L'emprise

2019, l'année noir des féminicides en France: 149 femmes tuées sous les mains de leur partenaire. Une femme tous les deux jours.

3 femmes victimes sur 4 déclarent avoir subi des faits répétés.
8 femmes victimes sur 10 déclarent avoir également été soumises à des atteintes psychologiques ou des agressions verbales.

L'emprise est un thriller psychologique puissant, il ne démarre pas sur les chapeaux de roues. Non, au contraire, c'est beaucoup plus insidieux, un peu comme la violence conjugale. La tension, l'emprise, le cauchemar prennent place doucement, ils s'immiscent, ils rampent et lorsqu'on s'en rend (enfin) compte, la possession est totale et complète.

Et c'est ici qu'est toute la force de ce roman, personne n'est à l'abri : une mère, une copine, une voisine... ou soi-même. Que se passe-t-il réellement derrière le plus beau des sourires? Que se passe-t-il réellement lorsque la porte de sa maison est refermée, à l'abri des regards? L'emprise nous présente le pire de cas mais en aucun cas nous pouvons dire que c'est exagéré.

Je disais donc que ça démarre doucement mais ne vous inquiétez pas, le message de l'auteure est clair mais cela reste un thriller donc l'action arrive et nous en prenons plein la gueule. Terriblement violent et difficile comme sujet de fond, Sandrine Colmet a réussi malgré tout à créer une histoire complètement addictive. Impossible de lâcher le bouquin avant de savoir ce qui se passera avec notre douce Julie et le cruel Cédric.

Julie et Cédric sont, en effet, les personnages principaux de ce roman mais ils sont ''bien'' entourés. L'auteure nous présente donc des personnages vachement complets et détaillés, des gens simples qui ressemblent bien souvent à des gens de notre entourage ou à nous-même. Des protagonistes touchants ou détestables, le côté humain de chacun d'eux est mis de l'avant et on s'interrogera même si nous aurions pu ouvrir les yeux à leur place. Très introspectif, cette lecture ne peut laisser indifférent. Un livre à lire, à relire à différentes étapes de notre vie mais surtout à offrir, les gens doivent voir et savoir.

Vous pensez avoir besoin d'aide ou vous pensez connaître quelqu'un qui a besoin d'aide?

3919 - pour les violences conjugales faites aux femmes.
0951 73 44 94 - SOS Hommes Battus

Je viens de terminer « L'emprise » de Sandrine Colmet.
Avant toute chose, je voulais mettre en lumière le talent de Brian Merrant pour la magnifique couverture de ce livre.
Le thème principal du second roman de l'auteure - la manipulation affective dans un couple - me tient à coeur. En plus d'être d'actualité, il est intéressant, puissant et surtout d'utilité publique. Il faut dénoncer ce type de violences faites aux femmes ; il faut dénoncer la violence tout court.
Nous faisons ici la connaissance de Julie, jeune et jolie trentenaire, qui mène une vie calme entre son métier de serveuse, ses séances de course à pieds, ses amis et surtout son père, malade dont elle doit s'occuper. Un jour, elle rencontre Cédric, jeune gendarme charismatique. Elle pense qu'enfin la chance lui sourit. Cédric est charmant, avec du caractère mais charmant. Elle se laisse séduire mais malheureusement le conte de fées se transforme bien vite en cauchemar.
Cédric a deux visages. Il est malade. Il séduit Julie pour mieux la manipuler. Il donne l'impression de tout faire pour elle afin de mieux la détruire. Il multiplie les critiques, les humiliations et parvient à modeler sa personnalité de façon à ce qu'elle perde toute estime d'elle-même. Il l'isole complètement. Julie devient sa chose.
Mon avis sur ce livre est mitigé :
Le 1er tiers du bouquin est bon, voire addictif, le côté thriller psychologique fonctionne plutôt bien. L'écriture est fluide et abordable. le narrateur est neutre et alterne les points de vue des différents personnages. On est en totale empathie avec Julie. Puis, l'histoire bascule et on enchaîne les rebondissements tirés par les cheveux, les morts pour rien, les dialogues grossiers, les répétitions de mot, d'expression ou de situation. On a l'impression de longueurs, de scènes qui tournent en rond.
C'est dommage, l'histoire ne tient plus la route, on n'y croit plus, Julie nous agace plus qu'elle nous émeut. La mise en place habile et captivante des 1ers chapitres laisse place à une confusion déconcertante.
Je n'écris pas ces mots avec plaisir, loin de là. Je sais que Sandrine est autoéditée et j'imagine sans mal l'implication de coeur, le travail de titan et l'énergie déployée pour rédiger un tel roman.
Bien sûr ce ressenti n'appartient qu'à moi. Je vous laisse le soin de vous forger votre propre avis.
Cette petite déception ne m'empêchera pas de lire le prochain opus de l'auteure !

En mode double chronique !
L'avis de Robin :
Quand une personne que tu considères comme une amie te demande de faire une bêta, tu es forcément un peu mal à l'aise. Tu apprécies la personne et tu n'as pas envie d'être méchant si jamais ça ne te plaît pas. Ecrire la chronique est tout aussi difficile, tu n'as pas envie de balancer des choses négatives sur un ouvrage qui compte pour elle.
Alors, je vais commencer simplement en disant merci Sandrine… Je n'ai pas eu à donner de points négatifs et je ne vais pouvoir sortir que les points positifs. Les négatifs, je n'en ai pas eu… Peut-être un seul… Je n'avais que le fichier numérique entre les mains, et cette prose mérite largement une mise en pages au top et une couverture digne des meilleurs.
L'histoire
Elle démarre simplement sur la vie de Julie qui vit avec son papa, malade. le pauvre est condamné par le cancer. Leur situation est touchante. le papa est reconnaissant envers sa fille mais souhaite qu'elle “vive”. Julie est aux petits soins et essaie tant bien que mal d'avancer dans la vie.
Après de multiples événements, elle va rencontrer Cédric qui va s'avérer être un être malfaisant.
Vous allez me dire rien de bien transcendant à lire ce petit résumé… mais détrompez-vous. La suite, c'est du lourd.
Les personnages
Ils ne sont pas forcément très nombreux mais chacun dégage quelque chose. Et, par l'écriture de Sandrine, on se met à s'attacher, à détester, à s'apitoyer sur les sorts. Rien que là, c'est signe d'un bon livre.
Mon ressenti
Avant de démarrer, et au vu du thème, j'ai eu un peu peur d'un livre un peu cliché et d'ailleurs la lecture des premières pages m'a également interpelé en me disant « ohhh la la la j'ai peur du cliché ». Et, puis, tout s'emballe et on assiste impuissant à la descente aux enfers de Julie, à la détresse du papa, … Une pointe de romance, un thriller incisif, une grosse dose de noir en font un vrai livre dense. le rythme du début est très bon mais arrivé à la moitié, tout s'accélère. Vous voyez le genre ? En général, quand ça s'emballe vraiment, on s'attend à une fin proche et j'ai eu peur que le tout retombe comme un soufflé mal cuisiné. Et, bien, pas du tout. Sandrine a réussi à garder le cap jusqu'à la fin.
La fin, d'ailleurs, je l'ai trouvé excellente, flippante.
Il y a indéniablement un côté super sombre et certains passages semblent tellement vrais qu'on peut s'interroger sur l'histoire de l'auteure. Bon, cela ne nous regarde pas, bien sûr. Mais elle a réussi à retranscrire certains passages avec force et émotion.
De la violence, de la manipulation.
Dans la relation entre Julie et Cédric, c'est toujours sur le fil. On se demande jusqu'où cela va aller.
Un conseil, pour le savoir, lisez-le.
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L'avis de Flo :
J'ai eu l'honneur de participer également à la bêta-lecture de « L'emprise » et quelle merveilleuse expérience, même si cela demande beaucoup de travail. En effet, j'avais choisi d'imprimer le fichier pour corriger l'épreuve page par page, phrase après phrase, mot après mot. C'était une première pour moi et même si cela m'a occasionné une panne de lecture, bah oui impossible de lire en parallèle, pendant environ 3 semaines j'ai été complètement absorbée par ce bouquin, impossible de faire autre chose.
Et aujourd'hui, c'est la consécration pour Sandrine, le jour de la sortie de son second bébé, et cette sortie à forcément une saveur particulière pour moi car avec ma petite expérience de lectrice j'ai apporté ma petite pierre à l'édifice colossal que représente ce livre pour l'auteure.
Je suis très heureuse pour elle et très fière aussi.
Bon ce n'est pas tout ça, on va arrêter les grandes déclarations et parler de ce qui vous intéresse, l'histoire.
Julie est une jeune femme attachante et dévouée, qui s'occupe de son papa condamné par cette saleté de crabe. Elle est célibataire, elle a des amis, un boulot qui lui plaît. Jusqu'au jour où sa collègue de travail est assassinée et que sa vie commence à sombrer du mauvais côté.
L'emprise est un thriller psychologique très puissant, traitant de la manipulation mentale notamment. Ah ah je vois que ça commence à vous titiller !!! Alors au début, j'avais peur d'un côté romance un peu trop prononcé mais finalement il fallait bien que l'histoire se mette en place et que le profil psychologique des personnages soit mis en lumière. Rapidement, le côté sombre va prendre sa place, s'installer dans ce bouquin d'environ 450 pages et vous manipuler jusqu'à la fin.
Je félicite Sandrine pour le travail colossal qu'elle a fournit en tant qu'écrivain et qui confirme son talent, j'ai bien ressenti l'évolution positive depuis son 1er roman. J'ai imprimé le roman petit bout par petit bout et je vous avoue que j'avais à la fin un énorme manuscrit, j'avais hâte que ça se termine, pas parce que je m'ennuyais mais parce que malgré ma concentration sur la correction, j'avais envie de connaître le dénouement de cette passionnante histoire et quel final !!!
Félicitations Sandrine !!! Je te souhaite tout le succès que tu mérites, tu es une warrior !!! Bravo !!!!
Allez les gens, on commande L'emprise !!!
Pssst… Moi je serais vous je le commanderais en broché car la couverture et tout simplement magnifique, à garder précieusement dans votre bibliothèque.

Tout d'abord je tiens à remercier Sandrine pour m'avoir si gentiment offert son dernier roman afin que je découvre sa plume, son univers.
J'ai passé la semaine entre ses mots, j'ai pris le temps pour déguster son récit qui se révèle dense, riche et incroyablement glaçant.
Je n'ai jamais décroché malgré la consistance, tant elle a le don de nous emprisonner dans ses filets. J'y ai découvert une plume ultramoderne, dynamique, qu'elle manie bien, et avec finesse. On se réjouit de dialogues vitaminés et vivants, très réalistes qui offrent le rythme nécessaire à ce roman aussi sombre que terrible. C'est une véritable plongée dans la noirceur humaine et au coeur des tourments de la victime qu'elle nous conte ici sans pudeur ni retenue. Attendez-vous à un livre dérangeant, qui marque profondément.
Elle choisit une narration hyper omnisciente, utilisée à l'extrême, aucun détail n'est omis, et si cela peut dérouter certains lecteurs, moi j'y ai vu ce désir ultime de nous servir un sujet complexe dans sa globalité. Elle ne laisse absolument rien au hasard, elle décide de tout et nous immerge dans son histoire. La mise en place peut sembler un peu longue, mais elle se justifie tout à fait pour la compréhension ultérieure du thème, des relations, du déroulement de l'action. S'il subsiste quelques maladresses de style elles sont vites balayées par la qualité de son intrigue et son étude brillante de son sujet : l'emprise. Un mal bien compliqué à traiter mais qu'elle a formidablement bien étudié avec une documentation précise pour inventer une histoire prenante, qui laisse des traces. Plus qu'un roman, on y sent une volonté certaine de réveiller les consciences sur les violences faites aux femmes de nos jours. C'est une très belle critique de ce fléau sociétal contemporain. Elle retranscrit avec méticulosité et de manière fidèle à la réalité l'impact et les ravages de ce sujet, encore trop souvent tabou, sur la victime, son entourage et la société tout entière.
Je tiens à mettre aussi en avant sa capacité à nous remuer, nous retourner, à faire déferler sur nous un tourbillon d'émotions diverses. de l'empathie à l'horreur, de la peur à l'espoir, elle m'a littéralement chamboulée par cette précision posée dans les ressentis. Les douleurs nous transpercent... Je m'y croyais, le coeur au bord des lèvres, le palpitant lancé à toute vitesse, avec la chair de poule qui ne me quittait plus...
La part belle revient aux personnages, qu'elle a pris soin de construire dans les moindres détails, autant dans leur personnalité que dans leurs réactions. Et alors chapeau, car Julie, son héroïne n'est absolument jamais gnangnan mais elle sait faire preuve de force, de volonté malgré cette soumission, la rendant attachante à souhait.
Le sale type est juste... ignoble. Fascinant d'horreur, ce pervers narcissique doublé du parfait psychopathe m'a rendue folle. Sandrine excelle dans le machiavélisme, elle m'a bluffée.
Choc sans être trash, et si directe qu'on se demanderait presque si elle n'a pas quelques gènes communs avec Tarantino...
Les personnages secondaires sont tout aussi crédibles et passionnants, utiles à cette intrigue de dingue qu'ils font avancer avec brio. Aimables ou détestables, aucun ne laisse indifférent.
Bravo pour ce roman aussi prenant que terrifiant, aussi juste que maîtrisé. Je vais suivre cette auteur avec beaucoup d'intérêt pour me régaler de son évolution.
C'est un énorme encouragement que je t'adresse, Sandrine, ne cesse jamais d'écrire, le talent est là.

Mon retour sur l'emprise de Sandrine SC, lu en quelques heures alors que j'avais décidé de lire quelque chose de plus léger !

Rien que le titre et le résumé m'ont fait comprendre que j'allais plonger dans le quotidien de bon nombres de femmes que je rencontre dans le cadre de mon job et de ma mission de référente d'aide aux victimes.

« Vous savez il ne peut pas être comme ça. Il était si gentil », « il est adulé par tout le monde », « Tout est bon pour qu'il m'insulte, me dénigre, me frappe », « Personne ne me croira », autant de phrases que j'entends très (trop !) régulièrement. Tout cela Julie le vit dans le roman de Sandrine. Alors qu'elle se veut amoureuse elle va vivre l'enfer à l'état pur.

Oui bien sûr on sent que ce mec bien sous tous rapport cache un loup, mais il est si charmant, si doux c'est que c'est forcément Julie qui abuse.

Et il y a les amis qui ne comprennent pas pourquoi Julie se plaint de cet homme si drôle, attentionné, qu'on aimerait tous avoir à ses côtés. Et il y a cette amie qui se dit « ben si Julie ne sait pas l'aimer, moi j'ai peut-être une chance ».

Sandrine a admirablement travaillé la psychologie de ses personnages de la victime, au bourreau en passant par les proches des deux parties. Elle dépeint très bien le fait que les victimes ont parfois du mal à trouver autour d'elle du soutien, des gens qui vont essayer de comprendre ce qui se trame une fois la porte fermée. Des gens qui vont soutenir sans juger surtout.

Grace à une plume très fluide, elle fait de ce roman un véritable page turner très addictif.

Elle dépeint, sans détails glauques, les horreurs physiques et psychologiques subies par les victimes de ces hommes.

La manipulation est hyper bien décrite, avec cette avancée en crescendo que l'on retrouve souvent. le fameux pervers narcissique, manipulateur, dont tout le monde connait l'expression mais dont très peu de gens connaissent vraiment le profil et fonctionnement est très détaillé. le résultat est diablement efficace. le dénouement final m'a vraiment tenu en haleine.

Ce roman est un sacré bon roman psychologique. Ici pas de scènes gores, juste des scènes de violence ordinaire de certaines femmes en France.

Une fois plongée dans l'histoire de Julie et Cédric vous ne pourrez plus vous arrêter jusqu'à la dernière page.

Un super moment de lecture qui prend aux tripes.