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EAN : 9782081238572
393 pages
Flammarion (20/10/2010)
4.5/5   8 notes
Résumé :
Les associations du vivant, qu'elles relèvent du parasitisme ou au contraire du mutualisme, ont joué un rôle clé à certains moments de l'évolution en modifiant profondément la structure et le destin de l'arbre de la vie. Dans cette véritable course aux armements qu'est l'affrontement des parasites et de leurs hôtes, on chiffre le temps à l'échelle de millions d'années. Comment devient-on parasite ? Comment la profession de parasite s'exerce-t-elle ? Comment un paras... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Claude Combes est un éminent spécialiste français du parasitisme. Je ne prétendrais pas qu'il s'agisse du plus grand vulgarisateur de tous les temps mais si vous avez un petit bagage en biologie, alors vous jubilerez d'apprendre autant dans un livre pas excessivement volumineux.
Je suis assez d'accord sur le fait qu'on pourrait parfois se plaindre du côté " ardu " de sa prose. Ce n'est pas vraiment un ouvrage de vulgarisation mais plutôt une excellente synthèse pour des étudiants de licence.
Si vous êtes curieux et que vous avez lu par ailleurs, vous arriverez également à accrocher les wagons. Hormis ce bémol, c'est une mine d'or.
On y apprend les liens forts entre évolution et parasitisme, les différents types d'association du vivant (qui ont toutes, sauf exception, tendance à évoluer vers une moins grande sévérité du parasite (car plus le parasite entraîne une fin rapide de sont hôte, moins sa propre probabilité de propagation est grande).
Très bon ouvrage donc, rare sur ce sujet. (Si vous êtes plus friand de bonne vulgarisation sur l'évolution dans le règne animal, je vous conseille beaucoup plus d'aller voir chez Stephen Jay Gould, et là vous aurez de vrais ouvrages vulgarisés.) Mais bien sûr, tout cela n'est que mon avis, c'est-à-dire, pas grand-chose.

N. B. : dans la collection "Champs Flammarion" les ouvrages sont de qualité mais pas toujours très vulgarisés, un peu comme dans la collection "Agora" chez Pocket, par contre, chez Point Sciences, les ouvrages sont quasiment toujours de bonne qualité ET accessibles à un large public.
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quand la selection naturelle choisit des chemins détournés, à priori improbables. On apprend beaucoup dans ce livre un peu specialisé pour ceux que le vivant et sa formidable capacité d'adaptation intéresse.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Quatre siècles avant notre ère, Aristote parlait de la biologie du coucou commun, que l'on appelle aujourd'hui Cuculus canorus, à peu près en ces termes : « il pond ses œufs dans le nid de petits oiseaux et n'élève pas ses jeunes ; quand ceux-ci naissent, ils jettent par-dessus le rebord du nid les autres oisillons présents dans ce nid ». Et à la fin du XVIIIe siècle, le biologiste anglais Gilbert White qualifiait un tel comportement de " monstrueux outrage à l'affection maternelle ".
La biologie, non seulement du coucou commun mais aussi celle d'autres oiseaux parasites, a fait l'objet de nombreux travaux car il s'agit d'une question qui fascine les biologistes, principalement spécialistes de l'évolution.
Précisons tout d'abord qu'il existe deux sortes de parasitisme chez les oiseaux. L'un occasionnel, l'autre obligatoire. Le parasitisme occasionnel s'observe surtout chez les oiseaux qui vivent en colonies nombreuses comme l'étourneau (Sturnus vulgaris) mais aussi l'hirondelle de cheminée (Gallinula chloropus). Comme le dit N. B. Davies (1988), nombre de ces oiseaux " play at cuckoos " (jouent au coucou). Il s'agit d'un parasitisme intraspécifique : tout simplement une femelle profite de l'absence d'un couple voisin pour aller pondre un œuf dans leur nid.
Bien sûr, on peut objecter que ce comportement ne traduit rien d'autre qu'une " erreur ". Toutefois, le fait que, chez certaines espèces, c'est un œuf déjà en partie incubé qui est transporté par les parents de leur propre nid vers un nid voisin, prouve qu'il s'agit alors d'un acte de parasitisme authentique. On a même vu certains de ces oiseaux (les étourneaux par exemple) évincer l'un des œufs du " nid-hôte " avant de déposer le leur, ce qui ne peut qu'améliorer la qualité moyenne des soins que recevront chacun de leurs jeunes de la part des parents involontairement adoptifs.

Chapitre 6 : Alice et la Reine rouge.
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Lorsqu'un chat poursuit une souris, ils courent tous deux, mais l'objectif n'est pas le même : le chat " court pour un repas " (après tout, il pourra toujours survivre même s'il n'attrape pas cette souris-là), tandis que la souris " court pour sa vie ". Lorsqu'un stade infestant cherche à contaminer un hôte, ils courent tous deux (au moins symboliquement), mais ici, c'est le stade infestant qui court pour sa vie, puisqu'il mourra s'il ne trouve pas rapidement d'hôte convenable. L'hôte ne court pour sa vie que dans des cas particuliers ; en général, il court seulement pour conserver une meilleure santé.
Ce " détail " permet de comprendre pourquoi il existe toujours des souris et des parasites.

1 : Qu'est-ce qu'une association du vivant ?
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Dans la grande majorité des cas, l'un des deux organismes utilise l'autre non seulement comme habitat mais également comme source de nourriture. L'organisme-habitant est le parasite, l'organisme-habité est l'hôte. Comme on le voit, les associations du vivant sont, en règle générale, fortement asymétriques.
Bien sûr, il existe par rapport à ce schéma des situations nuancées, la variante de beaucoup la plus importante étant que l'exploitation ne se fait pas toujours dans le sens que nous venons de décrire. Dans un nombre de cas qui apparaît de plus en plus grand au fur et à mesure que l'étude des associations progresse, ce n'est pas l'organisme-habitant qui exploite l'organisme-habité, mais l'inverse. Dit en termes volontairement provocateurs, ce n'est pas le parasite qui exploite l'hôte, c'est l'hôte qui exploite le parasite. Comme cette inversion ne peut se produire toutefois que s'il existe un minimum de réciprocité dans les échanges de ressources, on donne à ces associations le qualificatif de " mutualistes ".

1. Qu'est-ce qu'une association du vivant ?
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Depuis l'émergence déjà lointaine des hominidés quelque part dans l'Ancien Monde, très vraisemblablement en Afrique, nos ancêtres n'ont pas cessé de conquérir de nouveaux écosystèmes et de diversifier leurs modes de vie. Les hommes ont consommé de nouvelles nourritures et ont fréquenté de plus en plus les milieux aquatiques, ce qui les a amenés à rencontrer des parasites qui avaient évolué chez d'autres hôtes, quelque fois éloignés du phylum des primates. En devenant les commensaux de certaines espèces et en en domestiquant d'autres, ils ont permis à certaines espèces de parasites de passer de l'animal à l'homme et de s'y adapter avec succès. Quant à la vie sociale, déjà apparue chez d'autres primates mais atteignant une intensité exceptionnelle chez les humains, elle ne pouvait que favoriser la transmission de nombreuses parasitoses.

1. Qu'est-ce qu'une association du vivant ?
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On voit que les deux mécanismes sélectifs, l'un dans les populations du parasite, l'autre dans les populations de l'hôte, présentent les caractères d'une course aux armements. Plus le parasite est couronné de succès dans sa quête de l'hôte, plus les pressions qu'il exerce sur celui-ci sont importantes et plus par conséquent la sélection d'adaptations permettant d'éviter le parasite apporte un bénéfice à l'hôte. Ici s'enclenche un mécanisme sans fin… Au fur et à mesure que l'hôte devient plus efficace pour éviter le parasite, ce dernier ne survit que si le renouvellement de sa diversité génétique permet que soient sélectionnées de nouvelles armes pour rencontrer. À quoi, bien sûr, la sélection chez l'hôte répondra par la sélection de nouvelles armes pour éviter.

1 : Qu'est-ce qu'une association du vivant ?
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