Jusqu'ici tout va bien

J avais justement demandé à mes élèves de choisir un des livres de cette auteure au choix... Et tout à l heure, en me promenant, je suis tombée sur ce titre. Sans voir qu il s agissait d un roman de Marie Colot, j ai été attirée par cette phrase, qui est culte dans le film "La haine", et qui apparaît dans pas mal de chansons de rap.

Bref, j ai lu la première page dans le magasin, et puis bam, c était mort: je ne pouvais plus lâcher le livre.

Je viens de le fermer. Franchement, une super lecture. Un style fluide, bref, réaliste.

Josef, un ado de 15 ans, est au commissariat où il a été arrêté après avoir fait un braquage avec son meilleur ami Darius. Il n attend qu une chose: qu on le relâche pour aller rejoindre la fille qu il aime: la belle Amel.

Cependant, ce n est pas dans les projets de la police de le laisser partir de si tôt. Il réussit à s échapper et on fuit avec Josef, au travers de Bruxelles...

C était très prenant, comme lecture. On se sent vraiment concerné par les propos et pensées de Josef. Cela sonne juste.

En revanche, je n ai pas aimé la fin... Je l ai trouvée trop "happy end", un peu bâclée, un peu trop facile. Certains sujets, certaines intrigues auraient pu être mieux ficelées, approfondies et travaillées. Notamment sur les relations entre traficants, les ennemis de Josef manquaient de consistance. J aurais préféré plus de confrontations, une rencontre plus credible entre le frère d Amel et lui.

Pour le reste, je suis très satisfaite de ma lecture ! Je recommande vivement.

《 Le danger m'attire, m'entraîne, m'aspire et tant pis pour la suite. 》

Un récit coup de poing, un bouquin coup de coeur.

Immersif.
Efficace.
Poignant.
Actuel.

《 Comme ma seule liberté, c'est de rêver, je rêve de liberté. 》

En cochant ce titre à la dernière Opération de Masse Critique, je n'imaginais pas l'impact que sa lecture aurait sur moi, ni à quel point j'en ressortirais chamboulée.
Je crois même qu'il s'agit du premier livre - issu d'une MC (et dont je ne connaissais pas l'auteur) - qui provoque chez moi un tel engouement. J'en profite pour remercier toute l'équipe de Babelio et les Eds Alice pour l'envoi de ce petit bijou littéraire.

《 Je veux qu'on grave nos initiales sur les pavés de la cité, car les "je t'aime" s'effacent quand on les écrit à la craie.
Cette meuf me rend Rimbaud. 》

Josef est un ado de 15 ans, comme il en existe plein. Un écorché, une âme à fleur de peau, "une petite frappe" comme le nomment les flics du commissariat qu'il connaît déjà trop bien.
Josef n'est pas vraiment différent des autres jeunes de sa cité, il se joue des interdits et vit d'amour et d'adrénaline. Enfin, d'amour... c'est ce qu'il voudrait, ce qu'il espère, ce qui le tient debout.
Malheureusement pour lui, aujourd'hui, la vie déjà pas si drôle a décidé de ne lui faire aucun cadeau.

《 Je n'ai qu'un coeur et deux poumons. C'est trop peu quand on étouffe. 》

Un roman uppercut, qui heurte, file à la vitesse VV' et cogne encore, plus fort, plus vite...
Une fuite éperdue...
Pas le temps de souffler, juste celui de souffrir.
Engrenage terrible et sans répit.

Les 'chapitres-minutes' défilent à une folle allure ; vingt-quatre heures extrêmement réalistes - sans verser dans les clichés pour autant - de la vie de ce jeune garçon avide de liberté, nous sont ici relatées en mode journal de bord chronométré.

《 (...) moi, j'essaie d'oublier. Les mots et les images, la vérité et la rage, les bons et les mauvais souvenirs, les erreurs et les coups de poing. J'aimerais me vider de ma colère. Pourtant, je suis obligé de la traîner avec moi : je suis devenu mon pire ennemi. 》

J'ai dévoré les quelques 250 pages de l'oeuvre de Marie Colot, avec une rapidité relativement "exceptionnelle" me concernant, tant l'histoire m'a pris au piège de cette course-poursuite haletante et trépidante.
Telle une violente pluie cinglant les carreaux des fenêtres de mon esprit, les mots ont martelé inlassablement leur message tout au long du récit, un extraordinaire message ; un message d'espoir au final.
《 Dans le pire, c'est moi le meilleur. 》
Aucune ombre au tableau, Jusqu'ici tout va bien est une véritable petite perle à mes yeux. Une réussite.

《 L'avenir, je ne connais pas son adresse et je n'ai pas envie de la chercher sur une carte. Je n'ai jamais emprunté de voie toute tracée sauf celle dessinée par mes pieds sur le pavé minute après minute. 》

D'aucuns apprécieront, ou reprocheront, peut-être le côté parfois moralisateur qui ressort de l'histoire - n'oublions pas que c'est destiné à un jeune lectorat - , mais il en reste néanmoins une lecture intéressante, vive et particulièrement touchante.

En tous cas, j'ai beaucoup aimé découvrir la plume sensible et intelligente de Marie Colot, cette compatriote belge (qui collectionne les éléphants, tout comme moi ^^) dont j'ignorais le nom jusqu'à présent, mais une chose est certaine maintenant ; je compte bien y regarder de plus près et jeter un oeil curieux à ses autres publications.
;)

« Et si c'était un coup du sort ?
Malgré les doutes, je prends sur moi
Tu sais, les coups, je n'les sens pas
Je me relève, je n'tremble pas
Je vis, je vois, ne t'en fais pas

Je crois qu'tout va bien jusqu'ici
Quitté par un coeur indécis
L'impression qu'y a pas d'raccourci
La course est finie, j'reprends mes esprits »

Non, non, je ne me suis pas mise au rap… Mais j'ai voulu lire un livre destiné à mes élèves de 15 ans, avec un narrateur masculin (ce qui est moins fréquent qu'une narratrice, me semble-t-il). Et la bibliothécaire m'a conseillé ce roman qui pourrait bien s'adapter à la chanson de Gims.

En effet, le héros a 15 ans et n'enchaine que les ennuis, parce qu'il les cherche ! Il faut dire qu'il habite la banlieue de Bruxelles, pas folichonne…
Une tour de 20 étages, avec l'ascenseur perpétuellement en panne, des murs en carton, un appartement minuscule, un père avec qui on ne compose pas, mais un petite soeur craquante et une mère aimante.
Celles-ci ne l'empêchent pas de faire mille « bêtises », du moins celles qui provoquent l'arrivée de la police, comme le racket, le deal, le vol dans les magasins.
Bref, un ado à problèmes, comme ça doit pulluler dans les banlieues.

Et ça commence fort : ligoté au radiateur du local de la police, ce petit délinquant va nous faire part de chaque heure qui passe, jusqu'au lendemain. Les chapitres sont courts, les phrases pas moins. Ca va très vite, et les évènements s'enchainent sans coup férir, sans point positif qui permettrait de souffler un peu, enfin, presque.

Cela ne laisse pas de place à la psychologie, mais tout est sous-jacent, ce qui permet au lecteur de se faire sa propre idée, d'autant plus que la morale de l'histoire est bien là, et qu'on y croit. Amour, amitié, sens de la vie, oui, on veut y croire. Pour qu'une fois, tout aille bien…

Jozef a 15 ans et fait parti de ce qu'on appelle la jeunesse perdue. Délinquant presque sans limite, il est un laissé pour compte de l'école, de sa famille, de la Police. Avec son ami Darius, il a fait les 400 coups depuis qu'ils se connaissent. L'école, il ne connaît pas ou si peu ; la seule chose qu'il ait retenu, c'est un livre de poèmes de Rimbaud. Pourtant, il se retrouve une nouvelle fois au commissariat suite à un braquage ayant mal tourné. Bien sûr, Darius est impliqué aussi. On ne change pas une équipe... Jozef a toutefois un allié dans cet environnement hostile, le lieutenant Muller, Vide-Tes-Poches, comme il se plaît à l'appeler. Mais même avec cette aide, il ne veut pas réellement s'en sortir. La seule chose qui compte pour lui en ce jour d'arrestation, s'est d'aller à son rendez-vous avec Amel, sa copine, à qui il veut faire bonne impression. C'est donc plus fort que lui, il s'évade du commissariat et notre Histoire commence avec lui. 24 heures d'une déroute d'un jeune en cavale. Minutes après minutes. Des moments durs, de dures décisions, des déceptions, quelques moments de bonheur et des bonnes décisions nous attendent dans cette journée qui n'a rien d'une partie de plaisir pour le jeune Jozef. Mais pourquoi s'est-il engagé dans cette voie sombre et sans réels espoirs de changements ? Pourra-t-il sortir de cette spirale infernale de malchance et de mauvais choix ? Pour découvrir cela il faudra lire les 263 pages de ce roman qui se lit extrêmement bien. C'est plaisant, rythmé et dur parfois lorsqu'on découvre avec ce jeune homme à encore pris une mauvaise décision. Parent, on espère que nos enfants n'iront pas vers cette voie. Enfant, on réfléchir sur les choix, les décisions, les rencontres qui vont guider notre vie future. C'est un récit prenant sur une jeunesse un peu perdue. Heureusement, cette perdition n'est peut-être pas définitive. Les bonnes rencontres ou les bonnes décisions continueront Jozef vers la rédemption, mais à quel prix. On lit, on apprécie et on réfléchit. Excellent roman pour les adolescents.

Un récit rythmé oú le lecteur suivra la cavale de Jozef presque minute par minute. Ce roman initiatique décrit le parcours chaotique d'un ado entre violence et tendresse qui saura faire le choix entre devenir un petit caïd aux gros bras sans avenir et apprendre à pleurer et à penser à demain même dans un monde guère accueillant.