[...] "C'est difficile de terminer une lettre quand on s'adresse à l'amour de sa vie et que l'on sait que ce sont les derniers mots, définitivement les derniers.
Alors simplement, ma Camille, mon adolescente que j'attendais devant le lycée... je crois que si tu ouvres cette lettre, je le sentirai et que, où que je sois, loin de toi, je sentirai un air frais, je saurai que c'est un signe et je serai rassuré à jamais.
Stephen"
Rien, absolument rien, n'égalera la douceur de ton silence, la nostalgie de ton absence, l'espoir de ta présence...
Certaines personnes nous apaisent.Il n'y a souvent aucune raison particulière à cela,c'est comme une forme d'alchimie naturelle qui se crée
Après vingt-sept ans de silence, Camille, un matin, découvrit un message où Stephen lui proposait de la revoir. Il y était noté « Seulement si tu en as envie… » : l’exacte expression qu’il utilisait si souvent lorsqu’il n’était qu’un jeune homme attentif aux moindres désirs d’une fille un peu trop sûre d’elle.
Stephen avait toujours gardé au fond de lui le secret espoir de voir renaître leur amour. Son existence d’époux puis de père l’avait rendu heureux, mais persistait le souvenir de Camille qui revenait bien trop souvent, malgré les années qui défilaient.
Certaines personnes nous apaisent. Il n'y a souvent aucune raison particulière à cela, c'est comme une forme d'alchimie naturelle qui se crée.
Si cet amour existe, peut-être est-ce seulement dans mes rêves ? Dans l’oubli des nuits qui n’en finissent pas lorsque tu n’es pas dans mes bras.
Si cet amour existe, peut-être a-t-il été créé uniquement pour nous ? Bercés par l’illusion que nous sommes seuls sur cette Terre à pouvoir le vivre.
Si cet amour existe, peut-être que nous ne lui survivrons pas ? Terrifiés à l’idée de le voir s’éteindre avant nous.
Si cet amour existe, alors ne me réveille pas, laisse-moi croire que les rêves ne s’envolent pas au petit matin.
A toutes celles qui ont passionnément aimé.
Alors elles ont intensément vécu...
Les cartes du jeu de notre vie s’envolent entre nos doigts bien trop fragile pour les retenir.
Pour la première fois depuis bien longtemps, elle pensa que ça valait la peine et que la vie était belle !
Il faut de la force pour continuer de croire malgré les questions et les hésitations. Il faut aussi du courage pour laisser s’envoler nos certitudes.