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sur 2827 notes
À l'instar de Khaled Hosseini, le cerf-volant de Laetitia Colombani nous fait voyager…pas à Kaboul, mais dans un petit village d'Inde où Léna, ancienne enseignante française, tente d'oublier la tragédie qui a bouleversé sa vie, la poussant à tout quitter. Un jour, lors d'une balade matinale sur une plage encore dépourvue de touristes, elle aperçoit une petite fille qui joue au cerf-volant. Touchée par le sort de cette gamine d'à peine dix ans, exploitée par un restaurateur, Léna se met en tête de lui apprendre à lire et à écrire afin qu'elle puisse s'élever de sa condition…à l'image de ce cerf-volant défiant les lois de la gravité.

Comme dans « La Tresse », Laetitia Colombani entremêle trois portraits féminins, trois destinées cabossées qui se rencontrent le temps d'un roman. Outre cette institutrice cherchant à se reconstruire après un drame personnel, le lecteur retrouve Lalita, qui n'est autre que la fille de Smita, l'un des personnages principaux de « La Tresse ». La troisième femme, Preeti, également issue de la caste des Intouchables, dirige une brigade féminine d'auto-défense qui vient en aide aux nombreuses victimes d'agressions.

L'Inde que l'on visite en compagnie de ces trois personnages, n'est pas celle des touristes, mais celle des coulisses, peuplées de mendiants, d'intouchables et d'illettrés. Un endroit sans perspectives, frappé par la misère, où l'enfant est synonyme de main-d'oeuvre et les filles régulièrement victimes du sport national : le viol ! Privées d'instruction, on leur ôte la principale clé qui mène à la liberté : l'éducation ! Sous la houlette de coutumes et traditions ancestrales, les droits des femmes et des enfants se retrouvent constamment bafoués…

« le cerf-volant » de Laetitia Colombani est un magnifique roman féministe sur la reconstruction, qui dénonce la condition féminine et l'exploitation des enfants-esclaves en Inde, tout en soulignant l'importance de l'éducation afin de pouvoir s'extraire de cette misère…

« School ! School ! le gamin continue de crier et ce mot est comme un affront à la misère, un grand coup de pied balayant les castes millénaires de l'Inde, rebattant les cartes de la société. Un mot en forme de promesse, un laissez-passer pour une autre vie. Plus qu'un espoir : un salut. »
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Léna est arrivée deux ans plus tôt dans un petit village d'Inde, pour oublier le drame qui a torpillé sa vocation d'enseignante, partir, prendre le large s'était imposé comme une évidence, se perdre loin pour mieux se retrouver, oublier son quotidien, panser ses blessures. Un jour, elle aperçoit un cerf-volant, tenue par une enfant si frêle et menue qu'on dirait qu'elle va s'envoler, on dirait un oisillon tombé du nid. Lalita, une gamine muette d'à peine 10 ans, une orpheline, une gosse abandonnée, la fille d'une videuse de latrines et d'un chasseur de rats. Léna va alors se lancer dans un projet insensé, ouvrir une école pour tous ces enfants.

Dans ce magnifique roman, Laetitia Colombani, nous entraine en Inde, mais pas dans le pays connu des touristes avec ses temples majestueux, mais dans la face cachée de l'Inde. La circulation dense, les échoppes délabrées, les mendiants, la misère, le tumulte incessant, la détresse des enfants. Les castes, les Intouchables méprisés du reste de la population, qui les place tout en bas de l'échelle, à la périphérie de l'humanité. Ici, les petits travaillent comme leurs aînés, ils sont source de revenus. L'Inde est le plus grand marché de main-d'oeuvre enfantine au monde. Les filles sont les premières victimes de ce travail forcé. le viol, sport national. le droit des femmes et des enfants est bafoué. La malnutrition qui frappe un enfant sur deux. Les mariages et les grossesses précoces. Naître fille ici est une malédiction. La situation des femmes en Inde apparaît dans ce livre dans toute sa cruauté et plus particulièrement, celle des femmes de la caste des Intouchables.

Laetitia nous dresse le portrait d'une femme fragile, sa vie est comme ce cerf-volant elle ne tient qu'à un fil. Pour Lalita et tous ces enfants, Léna va devenir une combattante, une guerrière, elle va se heurter à un mur : les méandres de l'administration indienne gangrénée par la corruption, mais elle n'abandonne pas, elle essaye de convaincre les parents, lutter contre les préjugés, se battre pour récolter des fonds, une femme pleine de persévérance et de volonté. Léna va sans cesse faire preuve d'inventivité et s'adapter.

Une fois de plus, Laetitia Colombani nous livre un récit lumineux, porté par une belle écriture fluide et douce, un roman rempli d'espérance, un moment de lecture intense. Ce cerf-volant qui part du sol pour monter dans les airs, défiant les lois de la gravité, symbole de ces enfants, nés dans la misère, qui ne pourront s'élever que par l'éducation. Les beaux romans ne peuvent être écrits que par de belles personnes et assurément Laetitia Colombani est une belle personne.
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A la suite du décès tragique de son mari, François, Lena, enseignante comme lui, décide de quitter la France pour aller en Inde, pays qu'il rêvait de visiter. Elle ne parvient pas à faire son deuil ni à enseigner alors qu'elle adorait son métier. Elle part pour fuir son chagrin et peut-être pour tenter de se reconstruire, repartir à zéro comme on dit.

Elle n'a pas choisi l'Inde touristique des agences de voyage, mais réservé un « petit hôtel » dans un village, Mahäbalipuram, dans le district de Kanchipuram, Tamil Nadu.

Alors qu'elle est sur la plage, elle aperçoit Lalita, une petite fille qui joue avec son cerf-volant. Un jour, où elle est emportée par le courant, Lalita lui sauve la vie aidée par une autre personne. En voulant les remercier elle se rend dans la petite auberge tenue par l'oncle et la tante de la petite fille et découvre que la petite fille est la domestique du couple, elle sert à table malgré son jeune âge.

Les parents de Lalita sont pauvres, ce sont des Intouchables, le père est chasseur de rats, sa mère a quitté la maison à la recherche d'une vie meilleure, mais elle est décédée. L'oncle et la tante ont décidé de changer de religion et de noms pour échapper à cette discrimination. Ils sont devenus James et Mary et la petite fille Holy.

Une autre personne a participé au « sauvetage » de Lena, Preeti, qu'on appelle la cheffe. Victime de viol lorsqu'elle était plus jeune, elle a refusé le destin qu'on lui proposait via le mariage avec un homme plus âgé qu'elle ne connaissait pas pour apprendre les techniques d'autodéfense et elle entraîne tous les jours d'autres jeunes filles. Elles se déplacent en moto tel un gang ce qui n'est pas très apprécié dans le village.

Émue par les conditions précaires dans lesquelles vit Lalita, Lena décide de lui apprendre à lire et à écrire, en anglais. La famille accepte à condition que Lena paye pour embaucher quelqu'un.

Elle donne aussi des cours à Preeti et peu à peu d'autres personnes viennent la trouver pour assister aux cours. Elle finit par décider de créer une école et, avec toutes les tracasseries de l'administration indienne, c'est loin d'être simple.

On va assister à la création de l'école, la difficulté de convaincre les familles que les enfants, les petites filles doivent apprendre à lire compter… ce qui est loin d'être simple car « à quoi cela peut bien servir qu'une fille soit éduquée puisque tout ce qu'on lui demande c'est de se marier et faire enfants, obéir à leur mari et à sa famille sinon elle risque d'être vitriolée ou brûlée vive. Et quand il s'agit en plus d'Intouchables… Alors il faut dédommager, en sacs de riz par exemple…

Le drame arrive lorsqu'une petite fille, l'amie de Lalita, ne vient pas à l'école un matin : elle est pubère et on veut la marier à un homme qui a vingt ou trente ans de plus qu'elle.

La relation d'amitié qui se tisse entre Preeti et Lena est belle, car chacune a un passé douloureux qu'elle enfoui profondément pour se montrer plus forte, et il faut s'apprivoiser.

Léna revient de temps en temps en France, pour des problèmes de visa ou pour des formalités administratives et chaque fois, c'est un choc tant les deux cultures sont différentes. Parfois, il est difficile de ne pas devenir un donneur de leçon, de raisonner comme une Européenne, certes remplie de bonne volonté et d'empathie, mais parfois tutoyant la suffisance.

Laetitia Colombani nous livre, à travers cette histoire, un tableau de l'Inde profonde, pas celle que l'on montre aux touristes avec la pauvreté, la discrimination, les viols qui conduisent à l'exclusion : on ne les considère jamais comme des victimes, mais plutôt elles deviennent la honte de la famille. Elle décrit aussi les mariages forcés, à douze ans, une vieille de la famille vérifie que le mariage à bien été consommé, les grossesses difficiles, où les petites filles laissent souvent leur vie. le statut des Intouchables, les Dalits dans la religion hindoue ne s'améliore pas et cela ne risque pas d'évoluer avec l'actuel chef du gouvernement, ultra-religieux.

… Partout les Dalits sont assignés aux tâches les plus ingrates. Une soumission institutionnalisée par la religion hindoue qui les place tout en bas de l'échelle des castes, à la périphérie de l'humanité.

Laetitia Colombani trouve les mots justes, et surtout nous fait toucher du doigt une situation que l'on connaît certes mais sous forme de statistique, le nombre de femmes qui meurent en mettant leur bébé au monde, le nombre des viols, toutes ces choses que l'on sait prennent corps lorsqu'elles sont envisagées concrètement, on s'attache à ces petites filles, et là cela devient bien réel, on le ressent presque dans notre propre chair.

J'ai beaucoup aimé ce roman. J'étais restée sur ma faim, avec les précédents romans de l'auteure « La tresse » notamment car je trouvais ces trois portraits de femmes presque trop caricaturaux, notamment l'américaine avocate, snob, hautaine alors que les deux autres portraits m'avaient touchée. Ici, le roman est plus abouti, on croit sans problème à cette histoire, on n'est plus dans le mélo, mais dans la peinture d'une société avec ses codes, aux antipodes de la nôtre.

On ne se soigne pas en fuyant ses problèmes à l'autre bout du monde, certes, mais cela fait du bien de se confronter à la misère.

J'ai décidé de lire ce roman car j'aime l'Inde dont j'ai vu surtout les côtés pauvres, les lépreux à Dharamsala dans l'Himachal Pradesh où siège le gouvernement tibétain en exil, les vaches faméliques. Quand on revient, on fait attention à limiter la consommation d'eau à ne rien gaspiller tant certaines images peuvent continuer à nous hanter. Laetitia Colombani dresse un tableau précis de la société, du statut des femmes, sans tomber dans le pathos.

Belle histoire, beau voyage et belles rencontres…

Un grand merci à NetGalley et aux éditions Grasset qui m'ont permis de découvrir ce roman et de retrouver la plume de son auteure.

#Lecerfvolant #NetGalleyFrance
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Léna, jeune femme française part en Inde à la suite d'un drame personnel.
Elle retrouve difficilement une raison de vivre en se battant pour améliorer les conditions de vie des déshérités dans ce lointain pays, dans un village pauvre.
Elle nous fait découvrir le travail des enfants dès leur plus jeune âge, dans des conditions inhumaines.
Les traditions renferment les petites filles dans l'ignorance, le mariage précoce, les brutalités.
Léna veut apporter sa pierre à l'édifice en instruisant ces enfants.
La petite Preeti , freinée par sa dyslexie, affronte avec courage les obstacles de l'obscurantisme, de la pauvreté qu'engendre ce classement des êtres et les intouchables dont elle fait partie. le problème avait déjà été abordé très humainement dans "La tresse".
L'inde, c'est "le chaos" dit Preeti et on le perçoit très fort dès le début du livre.
Les balançoires, les escarpolettes, le cerf-volant s'élèvent dans les airs comme l'instruction, l'éducation permettra aux enfants de s'élever. C'est devenu le credo de Léna.
C'est un roman très intéressant où Laetitia Colombani a voulu nous livrer le message de cette Inde en détresse.
Le côté informatif, documentaire de l'ouvrage sont très bien passés mais il manque pour moi l'intensité du récit, l'attachement aux personnages mis à part la petite Preeti.
204 pages, c'est peut-être un peu court pour contenir tout ce que je demande.
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Secourue par Latita, l'enfant au cerf-volant, Léna, enseignante partie en Inde pour se ressourcer, décide de lui apprendre à lire et à écrire, puis de créer une école pour les enfants les plus pauvres.

Laetitia Colombani a voyagé en Inde pour la mise en film de son livre “La tresse”.
Sa description de ce pays, loin de la médecine ayurvédique et du yoga, est proche de la misère qui s'allie au règne des castes pour maintenir la condition des Dalits (les Intouchables) au niveau de la rue, à la périphérie de l'humanité.
Les membres de cette communauté étaient si méprisés qu'ils “devaient jadis marcher à reculons munis d'un balai pour effacer les traces de leurs pas, afin de ne pas souiller les pieds des autres habitants qui empruntaient le même chemin”.

L'auteure tresse un nouveau récit de la vie de trois femmes hors du commun avec lesquelles nous tombons en empathie : Léna, Lalita et Preeti, des rescapées, des combattantes, des guerrières. Cette dernière, dont l'héroïne est Phoolan Devi, la reine des bandits, entraîne au self défense une brigade de femmes.
Elles assurent ensuite la sécurité des femmes contre les hommes violents et violeurs.

Ce très beau roman féministe, servi par une écriture dynamique, n'est pas pour autant angélique quant à la valeur salvatrice de l‘enseignement ; les obstacles à la création d'une école sont nombreux et les interrogations sur la légitimité d'une Européenne à vouloir changer un ordre enkysté tournent dans la tête de Léna.

Le cerf volant du titre est un symbole de l'élévation et de l'espoir.
Pour ces enfants, apprendre à lire et à écrire est “un laissez-passer pour une autre vie. Plus qu'un espoir : un salut.”
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Vu que j'avais été énervée par la construction de la tresse avec ces chapitres alternés de trois personnages sans fil conducteur, j'ai repoussé la lecture de celui-ci. Mais comme j'ai rencontré l'illustratrice qui va en faire un album.... Astucieux la dernière page de la Tresse qui parle d'un cerf-volant... J'ai bien aimé l'histoire de cette institutrice qui, pour fuir le drame qu'elle vient de vivre, entreprend un voyage en Inde. de belles rencontres qui vont faire grandir ces filles et femmes en les émancipant grâce à l'instruction. Quand même une sensation au fond de moi d'un auteur qui cherche les sujets pour faire pleurer dans les chaumières. Une réduction de l'Inde aux multiples facettes que d'autres auteurs savent nous conter dans un registre plus élargi. ⭐️⭐️⭐️
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Si vous avez lu "La tresse" de Laetitia Colombani, vous vous souvenez certainement de Smita, dont le rêve était d'envoyer sa fille la petite Lalita à l'école. Mais comme elles appartenaient à la caste des Intouchables, ce rêve semblait inatteignable...
On retrouve Lalita dans ce roman dont elle est l'une des héroïnes, elle vit chez un "oncle et une tante" qui l'exploitent comme une esclave dans leur gargote. Mais un jour arrive dans leur petit village indien de Mahäbalipuram une jeune enseignante française qui a besoin de se recontruire après un drame personnel. Venue pour quelques semaines, elle va croiser la route de Lalita, alors que la fillette joue avec son cerf-volant sur la plage lors de ses rares moments de loisir. Entre la petite Indienne qui ne parle plus depuis longtemps et la prof dévastée par le chagrin, une relation va se nouer, et lorsque Léna est sauvée de la noyade par Lalita, celle-ci décide se lancer dans un projet fou : construire une école pour les enfants du village. Mais pour cela elle va devoir surmonter de nombreux obstacles : l'opposition des parents qui préfèrent que leurs enfants travaillent et rapportent quelques roupies supplémentaires à la maison, l'administration locale complètement corrompue comme c'est malheureusement souvent le cas en Inde, entre autres difficultés. Mais elle va bénéficier d'une aide imprévue : celle de Preeti, alias la Chef, qui dirige fermement la Red Brigade locale. Les Red Brigades, ce sont des groupes de filles, de femmes qui ont décidé de se défendre contre les nombreuses agressions et viols dont elles sont victimes. Une initiative qu'on ne peut que saluer, mais qui est assez mal vue dans le village. Qu'importe, Léna et Preeti vont tout mettre en oeuvre pour que l'école voie le jour...

Ce roman m'a beaucoup touchée, d'autant plus que "La tresse" m'avait un peu laissée sur ma faim, j'étais frustrée de ne pas avoir pu suivre un peu plus longtemps Lalita. Je n'étais sans doute pas la seule, puisque l'auteure a décidé de continuer son histoire. J'ai trouvé l'histoire plus fouillée, plus aboutie, peut-être parce qu"elle se concentre à un seul endroit, même s'il y a trois héroïnes comme dans la précédente. Des thèmes brûlants sont abordés, comme le système des castes dont l'Inde peine à sortir, alors même qu'il est depuis longtemps illégal de discriminer les Intouchables (ou Dalits). L'instruction des enfants dans les milieux ruraux a également encore bien des progrès à faire, même s'il y a du mieux depuis quelques années, on voit sur le bord des routes des colonnes de garçons ET de filles en uniforme se rendant à l'école. Mais de nombreux parent sont encore besoin de l'aide économique qu'apporte le travail de leurs enfants.
Un autre très gros problème : l'insécurité dans laquelle vivent les filles, à la merci des prédateurs qui savent que l'impunité leur est quasi-garantie, les violences et les viols n'étant que très rarement sanctionnés. Et que dire des mariages forcés de fillettes à peine pubères, engrossées alors qu'elles sont encore elles-mêmes des enfants ! Une pratique également interdite, et qui recule dans les grandes agglomérations, mais qui demeure encore trop présente en zone rurale.
L'inde est un pays qui possède de multiples facettes, certaines absolument fascinantes, d'ailleurs je rêve d'y retourner, et juste à côté, pour qui sait ouvrir les yeux, des traditions cruelles et iniques, surtout pour les femmes. de nombreux progrès sont en marche, notamment grâce à des ong, ou à des associations comme les Red Brigades, mais le pays est si vaste que ces initiatives n'arrivent que très lentement dans les campagnes ou les zones peu fréquentées par les touristes. D'autre part, nulle part ailleurs je n'ai vu une telle dichotomie entre opulence presque indécente et extrême pauvreté quelques mètres plus loin. Et les gouvernements qui se sont succédés ces dernières années n'ont pas franchement fait progresser les causes des plus démunis...
Je me suis un peu éloignée du livre, désolée, mais je n'ai pu m'empêcher de me remémorer des images encore très fortes dans mon esprit, et qui ont certainement influée dans le plaisir que j'ai pris à cette lecture. Si j'avais un reproche à faire, c'est que j'aurais aimé encore plus de développements concernant certains thèmes. Et la fin ne m'a pas vraiment convaincue...
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Léna, enseignante, dévastée par un drame personnel, se réfugie en Inde, sur le bord d'une plage. Un matin, elle sera sauvée in extremis de la noyade par une enfant et un groupe de jeunes femmes. Cherchant à les remercier, elle va essayer de leur apprendre à lire. Peu à peu, l'idée s'impose : elle doit créer une école pour les enfants des intouchables.
J'ai aimé le sujet du livre, j'ai regretté son traitement. Je reproche à ce livre la même chose qu'au précédent de l'auteure : Il reste pour moi beaucoup trop à la surface des choses, ne faisant qu'évoquer tous les problèmes que devra rencontrer Léna. le sujet à mon sens aurait mérité beaucoup plus de pages, beaucoup plus de détails. J'ai eu l'impression de lire une carte postale alors que j'aurai aimé une longue lettre. le personnage principal souffre de cette brièveté et ne m'a pas convaincue. Les personnages indiens sont plus attachants à mon avis, plus ancrés dans le réel de leur situation
Le sujet reste cependant intéressant et ce livre a eu le mérite de par son grand nombre de lecteurs de sensibiliser sur le problème des femmes en Inde et le manque d'éducation dont elles sont les premières à souffrir.
Merci aux éditions Grasset pour ce partage #Lecerfvolant #NetGalleyFrance
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Joli conte que ce "Cerf-volant". Comme dans "la tresse" de la même auteure, 3 femmes, 3 destins difficiles. Une française et deux indiennes.
Pour moi ce livre est un conte. Donc il est cruel (rappelez-vous la pauvre petite sirène d'Andersen !). La cruauté ici réside dans les faits réels décrits. le récit rappelle que l'éducation est un luxe pour beaucoup (trop) d'enfants. A fortiori pour les filles. A fortiori pour les Intouchables. A fortiori pour les miséreux. Alors quand on cumule l'ensemble....
Il y a quelques moments de lumière et d'espoir dans ce livre, mais l'ensemble reste assez sombre.
Un roman riche des informations données, qui se lit aisément et rapidement. Un livre que je vais passer à mes filles.

Soit je vieillis, soit c'est parce que j'ai 2 filles, mais j'ai l'impression que l'égalité homme/femme est un mythe qui n'aura jamais lieu.....
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Une jolie histoire dénonçant la condition féminine et le travail des enfants en Inde.

Elles sont trois, trois amochées, trois cabossées que le fil d'un cerf-volant va réunir le temps d'un roman.

Lena: - l'éducation comme arme de construction massive, elle y croit
Dans une vie antérieure, elle était enseignante et heureuse.
Une tragédie personnelle l'a frappée, la laissant totalement déboussolée et c'est lors d'un voyage en Inde qu'elle trouvera un nouveau but à sa vie.

Preeti : - "Don't be a victim. Join the Red Brigade"
Jeune femme victime elle-même des violences faites aux femmes a décidé de ne plus se laisser faire.
Elle a choisi d'enseigner à certaines les techniques d'auto-défense et d'en raccompagner d'autres lorsque leur quartier n'est pas sûr. Elle défend ainsi d'autres femmes 'cibles d'un sport national' en Inde: le viol.

Lalita: - son voeu le plus cher est de devenir conductrice de bus pour pouvoir retourner dans son village auprès de son père.
Elle trouvera en l'éducation scolaire une nouvelle façon d'échapper au sort réservé aux petites filles pubères mariées de force.

Trois vies que le destin a failli briser et qu'un cerf-volant va réunir.
La vie ne tient parfois qu'à un fil.

Léna, Preeti et Lalita (Holy)

L'éducation est un moyen de s'élever, de sortir de sa condition, d'avoir accès à la connaissance et d'avaler un repas chaud.

Se consacrer aux autres permet de surpasser un drame personnel qui a failli nous briser et de rebondir.

C'est dans la réalité de terrain et l'action concrète que l'humain se révèle et aide son prochain.

En Inde, 13 millions d'enfants travaillent et sont donc de facto privés d'éducation, filles et garçons. Une main d'oeuvre bon marché et docile.
L'éducation primaire y a pourtant été rendue obligatoire pour les 6-14 ans depuis 2010.
Les premières délaissées sont les filles qui continuent aussi à être victimes de leur ''sexe (mariage forcé, viol)

[cfr les mines de mica (les minerais brillants servant pour la peinture, le vernis à ongles, etc ].

Le cerf-volant est un court roman bourré de vitamines soleil et d'espoir, sorti le 9 juin 2021 aux Editions Grasset quelques jours seulement avant la journée mondiale de lutte contre le travail des enfants (12 juin).

Raison pour laquelle j'en ai sollicité la lecture comme un pendant au roman
Les Disparus de la Purple Line de Deepa Anappara lu au mois d'avril.
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