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Critique de Sachenka


Deuxième lecture de Francisco Coloane, ce mois-ci, et deuxième déception. Et je crois que je suis le premier à qui cela fait mal. C'est que j'adore tellement cet auteur chilien et ses recueils de nouvelles, qui réussissent à m'enchanter, à me faire leurs aventures du bout du monde, à m'en faire rêver. J'ai aimé ses histoires et je veux continuer à les aimer. Malheureusement, El Guanaco n'a pas réussi à m'interpeler suffisamment. Pourtant, il se situe dans le même univers, celui du Grand Sud chilien : détroit de Magellan, Patagonie, Terre de feu, toutes ces îles arides, qui livrent un combat perpétuel contre les mers. Et c'est pareil pour les hommes (car il s'agit bien d'un univers d'hommes, même si quelques femmes courageuses sévissent à leurs côtés), à moitié sauvages. C'est qu'il faut être épris fou de grands espaces et de liberté pour demeurer là ! Bandits, bagnards, anarchistes, missionnaires, chercheurs d'or, aventuriers de toutes sortes, estancieros, colons, baleiniers ou pêcheurs ou berger, etc. À ceux-là, il faut ajouter les Indiens. Avec une pareille galerie de personnages, je ne m'attendais pas à m'ennuyer. Pourtant… El Guanaco commence en feu : Meu Nar, la dernière représentante du peuple autochtone, est violée par trois Blancs. C'est l'occasion de remonter un peu l'arbre généalogique de la pauvre fille et de son peuple, les Onas, - ah qu'elle était parfaite, l'époque où tous se promenaient librement, avant que les Européens ne viennent délimiter les terrains, s'approprier le bétail et tuer les Indiens ! – ainsi que de leurs croyances mythologiques. Quand le lecteur revient à l'époque présente, un peu désorienté, il est confronté à une multitude de nouveaux personnages, plusieurs jouant des rôles très mineurs. de ce fait, on les oublie. Malheureusement, quand ils réapparaissent cinquante pages plus loin, on se dit «il me semble familier, celui-là, son nom me dit quelque chose…» mais ils restent difficiles à replacer. Multipliez ça par le nombre de personnages ! C'est que El Guanaco n'est pas un roman conventionnel (on reconnaît les habitudes de l'excellent nouvelliste qu'est Coloane), la narration se promène constamment. En effet elle s'attarde un moment sur l'un puis sur l'autre. On dirait que l'auteur cherche davantage à raconter la vie là-bas dans qu'à suivre l'intrigue d'une seule et unique protagoniste. En fait, s'il y a un protagoniste, c'est bel et bien Le Grand Sud chilien. C'est comme plusieurs histoires qui pourraient constituer d'excellentes nouvelles mais qui ont été entremêlées. J'ai apprécié ce voyage dépaysant mais je ne suis pas certain du résultat.
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