Charles Baudelaire n'avait que faire de la sympathie d'autrui, nous ne lui en accorderons effectivement aucune.
La lecture d' »Un été avec
Baudelaire » se fera ou du moins essayera de se faire avec empathie afin de ne pas entraver les explications.
L'oeuvre constamment citée est abordée « reliée » à son temps. Il est nécessaire de le percevoir.
Baudelaire éructant sur le progrès crée le mot « modernité » et quoi qu'il dise ou écrive s'inscrit au centre de son époque.
Celle-ci marque son écriture, ses déversements nauséabonds sur la société, la démocratie, l'art « moderne », les artistes, la femme, etc… mais on y trouve aussi, redondante et obsédante l'idée du péché originel.
La construction rigoureuse des vers fut admirée par ses contemporains et par
Anatole France,
Marcel Proust,
Paul Claudel… et l'est toujours.
Le fond, quant à lui, demande une connaissance de l'homme et de l'époque pour mieux comprendre le sens de certains vers porteurs de la quintessence et de l'homme et de l'époque.
Antoine Compagnon tente d'en dégager les différentes ramifications. Comme il l'écrit, il n'est guère facile de passer un été avec
Baudelaire.
Baudelaire et ses contradictions, tantôt une lueur, tantôt on approuve, tantôt il agace, tantôt on le déteste. Psychanalyse ou psychiatrie ont dû l'étudier…
Le « trop » aboutit à peu.
Misanthrope, misogyne, dandy maladif, il bave, éructe, écrase, méprise, rejette et nous assène sa colère sans jamais construire.
Par exemple, les « notations » tenues sur la Belgique dont
Antoine Compagnon avoue ne pas les citer tant il les trouve « mesquines ».
Tout cela passe mal.
Un homme, une histoire, des positions, des vers, des poèmes en prose, des déclarations journalistiques.
Un être double, un être à part qui a peut-être gêné
Antoine Compagnon que l'on sent moins à l'aise qu'avec
Montaigne.