AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,07

sur 3370 notes
De grâce... ne vous arrêtez pas à la couverture malheureusement
trop "racoleuse" !!!
Cet ouvrage aurait mérité une jaquette plus en finesse... car ce
roman met à l'honneur le courage des femmes et d'une femme, tout particulièrement : Blanche Peyron, fondatrice , dans les années 20, de cet incroyable refuge pour les femmes en grandes difficultés: "Le palais de la Femme", toujours en activité dans la capitale !

Un lieu qui est à lui seul un résumé du "monde des femmes , en accidents de vie"....comme une ville, en soi !

Je ne reviendrai pas sur son précédent livre "La Tresse" (roman très apprécié); il existe, entre ces deux livres, des familles de pensée
qui se rejoignent :
Des femmes en difficulté, des 4 coins du monde; leur courage,
leur solidarité...qui apportent un supplément d'humanité à notre
terre et un monde un peu meilleur , avec les couleurs de l'espoir!!!

Deux récits de femmes , d'époque différente, alternent : Une jeune avocate,Solène, quarantenaire, fait un burn-out, après trop de travail et surtout le suicide d'un de ses clients...
Son psychiatre la soigne et l'incite à s'impliquer dans une activité tournée vers les autres... Ainsi, Solène, se retrouve à faire une permanence hebdomadaire d'écrivain public dans un foyer de femmes , "Le Palais de la Femme" [rue de Charonne, Paris]; Une expérience qui sera un bouleversement total dans son existence, Son regard sur ce qui l'entoure en sera transformé, affûté, à jamais !
Ses débuts d'écrivain public auprès de ces femmes des 4 coins du monde, en perdition... la laissent perplexe et fort dubitative...

Très vite, sa perception change , heureusement, et pour elle et
pour ses "protégées" !
"Du temps, voilà ce que demandent les associations. Sans doute ce qu'il y a de plus difficile à donner dans une société où chaque seconde est comptée. Offrir son temps, c'est s'engager vraiment. du temps, Solène en a , mais l'énergie lui manque cruellement. Elle ne sent pas prête à sauter le pas. La démarche est trop exigeante, nécessite trop d'investissement. Elle
préfère encore donner de l'argent- C'est moins contraignant. "(p. 21)

Au récit de Solène... le second, bien antérieur...rend compte et hommage au parcours déterminé, courageux, tenace de Blanche Peyron,ayant oeuvré sa vie durant dans l'Armée du Salut...qui luttera, investira toutes ses forces, en dépit d'une santé chancelante pour réaliser, créer ce refuge de femmes , ce "Palais de la Femme" , qui sera inauguré ...en 1926 ;Ceci avec le soutien de son époux !

Chapeau bas à Blanche Peyron...à ses talents d'oratrice, de combattante au profit des femmes à la rue.... Tous ses combats, ses engagements restent d'une actualité cruelle...

J'exprime aussi une immense gratitude à Laetitia Colombani pour avoir sorti de l'oubli cette figure féminine exceptionnelle ainsi que l'histoire de ce "Palais de la Femme"... qui est , en plus, d'une grande classe architecturale et d'une grande beauté est un très bel endroit pour de "belles actions" et la protection vitale de femmes, en souffrance ! Une réalité vivante extraordinaire, et hautement symbolique... J'ai eu l'occasion de m'y rendre ; Des mosaïques, de la lumière, des volumes aérés bienfaisants...sereins !

"Blanche le voit déjà, son Palais de la Femme : un refuge pour toutes celles que la vie a malmenées, que la société a mises de côté. Une citadelle, où chacune aura son logis bien à elle, une chambre chauffée, aérée, confortablement meublée. Une chartreuse de paix.

Un Palais pour panser ses blessures et se relever. "(p. 179)

Et ce "Palais de la Femme " est toujours là, vaillant vaisseau, qui accueille
et accompagne des femmes en désespérance !!
Un très beau livre à touts points de vue: style et thématiques qui nous
interpellent toujours de plein fouet !....
Commenter  J’apprécie          1346
Quelle bonne idée a eu Laetitia Colombani de sortir de l'oubli Blanche Peyron ! Avec Les victorieuses, l'auteure de la tresse m'a emmené dans une double histoire, celle de Blanche et d'Albin, son mari, premier quart du XXe siècle et celle de Solène, aujourd'hui. Ces deux vies sont reliées par un bâtiment parisien : le Palais de la Femme situé au 94, rue de Charonne, dans le 11e arrondissement.
Je dois reconnaître que j'avais une idée très incomplète de l'action menée par l'Armée du Salut pour avoir vu, à la période de Noël, au centre de Valence, dans la Drôme, un trépied avec une cloche agitée par quelques personnes en uniforme, tentant de récolter de l'argent. Cela s'arrêtait là et l'action de cette organisation motivée par la religion, basée sur la Bible ne m'attirait guère.
Voilà qu'un roman vient combler de sérieuses lacunes et rappeler tout ce qu'a entrepris l'Armée du Salut en faveur des déshérités et des femmes en particulier. Avec le fondement religieux de l'organisation, il y a l'organisation militaire voulue par son fondateur, en 1878, le pasteur anglais, William Booth.
Avant ce retour dans une histoire trop vite oubliée, Laetitia Colombani s'attache aux pas de Solène, brillante avocate, dont la carrière est brisée par un drame : son client qui vient d'être condamné, se suicide en plein tribunal ! de plus, Jérémy, avec qui elle formait un couple moderne, a rompu. La voilà en pleine dépression.
Alternant vie de Solène avec l'histoire de Blanche et le développement de l'Armée du Salut en France malgré beaucoup d'obstacles, l'auteure mène bien son roman avec son style tout en simplicité et efficacité.
J'ai été horrifié par les conditions de vie dans Paris, en 1925 mais je me dis que les progrès ne sont pas si évidents aujourd'hui. Ce livre attire aussi l'attention sur les sans-logis, nommés un peu trop vite SDF, devant lesquels nous passons avec trop d'indifférence. Laetitia Colombani m'a fait prendre conscience de plusieurs drames humains hélas trop fréquents. Elle m'a fait partager l'histoire de Cvetana, puis de Binta, de Salma, de Cynthia et d'Iris, grâce à Solène devenue écrivain public au Palais de la Femme où sont accueillies des femmes victimes de violences, de rejet, de pauvreté.
Enfin et surtout, ce livre conte la bataille extraordinaire remportée par Blanche et Albin pour réussir à acheter cet immense hôtel de 743 chambres : vide ! Cette femme a sacrifié sa santé pour venir en aide aux plus démunis, pour restaurer et ouvrir « un Palais pour panser les blessures et se relever ». Après bien des difficultés pour réunir l'argent nécessaire, le Palais de la Femme est inauguré le 23 juin 1926 et fonctionne toujours aujourd'hui.
Blanche et Albin Peyron reposent dans cette chère terre d'Ardèche, à Saint-Georges-les-Bains. Je l'ai appris en lisant Les victorieuses. Merci Laetitia Colombani !
Commenter  J’apprécie          1206
À la sortie d'une audience, à Paris, sous les yeux de son avocate, Solène, 40 ans, et sans que celle-ci ait le temps d'intervenir, Saint Clair se suicide en enjambant le garde-corps et en sautant de la coursive du sixième étage du palais, ceci à la suite d'une décision sévère du juge à son encontre. Solène, "une excellente avocate, travailleuse, perfectionniste, consciencieuse" s'effondre et une dépression profonde s'installe. Elle ne pourra retourner au cabinet. le psychiatre lui suggère alors, outre les médicaments, et pour éviter la dérive de faire quelque chose pour les autres et pourquoi pas du bénévolat. Après quelques recherches, une petite annonce pour une mission d'écrivain public dans un foyer pour femmes en difficulté, le "Palais de la Femme" va attirer son attention.
Parallèlement à cette histoire, à Paris toujours, mais environ un siècle plus tôt, c'est l'histoire de Blanche et Albin Peyron que nous conte Laetitia Colombani. Ce couple parvenu au sommet de la hiérarchie de l'armée du salut n'aura de cesse d'oeuvrer pour subvenir au besoin des plus démunis et lorsque Blanche apprendra qu'un hôtel vide de 743 chambres est en vente, elle mettra toute son énergie, négligeant même sa propre santé pour trouver la somme plus que considérable nécessaire pour le racheter et offrir ainsi un toit à toutes ces femmes exclues de la société et ouvrir ainsi "Le Palais de la Femme". Ce Palais recueillera toutes celles qui ont subi la violence, le rejet, la rupture, la pauvreté.
C'est donc le destin croisé de ces deux femmes que va narrer Laetitia Colombani dans Les victorieuses, deux femmes passionnantes, étonnantes, généreuses. Elle va naviguer entre ces deux périodes, 1925 et aujourd'hui de manière étonnante.
C'est avec le burn-out, cette maladie contemporaine due au surmenage professionnel, qui ne prévient pas, que l'auteure va amener son personnage Solène à se tourner vers les autres pour vivre une autre vie et oublier le contexte qui l'y a conduit. Ce sera pour elle une véritable thérapie. Elle va se sauver en aidant d'autres femmes qui, elles-mêmes, l'aideront. Cette étape de la vie de notre avocate est très bien décrite de même que les conséquences du choix de ce métier qui n'était pas sa vocation, mais très fortement conseillé par ses parents.
Quant à Blanche Peyron, cette femme extraordinaire née en 1867, elle va tout quitter pour s'enrôler dans l'Armée du Salut et consacrer sa vie aux plus démunis aux côtés de son mari Albin. En 1925, elle parvient à réunir les fonds nécessaires pour acheter un grand hôtel de la rue de Charonne afin d'y loger des femmes dans la précarité. Celui-ci sera nommé le Palais de la Femme et sera inauguré le 23 juin 1926..
Laetitia Colombani nous fait donc découvrir comment un grand hôtel mis en vente a pu devenir ce Palais de la Femme, où de nombreuses vies seront sauvées grâce au courage incommensurable de cette femme admirable qui a voué sa vie aux autres et a su « déplacer des montagnes » pour parvenir à la réalisation de son projet. Dans le même roman, presque cent ans plus tard, elle nous fait entrer dans ce même lieu où des femmes, toujours, luttent pour leur dignité et refusent de se résigner.
Ce roman a le grand mérite de remettre en mémoire cette femme hors du commun qu'était Blanche Peyron. J'avoue, pour ma part, que je ne la connaissais pas et que l'histoire de ce Palais de la Femme m'était totalement inconnue. C'est un roman, on ne peut plus contemporain, où le courage et la solidarité apportent lumière et espoir.
Les Victorieuses sont toutes ces femmes qui, jamais, ne baissent les bras et à qui Laetitia Colombani, dans un récit simple, rend un bel hommage. Un livre empli d'humanité !
Commenter  J’apprécie          1134
J'avais lu  La tresse, roman que j'avais apprécié pour son sujet et la place de la femme dans diverses parties du monde. Dans Les Victorieuses, j'ai retrouvé le style propret et facile à lire de Laetitia Colombani, mais j'ai surtout découvert l'histoire incroyable d'une femme du siècle dernier.
Blanche Peyron, une détermination indéfectible et une vie tournée vers les autres, depuis son plus jeune âge, vers les plus démunis, puis surtout vers les femmes. Elle serait la créatrice de l'Armée de Salut en France, et aurait surtout permis l'ouverture du Palais de la femme à Paris dans les années 20. J'ai vécu à Paris et je n'avais jamais entendu parler de ce monument dédié à l'accueil des femmes en grandes difficultés.

Bien sûr, derrière l'auteure, il y a la scénariste réalisatrice, et je parie que ce livre sera adapté au cinéma, ce qui ne serait pas pour me déplaire selon le casting !
Commenter  J’apprécie          998
Solène, 40 ans, avocate au barreau de Paris voit un de ses clients se suicider à la sortie du tribunal suite à une sentence très sévère.
Elle se retrouve à l'hôpital.
Le psychiatre diagnostique un burn-out.
Elle a consacré toute sa vie personnelle, tous ses loisirs à son métier, à son envie de réussir.
Son médecin lui conseille de se tourner vers le bénévolat.
Elle trouve d'abord cette proposition absurde puis tombe sur quelques lignes qui proposent de devenir écrivain public.
Elle se retrouve au Palais des femmes qui abrite des femmes écorchées par la vie.
La scène où elle débarque avec son ordinateur portable dernier cri, son sac de luxe est décalée à souhait.
Petit à petit, elle va s'adapter, les femmes vont venir vers elle.
Elle va devenir une femme parmi les femmes et abandonner ses anciennes valeurs pour en découvrir d'autres.
Parallèlement, on recule au début du siècle au moment où Blanche Peyron, commissaire très engagée à l'armée du salut et son mari, fondent le palais des femmes, un ancien hôtel de 273 chambres, qui abritera les femmes seules.
Un roman qui semble dédié à la condition des femmes actuelles françaises battues, aux Africaines en fuite pour éviter l'excision,aux réfugiées, à l'enfance malmenée et ses conséquences,à la difficulté d'être transgenre masculin vers féminin.
Et aussi, revenons au sujet du début qui peut aussi bien convenir à un homme qu'à une femme qui s'impose un rythme de travail tellement inhumain qu'ils s'éloignent tout à fait de leur personne.
C'était le cas de Solène.
Un petit bémol, j'ai souhaité pendant ma lecture que Solène, l'avocate soit moins noyée dans tous les cas du Palais des femmes.
Le roman devient un plaidoyer pour défendre le droit féminin.
C'est bien nécessaire mais le pitch du livre ne m'y préparait pas sauf ma libraire qui m'avait dit que comme dans "La tresse" de la même auteure, on défendait la condition de la femme.
Commenter  J’apprécie          862
Je viens de lire ce roman dont on a tant entendu parler. Sur la couverture figure une étiquette "coup de coeur".

Ce coup de coeur je ne l'ai pas eu. Très grosse déception pour ce qui me concerne. Je trouve que cet ouvrage "commercial" n'a ni goût ni grâce. le style est plat et le contenu est un tantinet racoleur. Une recette élaborée pour faire pleurer dans les chaumières, avoir bonne conscience en dénonçant les injustices sociales et les difficultés vécues par tant de personnes restées sur le bas côté de la route. Une sorte de leçon de morale enveloppée dans un papier rose bonbon. Un documentaire approximatif, romancé, convenu. Beaucoup de clichés.

Je suis sévère mais la littérature est plus exigeante. Je trouve très injuste en effet certaines situations précaires mais de la même façon je trouve injuste de porter au pinacle un roman sans style. Oui, du style il en faut pour nous faire "décoller", pour nous faire rêver, pour nous faire adhérer, pour que les idées s'affrontent, combattent avec douceur ou violence, avec opiniâtreté ou résignation, pour nous faire réagir en somme. Et cette histoire ne manquait pas d'envergure. Il y avait de la matière pourtant....

Cette histoire méritait bien plus. Blanche Peyron qui se voue corps et âme, qui ignore son propre corps pour servir le Corps de l'Armée du salut. Et non, elle ne l'écoute pas son corps et fait fi du temps qu'elle aurait pu, qu'elle aurait dû consacrer à Albin, amour fidèle exclusif. Elle fait fi de la maladie qui l'affaiblit de jour en jour. Elle combat. Elle n'a qu'une idée en tête: Servir l'Armée du Salut. Elle réalise de grandes choses. Elle n'aura pas d'enfant. Pas de place, pas de temps. Elle fait naître "Le palais des femmes". Son postulat: "Tant que les femmes pleureront, je me battrai. Tant que les enfants auront faim et froid, je me battrai." Qu'est-ce que j'aime ce genre de femme. Je n'ai pas ressenti la carrure exceptionnelle de Blanche, sa passion pour une cause qui submergeait sa vie. Je n'ai pas pu imaginer la magnificence du palais, ses marbres, sa façade grandiose, ses hauteurs sous plafonds, ses salons sublimes d'élégance et de convivialité en même temps, tout cela pour accueillir les plus démunis dans le plus grand respect. Je suis allée chercher des renseignements et des photos sur mon ordinateur. J'étais stupéfaite.

Solène, plus proche de nous quitte son métier d'avocat parce qu'elle n'est pas armée pour en assumer toutes les contraintes. Elle renonce et décide, bon an mal an, sans réelle conviction, de faire du bénévolat après un burn out. Elle intègre le Palais des femmes mis en place par Blanche, un siècle auparavant. Comme disent les stéphanois elle "m'a tiré peine". Elle ne choisi jamais Solène. Et je me suis demandé à un moment si ce n'était pas plutôt les résidents qui s'en occupaient.

Son attitude est passive. Elle se laisse convaincre et je doute de ses qualités pour être une bonne avocate. Elle n'a pas le feu, l'envie, le bouillonnement, la rage de convaincre. Elle pleure sur elle-même et elle fait des flip et des flop. Je me demande d'ailleurs si elle ne tient pas plus de place que Blanche dans le roman.

Le sujet m'a attirée. L'oeuvre de Blanche Peyron a de quoi laisser sans voix. Marc Twain a écrit la phrase qui colle à sa vie et à son oeuvre : "Elle ne savait pas que c'était impossible, elle l'a fait.".
Alors, raconter cette histoire avec l'envergure, la fougue, l'incroyable résistance, la sauvage abnégation, l'immense générosité de Blanche n'était pas, il est vrai, une mince affaire.

La belle idée de l'auteure a été de mettre Blanche Peyron en pleine lumière. Mais ce coup de projecteur n'était pas, selon moi, assez puissant. Ce livre n'était pas pour moi.

Commenter  J’apprécie          7724
À force d'entendre parler de cette auteure, on éveille ma curiosité et il m'a fallu faire un effort pour acheter un livre affublé d'une jaquette rose bonbon, résolument axée littérature féminine comme si la cause des femmes ne concernait pas l'humanité toute entière ...je vais déshabiller ce livre illico !

De quoi parle ce roman ? de précarité sociale, qui affecte les femmes seules plus durement, et ceci depuis la nuit des temps, de violence conjugale aussi, de mutilations, de migrations, de vies brisées à la rue , de combat, résilience et belles réussites au prix d'efforts énormes.

Laetitia Colombani fait aussi un bel éloge de l'action bénévole et associative à vocation humanitaire, et comme bénévole , ça me touche . Le destin de son héroïne qui se reconstruit en découvrant son utilité sociale au service des autres, rencontre celui de Blanche Peyron , de l'Armée du Salut qui fonda avec son mari Albin , au début du 20 ème siècle, ce « palais des femmes » pour mettre à l'abri des ouvrières pauvres et sortir des prostituées de la rue. Un destin comme celui de l'Abbé Pierre, homme et catholique, mais tombé dans l'oubli . Ce bâtiment existe toujours à Paris. Il fait le lien entre les deux récits qui alternent.

C'est un livre entre roman et essai, une sorte de plaidoyer, les portraits sont forts et authentiques . On apprend beaucoup sur les salutistes et leur dévouement. J'en avais rencontrés, mais plutôt en terre protestante , en Allemagne où ils sont plus nombreux et visibles dans l'action sociale. Bref, on apprend des choses.

A part ça, j'ai un doute ! Pas sûre qu'on fasse un grand roman juste avec des bons sentiments. Je vous pose la question. Et là on va parler écriture et construction. C'est fluide agréable à lire, mais les récits parallèles artificiels me dérangent toujours. Je sais bien que c'est la mode, mais la ficelle est quand même énorme. L'auteure ne donne pas dans la guimauve, les vies décrites sont dures, réalistes . Toutefois, on n'évite pas le Happy End des genres féminins.

A part ça, vive le bénévolat, si on comptabilisait le nombre d'heures effectuées au service des autres, on aurait un vrai PIB du coeur . Engagez-vous mes amis !
Commenter  J’apprécie          656
.
A Paris , le Palais de la Femme , établissement de l'Armée du Salut , accueille les femmes en détresse , offre un toit et propose une aide à la réinsertion .
C'est le cadre du roman et Laëtitia Colombani va dépeindre les relations entre une bénévole et les résidentes .
Quelques vécus bien douloureux surgissent au fil des chapitres et permettent à la bénévole de relativiser .
En alternance , apparaît l'histoire des fondateurs de l'institution .

Voilà en quelques mots la trame du roman dénonçant la précarité de certaines femmes , la misère des enfants .
Ce sujet hélas éternel mérite bien sûr que l'on en parle , pour ne pas cesser de dénoncer les maltraitance tant familiales que sociétales .
C'est à mon sens le seul point positif du livre .

Et là , je ne vais pas me faire des amis car j'aurai la dent dure pour qualifier le style de ce roman . Je n'ai pas été séduite par l'écriture que j'ai trouvée très quelconque .
Quelques portraits de femmes , évocateurs de la triste cause ,parviennent à donner du corps à un récit convenu bien trop souvent phagocyté par les états d'âme de son héroïne bobo .
Mais les personnages manquent de profondeur : leur histoire est juste énoncée . Je n'ai pas pu m'y attacher , donc entrer vraiment dans le roman .

Je n'ai pas non plus été passionnée par la biographie romancée des fondateurs du "Palais " ,qui surgit de temps à autre entre deux paragraphes. Deux romans en un . une forme que l'on aime ou pas .

A mon humble avis , un sujet aussi grave , aussi dense , méritait une autre trame , plus étoffée , plus fouillée même s'il parvient à mettre en exergue le parallèle entre les détresses extrêmes et le mal-être de l'héroïne .

J'ai éprouvé une sorte de gêne , quelque chose d'indécent car il m'apparaît trop opportuniste pour être sincère . Un brin racoleur , commercial , d'où mon insatisfaction .
Insatisfaction encore une fois d'avoir lu une parution récente bien loin de la Littérature !

Donc , ce récit ne m'a que très moyennement intéressée , souvent agacée et malheureusement je découvre l'auteure par ce livre .
Pas pressée de lire " La tresse ".


Commenter  J’apprécie          608
Solène, avocate de son métier, contre toute attente, vient de perdre un procès, et son client opte pour une solution radicale… Tout tangue autour d'elle : quarante ans, elle n'a vécu que pour son travail, son « compagnon » si l'on peut dire car chacun vivait chez soi, uniquement centré sur leur job, l'a laissé tomber…

Conclusion : burn-out, elle finit par tout envoyer promener pour faire du bénévolat sur les conseils de son psychiatre et devenir « écrivain public » dans un foyer d'accueil pour femmes « le palais de la femme ».

Visiblement, elle n'a bien compris la différence entre écrivain public et écrivain tout court. Elle finit par se rapprocher de ces femmes en situation précaire, venant de pays ou continents différents, en les accompagnant au cours de zumba.

L'auteur retrace, en parallèle, l'histoire du Palais de la femme, et donc celle de Blanche et Albin Peyron, un siècle plus tôt, couple extraordinaire qui se sont engagés pour la vie, chacun relevant l'autre, en cas de défaillance, vaillants soldats de l'Armée du salut.

J'ai beaucoup d'admiration, pour Blanche, qui arpente la ville la nuit pour servir une soupe chaude, qui se bat à chaque instant contre l'injustice sociale, va haranguer les foules pour récolter de l'argent.

Comme pour le précédent roman de Laetitia Colombani, j'ai trouvé que les deux histoires étaient trop inégales, Solène n'ayant pas l'aura de Blanche : une petite heure de bénévolat par semaine à côté d'une vie à parcourir les rues pour aider les autres. Sacerdoce pour l'une, bénévolat pour l'autre, trop nombriliste pour être crédible.

Déception donc, mais j'ai fermé ce roman en essayant d'en savoir plus sur ce couple admirable, et ô combien discret…

Et en plus, la quatrième de couverture n'a rien arrangé, avec seulement quelques phrases consacrées à Blanche, Albin n'étant même pas cité, les trois-quarts étant consacrés à Solène, avec, en prime une couverture rose fuchsia sur laquelle trône une femme BCBG, entourée de profils (ébauchés bien-sûr) de toutes les couleurs, forcément pour signifier que les autres femmes sont la pour glorifier la madone, en restant bien dans l'ombre. GRRRRR

Paradoxalement je n'ai gardé qu'une citation consacrée à leur combat, comme si je voulais respecter leur désir de rester, le plus possible, anonymes. Les temps ont changé… et en plus, au départ je ne voulais pas le lire. Merci Blanche, (devenue officier à l'Armée du Salut) de m'avoir suffisamment captivée pour que je le termine.
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
Commenter  J’apprécie          562
J'avais adoré "La Tresse" du même auteure et cet ouvrage a été à la hauteur, voire peu-être même plus, de mes attentes (en fait oui, car en réalité, je ne m'attendais à rien si ce n'est à passer un agréable moment de lecture, ce qui fut bel et bien le cas). C'est drôle car j'ai assisté il y a quelques jours à une formation sur "la rentrée littéraire", où notre formatrice, une libraire, nous disait justement que dans le foisonnement des livres sortis officiellement pour cette rentrée de septembre, il y en avait beaucoup qui se penchaient sur le rôle de la femme dans la société en lu rendant hommage. Bien que celui-ci soit paru un peu avant, il n'y fait pas exception.

Dans ce dernier, comme pour son précédent ouvrage, l'auteure nous fait découvrir plusieurs portraits de femmes :celui de Blanche Peyron, fondatrice du Palais de la Femme à Paris dans les années '20 pour les femmes sans abri et celui de Solène, une avocate d'une quarantaine d'années qui a fait un burn-out suite au suicide de l'un de ses clients qu'elle n'a pas su sauver. Avec la dépression et le dégoût de soi qui s'en est indubitablement suivie, Solène a perdu toute confiance en elle et surtout son goût de la vie et sa rage de vaincre. Sur les conseils de son psy, elle décide de faire un effort et de se lancer dans une oeuvre de bienfaisance et son parcours va la mener directement vers ce Palais de la femme où elle doit se rendre une heure par semaine en tant qu'écrivain public pour aider toutes ces femmes, toutes venues d'horizons différents, issues de culture différentes mais qui ensemble, même si elles ne savent pas lire ni écrire la langue de leur terre d'accueil, ont retrouvé un peu d'espoir grâce à cette terre qui les a accueilli. Certes, la vie est loin d'être facile car du moins, même si elle l'est en apparence pour elles, le déchirement est parfois plus cruel lorsqu'elles pensent à tous ceux qu'elles ont du laisser derrières elles et qui sont restés chez elles, dans leur pays. Ce n'est certainement pas le cas de toutes car chacune a son propre parcours de vie mais c'est justement au contacte de ces dernières que Solène va se rendre compte de la chance qu'elle a et que, pour elles, tout comme l'a fait Blanche Peyron des années avant elles (femme dont elle ne découvrira le parcours que bien plus tard), elle n'a pas le droit de baisser les bras !

Un roman fort et puissant avec des chapitres consacrés à Blanche et au cours desquels le lecteur se replonge dans le paris des différents milieux de 1925, et d'autres consacrés à Solène qui se déroulent aujourd'hui et où il est non seulement question d'elle mais surtout de toutes ces femmes qui continuent chaque jour à lutter pour se faire une place dans la société. Un ouvrage qui se lit très vite mais pour lequel j'ai pris tout mon temps, me forçant à ralentir parfois afin de faire durer le plaisir ! Un livre dont je ne eux que vous recommander la lecture et si par la même occasion, vous n'avez pas encore lu "La tresse", précédent ouvrage de cet auteure, je ne peux que vous y inciter, d'autant plus que ce dernier vient de paraître en format poche !
Commenter  J’apprécie          542





Lecteurs (6619) Voir plus



Quiz Voir plus

La tresse - Laëtitia Colombani

De combien de mèches de cheveux se compose une tresse classique ?

Deux
Trois
Quatre

10 questions
754 lecteurs ont répondu
Thème : La tresse de Laetitia ColombaniCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..