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EAN : 9782365754231
187 pages
Marivole Editions (15/02/2018)
4.29/5   7 notes
Résumé :
Le récit poétique d’un jeune garçon épris de liberté.

François, un jeune garçon solitaire et énigmatique, grandit dans un village berrichon. À travers un récit tendre et poétique, L’Ensauvagé sonne comme une ode à la nature, à la liberté, au mystère de vivre, à la grâce des petites choses.
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
J'ai interviewé l'auteure de l'ensauvagé

Landry Barbeau : Bonjour Héloïse Combes, pouvez-vous nous parler de vous et de votre démarche artistique ?
Héloise Combes : « J'ai trente-six ans, je suis maman de trois enfants, je chante, j'écris… Je vis une partie du temps dans le sud de la France, et l'autre partie dans le Berry, à Gargilesse. J'ai eu un coup de coeur pour cette région il y a maintenant douze ans. J'y suis venue rencontrer un ami, et j'ai eu l'impression d'avoir « trouvé mes racines » en arrivant là. Cet ami que j'adorais est mort il y a quelques années, et j'ai racheté sa maison. C'est une vieille maison pleine de fissures, mais je l'aime beaucoup, c'est mon havre de paix au milieu de la campagne. C'est dans le cadre de cette nature inspirante que se déroule mon dernier roman, l'ensauvagé. Avant d'écrire, j'ai eu un parcours de chanteuse, tout d'abord dans la musique classique, puis en composant mes propres chansons. J'ai aussi travaillé comme chef de choeur et professeur de chant. Puis mon goût pour la tranquillité et ma passion des lettres ont pris le dessus et je me suis centrée sur l'écriture. de toute façon, que je chante, que j'écrive des poèmes, des romans, des contes, ou que je prenne des photos avec mon vieil appareil argentique, je cherche toujours à exprimer la même chose : rendre hommage à la beauté de vivre et d'aimer.

L.B. : Comment vous est venue l'idée de votre dernier roman, l'ensauvagé ?
H.C. : Cela faisait longtemps que je voulais pouvoir exprimer ce que je ressens lorsque que je suis dans la nature berrichonne. Je le fais un peu à travers mes poèmes, mais là, j'ai pu longuement développer les descriptions, exprimer ce mystère et cette beauté que je ressens à regarder couler la Creuse, à écouter chanter le vent dans les arbres, à voir se lever le soleil ou les brumes… J'ai aussi pris plaisir à décrire avec tendresse et humour des « personnages locaux », des conversations au bistrot, la vie d'un village de campagne, ce temps comme ralenti… Je voulais créer un personnage qui exprime la liberté, le rêve, la poésie, c'est chose faite avec François, le héros du livre.

L.B. : Où avez-vous écrit ce livre ?
H.C. : En bonne partie installée sous la véranda de ma petite maison à Gargilesse. C'est un endroit calme avec de grandes baies vitrées qui ouvrent sur une vue magnifique : les toits du village en contrebas, le grand jardin, et les forêts en face. J'aime y allumer un feu dans le poêle et écrire là. Qu'il pleuve, qu'il vente, je suis à la fois abritée et au contact de la nature.

L.B. : François, le personnage principal de l'ensauvagé, communique avec les morts, aime fortement les arbres, soigne par l'apposition des mains. D'où vous sont venues ces idées ?
H.C. : Je trouve qu'il y a dans le Berry cet « air chargé de légendes et de mystère» qu'ont décrit bien d'autres écrivains et conteurs avant moi, cette sorte de sauvagerie, qui m'inspirent à moi même un rapport intime avec la vie végétale et animale. Je peux marcher des heures seule sur les chemins comme mon personnage, et ressentir les présences des arbres, des maisons abandonnées. Dans cette grâce de vivre, la vie et la mort vibrent d'une même énergie. François peut paraître énigmatique à beaucoup de gens, moi pas, je le comprends, c'est un personnage à la fois poète, illuminé, fantaisiste et attachant, je crois qu'il me ressemble un peu.

L.B. : Pourquoi avez-vous choisi les éditions Marivole ?
H.C. : l'ensauvagé a failli être accepté chez dans une «grande maison» parisienne. Il plaisait beaucoup à une des éditrices, mais après des semaines d'hésitation, la directrice ne l'a finalement pas pris. Alors j'ai pensé qu'il serait bien de trouver un éditeur plus local, qui saurait aimer et diffuser cette histoire en priorité là où elle se déroule. Christophe Matho m'a tout de suite dit oui.

L.B. : Certains personnages ont de drôles de noms, comment les avez-vous trouvés ?
H.C. : Je me suis inspirée de la réalité. Dans les cafés, et entre amis, on donne des surnoms à chacun. Et ils leur restent parfois jusqu'après leur mort. Dans la réalité il y a par exemple Nono, Fout l'Angoisse, le comte de Dan, le grand Dudu, etc… Dans le livre, j'en ai gardé quelques uns et transformé les autres, ce qui donne Panik, Jeannie-Toto, le Chinois… Des noms farfelus et imagés comme les noms des hameaux berrichons. Ce n'est pas pour se moquer, juste une façon de rire gentiment de chacun. Ici mes amis m'ont surnommée La fée ou L'eau vive, tandis que les mauvaises langues disent plutôt La sorcière
(sourires…)

L.B. : Avez-vous d'autres projets d'écriture ?
H.C. : Oui, j'en ai tout le temps. J'écris comme je vis, ma tête est sans cesse occupée à retranscrire par les mots les mille émotions que j'ai dans tout ce que je fais. le sourire de mes enfants, le manque de mon meilleur ami disparu, les souvenirs qui bruissent avec les feuillages, la joie d'aimer et d'être aimée, les soirées au coin du feu avec mes amis, les nuits d'hiver seule dans ma vieille maison à regarder la lune par la fenêtre ou écouter Mozart, l'immense beauté du printemps qu'on ressent plein coeur : j'ai besoin de retranscrire tout cela par les mots. Alors j'écris des poèmes, des contes, ou des romans. Là, je vais m'occuper de la parution de l'ensauvagé, puis je pense me consacrer un moment à la poésie. Ecrire un roman demande beaucoup d'énergie et de disponibilité. Tandis que les poèmes, je les écris au fil des balades sur un petit carnet, c'est une démarche plus souple, plus reposante, j'ai envie de passer le printemps ainsi, sur les chemins un carnet à la main.

L.B. : Y a-t-il un message que vous adressez au lecteur à travers ce livre ?
H.C. : Oui, comme à travers tous mes écrits, je veux dire que la vie est rude mais qu'elle est magnifique. Que nous nous étourdissons parfois au contact du monde moderne et de la course à l'argent et au progrès, mais qu'il ne faut pas oublier l'essentiel, savoir se ressourcer, se recentrer, apprécier de voir s'ouvrir les fleurs, savourer le calme, mesurer la chance que nous avons quand, simplement, un enfant nous sourit, quand un ami nous offre sa présence, ne pas oublier que c'est miracle que d'être vivants, d'avoir la terre sous nos pieds et le ciel au-dessus de nos têtes.
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Une première belle découverte pour cette nouvelle année ; il s'agit de « l'ensauvagé » écrit par Héloïse Combes. C'est le premier ouvrage que je lis de cette auteure et je me suis régalé. le talent littéraire d'Héloïse Combes est indubittable et l'on se promène dans les pages de son livre comme sur un sentier sinueux au milieu de la forêt. On sent le parfum des fleurs sauvages, on entend le chant des grenouilles, on admire les couleurs du soleil levant… On fait la connaissance de la soeur, Lise, celle qui conte l'histoire, de son frère François, de « la mère » (comme l'appellent ses enfants), et toute une collection de personnages pittoresques, constituant l'âme du village de Gargelesse , un petit bourg tranquille du Berry. le décor se met en place peu à peu : « La têtue », joli nom donné à la maison qui abrite la petite famille, le bar, chez Marie-Jeanne, les vieilles masures, les berges de la Creuse et… surtout… la forêt.
Il y a quelques ombres au tableau, et non des moindres… François est rebelle à tout enfermement et craint les colères d'un père dont la présence n'est symbole que d'ennui, de menace et de désagréments. le chemin des écoliers conduit bien souvent François dans la forêt plutôt qu'entre les quatre murs sinistres de l'école.
Plus il grandit, plus notre jeune héros semble inadapté aux institutions, et ce ne sont pas les sanctions paternelles qui vont le remettre sur ce que beaucoup appellent « le droit chemin ». Les années passent et le quotidien devient de plus en plus gris pour François. Son exil à Montpellier ne fait que l'isoler un peu plus de l'ordre social et se rapprocher des marginaux, des exclus, les seuls pour lesquels il éprouve un fort attachement, sans compter sa soeur Lise, son soleil à l'horizon. L'apparition de Sam, une étoile filante qui réchauffe un peu son coeur, les errances sur la plage de Sète, ne font que mettre en exergue la grisaille de son quotidien…
Le roman d'Héloïse Combes est une ode à la nature, à l'amitié, à l'amour. Elle dépeint avec talent la richesse des relations humaines et la beauté des paysages du Berry. Elle joue avec nos émotions sans jamais sombrer dans la caricature. Je pense que je relirai bientôt cette histoire enrichissante ne serait-ce que pour la beauté de certains passages !
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Je tiens également à souligner la beauté de la couverture de ce livre qui reflète bien son histoire, son âme. Ce livre est littéralement habité, de sa couverture à son histoire ainsi qu'à sa quatrième de couverture.

L'histoire de la jeunesse de François (notre Enfant sauvage) nous ait raconté par sa soeur Lise (dit aussi Lisou).
Lisou nous narre la vie chez elle, à la Têtue (leur maison). Elle est la cadette de François et le suit comme son ombre. Lise nous explique le quotidien de François avec ce qui le fait vibrer mais aussi ce qu'il exècre.
La vie de François est pleine d'insouciance. Il pratique régulièrement l'école buissonnière et préfère s'appesantir sur la nature grâce à sa soif de liberté. Mais à force de se rebeller de cette manière, son père l'éloignera du foyer pour essayer de le remettre dans le droit chemin des études. En mal de lui, Lisou le rejoindra un an plus tard, et le verra dépérir... jusqu'au jour où ils rentrent à la Têtue... François s'écoutera et deviendra une sorte de "guérisseur".
Mais toutes les bonnes choses ont une fin et pour certain plus prématurée que d'autres.

Héloïse Combes délivre ici un récit poétique empli d'émotions dévouées à la jeunesse, à la grâce de la nature, à la liberté, à la vie ! J'ai beaucoup aimé ce roman d'une belle singularité. "l'ensauvagé" vous fera vibrer en alliant à l'unisson poésie, musique et nature. Je me plais de plus en plus à lire ce genre de romans qui sait toucher ma corde sensible. le style est fluide accompagné d'une écriture sensible et soignée. On ressent l'amour de l'écriture dans les mots que l'auteure emploie.

L'auteure a su nous communiquer l'amour de sa région où elle a puisé son énergie pour écrire son histoire. Au travers de Gargilesse, nous redécouvrons le Berry et sa contrée avec ses si belles descriptions. Une histoire unique et personnelle qui touchera toutes les âmes sensibles qu'elle rencontrera. J'ai eu la nette impression qu'Héloïse renaissait à travers son roman.

Une chose étrange que j'ai remarqué mais qui est plutôt agréable car ce livre m'a rappelé un autre roman édité chez Marivole qui m'avait également envoûté. Il s'agit d' "En écartant les branches" de Marieke Aucante où j'ai retrouvé le même style poétique avec de très belles descriptions.

Un livre qui ne pourra que vous émouvoir et vous rapprocher au plus près de la nature. "l'ensauvagé" est une ode à la jeunesse, à la nature, à la poésie mais aussi à toutes ces petites choses qui nous émerveille mais auxquelles on ne fait pas forcément attention !
Lien : http://livresaddictblog.blog..
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"l'ensauvagé", c'est l'histoire de François, un garçon mystérieux qui vit à l'intérieur de lui, la nature du Berry qu'il affectionne. Avec lui, on se rapproche un peu plus du réel, de la vie, de ses satisfactions...


C'est un récit pur, si finement écrit et emprunt de poésie au coeur de la région du Berry. François grandit en lisière de forêt, et dés son pus jeune âge, est épris de liberté.

C'est son amour pour les grands espaces, sa curiosité inébranlable, son goût pour l'aventure à l'intérieur des éléments, qui le nourrit. Ce solitaire, cet original, ne se satisfait que du bonheur d'être lui-même en accord avec ce qui l'entoure. Sensible, intuitif, son esprit et son être tout entier l'invitent à s'enfuir. Il fait l'admiration de sa soeur Lise, qui cherche à décrypter ses rêveries, ses errances.

Profond et insaisissable, elle nous décrit le personnage avec des mots magiques, des sentiments infinis. Des innombrables jeux, aux bêtises impétueuses, elle nous esquisse la vie qui passe, faite de bouleversements, de ruptures, d'amour, d'innocence. On hume les parfums, on savoure les couleurs, l'immensité, la liberté à travers cette plume, enveloppante, propice au rêve et à l'évasion.

Héloïse Combes nous fait toucher du doigt l'imperceptible, l'authenticité. La nature a ses trésors, ses secrets que seuls les coeurs purs sont à même de déchiffrer...
Lien : http://www.sophiesonge.com/a..
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J'ai pas du tout accroché avec ce roman écrit à la deuxième personne.
Beaucoup trop de description trop répétitif et pas du tout incarné.
Alors oui on peut souligner l'approche poétique de l'autrice mais ca ne m'a pas touché.
De plus je ne m'attendais pas à autant de caricatures que ce soit dans les personnages ou les idées (ex: en ville les gens sont seuls alors qu'a la campagne tout le monde se connait)
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
J’ai ouvert la fenêtre pour écouter, invitant à entrer le parfum de la pluie, ce parfum subtil d’écorces, de feuillages jeunes et de fleurs saisis, rendus presque inodores par la grâce de l’eau, juste changés en baume de fraîcheur, ce parfum qui n’a rien à voir avec celui d’ensuite, une fois la pluie cessée, les mille senteurs généreuses que dégorgent après coup la terre, son tapis végétal et toutes les fleurs repues.
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Nous vivons en des lieux où la réalité crue des fermes, des chemins et de la vie des habitants côtoie celle des sous-bois hantés, des châteaux effondrés noyés dans le brouillard, des mares secrètes qu’on jurerait cernées de présences invisibles. Dans nos cerveaux d’enfants, ces deux réalités s’entendent parfaitement.
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Tu as de grands yeux noirs, tristes et doux comme des lacs – comme sont aussi les yeux des ânes. Et au fond de ces grands yeux noirs, comme une deuxième paire d’yeux embusquée qui brille d’un éclat farouche.
Pour la famille tu es un enfant facile bien que mystérieux et solitaire. Personne ne paraît remarquer cette flamme qui consume ton regard.
Suis-je la seule, si petite déjà, à Savoir ? Tu te tais la plupart du temps et tu regardes au loin, assis dans ta position favorite, les genoux repliés tenus entre tes mains. Moi c’est toi que j’observe. Tu me permets de te suivre à peu près partout, et je ne me lasse jamais de te dévisager tout en tremblant vaguement de l’intérieur sans comprendre, comme on tremble devant un petit moineau tombé du nid, comme on tremble devant l’or d’été qui se meurt doucement sur les murets ou la vigne vierge de septembre, comme on tremble devant la fragilité inhérente à toute vraie Merveille.
Ton beau visage brun. Les traits francs, presque rudes pour un jeune garçon. Tes cheveux noirs, souples, retombant sur ton front comme des feuillages. Tes lèvres closes. Et puis ce cri des yeux. Ce cri des yeux dans le silence du visage qui dit tant de toi. Ta droiture. Ta singularité. Ton entêtement rageur à ne jamais céder aux convenances. Cet excès d’amour et de pureté qui dévore ton cœur. Le tout larvé à l’intérieur, le tout comme un secret perceptible seulement à cette fêlure des yeux.
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Avant le lever du soleil, la renarde mettrait bas une portée de renardeaux aux yeux mauves. Son cri rauque te réveillerait et tu étirerais au-dessus de ta tête tes bras comme deux lianes. Ensuite tu t’installerais dans ta position favorite, les genoux repliés contre ton torse, les bras enserrant les genoux, et, le visage tendu, tu assisterais à l’aurore du bois, aux ébats amoureux de la brume avec la lumière, à la joie enfantine des crocus au réveil lorsqu’ils s’ébrouent rieurs dans les gouttes de rosée, à l’appétit de vivre clamé à pleins poumons par les couvées pépiantes et les portées miauleuses.
Jeune dieu noble et aimant, tu veillerais la vie secrète de la forêt, qui, de par la rudesse et la pureté qui la lient à ton cœur, s’en remettrait à toi. (p 58)
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La page blanche m’attire sans que je sache si elle appelle en moi cette part anesthésiée qui veille au fond de mon cœur comme un ours polaire dans sa tanière d’hibernation, ou bien cette part danseuse qui s’élance jusqu’au ciel et flirte avec les étoiles. Les deux sans doute. Je sens que la page blanche convoque à la fois ce qui est relégué très loin au fond de mon cœur et très loin au fond de l’univers. (p105)
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L'Ensauvagé, paru aux éditions Marivole
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