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Citations sur Un été avec Baudelaire (17)

Ensuite, Baudelaire est un sujet autrement plus périlleux que Montaigne.

L'auteur des Essais, on l'aime pour sa franchise, sa modération et sa. modestie, sa bienveillance et sa générosité. C'est un ami, un frère, "parce
que c'était lui, parce que c'était moi»., et il est l'auteur d'un seul grand livre que l'on garde volontiers à son chevet, dont on relit chaque soir quelques pages afin de mieux vivre, plus sagement, plus humainement.

Alors que le poète des Fleurs du Mal, et plus encore celui du Spleen de Paris, est un homme blessé et amer, un cruel bretteur, un fou génial, un agitateur
d'insomnies.
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Après tout, le « mot trop grossier » de Baudelaire sur Hugo n’est peut-être pas aussi illisible que je l’avais cru. Y revenant, aidé, je lis sous les fines hachures : « Vraiment il m’emmerde.» Voilà comment le poète du Cygne s’exprimait en privé sur le poète des Contemplations.
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La modernité de Baudelaire, c’est la résistance à un monde moderne où tout devient périssable ; c’est la volonté de conserver et de transmettre quelque chose de durable.
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Or, pour dénoncer ou pour louer le réalisme d'Une Charogne, la peinture complaisante d'une nature non plus belle et bonne, mais corrompue et corruptrice, laide et répugnante, il fallait avoir oublié la tradition de la Vanité..."souviens toi que tu es mortel"

Il est certain que si l'on veut creuser cette situation, on trouvera au fond de la pensée du rieur un certain orgeuil inconscient. C'est là le point de départ : moi, je ne tombe pas; moi, je marche droit, moi mon pied est ferme et assuré. Ce n'est pas moi qui commettrais la sottise de ne pas voir un trottoir interrompu ...
Le Sage ne rit qu'en tremblant... une maxime lue chez Bossuet. Le rire vient de l'idée de sa propre supériorité. Idée satanique...
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Un homme épouvantable entre se regarde dans la glace.
« -Pourquoi vous regardez-vous au miroir, puisque vous ne pouvez vous y voir qu’avec déplaisir ? »
L’homme épouvantable me répond : « - Monsieur, d’après les immortels principes de 89, tous les hommes sont égaux en droits ; donc je possède le droit de me mirer ; avec plaisir ou déplaisir, cela ne regarde que ma conscience. »
Au nom du bon sens, j’avais sans doute raison ; mais au point de vue de la loi, il n’avait pas tort.
Dans cette fable, l’homme épouvantable, c’est l’homme éternel, non pas l’homme bon de Rousseau, auquel Baudelaire ne croit pas, mais l’homme déchu, marqué par le péché originel. Or, il a désormais tous les droits, les droits de l’homme. Baudelaire se moque ouvertement des « immortels principes de 89 » qui donnent à chacun le droit de se regarder dans la glace. Sous l’Ancien Régime, un miroir était un objet de luxe, l’apanage de la noblesse, mais l’industrie répand désormais à bon marché la faculté de se regarder, se s’admirer. Comme l’observait Jean Starobinski, « le regard au miroir est le privilège aristocratique de l’individu qui sait se faire le comédien de soi-même », c’est-à-dire se dédoubler, se regarder comme un autre, comme un dandy, non pas se perdre comme un Narcisse dans la contemplation de soi. La démocratisation du miroir est donc pour Baudelaire un « véritable sacrilège », à la fois scandale politique et une hérésie métaphysique
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Si le bizarre n’est pas toujours beau, le beau est toujours triste.
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La conclusion reste pourtant certaine : avec sa modernité, Baudelaire résiste au monde moderne, industriel, matérialiste, américanisé, comme il dit, et à sa tendance au renouvellement incessant de toutes choses, rendues désuètes aussitôt qu’elles sont produites. Or ce mouvement inéluctable affecte aussi les œuvres de l’art, transformées en articles de mode et en marchandise.
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Paris n'était pas alors ce qu'il est aujourd'hui, un tohu-bohu, un capharnaüm, une Babel peuplée d'imbéciles et d'inutiles, peu délicats sur les manières de tuer le temps, et absolument rebelles aux jouissances littéraires.
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Un homme épouvantable entre et se regarde dans la glace.
"-Pourquoi vous regardez-vous au miroir, puisque vous ne pouvez y voir qu'avec déplaisir ?"
L'homme épouvantable me répond : "-Monsieur, d'après les immortels principes de 89, tous les hommes sont égaux en droits ; donc je possède le droit de me mirer ; avec plaisir ou déplaisir, cela ne regarde que ma conscience."
Au nom du bon sens, j'avais sans doute raison ; mais, au point de vue de la loi, il n'avait pas tort.
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Tout est partagé en Baudelaire, qui reste inclassable, irréductible à toute simplification. Respectons ses contradictions.
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