AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Douze mois sous la plume (1)

"Préface de André LE DÉLÉZIR

Être poète, c'est avant tout croire aux forces du Dire. C'est aussi, et pour certains, premièrement le Ressentir. Être poète, c'est donc dire un ressenti, sans exclusion pour autant des pensées qui lui sont liées.

Visiblement, Didier Colpin aime le Dire. Il aime les pensées. Ce qui fait sa poésie principalement d'intention. Avant tout didactique. Elle veut avertir, soutenir, affermir le lecteur, son confident et frère. Pour cela, elle se fait généralement discours. Qui argumente et développe. Syntaxique. Assertorique aussi, elle affirme. Le poète se fait ainsi généreusement donneur de leçon. Et pour servir le propos, Didier Colpin use de factures classiques. Il aime écrire selon la versification, façon Baudelaire ou Hugo. Il suit le vers, trouve la rime, après la marche comptée des pieds. Il aime la figure (rhétorique) et offre au lecteur des bonheurs d'expression.
Jamais en vain.
C'est pour dire les raisons de se réjouir, ou bien de s'inquiéter. Car Didier Colpin n'écrit pas pour ne rien dire. Ni pour dire un seul aspect de nos réalités.
D'abord il dit la positivité. Vie, Beauté « essentielle » (1), Chanson, Art, Nature et Culture à l'unisson, Sensualité (sans cacher ce « sein » poème 1287), Valeur du Lien, ce « jardin chaleureux » (1). Tels sont quelques-uns des thèmes abordés. Ainsi préfère-t-il se laisser porter par « ce qui perce notre hiver comme une jonquille », louer la face heureuse de nos parfois si tristes existences. Car « le sombre de la nuit camoufle une fenêtre ».
Mais Didier Colpin sait aussi les duretés de la vie. Voici en contre-chant, le négatif du beau cliché. Manque et Disparition, Ephémère de tout. Vanité de l'ego, « son orgueil, un verrou » (1), de l'être même en son désir de permanence, puisqu'il « n'est que jointure des deux néants » (1), Négation d'autrui car « l'homme est un danger » (1). Rien de naïf donc : la lumière ici a sa part d'ombre.
On pourrait penser à une poésie de ce fait s'installant magistrale. Mais le poète sait aussi les faiblesses de nos raisonnements, de nos ratiocinations, du « pauvre petit cerveau » (1), de son obscurantisme, de sa versatilité, et le risque du discoureur, « bavard grandiloquent » (1).

Voici pourquoi il fait le choix de l'Art. Au commencement, certes, est la Parole. Dans et au bout du texte, voici désormais le chant, la danse. Et la tâche de tout un chacun : « De votre feu sacré, soyez le chorégraphe » (1). Il y va de l'acte du poète comme d'une thérapie, la recherche d'une issue mieux qu'acceptable. Face aux faiblesses de toute affirmation, « l'affirmatif, un vrai miroir d'ego », (1), Didier Colpin oppose la résistance du poète, « plumes vivantes » (1), la libération par le Haut, par le Beau. D'où la prolixité de son écriture.
Chaque jour un poème.
Et l'on pense au «Nulla dies sine linea » (aucun jour sans une ligne) d'un prédécesseur. La poésie devient alors hygiène de vie, qui fixe un cap (lieu) et un emploi (du temps). Ce qui explique le volumineux recueil.

Au fond, la poésie est pour Didier Colpin, aussi et peut-être surtout, un accès à la part animale, végétale, « Si j'étais un arbre », (1) et gratuite de chaque homme, « un partage, un échange ignorant le calcul » (1). Pour approcher de notre « Désirable Bêtise ». Une façon de s'approcher de l'ange en retrouvant la bête.
Être poète, c'est Dire, Ressentir. Dire le ressenti. C'est in fine faire ressentir son dire. D'où la question du style, à chaque jour qu'il faut recommencer.

(1 ) Extraits de poèmes…

André LE DELEZIR est né à Auray le 9 juillet 1949.

Il étudie à Rennes les Lettres classiques (français, grec, latin), diplômé Licence, Capes et Agrégation. Il goûte au Droit (Licence), à la philosophie (Licence).
Il est ancien élève de Sciences Po Paris. Parallèlement à son activité d'enseignant, il a exercé la fonction de correspondant de presse (dont pour Ouest-France).
Il pratique la photographie depuis de nombreuses années. A son actif, plus d'une vingtaine d'ouvrages en tirage confidentiel (dont "Ici l'Ombre" et "Reliques"). Il a exposé à Rennes (Image publique), Dol de Bretagne (Mpi), Montjean sur Loire, à Komarno (Slovaquie) et Komarom (Hongrie).

Voilà les mots présentant son site (La photo à l'ouest André LE DELEZIR) :
Mes « images, je les nomme ICÔNES. Elles ont du byzantin, où l'on voit ce qu'on croit. Et si Narcisse se retrouvait sans le miroir des eaux ? C'est ma façon aussi de faire de la photographie moins souvenir qu'avenir de vision. Et de donner forme humaine à la poussière du chemin. Avant d'en redevenir un grain. Et peut-être pour un autre ICÔNES ».
Mots qui respirent une bien belle poésie…"
Commenter  J’apprécie          10


    Acheter ce livre sur
    Fnac
    Amazon
    Decitre
    Cultura
    Rakuten


    Lecteurs (1) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Testez vos connaissances en poésie ! (niveau difficile)

    Dans quelle ville Verlaine tira-t-il sur Rimbaud, le blessant légèrement au poignet ?

    Paris
    Marseille
    Bruxelles
    Londres

    10 questions
    1220 lecteurs ont répondu
    Thèmes : poésie , poèmes , poètesCréer un quiz sur ce livre

    {* *}