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Critique de Azrael54


Bonsoir chères lectrices et chers lecteurs,
Je viens de terminer la lecture de ce livre « Trahir Napoléon, suivi du dictionnaire des traitres à l'Empereur » par Robert Colonna d'Istria.
Résumé :
« Napoléon a été entouré de traîtres dont les machinations ont toutefois été des chefs-d'oeuvre : Talleyrand, Fouché mais aussi Marmont, Murat, Bernadotte... pour ne citer qu'eux.
L'empereur des Français a su prévenir certains de ces agissements. Il a su en déjouer d'autres.

Mais les traîtres finalement l'ont vaincu.
Car si l'Empire a fini, si l'oeuvre de Napoléon est restée inachevée, c'est que ses serviteurs, dignitaires, ministres, maréchaux, partisans, membres de sa famille ont, à leurs attitudes et leurs courtes vues, par paresse ou par vice, contribué à en provoquer la chute.
Si le Premier Empire s'est éteint, c'est que Napoléon a été trahi.

Ce livre invite à réfléchir sur la trahison politique et dresse une série de portraits des traîtres – aussi admirables que méprisables, parfois hauts en couleurs, truculents, fascinants – qui ont fait trébucher Napoléon est précipité sa fin. »
En premier lieu, nous sommes dans une réflexion sur le concept de trahison et en second, une bibliographie du sujet.
Cette première partie est très riche de réflexions potentielles sur le pouvoir alors que la seconde est un dictionnaire qui présente les traitres à Napoléon et la nature de leur trahison.

Trahir. L'auteur ne se fait aucune illusion sur la nature de la politique, voire de l'âme humaine. le pouvoir attire les ambitieux, qui veulent « arriver » à n'importe quel prix, y compris par la trahison.
Le traitre, lorsqu'il réussit, est paré de toutes les vertus, il est celui qui « écrit l'histoire » au point que «l'avenir appartient aux traitres ».
Au fond la trahison s'impose au pouvoir, tandis que celui qui l'exerce commettrait la plus impardonnable des erreurs s'il oubliait, même une seule seconde, que le plus proche de ses collaborateurs est susceptible, à tout moment, de le trahir.
Napoléon, ce génie, sait tout cela. Il ne peut être que trahi parce qu'il se situe trop haut pour des traitres qui ne rêvent qu'à le ramener à leur niveau. Il s'organise pour lutter contre la trahison, diviser les pouvoirs, organiser des surveillances croisées, mais ses précautions accroissent les rancoeurs. Avec Napoléon, les traitres ont de l'ouvrage. Comment abattre un homme aussi intelligent, « animé par une énergie prodigieuse », audacieux, lucide sur les autres et sur lui-même ?
L'Empereur ambitionne l'unité nationale, il essaye sans cesse de « sauver les meubles » de la Nation jusqu'au derniers instants de son épopée en juin 1815. La lecture de ses courriers est fascinante à cet égard. Alors comment le suivre, lorsque l'on veut sauver ses propres meubles, sa propre carrière, sa peau ? C'est pourquoi les traitres à Napoléon pullulent, comme Marmont, Ney, les caricatures, Bernadotte, Murat, Soult, Caroline, Fouché, et dominant le tout ce traitre génial ou abominable, comme l'on voudra, de Talleyrand.
Napoléon, « le pauvre diable », a tenté de sauver du naufrage le monde ancien dans lequel l'honneur est la vertu cardinale, remplacé par le monde d'aujourd'hui où « les arrivistes, les ectoplasmes, les sinueux, les souples, les accommodants connaissant leur heure de gloire ». À cet égard, il suffit de contempler le spectacle médiatique pour s'en convaincre.
Ces réflexions amères et profondes trouvent leur illustration dans « un dictionnaire de quelques traitres à Napoléon » qui constitue la deuxième partie de l'ouvrage, qui révèle sa profondeur par l'illustration du tableau de la traitrise développé en première partie.

Ce que je regrette dans ce livre qui aurait pu être intéressant, c'est que l'on n'a pas le point de vue de l'auteur sur ce phénomène de traitrise faite par des militaires comme par des civils, des hommes comme des femmes.

J'ai relevé trois erreurs suivantes :

Page 141 : Murat est né en 1767 et pas 1771.
Page 181 : oublie du « de » devant dire : « Pour faire fortune, avait l'habitude dire Talleyrand, ce n'est pas de l'esprit qu'il faut, c'est de la délicatesse qu'il ne faut pas. »
Page 188 : « ….je n'y vois pas …. ça d'amitié. » Il manque comme devant d'amitié.

Bonne fin de soirée et belle lecture. Bises livresques Napoléoniennes nocturnes.
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