ruban qui se déploie. Non. La terre se gondole sous l'effet de toutes les histoires qu'elle recèle, histoires de ceux qui vagissent et de ceux qui crèvent. »

Avec cette voix, c'est la voix de la terre que l'on écoute, et aussi celle du sang qui coule dans les veines de sa mère, Jessie, et qui elle, cherche en cavalant sur sa monture le sillage de l'oubli  : « Malgré l'épaisseur du maquis et l'aspect infranchissable de la pente, elle remonta sur Houdini et repartit vers le haut pays, déterminée à échapper à tous les fantômes qui la poursuivaient. »

A ses trousses, le sergent Andrew Barlow, héroïnomane et, son amant, Jack Brown, gardien de troupeau sur le ranch de Fitz, devenu depuis peu le traqueur du sergent…
« L'homme prétendait avoir vu Jessie. Selon ses propres mots : « Elle rôdait dans la brousse comme une chienne ou une autre bête, labourant la terre avec ses griffes, avec une tête de folle qu'on voyait même pas à travers les cheveux, et si j'avais pu charger ce flingue un peu plus vite, je me serais fait un plaisir de la buter. »
Jessie trouvera-t-elle le répit dans sa fuite effrénée alors qu'autour d'elle sonne l'hallali ?

Afin de vous laisser le plaisir de découvrir la suite de l'aventure et profiter de ses surprises je n'en dirai pas plus sur les faits.

Un souffle lyrique se lève sur le relief accidenté des Blue Mountains, et la beauté sauvage des grands espaces accompagne cette course libératrice dans l'espérance de jours meilleurs :
« Assise au bord du ravin, elle avait l'impression que son passé n'était ni derrière elle ni dessous, mais partout à la fois, vivant à travers elle, et que le gamin et Joe et Bill étaient exactement comme des personnes qu'elle avait déjà connues, et que là, dans la montagne, il y avait quelque chose comme une nouvelle chance, une chance d'aimer, et de bien aimer, dont elle avait encore à sonder les limites. »

Un premier roman décoiffant, dépaysant, empli de sueur et de poussière, de sang et de soif, dans une contrée rude et vierge que seuls les aborigènes ont su apprivoisé en vivant en harmonie avec la nature alors qu'au même moment les démobilisés de la Grande guerre à qui on avait attribué des parcelles meurent à petit feu ou deviennent à moitié fous, démunis de toute expérience.

Un livre qui se dévore et qui fait référence à l'histoire de la première bushranger (hors-la-loi), Jessie Hickman, dresseuse et voleuse de chevaux dans laquelle l'auteur a puisé son inspiration pour évoquer l'héroïne : Jessie, une jeune femme qui s'affranchit et s'émancipe malgré un univers peuplé d'hommes rustres et violents et un milieu naturel rude et hostile.

Pour suivre Jessie dans son échappée de cavalcade en cavale, outre un canasson, il vous faudra faire preuve de patience, de détermination, de courage et d'adresse, mais aussi apprendre à décrypter le ciel étoilé.
A vos étriers pour entreprendre cette chevauchée au grand galop, dans le bruit et la poussière des sabots...
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C'est une lecture passionnante dont je me souviendrai longtemps.
C'est une belle découverte livresque à l'ambiance western qui retrace la vie de la première Bushranger, Jessie Hickman. Une femme à la soif de vie et de liberté. L'écriture est original c'est l'enfant mort de Jessie qui nous parle du parcourt haut en couleur de sa mère, ce qui amène une ambiance étrange et intéressante. C'est une belle course poursuite qui a su ma faire voyager.
C'est une coup de coeur. Je recommande la lecture du premier livre de Courtney Collins .
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A sa sortie de prison, Jessie Hickman est tombée dans un piège. Henri Fitzgerald la prend sous son aile dans un but bien précis : le vol de chevaux dans lequel elle excellait avant son arrestation. Usant d'autorité et de chantage, elle devient sa femme. Battue et abusée au bon vouloir de cet homme violent et alcoolique qui lui a fait un enfant, une nuit, après l'avoir tué et mis le feu à la ferme, elle parvient à s'enfuir.
Sa tête étant mise à prix, traquée par des chasseurs de primes, Jack barrow travaillant pour le compte de Fizt et un sergent héroïnomane, commence pour Jessie, une cavale effreinée au cours de laquelle elle rencontre des personnages haut en couleurs, tantôt secourables, tantôt hostiles.

J'avoue avoir eu un peu de mal à comprendre le début de ce roman et pour cause. le narrateur est un nouveau né que la mère vient d'égorger pour lui éviter une vie de misère. Et cette femme n'est autre que Jessie, l'héroïne. Cette voix d'outre tombe relate le cheminement chaotique de sa mère depuis sa naissance. Par le biais de cet enfant, on assiste à ce que fut la vie de cette jeune femme et de sa fuite prodigieuse, livrée à elle même par delà les montagnes où le danger est partout, ne reculant devant rien, déjouant les pièges de ses poursuivants. Parce que Jessie est une jeune femme de caractère, intelligente et rebelle ce qui est plutôt mal vu dans un monde où seul l'homme règne en maître, elle va devoir, jusqu'à l'épuisement, tenter de sauver sa peau.

Un magnifique récit authentique, passionnant, palpitant, dense et rude d'une femme éblouissante qui n'aspire qu'à sa liberté envers et contre tous. Une fois la lecture commencée, difficile de s'arrêter tant ce roman nous transporte dans une course poursuite effrénée et haletante.

Alors, n'hésitez pas à enfourcher Houdini, son fidèle cheval et compagnon de tous les dangers. Il saura vous montrer le chemin parcouru par sa maîtresse, la rebelle et prodigieuse Jessie Hickman. Vous ne serez pas déçus si votre tête n'est pas mise à prix !
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Début des années 1920, quelque part en Nouvelles Galles du Sud, province australienne encore sauvage. Jessie, sortie de prison depuis quelques années, travaille pour Fitzgerald Henry, homme violent et alcoolique, qui l'a forcée à l'épouser et pour qui elle escorte du bétail et des chevaux volés. Un jour, enceinte de l'homme qu'elle déteste, elle finit par le tuer et elle accouche d'un bébé prématuré qu'elle enterre avant de fuir dans la nature. Mais la police, sous la forme d'Andrew Barlow, un sergent sous l'emprise de l'héroïne pour soigner des douleurs récurrentes, aidé de Jack Brown, un métis aborigène ayant travaillé pour Fitz et amoureux de Jessie, se doit de la retrouver avant que les fermiers du coin ne lui mettent la main dessus pour toucher la prime offerte, que Jessie soit vivante ou non …
L'auteure s'est inspirée de la vie de la première femme bushranger connue, Elizabeth Jessie Hickman, pour bâtir très librement un portrait de femme moderne, décidée et libre dans l'Australie du début du XXème siècle. A l'aide de courts chapitres et à travers une écriture poétique, elle nous montre un pays sauvage, avec ses habitants parfois frustres, souvent isolés les uns des autres à cause des distances, les difficultés de vivre au quotidien, surtout si on est une femme mais Jessie est forte, elle ne se laisse pas soumettre ou alors, si c'est le cas, ce ne sera que pour un temps. du coup, c'est un personnage très attachant que j'ai découvert là, même si certains hommes ne sont pas en reste … je pense particulièrement à Jack Brown, qui est très humain, surtout quand on le compare aux autres protagonistes masculins, qui semblent tous des dangers en puissance. Les descriptions de la nature sont magnifiques, on se croirait vraiment à côté de Jessie, en train de chevaucher et de fuir. J'ai par contre eu un peu de mal au départ avec les différents sauts dans le temps de la narration, qui auraient pu facilement me perdre si je n'avais pas lu la première moitié du roman d'une seule traite (et là, j'étais déjà bien entrée dans l'histoire et j'avais une bonne vision des différents personnages). Qui plus est, je n'ai pas trop compris l'intérêt du prologue avec Houdini : je peux éventuellement comprendre certains liens mais bon, malgré tout, j'y trouve peu d'utilité et il m'apparait comme une introduction un peu trop artificielle. Mais ce n'est vraiment qu'un petit défaut pour un grand roman épique sur une femme hors norme dans un pays qui l'est tout autant.
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La première originalité de ce roman est que c'est un bébé enterré qui raconte l'histoire de sa mère (d'où le titre). Et quelle mère ? Une hors-la-loi australienne, voleuse de chevaux. A sa sortie de prison, elle sera placée chez un homme abject, où elle aura pour seul ami un noir. On va suivre l'épopée de cette cavalière et de ses poursuivants. C'est glauque, tel que souvent la réalité de ces milieux défavorisés. Beau portrait de femme libre. Ecriture et histoire singulières.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Si la terre pouvait parler, de qui raconterait- elle l’histoire ? Sa préférence irait- elle à ceux qui, à genoux sur elle, se sont écharpé les doigts à la retourner à mains nues ? À ceux qui, soir après soir, s’y laissaient choir comme sur le sein d’une mère, l’arrosant de leurs larmes et de leur sang ? Ou à ces autres qui aspirent à s’en éloigner, aussi loin que les oiseaux, coupant le ciel dans une stridence qui ne connaît pas les pleurs ? Tel est sans doute le désir de la terre, pour ceux que des ailes tiennent en suspens. En bas où je suis, j’ai fini par comprendre deux choses : les oiseaux retombent et la terre sait attendre. Tôt ou tard, tout lui sera remis, avec les dents et la peau et les rognures d’os. Un jour, ceux- là mêmes qui cherchent à planer là- haut se retrouveront plantés comme une racine torse dans sa noirceur compacte. Comme moi. Telle est sans doute la leçon de la terre.
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Lorsque ma mère me coucha dans ma tombe, la terre prit sur elle d'être pour moi une mère de substitution. Elle se montra abondante et nourricière, prodigue d'aliments et de paroles et de présence. Elle me réchauffa et elle me sauvegarda. Et pourtant, ma mère est ma mère. malgré ces secours plus que généreux, le meilleur de ce que la terre pouvait offrir, je n'ai jamais lâché l'idée de la voir revenir.
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Lorsqu'elle n'avait pour se guider ni la certitude du soleil ni les fleurs à tête héliotropique, Jessie campait et attendait le soir. Dans la montagne, une journée couverte était souvent suivie d'une nuit claire où elle arrivait toujours à repérer la Croix du Sud et la première étoile brillante en dessous, et elle savait que le sud était à mi-chemin entre le pied de la Croix et la belle étoile, soit la distance de ses mains tendues.
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Si la terre pouvait parler, de qui raconterait- elle l’histoire ? Sa préférence irait- elle à ceux qui, à genoux sur elle, se sont écharpé les doigts à la retourner à mains nues ? À ceux qui, soir après soir, s’y laissaient choir comme sur le sein d’une mère, l’arrosant de leurs larmes et de leur sang ? Ou à ces autres qui aspirent à s’en éloigner, aussi loin que les oiseaux, coupant le ciel dans une stridence qui ne connaît pas les pleurs ? Tel est sans doute le désir de la terre, pour ceux que des ailes tiennent en suspens. En bas où je suis, j’ai fini par comprendre deux choses : les oiseaux retombent et la terre sait attendre. Tôt ou tard, tout lui sera remis, avec les dents et la peau et les rognures d’os. Un jour, ceux- là mêmes qui cherchent à planer là- haut se retrouveront plantés comme une racine torse dans sa noirceur compacte. Comme moi. Telle est sans doute la leçon de la terre.
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Les jours où sa propre existence lui semblait à tel point inconsistante qu'il craignait d'être littéralement emporté par le vent, il se rappelait donc le fait de la gravitation. Il y trouvait une consolation.
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