AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de bdelhausse


Il y a très longtemps, quand j'étais abonné à Spirou (et cela doit dater de 40 ans au bas mot), je n'aimais pas Tif et Tondu... Pas parce que les héros ne me plaisaient pas, mais parce que le méchant m'indisposait. J'avais une sorte de relation amour-haine avec Monsieur Choc. Un peu comme Fantomas dans les films avec de Funès.

Depuis lors, j'ai appris que ce qui fait la qualité d'une série, d'un film (c'est flagrant dans les James Bond), c'est la qualité du méchant. Et de ce point de vue-là, Monsieur Choc est gagnant toutes catégories.

Ce diptyque nous montre les origines de Monsieur Choc. Enfance malheureuse, viol, brimades, sévices... Il connaîtra tout cela. Les meilleures choses de son enfance, il les connaîtra grâce à des putes, à des laissés pour compte. Les pires viendront de représentants de l'ordre.

A certains moments, cela m'a fait penser à La Mort est mon Métier de Robert Merle. Car les auteurs essaient de dresser un portrait en nuances, sans excuser, sans justifier. On alterne les époques, 1917, 1926, 1933, 1955... et ce patchwork est finement observé, pensé, construit. On passe de meurtres commandités par Monsieur Choc à son séjour à Blackwood, centre de redressement pour délinquants. On démarre par l'achat d'un château dans la campagne anglaise, puis on apprend pourquoi 60 pages plus tard. Et ainsi de suite.

Ce qui me dérangeait, c'était ce casque... Même à sa mère qui fait des ménages, il ne se montre pas. Il lui fait porter de l'argent, et continue ses exactions. Parfois un peu Comte de Monte Christo pour la vengeance (mot qui guide ses pas), parfois malfrat ne reculant devant rien, Monsieur Choc ne laisse pas indifférent. A l'instar de ce premier tome, qui s'arrête alors que Monsieur Choc s'enfuit d'une prison pour mineurs, et rêve de ce qu'il va devenir...

Avec cette BD, on atteint des sommets, tant dans le dessin que dans le scénario et dans sa construction. Vous avez dit "Art"? Bien sûr.
Commenter  J’apprécie          80



Ont apprécié cette critique (8)voir plus




{* *}