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EAN : 9782020299114
187 pages
Seuil (02/10/1997)
3.8/5   42 notes
Résumé :
La maison de Riera le Pelé, dans le Grand Sud chilien, accueillent gens de mer et de terre, chasseurs de phoques ou de baleines, chercheurs d'or, gardiens de troupeaux. Un jour, Esther, la femme du Pelé, trébuche sur le corps d'une jeune Indienne, allongée au pied de la meule.
A travers l'histoire de Men Nar, « Ombre de sang », et celle de sa fille, l'auteur de Tierra del Fuego et de Cap Horn convoque les Indiens Ona, peuple dont le sort est indissociable-men... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Deuxième lecture de Francisco Coloane, ce mois-ci, et deuxième déception. Et je crois que je suis le premier à qui cela fait mal. C'est que j'adore tellement cet auteur chilien et ses recueils de nouvelles, qui réussissent à m'enchanter, à me faire leurs aventures du bout du monde, à m'en faire rêver. J'ai aimé ses histoires et je veux continuer à les aimer. Malheureusement, El Guanaco n'a pas réussi à m'interpeler suffisamment. Pourtant, il se situe dans le même univers, celui du Grand Sud chilien : détroit de Magellan, Patagonie, Terre de feu, toutes ces îles arides, qui livrent un combat perpétuel contre les mers. Et c'est pareil pour les hommes (car il s'agit bien d'un univers d'hommes, même si quelques femmes courageuses sévissent à leurs côtés), à moitié sauvages. C'est qu'il faut être épris fou de grands espaces et de liberté pour demeurer là ! Bandits, bagnards, anarchistes, missionnaires, chercheurs d'or, aventuriers de toutes sortes, estancieros, colons, baleiniers ou pêcheurs ou berger, etc. À ceux-là, il faut ajouter les Indiens. Avec une pareille galerie de personnages, je ne m'attendais pas à m'ennuyer. Pourtant… El Guanaco commence en feu : Meu Nar, la dernière représentante du peuple autochtone, est violée par trois Blancs. C'est l'occasion de remonter un peu l'arbre généalogique de la pauvre fille et de son peuple, les Onas, - ah qu'elle était parfaite, l'époque où tous se promenaient librement, avant que les Européens ne viennent délimiter les terrains, s'approprier le bétail et tuer les Indiens ! – ainsi que de leurs croyances mythologiques. Quand le lecteur revient à l'époque présente, un peu désorienté, il est confronté à une multitude de nouveaux personnages, plusieurs jouant des rôles très mineurs. de ce fait, on les oublie. Malheureusement, quand ils réapparaissent cinquante pages plus loin, on se dit «il me semble familier, celui-là, son nom me dit quelque chose…» mais ils restent difficiles à replacer. Multipliez ça par le nombre de personnages ! C'est que El Guanaco n'est pas un roman conventionnel (on reconnaît les habitudes de l'excellent nouvelliste qu'est Coloane), la narration se promène constamment. En effet elle s'attarde un moment sur l'un puis sur l'autre. On dirait que l'auteur cherche davantage à raconter la vie là-bas dans qu'à suivre l'intrigue d'une seule et unique protagoniste. En fait, s'il y a un protagoniste, c'est bel et bien Le Grand Sud chilien. C'est comme plusieurs histoires qui pourraient constituer d'excellentes nouvelles mais qui ont été entremêlées. J'ai apprécié ce voyage dépaysant mais je ne suis pas certain du résultat.
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Ce soir ou jamais, je t'emmène à l'autre bout du monde…
Cap au sud-sud-ouest…
Cap à l'extrême.

Enfile ton poncho, j'emporte le disque de Florent Pagny, objet futile mais indispensable à toute traversée de la Patagonie. Là-bas, de l'autre coté de l'océan si calme par chez nous, si fougueux en terre australe, il y a des noms qui feront rêver l'aventurière qui sommeille en toi. Terre de Feu, Cap Horn, Ushuaia. Des lieux magiques traversés par ce grand écrivain Francisco Coloane, fabuleux conteur maritime.

Bon, je te l'accorde volontiers, l'auteur ne connaissait certainement pas Florent Pagny, mais il te fera partager la vie de Men Nar, la dernière indienne Ona. Il est donc temps de partir à sa rencontre et de chasser le grand guanaco.

Mais ne crois pas que ce voyage sera une simple balade onirique. Tu crois peut-être aux contes de fée – et tu dois avoir raison – mais Francisco t'emmènera dans un monde certes majestueux mais aussi brutal où la pauvre Men Nar se fera violée dès son plus jeune âge par trois blancs, chasseurs d'indiens. Tu croiseras la route de quelques évadés des bagnes d'Ushuaia, des bandits violeurs, des aventuriers chercheurs d'or, des propriétaires fonciers, des missionnaires épris de foi et des guanacos. Les récits s'enchainent comme autant de digressions dans le passé, juste pour comprendre l'impact des blancs sur cette Terre nouvellement conquise. Un vent violent balaye ce territoire sauvage et cloue sur place tout désir de s'échapper. Lorsque le soleil se couche, que la nuit étoilée illumine le ciel, tu repenses à ces marins venus échouer leur navire aux larges du Cap Horn, des marins déchiquetés par les flots avant d'être recueillis par quelques tribus autochtones. Naïfs ou simplement humains, ces natifs ne survivront pas bien longtemps à la venue de ces estrangers venus d'Europe et malgré la beauté des contes indiens que te racontera Francisco, tu sentiras sous tes yeux la mort d'un peuple, au profit d'un troupeau de moutons, petits guanacos blancs. Ne restera ensuite que des légendes…
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Le roman, même si je n'ai que peu le sentiment que le terme soit approprié, nous raconte diverses vies, diverses anecdotes sur un morceau de terre au sud du Chili, non loin de la Patagonie, près du Cap Horn, le cap le plus dangereux du monde.

Disons le tout net, sans que je puisse dire que je n'ai pas aimé, ce roman ne m'a pas le moins du monde intéressé. Il ne se passe rien, c'est les tranches de vies de personnages (que je confondais aux deuxièmes chapitre) et des histoires racontées dans tous les sens, à tel point que je perdais le fil durant ma lecture et que je me demandais ce que je lisais comme histoire. Avec l'histoire des protagonistes (qu'ils racontent souvent), les différentes histoires de personnages ayant évolués dans ces lieux et enfin ce qui arrive aux protagonistes dans le livre, tout se mélange et je n'ai au final pas eu l'impression d'avoir compris la moitié de ce qui était raconté.

Le style n'est pas mauvais et l'on sent l'amour de l'auteur pour ce lieu, pas forcément le plus clément, mais je n'ai absolument pas accroché au récit, décousu dans tous les sens et qui m'a semblé à un moment sans fond. Je n'ai pas eu l'impression de lire une histoire, je ne suis quasiment jamais rentré dedans et je devais m'arrêter régulièrement pour relire des passages qui me semblent encore maintenant obscur. Les différentes histoires se mêlent sans qu'on sache jamais dans laquelle on est, et au bout d'un moment ça devient juste fatiguant.

Pour une première, c'est un peu raté. le livre ne m'a pas intéressé plus que ça, alors que je n'ai aucun a priori au sujet de l'auteur, et que le style ne m'a pas semblé mauvais. Mais c'était vraiment difficile à lire et je n'ai pas retenu la moitié. Pour moi, c'est un livre que je ne conseillerai pas du tout, mais je vais tout de même tester le deuxième livre de l'auteur qui est à ma disposition, pour voir ce qu'il en ressort au final. Verdict dès cette lecture.
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Le style de Francisco Coloane ne se renouvelle pas. C'est limite glacial, comme pour Vargas Llosa. Ici, l'auteur nous présente des faits humains mêlés à des légendes.
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J'apprécie Coloane dont j'ai lu avec plaisir plusieurs autres titres. Là, je ne sais pas, j'ai abandonné, le mélange n'a pas pris. Côté trop sombre de l'histoire ? Je ne sais pas, j'aurais pu m'en douter avant... La Patagonie n'est pas une terre pour contes de fée. A moins que ce soit la part trop lourde de la mythologie ? En tout cas, je n'ai pas trouvé le style de l'auteur vraiment fluide. J'ai eu l'impression que, lui aussi, n'était pas à l'aise avec son sujet... Je range et je reviendrai sur ce titre un jour où je serai inspiré !
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
A cette époque, j’étais heureux de porter une cape de guanaco, avec la laine à l’extérieur, ça ne tenait pas très chaud mais j’étais propre et plus fort pour affronter le froid ; je ne portais pas la laine du guanaco blanc, comme aujourd’hui. Les Ona vivaient longtemps, pleins de santé, robustes, fiers et heureux. Je n’aime pas la civilisation, il y a trop d’inconvénients, on n’est jamais propriétaire de son toit, de sa maison, parce qu’il faut acheter la terre à l’État. L’État dit que la terre lui appartient, mais la terre appartient aux Ona, alors comment peuvent-ils la vendre? Faut-il être civilisé pour posséder une terre? L’Ona est propriétaire de son arc, de ses flèches, de ses mocassins, de sa cape et de tout ce qu’il y a dans l’air, dans les plaines et au bord de la mer. Autrefois, l’Ona allait partout, personne ne lui demandait: D’où tu viens? Où tu vas? Qu’est-ce que tu fais? C’était mieux avant les barbelés. L’Indien n’aime pas les barbelés. Après il y a eu les troupeaux de guanacos blancs, les moutons, et les propriétaires ont commencé à traquer les Indiens, ils disaient qu’ils leur volaient des bêtes. Mais les indiens chassaient les vrais guanacos, presque aussi grands que les chevaux ; ils couraient plus vite que les chevaux, ils bondissaient au-dessus des clôtures. Un jour, un Ona dû prendre un mouton pour ne pas mourir de faim ; il ne savait pas que les moutons ont un propriétaire. Et pourquoi n’en manger qu’un alors qu’il y en avait des milliers ? C’est ce qu’ils disaient. Comme les vrais guanacos commençaient à manquer, les Ona capturaient des guanacos blancs, pour se nourrir, pas pour faire le commerce. Alors, les propriétaires ont commencé à tuer des Ona.
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Enfin, l’une de ces créatures expliqua aux hommes que dans le jaind vivait Halpen, une femme au corps informe et gros comme une baleine, qui habitait sous la terre et se nourrissait de chair humaine, dévorant, tous ceux qui passaient à sa portée. En amour elle avait une sensualité de fauve. Elle était insatiable. Elle épuisait la virilité de tous les hommes qu’elle capturait, avant de les dévorer. Copulations et meurtres se succédaient pour cette femme qui ressemblait à une grosse baleine bleue. Après l’amour, la seule façon d’apaiser sa faim était de lui donner de grandes quantités de chair de guanaco. Alors seulement elle cessait de pourchasser les hommes.
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Les tempêtes qui rongent inlassablement le sommet du Cap Horn redoublent de violence à mesure qu’elles se rapprochent de la Terre de Feu. Les rafales chargées d’aiguilles de glace obligent les bateaux à naviguer sous le vent. A l’ouest du cap, à l’extrémité de la péninsule Hardy, la montagne rouge plonge dans la mer comme une tête de rhinocéros sur le point de charger. Un piton rocheux se dresse comme une corne menaçante, et un autre rocher, qui émerge à peine, suggère l’autre corne de la bête et ses fosses nasales d’où semblent jaillir bourrasques et tornades.
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Aux Malouines, j’ai failli me noyer trois fois. Quand j’étais gosse, je suis tombé à l’eau. L’éclair circulaire de la mort, je le connais depuis qu’on ma sauvé des flots… Ma mère et ma tante m’ont sauvé à coups de baiser sur la bouche. Baiser… parfois je ne croie plus qu’en ça… Aux Malouines on dit : « Chie bien et tu vivras mieux.
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Et il s'endormit en ronflant comme un porc. Ainsi s'achevaient la plupart du temps les beuveries de Cochon Rouge. Sam vida la bouteille. L'afflux d'alcool dans son sang fit surgir l'image d'un corps de femme à la peau brune, aux fesses nues, allongé à plat ventre dans l'herbe.
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« le Passant du bout du monde » de Francisco Coloane, c'est à lire en poche chez Libretto.
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