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Critique de Luniver


Les pauvres diffèrent du reste de la population en cela qu'ils ont moins d'argent que les autres. C'est la thèse défendue par l'auteur, et elle est beaucoup moins tautologique qu'on pourrait le penser à première vue.

En effet, les pauvres, de nos jours, sont souvent considérés comme peu instruits, incapables de résister à leurs envies, dépensiers, m'as-tu-vu, non-prévoyants, paresseux, fainéants… et leur pauvreté n'est finalement qu'une lointaine conséquence de ces traits de caractère : dans un monde où le mérite est censé amener aux sommets de la société, on ne peut pas invoquer la malchance quand on se retrouve en bas.

L'auteur commence par passer en revue les comportements des pauvres qui sont souvent pointés du doigt pour conclure que, finalement, ces gens méritent bien leur sort : oui, acheter un smartphone est un choix rationnel et aide à s'en sortir ; oui, se précipiter sur du Nutella à 70 % a du sens ; oui, acheter des vêtements de marque est un service rendu aux enfants. Vivre à flux financier tendu impose d'autres habitudes, qui n'en restent pas moins rationnelles que celles des personnes plus aisées : on les adopterait sans doute soi-même dans la même situation.

Concernant les solutions, même principe : les politiques préfèrent mettre en place des cours, des formations, des accompagnements… pour « attaquer le problème à la source ». Or, les études montrent que ce qui fonctionne encore le mieux c'est… donner de l'argent. Sans imposer comment le dépenser. Il semble que les pauvres aient généralement une idée assez nette de leur situation, et de la voie la plus rapide pour la quitter, sans avoir besoin de conseils de vie de spécialistes en tout genre.

Où va l'argent des pauvres est un livre salutaire : on entre dedans avec la certitude déjà tout connaître du sujet, et chacun de nos préjugés est soigneusement détruit. Sans agressivité aucune d'ailleurs, avec pédagogie, en nous interdisant la posture de juge et en essayant de nous placer dans la situation vue de l'intérieur. Et c'est parfois tellement évident qu'on a un peu honte de nos condamnations hâtives passées.
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