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Critique de Clem_YCR


Bruno Combes sera présent à la foire du livre de Brive, ayant deux de ses livres dans ma liseuse, je me suis dit que c'était l'occasion d'en découvrir un, avant d'éventuellement rencontrer l'auteur.
J'ai donc ouvert Ce que je n'oserai jamais te dire... dont le résumé m'avait bien accrochée. La plume de Bruno Combes est jolie, simple, presque poétique, sur les introductions de chapitre notamment. On trouve de très jolie phrases, mais cela ne fait pas tout et j'ai été fortement déçue par ma lecture. Pourtant, Ce que je n'oserai... se lit bien et vite, mais on a une impression de vide. J'ai pu constater que je n'étais pas la seule à avoir eu ce sentiment (peut être aurais-je du lire d'autres avis avant).
La faute à l'intrigue, facilement envisageable dès le départ, mais aussi la faute aux personnages. Si j'ai beaucoup aimé le personnage de Joy (passons sur le fait qu'elle ne parle pas de son passé à l'homme qu'elle épouse parce qu'elle a honte - j'y reviendrai - et admettons qu'elle ne l'ait pas fait parce qu'elle pensait avoir plus de temps), je n'ai absolument pas adhéré au personnage de Guillaume, ni à celui d'Emma (la meilleure amie de Joy).
Joy est une jeune femme détruite, délaissée par ses parents dès son plus jeune âge et forcée de faire une chose affreuse pour sauver son petit frère (là encore, on voit venir de loin la dite chose affreuse, si bien que le mystère fait autour est un peu "gonflant"), elle est forte et prête à tout pour protéger ceux qu'elle aime et elle pense devoir porter à elle seule tous ses problèmes. J'ai apprécié les chapitres de son point de vue et ai été touchée par son personnage.
Là où le bas blesse, à mon sens, c'est que ce roman est construit sur l'amour de Joy et Guillaume, plus fort que tout, qui pourra les sauver tous les deux. Pourtant, cet amour m'a semblé artificiel et faux. En effet, si Guillaume est anéanti par la disparition de sa femme (et je ne peux pas me mettre à sa place c'est sûr), il passe la moitié du temps à se lamenter et se plaindre de la trahison de sa femme, sans chercher à en savoir plus (c'est ça l'amour ?). de plus, comment ne peut-il que penser "Comment pourrais-je à nouveau aimer ce corps souillé par des mains suantes de désir dans un sale jeu où la seule règle était le plaisir en échange de quelques centaines de dollars ?" (on peut comprendre que Joy ait eu honte de lui en parler). Son rapprochement avec la meilleure amie d'Emma (quelle meilleure amie !) est douteux et se passe juste après le départ d'Emma. le monsieur semble certes se ressaisir, car s'il clamait haut et fort qu'il était inadmissible que sa femme ne lui ait pas parlé de son passé, il finit par penser que "Cette vérité lui appartenait. A elle de la révéler, ou non, aux personnes de son choix". Il en arrive même à se dire "Elle devait savoir que partager le pire avec elle ne pouvait être qu'une promesse du meilleur. Peut-être ne lui avais-je pas assez dit. Peut-être ne l'avait-elle pas compris". Pourtant, pour moi le mal est fait, dès le moment où Guillaume juge la femme qu'il est censé aimer avant de faire volte face.
Les parents de Joy sont plutôt intéressants, ce sont eux qui l'ont poussée (son père surtout) à des extrémités; j'ai trouvé que leur lien n'était pas assez exploité, et surtout qu'on ne s'attardait pas assez sur la psychologie de ces personnages.
Enfin, lorsque Guillaume prend enfin ses responsabilités, tout devient un peu trop facile. Papa revient brusquement le soutenir après maintes années sous le joug de maman et tout roule !
Une belle histoire probablement, à laquelle j'ai eu du mal à croire.
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