Je n'ai pas aimé ce roman. Ce n'est pas le thème que je n'ai pas apprécié mais la façon dont le sujet a été traité. Entre autre
Nous commençons par rencontrer Solène, 40 ans, brillante avocate de son état, véritable workaholic, célibataire, sans enfant qui fait un burn-out après avoir vu un de ses "pauvres" clients fortunés se foutre en l'air après le procès perdu. Franchement, je n'ai pas réussi à avoir la moindre empathie pour l'un ou pour l'autre (c'est comme si on me demandait de plaindre
Patrick Balkany pour avoir été condamné pour corruption, abus de confiance et j'en passe). Sur conseil d'un psychiatre, elle décide alors de donner un nouveau sens à sa vie et faire du bénévolat. Elle deviendra donc écrivain public pour des femmes désoeuvrées, elle qui aurait rêvé de devenir auteure plutôt qu'avocate.
Parallèlement, on suivra l'itinéraire de Blanche Peyron qui a créé le palais de la femme pour l'Armée du Salut, Palais qui existe toujours aujourd'hui, en plein Paris.
Par un procédé très utilisé d'une narration alternant le présent et le passé,
Laëtitia Colombani nous propose de découvrir les trajectoires de ces deux femmes, l'une entièrement dévouée aux autres, aux plus démunis; la seconde, à la rencontre d'elle-même.
Et même si je pense que ce n'était pas du tout l'intention de l'auteure, j'ai trouvé qu'elle avait traité le sujet par-dessus la jambe. A aucun moment je n'ai ressenti d'émotion ou d'âme dans ce roman. J'ai plutôt eu l'impression de lire une accumulation de faits divers pour la partie présente, avec en prime l'intention de faire pleurer dans les chaumières; quant à la partie dans le passé, j'ai l'impression d'avoir lu une rédaction sur qui était Blanche Peyron sans chercher à lui donner davantage d'épaisseur.
Quant au style de l'auteure, ben, justement, il n'y en a pas. Ah si, sujet - verbe - complément. J'ai retrouvé exactement le même écueil que dans son précédent livre,
La tresse, qui pour le coup m'avait davantage convaincue, à savoir une écriture non pas minimaliste mais simple, une histoire très peu développée, des personnages sans réelle substance. J'ai trouvé en prime qu'il y avait beaucoup de redondances et, surtout, des clichés qui m'ont fait lever les yeux au ciel.
Laëtitia Colombani est cinéaste, ça se ressent encore une fois, ce livre ressemblant davantage à un scenario pour un téléfilm qu'à un roman.
En bref, je sors en colère de cette lecture car loin d'avoir donné de l'envergure à Blanche Peyron, femme dont je n'avais jamais entendu parler avant, et loin d'avoir redonné une forme de légitimité et d'humanité aux laissés pour compte, vous savez ceux que l'on croise tous les jours, dans la rue, sans les regarder, je trouve qu'elle a déballé son histoire sans penser à ceux dont elle voulait certainement rendre hommage.
A vous de vous faire votre propre opinion