« Au moment où la France s'expose désormais chaque jour non seulement au déclin, mais à la terreur, la question des responsabilités revient au premier plan. La perte de tous les repères d'un pays et son endettement considérable, en à peine plus d'une génération, ne peuvent avoir été étrangers à l'action de ceux qui l'ont gouverné. »
Pour l'auteur, le Suicide français est un assassinat. A travers les souvenirs de son parcours d'écrivain prolifique et sa fréquentation des milieux artistiques, il dresse un portrait accablant des élites culturelles et politiques responsables selon lui du crime.
Les soixante-huitards…
« Au Lycée Pasteur de Neuilly en 1972, on s'éloigne nettement de la cour des Invalides pour se rapprocher de celle des miracles. La bande dite du Splendid, une poignée de déconneurs de fin de banquet qui deviendront une troupe de théâtre puis un club d'investissement, côtoie, dans les couloirs, le futur président socialiste. »
Les politiciens…et les conseillers
De
Ségolène Royal « sanglée comme une paupiette dans un tailleur turquoise » à « Cet
Attali était un fort en thème qui calculait vite et qui théorisait l'économie pendant que la dette doublait chaque année » en passant par «
François Hollande, c'est la teigne au bout de la table avec son petit costume, son sourire en coin et sa réputation de bon élève qui fait excuser son absence totale de morale », chacun est croqué à son tour, plutôt méchamment mais avec brio.
Mais le vrai sujet du livre et son intérêt premier tourne autour de l'embrigadement de la culture officielle par la pensée unique. On y voit le parcours semé d'embuches et de chausse-trappes d'un écrivain qui ne pense pas comme il faudrait. Exit les prix littéraires, toujours sur les listes mais jamais à l'arrivée. Contraint de vivre d'expédients (traductions, articles à caractère touristico-promotionnel) et de contempler la réussite de ses confrères bien en cour.
« Dans un pays où règne le totalitarisme d'une pensée convenue par décret et relayée sans fin par une presse subventionnée, il est difficile de gagner sa vie en gardant une indépendance. J'eus donc un peu de mal à trouver un salaire. »
Certains trouveront que c'est exagéré. Mais si l'on considère que cet essai pamphlétaire a été refusé par toutes les maisons d'édition, contraignant son auteur à publier à compte d'auteur, on doit bien convenir que dans le pays des Lumières, aujourd'hui et depuis quarante ans un artiste, s'il veut créer et exister, doit absolument n'être que de gauche.