Etre en vie c'est là l'essentiel, et avoir eu deux vies superposables, même si aucune n'est parfaite, permet à l'actrice principale du roman de faire le point à Athènes , voire un bilan .
C.Comencini m'avait séduite il y a 3 ans avec »
Lucy », un joli roman, et cette fois il en est de même, et la traduction impeccable garde tout le charme italien si particulier.
Une jeune femme, monteuse de films, mariée à un gynécologue aimant, calme et réfléchi, mère de 2 enfants est appelée à Athènes : sa mère a été retrouvée morte en compagnie de son amant , tous deux suicidés dans une chambre d'hôtel.
Caterina part seule, et c'est l'occasion pour elle de se retourner sur sa propre vie ; elle a été adoptée à l'âge de 6 ans et les seuls lambeaux de souvenirs qui lui restent attestent d'une petite enfance malheureuse.De plus elle est estropiée, et c'est la volonté sans faille de ses parents adoptifs, de sa mère surtout,qui en a fait une jolie femme à l'aise dans le monde et dans sa famille, de nombreuses opérations ont émaillé son adolescence ; l'énergie de sa mère adoptive pour la façonner et nier le passé n'a pas de cesse.
C'est l'énergie et cette volonté de vivre de cette femme qui l'ont font quitter son mari après le départ de Catarina, elle s'installe avec un peintre que nul ne connaît.
C'est pour rapatrier le corps , que Catarina à Athènes essaie de reconstituer la nouvelle vie de sa mère, elle connaissait à peine l'homme avec qui elle vivait, et c'est par des femmes ou patron de gargote qu'elle en apprendra un peu plus, jusqu'à ce qu'arrive Daniele, fils du peintre et aussi peu au courant de la vie de son père que Caterina. Il vit à Dublin, a une famille et encore sa mère.
C'est par petites touches intimistes que l'auteur raconte l'étrange relation qui s'établit entre ces drôles de frère et soeur, ils confrontent leurs enfances respectives, toutes deux marquées par la douleur et la violence, le récit devient plus rude avec une grande part d'angoisse et son poids de sensualité .
Le lecteur découvre l'épilogue de ce roman abrupt et délicat en même temps.
Une bien belle lecture.