Cela devient une très bonne habitude, en mars comme en décembre,
Urban Comics nous propose une nouvelle anthologie de courts récits issus de son vaste catalogue DC Comics. Nous encourageons largement cette initiative éditoriale, car elle permet toujours aux novices comme aux plus grands fans de se constituer une bibliothèque de référence sur un sujet précis. Après le catalogue DC en général, puis Superman, l'auteur
Jack Kirby, et enfin Batman, c'est au tour du Joker, le Prince du crime, de faire l'objet d'une telle publication.
Pour s'y retrouver, l'ouvrage est organisé en trois parties inégales : « Duel d'égos » (1940-années 1960), « Guerre des nerfs » (années 1970 et 1980) et « Ronde macabre » (années 1990 et 2000). Les dix-huit récits qui composent cette anthologie sont de taille très variable, allant de la double page à une aventure longue de dizaines de planches. le plus simple pour se rendre compte du contenu proposé est de suivre la table des matières :
« Batman contre le Joker » (Batman #1, 1940)
« le retour du Joker » (Batman #1, 1940)
« La doublure du Joker » (Detective Comics #85, 1944)
« Plagié par le Joker » (Batman #37, 1946)
« L'homme au masque rouge » (Detective Comics #168, 1951)
« La ceinture à gadgets du Joker » (Batman #37, 1952)
« Les exploits burlesques du Joker » (Detective Comics #341, 1965)
« Les cinq vengeances du Joker » (Batman #251, 1973)
« le poisson qui rit » (Detective Comics #475, 1978)
« Odieux anniversaire, Joker » (Batman #321, 1980)
« À mourir de rire » (Batman #353, 1982)
« Mort de rire » (Detective Comics #570, 1987)
« le choc des symboles » (Detective Comics #617, 1990)
« Rires dans la nuit » (The Batman Adventures Annual #1, 1994)
« Folle trajectoire » (Robin #85, 2001)
« L'homme qui rit » (Batman : The man who laughs », 2005)
« Les origines du Joker » (Countdown #31, 2007)
« L'heure des singeries » (Batman #23.1, 2013)
Comme dans toutes les précédentes anthologies, nous pouvons nous interroger sur les choix éditoriaux réalisés dans la composition de l'ouvrage. Dans le cas précis du Joker, qu'il a dû être compliqué de choisir des récits en un seul épisode et suffisamment marquants pour être incorporés. le choix est d'autant plus compliqué ici, même si à choisir un super-vilain, celui-ci s'imposait, sachant que l'éditeur a eu besoin de conserver quelques histoires mythiques pour des volumes particuliers (comme Killing Joke, le Deuil dans la Famille et Batman, tome 3 : Un deuil dans la famille). le choix des histoires n'a pas dû être simple du tout non plus dans le sens où la répétition de certaines idées scénaristiques à plusieurs décennies de distance est, mine de rien, bien présente. Enfin, cela se complique pour attiser le lecteur quand le suspense veut qu'il s'interroge sur le vilain apparaissant dans telle ou telle histoire, alors que le concept même de cette anthologie interdit tout suspense sur l'identité de l'antagoniste concerné.
Pour autant, ne goûtons pas notre plaisir, car la
Joker Anthologie nous offre dix-huit récits de toutes les tailles scénarisés et dessinés par de très grands noms des comics américains. du duo Bob Kane -
Bill Finger à celui tout aussi connu Dennis O'Neil -
Neal Adams, du polyvalent
Jerry Robinson au talentueux
Paul Dini, en passant par nombre d'auteurs de renom comme
Chuck Dixon,
Ed Brubaker ou
Carmine Infantino (
Brian Bolland,
Doug Mahnke,
Mark Waid et tant d'autres sont là aussi), il y en a pour tous les goûts, même s'ils finissent par grandement s'influence les uns les autres.
Une belle anthologie qui a donc les défauts de son sujet, puisque le Joker n'a pas forcément fait l'objet d'histoires toujours très innovantes. Un autre super-vilain d'envergure de l'univers DC Comics est d'ailleurs prévu pour l'anthologie de décembre 2014 : espérons qu'il y ait davantage de matériau original pour Darkseid ou Lex Luthor...
[Davantage de contenus sur http://bibliocosme.wordpress.com/2014/04/28/
joker-anthologie/ ]