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EAN : 978B073H4XR1N
128 pages
(28/06/2017)
3.62/5   4 notes
Résumé :
L'auteur a été élevé jusqu'au bac dans les collèges religieux du nord de Paris pour finir sa scolarité face au Lycée Pasteur de Neuilly, dans l'institution Sainte Croix qui fut "La ville dont le prince est un enfant" de Montherlant. Mais, dans la France de Giscard, le pouvoir économique, politique, culturel, était en train de passer aux mains d'une autre élite qui n'avait rien à voir avec les bons bourgeois et les aristocrates de M. le curé. Cette France là c'était ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
« Au moment où la France s'expose désormais chaque jour non seulement au déclin, mais à la terreur, la question des responsabilités revient au premier plan. La perte de tous les repères d'un pays et son endettement considérable, en à peine plus d'une génération, ne peuvent avoir été étrangers à l'action de ceux qui l'ont gouverné. »
Pour l'auteur, le Suicide français est un assassinat. A travers les souvenirs de son parcours d'écrivain prolifique et sa fréquentation des milieux artistiques, il dresse un portrait accablant des élites culturelles et politiques responsables selon lui du crime.
Les soixante-huitards…
« Au Lycée Pasteur de Neuilly en 1972, on s'éloigne nettement de la cour des Invalides pour se rapprocher de celle des miracles. La bande dite du Splendid, une poignée de déconneurs de fin de banquet qui deviendront une troupe de théâtre puis un club d'investissement, côtoie, dans les couloirs, le futur président socialiste. »
Les politiciens…et les conseillers
De Ségolène Royal « sanglée comme une paupiette dans un tailleur turquoise » à « Cet Attali était un fort en thème qui calculait vite et qui théorisait l'économie pendant que la dette doublait chaque année » en passant par « François Hollande, c'est la teigne au bout de la table avec son petit costume, son sourire en coin et sa réputation de bon élève qui fait excuser son absence totale de morale », chacun est croqué à son tour, plutôt méchamment mais avec brio.
Mais le vrai sujet du livre et son intérêt premier tourne autour de l'embrigadement de la culture officielle par la pensée unique. On y voit le parcours semé d'embuches et de chausse-trappes d'un écrivain qui ne pense pas comme il faudrait. Exit les prix littéraires, toujours sur les listes mais jamais à l'arrivée. Contraint de vivre d'expédients (traductions, articles à caractère touristico-promotionnel) et de contempler la réussite de ses confrères bien en cour.
« Dans un pays où règne le totalitarisme d'une pensée convenue par décret et relayée sans fin par une presse subventionnée, il est difficile de gagner sa vie en gardant une indépendance. J'eus donc un peu de mal à trouver un salaire. »
Certains trouveront que c'est exagéré. Mais si l'on considère que cet essai pamphlétaire a été refusé par toutes les maisons d'édition, contraignant son auteur à publier à compte d'auteur, on doit bien convenir que dans le pays des Lumières, aujourd'hui et depuis quarante ans un artiste, s'il veut créer et exister, doit absolument n'être que de gauche.
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Voilà un bref essai, incisif et brillant, sur les questions et les personnages les plus contemporains. L'anecdote, toujours documentée (on croise Pierre Bergé, Hollande, Sarkozy et toute la haute pègre de l'édition, du journalisme, de la politique et de la diplomatie), est toujours au service d'une réflexion, ce qui éloigne ce livre du genre du pamphlet et conduit le lecteur à réfléchir sur les mafias qui le gouvernent. Ce n'est guère amusant, on sent poindre la catastrophe, mais personne, dans ce personnel dirigeant, n'a demandé notre avis d'électeurs sur l'essentiel des décisions prises de 1980 à nos jours. Comme ce livre fait son travail, celui d'éveiller le lecteur, l'éditeur de Christian Combaz a refusé de le publier et on ne doit l'existence physique du volume qu'à Amazon. L'histoire du livre et de son auteur confirme bien ce qui est observé sur le pluralisme des milieux littéraires aujourd'hui.
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Le SEUL fait que ce livre de HAUTE QUALITE ait été refusé par les éditeurs et qu'il soit paru A COMPTE D'AUTEUR (comme les magnifiques Entretiens Inactuels d'Emmanuel Legeard en mai cette année) PROUVE:

-Qu'il DIT UNE VERITE QUI DERANGE
-Que le temps des samizdats est revenu.

Quelle vérité? Laissons parler l'auteur: «Suicide français» (cf. Zemmour, Albin Michel) est une expression qui permettait de croire que notre décadence était un phénomène naturel, comme la pulsion fatale qu'on attribue aux dauphins échoués sur les plages. Il s'agissait de mutualiser l'échec d'une nation en le mettant au compte du corps social entier et en invoquant les lois de l'instinct. Prétendre que notre pays s'était précipité, unanimement, dans la facilité et le déclin revenait à dire que personne ne l'avait poussé».

Bravo, Combaz. le peuple français ne s'est pas suicidé. Il a résisté 75 ans. ON l'a suicidé. CUI PRODEST? ILLE FECIT!
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Peut-on parler comme un certain chroniqueur d'un suicide français ? Christian Combaz le conteste. Il ne faudrait pas confondre suicide et assassinat. le titre de l'ouvrage avec l'image du poignard en est la plus belle illustration. Mais qui a tenu le poignard ? Qui nous a fait basculer d'une France traditionnelle, fidèle à ses valeurs dans une Hexagonie sans foi ni loi, ouverte à tous les vents mauvais du libéralisme et du tiers-mondisme ? La décadence que nous connaissons depuis une quarantaine d'années, l'affaiblissement, l'appauvrissement généralisé ont des causes. de nouvelles élites sorties d'Auteuil-Neuilly-Passy ont remplacé les anciennes. La France de papa a peu à peu disparu, ringardisée, mise au rencart avec ses bérets, bignous, fest-noz et autres petit salé aux lentilles. L'esbroufe, la démagogie, le juridisme, les indignations à géométrie variable, la pensée unique, les politiques de la dette et la négation du réel ont prédominé par la simple volonté des dirigeants, des artistes « engagés », des médias et contre celle du peuple, des petites gens à qui jamais on ne demande l'avis. D'ailleurs quand un référendum (2005) ne convient pas au pouvoir, on n'en tient pas compte. Dans sa vie d'écrivain, Combaz a côtoyé nombre de puissants de la littérature et de la politique. Il nous raconte cette lente mise à mort.
« Portrait de Marianne avec un poignard dans le dos » relève plus du témoignage que du pamphlet ou même du simple essai politique dans la mesure où l'auteur parle beaucoup de lui, de sa carrière contrariée car ses livres trop intimistes, trop remplis de valeurs ou d'idées ne cadrant pas avec la pensée unique lui ont valu d'être classé à droite et peu à peu d'être rejeté par le milieu. Pour survivre, il dut traduire nombre de « blockbusters » américains qu'il exècrait. Il fut un temps directeur de l'Institut culturel français de Milan puis du centre culturel de Saragosse, lieux où il découvrit qu'on y faisait la promotion d'auteurs sans talent mais dans la ligne grâce à l'argent du contribuable. Ce petit livre roboratif est un régal pour l'esprit ne serait-ce que pour les portraits au vitriol de tous les présidents de la république depuis Mitterand. Celui de Macron, psychopathe gérontophile et pervers narcissique est particulièrement travaillé. Ceux de Fabius, d'Attali, de BHL et de Ségolène Royal ne sont pas mal non plus. Et si les politiques en prennent pour leur grade, les « intellectuels », autres grands coupables, ont aussi droit à leur volée de bois vert. (Jean-Edern Hallier, Semprun, Roberts, François-Marie Bannier, Houellebecq, Bergé et tant d'autres). Rares sont ceux qui échappent à la sainte colère de Combaz. Qui aime bien châtie bien ! On comprend que l'éditeur se soit défilé à quelques jours de l'élection de Macron.
Lien : http://www.bernardviallet.fr
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
(La langue de François Hollande). Sa méthode, qui consiste à faire un pas en arrière dès qu'il a avancé d'un mètre, devient préoccupante : la fréquence des "même si" et des "en même temps" chez lui est tellement grande qu'elle trahit une incapacité à tracer une ligne nette entre ce qu'on fera et ce qu'on ne fera pas, entre ceux dont on s'occupe et ceux qui peuvent attendre. La phrase type, la formule récurrente est : "je fais le nécessaire, même s'il reste encore des problèmes" ou bien : "nous allons développer les lignes d'autocar même si le train est irremplaçable." Ce recours à l'opposition des termes, au balancement qui ne veut rien dire mais qui donne l'illusion d'une délibération intérieure est parfois tellement caricatural qu'il en oublie de s'assurer que les choses qu'il oppose sont contradictoires, comme dans la phrase suivante : "j'ai, avec Mme Merkel, des relations qui relèvent de la sincérité et, en même temps, de la franchise".

p. 158
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Quand je revois sur les photos de l'époque le visage joufflu et juvénile de François Hollande affligé de lunettes triangulaires à la Jacques Mesrine, celles qui allaient avec les rouflaquettes et le col pelle à tarte, je revois, en vérité, avec lui, une douzaine de ses semblables : cheveux mi-longs, Le Monde sous le coude, des notions sur tout, des certitudes sur rien, aucun talent pour l'essentiel, c'est-à-dire la vie, la vraie, la seule, celle qui consiste à marcher le long des chemins et des ruisseaux, à regarder les autres, à deviner leurs pensées, à soulager leurs peines. Ces gens-là ne savaient ni dessiner ni jouer de la musique ni regarder un chien qui passe, ils n'aimaient rien ni personne et ils n'avaient pas lu Proust, mais tout leur paraissait également intéressant. Le monde était pour eux un inépuisable sujet d'étude : le son sériel qui fait boum-boum-clac, l'art moderne de l'exposition Pompidou, les bocaux d'urine signés Ben Vauthier au palais de Tokyo, les films violents ou malsains comme Soldat Bleu ou Orange mécanique, les expériences de toute sorte.
A la fin de leurs phrases, ils ajoutaient toujours : "sur le plan intellectuel".
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Il y a donc discrimination positive, en matière artistique, en faveur du Tiers-monde. L'image de la France en est altérée à l'étranger puisque ce qu'on nous présente comme remarquable, talentueux, génial, n'a que le mérite de son origine, et qu'à force de campagnes insistantes, un jeune étudiant taïwanais finit par croire que la littérature française, ce sont d'un côté des histoires de bled et de Fatimatah rentrant de la fontaine au fin fond du Tchad, et de l'autre des provocations de cocaïnomanes mondialisés qui rentrent d'une soirée Halloween à Manhattan. Il s'agit de montrer que notre pays est une sorte de résidence d'artistes permanente, à l'exemple de Berlin ou de New York, et que la meilleure chose qui puisse lui arriver est de servir d'écrin au Tiers-monde d'une part, et à l'International de l'autre. S'il est possible de mélanger les deux, c'est encore mieux. L'idéal, c'est un plasticien béninois qui a tapé dans l'oeil de Madonna. Le triomphe de la France de Neuilly-sur-Seine, de la France des Bronzés, est d'avoir peu à peu réorienté l'attention générale, officielle, budgétaire, sur les artistes qu'elle juge compatibles avec son grand projet : diluer la culture française dans le grand Tout afin qu'il n'en reste rien, ou à peine de quoi inspirer une attraction dans un parc de loisirs. C'est la France Ratatouille, du nom d'un rat cuisinier dans un dessin animé de Disney.
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(A propos d'un de ses livres refusé par Fayard). Son sujet se résume facilement : la jeunesse invente, par la violence, une autorité qu'elle n'a jamais subie, afin de rétablir une hiérarchie brutale, masculine, dont l'égalitarisme socialiste et féminin l'a privée. Les débuts du nazisme sont comparables. Ce sont ceux d'un mouvement de jeunesse exalté jusqu'à la férocité, qui intimide les femmes, les professeurs, les vieux, les homosexuels, les démocrates, et les Juifs.
Sans être une seule fois citée dans le livre, une certaine religion combattante, totalitaire, était entre autres visée par ma démonstration qui du coup en devenait importune. La même semaine, je fus convoqué par toutes les brigades de pompiers idéologiques de la télévision, soit quatre émissions en prime-time destinées à allumer des contre-feux.

p.98
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Imaginez que vous publiiez un livre pétri de sagesse et de stoïcisme sur le drame intime et silencieux de la vieillesse. Il s'appellerait "Eloge de l'âge". Vous y rappelez que les vieux ne doivent pas renoncer à réfléchir, ni à ralentir leurs gestes, vous évoquez le cas des vieux Japonais qui sont dans une sorte d'abstraction permanente du réel, et vous dites que l'Occident prend sa vieillesse à la légère et même Jean Baudrillard vous trouve du talent. Et voilà qu'une attachée de cabinet de trente ans, Ségolène Royal, sanglée comme une paupiette dans un tailleur turquoise, vient pérorer devant vous, chez votre propre éditeur, sous le titre "Le printemps des Grands-parents", où elle dit exactement le contraire. Elle publiera trois ans plus tard un livre au titre encore plus digne et pas du tout racoleur : "Le ras-le-bol des bébés zappeurs", qui bénéficiera de l'extraordinaire machine de promotion que constitue l'alliance entre la presse féminine et le socialisme snob. Le message est toujours le même : il va dans le sens de ce que la foule doit souhaiter. les vieux sont formidables quand ils plaquent tout pour aller galoper dans les sous-bois. leurs petits-enfants sont formidables quand ils inventent leur propre rapport au savoir au mépris de l'éducation traditionnelle. Tout le monde est formidable à condition de s'écarter des règles qui ont régi le monde d'avant.
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