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Éric Chédaille (Traducteur)Michel Le Bris (Préfacier, etc.)
EAN : 9782752900302
176 pages
Phébus (05/11/2004)
3.63/5   49 notes
Résumé :
Collins aura mis plus de vingt ans avant de se décider à publier pour la librairie ce court roman où il avait logé la quintessence de son méchant esprit et de sa mauvaise éducation. Rien de moins que l'histoire d'un escroc - du genre sympathique - racontée par lui-même. Un peu son Barry Lyndon, si l'on veut... mais en beaucoup plus immoral. Dans sa préface à l'édition de 1879 qu'il avait refusé d'expurger, il annonçait sans illusion : " Il se peut que les pisse-vina... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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La quatrième de couverture nous promet un roman dans lequel Wilkie Colins aurait "logé la quintessence de son méchant esprit et de sa mauvaise éducation". On nous parle d'un Barry Lindon "en beaucoup plus immoral".
De ce point de vue, ce livre est plutôt décevant. Frank Softly n'est certes pas la personne la plus honnête qui soit, il est même incontestablement une "belle canaille" comme le dit le titre, mais une canaille bien sympathique pour laquelle le lecteur se prend d'affection, et à qui l'on ne souhaite que du bien, un peu à l'image d'Arsène Lupin.
Rien de bien sulfureux, donc... de nos jours. Replacé dans le contexte de l'époque victorienne, on peut comprendre que le livre ait été accueilli différemment.
Cela étant dit, l'histoire est agréable à suivre, on retrouve la "patte" de Wilkie Colins, sa façon délicieuse d'égratigner la "bonne société", son ironie, son humour, sans oublier sa façon bien à lui de manier le suspense et de promener son lecteur. Et cette touche "so british" que j'aime tant.
La dame en blanc fut mon premier livre de Wilkie Collins. Un pur régal, un chef-d'oeuvre qu'il est difficile d'égaler, un roman qui vous tient en haleine de bout en bout : pas simple pour un autre titre de passer après et de soutenir la comparaison.
Sans avoir autant de force, cette belle canaille nous offre cependant une lecture agréable et de qualité.
Je me permets de rajouter une mise en garde aux éventuels lecteurs intéressés : ne lisez pas la préface de Michel le Bris. Elle est excessivement bavarde et révèle beaucoup trop d'éléments de l'intrigue, tout en disant, vers la fin : "Comment [...] notre héros va-t-il parvenir parvenir à [...]? Je laisse au lecteur le plaisir de le découvrir." Eh bien, si vous voulez avoir vous aussi le plaisir de la découverte, ne lisez cette préface qu'après avoir fini le roman... en somme, transformez-la en postface !
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COUP DE COEUR !!!!!
Quel bijou .. Une belle canaille de W.Wilkie Collins est un roman délicieusement irrévérencieux, d'un comique intemporel alliant la légèreté de l'écriture d'un tout jeune auteur à la pétulance d'un amoureux de la vie. Publié en 1856 dans le journal de Dickens le Household Words, acclamé par les uns, vilipendé par les autres , il faudra attendre 1879 pour le voir enfin publié en volume...
Un texte susceptible, me semble t'il, de réconcilier le plus exigeant des lecteurs et le 19è siècle. Mêlant cocasserie, drôlerie, critique espiègle de la société anglaise et de ses travers, W.Wilkie Collins nous offre un petit bijou qui m'a laissée le sourire aux lèvres la dernière page tournée.:
"Pour ce qui concerne ma personne, je pourrais fort bien noircir encore une quantité considérable de papier. Cependant, alors même que ce titre diffamant, « Une belle canaille », me dévisage du haut de la page, comment voulez-vous qu'un homme riche et réputé comme moi livre ici de plus amples détails sur sa vie à un public de lecteurs sagaces ? Non, non, mes bons amis ! Je ne suis plus intéressant ; tout comme vous, je ne suis que respectable. le moment est venu de prendre congé."
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William Collins est un contemporain de Charles Dickens dont les romans avaient beaucoup de succès en Angleterre.

Ici on sent que l'auteur s'est fait plaisir en permettant à son personnage, Franck, d'embrasser toutes les outrances de l'époque :

Fils de bonne famille, Franck se moque de toute bienséance, tourne le dos au métier de médecin, se lance dans les caricatures de membres de la bonne société, devient faussaire d'oeuvres d'art et de monnaie, vit de tricheries et petites rapines, jusqu'au jour où...

Un roman agréable et combien dépaysant ! Autre temps, autres moeurs ! Je suis dans ma période Downton Abbey 😄
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Une belle canaille

De Willkie Collins je garde un excellent souvenir de "la dame blanche" lu il y a assez longtemps et je retrouve dans ce roman qui se veut court et à contre-courant une intrigue et des personnages dignes du grand talent de son auteur.

A la première personne du singulier, le narrateur conte ses aventures truculentes à la poursuite d'une femme croisée en coup de vent dans les premières pages et qui vont le mettre dans des situations imprévues.
Brillant et paresseux cet amoureux plein de délicatesse et de fougue délie les noeuds gordiens sans effort pour suivre sa route vers le bonheur.

Beaucoup d'humour, de surprises, beaucoup de fraicheur et de retenue qui permettent d'ancrer l'action dans le 19 siècle victorien, sinistre et hypocrite, que notre personnage rebelle abhorre tout comme l'auteur qui tout en tirant les ficelles nous livre une diatribe caustique et pertinente sur l'art académique , les conventions et les conformismes .

Un excellent livre qui mérite ses cinq étoiles, à ceci près que Michel le Bris, dont le nom figure partout à l'extérieur et à l'intérieur du livre, nous assène un avant-propos dans lequel il déballe toute l'histoire sauf la fin (un épilogue de 5 pages) . Un pensum désarticulé et prétentieux avec notes en bas de pages et renvois à de précédents avant-propos qu'il aurait écrits sur d'autres ouvrages de WK, s'arrogeant ainsi sans le dire la découverte de cet auteur connu, traduit et publié chez d'autres éditeurs depuis longtemps.

Peu fan des avant-propos, j'ai heureusement lu cette dizaine de pages après le roman. Bien m'en a pris et je vous recommande de passer directement au prologue en oubliant ce fâcheux.

Pour revenir à cette édition le parti pris du traducteur d'employer systématiquement l'imparfait du subjonctif est un contre sens puisqu'il tend justement à rattraper l'anticonformisme ou l'amoralité de cette belle canaille par un débit littéraire compassé qui serait la langue du 19°.Hugo, Balzac, Dickens, Sue, Féval auxquels Michel le Bris fait référence en glosant sur WK nous en ont donné une autre version plus palpitante. On imagine la traduction de Shakespeare bourrée de « parvinsse, escaladasse et consorts » par ce traducteur-là, capable de vider les théâtres et les bibliothèques.

A ceci près je donne cinq étoiles à WK moins une pour l'édition, et moins une autre pour le parasitage le Brisien.


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Les aventures délictueuses de Franck Softly, la belle canaille de ce roman, ne m'ont pas convaincue complètement.

Certes, à sa parution tardive en 1879 (20 ans après son écriture), ce roman a pu choquer les principes moraux et hypocrites des esprits puritains de l'époque. Frank Softly est un jeune noble qui se livre allègrement à des escroqueries afin de se remplir les poches sans travailler, tout en narguant sa famille. C'est décrit d'un ton léger et humoristique, mais je n'ai pas réussi à être séduite, surtout par la première partie où s'enchaînent des tricheries qui échouent très vite. J'ai préféré la deuxième partie où s'introduit une dose de mystère et de suspense – rappelant les excellents romans policiers de l'auteur - avec l'arrivée de la jolie Alicia dont le père se livre à des activités secrètes mais à coup sûr malhonnêtes.

La canaille est sans méchanceté, désinvolte et moqueuse, ce qui la rend presque sympathique. Mais dans le même genre, je lui préfère de loin le personnage de Rebecca Sharp de Thackeray, dont la fourberie et l'amoralité n'ont d'égales que son charme et son intelligence.

Donc une petite déception avec cette oeuvre de Wilkie Collins, si différente de ses romans policiers que j'adore.

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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Étant parfaitement conscient du rapport absolu qui lie l'art du portrait à celui de la flatterie, je décidai que la première esquisse serait déjà un compliment adressé à mon modèle.
Plus facile à dire qu'à faire. D'une part, ma main retrouvait malgré moi ses vieilles habitudes de caricaturiste. D'autre part, les traits de mon beau-frère étaient si irrémédiablement laids qu'ils constituaient un insurmontable défi à tous les artifices de l'embellissement pictural. Quand un nez ne mesure qu'un pouce de long avec des narines disposées perpendiculairement, impossible de l'enjoliver ; il faut soit lui substituer un nez imaginaire soit se résigner à le représenter. Quand des yeux aux paupières indiscernables jaillissent de leur orbite au point que l'on s'attend, dès que leur propriétaire va se pencher en avant, à devoir les lui ramasser, comment la main et les pinceaux d'un mortel pourraient-ils les parer d'une expression flatteuse ? Il faut soit leur faire hideusement justice soit renoncer tout bonnement à les peindre.
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Jugeant qu'elle serait en danger de basculer dans l'ivresse si je lui servais un verre de plus, je gardai la main sur la bouteille et débitai une nouvelle fois mon histoire, dans une version très abrégée et fort peu cérémonieuse, et sans lui laisser l'occasion du moindre commentaire, qu'il fût de nature geignarde, complice, éthylique, bourrue ou exclamative.
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De mon temps, les tenants de la peinture moderne se limitaient à quelques aristocrates et personnages de vieille souche qui, en matière de goût au moins, ne se permettaient jamais de penser par eux-mêmes. Ils héritaient ou bien achetaient une galerie plus ou moins garnie de tableaux anciens. Placer leur foi en ces oeuvres sur la base de ouï-dire procédait autant de leur éducation que placer leur foi en le roi, en la Chambre des Lords et en celle des communes. C'était un article de leur credo que de croire que les grands peintres étaient les peintres défunts et que, plus les vivants imitaient les morts, plus ils avaient de chances de devenir eux-mêmes, à l'avenir et dans une moindre mesure, grands.
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Quoiqu'il s'en dise dans les livres, nulle émotion humaine n'a jamais duré ni ne durera jamais bien longtemps. Même si la plus forte brûlure revient vous visiter de temps à autre, elle connait nécessairement des intervalles d'apaisement ou de rémission. Dans la vraie vie, le chagrin le plus aigu trouve envers et contre tout à se calmer et finit par sécher ses larmes ; il n'est de désespoir si lourd qu'il n'atteigne un certain niveau, en dessous duquel il ne descendra pas, pour laisser à l'espoir, malgré que nous en ayons, une chance de renaître. Même la joie d'une rencontre inopinée est toujours une sensation imparfaite, car elle ne dure jamais suffisamment pour justifier le bien-fondé de nos attentes secrètes ; et notre bonheur se ramène très vite à un simple contentement au jour le jour.
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On décrit généralement l'amour comme une tendre passion. Quand je repense à l'effet insidieusement émollient qu'il exerça sur l'ensemble de mes facultés, j'incline à modifier la définition communément admise et à parler de bain de vapeur mental.
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Video de William Wilkie Collins (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de William Wilkie Collins
Bande annonce de The Moonstone (2016), mini série de la BBC et adaptation du roman de Wilkie Collins, paru en français sous le titre La pierre de lune.
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