Ce roman policier est le tout premier d'une série qui met en scène un sénateur romain qui résout des enquêtes policières dans la Rome antique.
Publius Aurélius Statius est un personnage qui aime profiter des plaisirs de la vie, il adore les bons repas accompagnés de grands vins, il a de nombreuses conquêtes féminines, il est entouré d'amis avec lesquels il passe des soirées à discuter d'art, de politique ou de philosophie…
Alors qu'il s'apprêtait à rejoindre chez elle une jeune femme rencontrée le matin même, il la découvre morte et craint de se voir accuser du crime.
Il va donc décider de mener l'enquête et pour cela, il est judicieusement accompagné de son esclave grec, le roublard Castor et de Pomponia, la femme de son meilleur ami, une commère sympathique qui est toujours au courant de tout.
Dans ce premier volume l'auteur s'attache à décrire minutieusement les vastes habitations des riches et des puissants mais il nous détaille aussi la vie dans les quartiers les plus pauvres.
Nous découvrons que les langues de flamants roses et les vulves de truies étaient des mets raffinés pour l'époque et que l'homosexualité masculine était à la fois considérée comme une saine activité pour les grecs alors que les romains trouvaient cela dégradant et honteux.
J'ai bien aimé découvrir le cadre de vie de ce sénateur romain, et les personnages secondaires sont assez drôles.
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Plonger dans une enquête du sénateur Publius Aurelius Statius est toujours un véritable plaisir. Au-delà de l'enquête policière par elle même, chaque livre est l'occasion de s'offrir un voyage dans le temps à l'époque de la Rome de l'empereur Claude. de quoi se cultiver tout en se détendant.
L'énigme ici est assez classique (Aurelius tente de démasquer l'assassin de sa nouvelle conquête, Corinna, une prostituée haut de gamme) mais réserve son lot de surprises. Certes, il ne s'agit peut-être pas de la meilleure enquête de la série, mais elle se laisse déguster avec plaisir. D'autant plus qu'apparaît un nouveau personnage (Psecas) qui a un potentiel de personnage récurrent et qui donne un peu plus de sensibilité à notre cher sénateur.
Mais pour le savoir, encore faudrait-il que la suite de la série soit traduite et publiée en France. Et pour le moment, les éditions 10-18 ne semblent pas programmer de nouvelles parutions pour les mois à venir. C'est bien dommage car c'est l'une de mes séries préférées.
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- Comme nos peuplent diffèrent par leur esprit! poursuivit Castor. Que fait un Romain devant un grave danger? Il l'affronte, l'épée au poing, en attendant la mort stoïquement. Et que fait un Grec? C'est évident, il prend ses jambes à son cou! Les Romains qualifient cette attitude de lâcheté. Nous autres Grecs lui donnons le nom de sagacité.
Rome, an 795 ab Urbe condita
(an 42, été)
Douzième jour avant les calendes de juillet
D'excellente humeur, Publius Aurélius se dirigeait à bord de sa litière vers la demeure de sa dernière conquête. Il s'était octroyé un long bain réparateur après le repas, afin de se présenter dignement au rendez-vous qu'il avait arraché à la belle jeune femme rencontrée le matin même.
La soirée était splendide. Le ciel de la capitale, enflammé par le coucher de soleil, rougissait les murs de brique et diffusait une lumière irréelle sur les colonnes en marbre. Les collines se détachaient au loin, hérissées de temples blancs et de pins parasols. Le patricien voulut inciter ses porteurs à hâter le pas, mais il se ravisa, préférant s'allonger paresseusement sur ses coussins bien rembourrés, heureux de savourer une nouvelle fois la vue de cette ville qui ne cessait de le surprendre et de le fasciner, bien qu'il pensât la connaître dans les moindres détails. Son cortège était précédé d'un esclave nomenclateur, qui libérait la voie au véhicule en se frayant un chemin dans les rues encombrées, et suivi de Castor, son domestique favori, chargé d'un précieux vase en albâtre.
Non, Ennius. Il n'y a là rien de sérieux ni de redoutable. Je ne verrai pas la mort en face, car personne ne peut la voir. Tant que je suis, elle n'est pas là. Quand elle sera là, je ne serai plus. C'est ce que disait un sage grec il y a de nombreuses années.
Une maîtresse pleine de charme était comme une maison remplie de marbres : on l'exhibait devant ses amis et on en tirait de la fierté.
Hé, plus les hommes sont honnêtes, plus ils se laissent embobiner par les traînées!