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EAN : 9782130477808
192 pages
Presses Universitaires de France (01/11/1998)
3.67/5   39 notes
Résumé :

Philosopher, c'est penser sa vie et vivre sa pensée. Entre les deux un décalage subsiste pourtant, qui nous constitue et nous déchire. C'est de quoi la philosophie, souvent, n'est que la dénégation. A quoi bon tant penser, si c'est pour vivre si peu ? La paranoïa, disait Freud, est " un système philosophique déformé " ; et un système philosophique, ajouterais-je volontiers, est une paranoïa réuss... >Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Une réflexion qui dérange, confirme, surprend. Un homme qui prend les tripes mais qui n'impose rien. Il suggère. Plein d'humour, un soupçon de cynisme. Lecture facile et un grand plaisir d'être presque "en conversation" avec cet homme emplit d'humilité
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Mouais... J'espérais mieux. Bon, d'entrée, l'auteur dégage toute responsabilité: il ne sait pas si son livre appartient au domaine de la philosophie, ou de la littérature. Et d'ailleurs, nous dit-il, il s'en moque. Il a bien raison, car malheureusement, ce n'est ni l'un ni l'autre.

Le style est simple, facile à lire, un peu trop délayé à mon goût, et les idées finalement assez convenues. On passe de sujets graves comme le suicide ou le deuil à des thèmes plus légers, Mozart ou Schubert. Je n'en retiendrai pas grand chose d'utile, et j'ai eu l'impression d'un livre de commande. Dommage, car j'aime bien l'auteur.

J'ai eu aussi l'impression désagréable d'un recyclage des idées des autres. le chapitre sur l'argent doit beaucoup à Simmel - qui n'est cependant pas cité. Et là, désolé, mais je préfère largement l'original à la copie.

En fond de sauce, je comprends que son modèle soit Montaigne... et j'en ressors avec l'impression qu'il faut être stoïque dans la vie, résigné, accepter tout ce qui vient... Inutile de courir, camarade, la révolution n'est pas pour demain!
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J'ai souhaité lire ces impromptus essentiellement pour le chapitre intitulé le goût de vivre. Et j'ai beaucoup aimé ces lignes qui nous invitent à porter un regard positif et confiant sur la vie et toutes ses saveurs aussi bien positives que négatives, car c'est la vie tout simplement.

J'ai eu la chance d'écouter une conférence d'André Comte-Sponville sur l'amour et j'en suis repartie complètement nourrie pour tout ce que j'ai entendu.
Voici ce que j'en retiens :
Ce qu'on a pas, ce qu'on est pas, ce dont on manque est objet de désir.
Aimer c'est se réjouir de ce qui est. L'amour est une joie qu'accompagne l'idée d'une cause extérieure. Je suis joyeux à l'idée que tu existes.
L'amitié est forcément réciproque mais pas forcément symétrique. L'un peut aimer plus que l'autre.
"Tu seras aimé quand tu pourras montrer ta faiblesse sans que l'autre s'en serve pour affirmer sa force."
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Dédé est un philosophe vu à la télé.
Il dégaine les citations plus vite que son ombre.
Il fut catholique, marxiste puis macronien : un sacré parcours !
Ici des petits textes pas inintéressants (du suicide à la musique classique, deux sources d'ennui selon moi).
Ses philosophes de prédilection sont : Alain (dont il essaye de copier les Propos mais il n'en a hélas pas la plume), Spinoza, Montaigne et Pascal (belle brochette).
Idéal, si tu prends les transports en commun (enfin, quand il y en a !)
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Puisqu'il s'agit de musique, le lecteur qui connait déjà la vision du monde de A.Comte-Sponville trouvera ici des variations sur ses thèmes favoris ; comme toujours brillament développés dans un style limpide et accessible au commun des mortels.
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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
...notre pauvre petite vie de terriens, quelque part dans le temps, quelque part dans l'univers, notre pauvre petite vie de vivants, entre naître et mourir, entre rien et rien, entre tout et tout, notre pauvre petite vie d'humains, exposée toujours à l'amour et à la souffrance, à la solitude et à la rencontre, et cela fait si peu de choses que cela tient, ou à peu près, dans une enveloppe... Pas de quoi en faire une histoire, pas de quoi en faire un roman. Juste le temps de vivre un peu, d'aimer un peu, d'écrire un peu - juste le temps d'envoyer quelques lettres... Je t'écris pour te dire que je t'aime et que je vais mourir, pour te dire que je suis vivant, encore, vivant, et bien heureux d'être ton ami, et bien heureux d'être ton amant. "Dans la mesure où nous sommes seuls, l'amour et la mort se rapprochent." Cela, qui fut écrit dans une lettre, dit la vérité de toutes.
Nos lettres nous ressemblent, pour peu que nous le voulions, et même, parfois, quand nous ne le voulons pas. Fragiles comme nous. Dérisoires comme nous. Belles, parfois. Pauvres et précieuses, banales et singulières, presque toujours. Un peu de notre âme est glissé là, dans la minceur d'une enveloppe. Un peu de notre vie, dans la folie du monde. Un peu de notre amour, dans le désert des villes.
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Que dire sur le suicide? Que dire, quand il n'y a plus rien à dire? Et à qui, quand il n'y a plus personne pour l'entendre? Il ne faut pas confondre suicide et tentative de suicide. La réussite, ici, change la nature de l'acte, puisqu'elle l'accomplit, puisqu'elle est seule fidèle à sa définition : un suicide raté n'est pas un suicide, alors qu'un mariage raté, par exemple, n'en est pas moins mariage pour autant. Réussite. Le mot ne me fait pas peur. Que tout suicide soit un échec, c'est une platitude qui ne veut rien dire. Constat d'échec? A la rigueur - quoiqu'on puisse faire ce constat sans se suicider, et se suicider, peut-être, sans le faire. Les stoïciens y voyaient plutôt la réussite ultime, qui venait, pour le sage, clore une longue suite de triomphes. Pourquoi non? Le suicidaire ne meurt pas davantage que les autres, et pas plut tôt que beaucoup. Il meurt différemment, certes, puisqu'il meurt volontairement. C'est pourquoi aussi, parfois, il meurt mieux.
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Mozart est un miracle. Et Schubert, quoi? Une souffrance, une misère, un déchirement.. Mozart est un miracle, Beethoven est un combat; et Schubert, quoi? Franz, le pauvre Franz.. Schubert est Schubert, et rien d'autre. Sa musique lui ressemble: elle est lui-même, fait musique! On dira que c'est toujours vrai, mais non. La musique de Bach ne ressembla qu'à Dieu; celle de Beethoven ,qu'à l'humanité. Et qui prétendrait- fût-ce Mozart lui-même- qui oserait prétendre que la musique de Mozart lui ressemble?....La musique de Schubert ressemble à Schubert, et à nous tous. Comme l'enfance. Comme la solitude. Comme la mort. On dirait une confession, ou mieux ( puisqu'elle ne s'adresse qu'à nous, sans prêtres, sans sacrements ni remords) une confidence, une longue confidence pour rien, pour la seule émotion de dire et d'écouter, comme un trop plein de l'âme, un sanglot ou un sourire, et ce déchirement d'être ou d'aimer, juste avant de mourir, cette lenteur, cette langueur, cette solitude infinie..
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Pourquoi écrit-on une lettre ? Parce qu'on ne peut ni parler ni se taire. La correspondance naît de cette double impossibilité, qu'elle surmonte et dont elle se nourrit. entre parole et silence. Entre communication et solitude. C'est comme une littérature intime, privée, secrète - et le secret peut-être de la littérature.
...
Ce fut pendant des siècles le seul moyen de s'adresser aux absents, de porter la pensée là où le corps ne pouvait aller, là où la voix ne pouvait aller, et c'est le plus beau cadeau peut-être que l'écriture fit aux vivants : leur permettre de vaincre l'espace, de vaincre la séparation, de sortir de la prison du corps, au moins un peu, au moins par le langage, par ces petits traits d'encre sur le papier.
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La peur est le premier sentiment sans doute, au moins ex utero : quoi de plus angoissant que de naître ? Et il doit arriver souvent qu'elle soit le dernier : quoi de plus angoissant que de mourir ?
Voilà : nous naissons dans l'angoisse, nous mourons dans l'angoisse. Entre les deux, la peur ne nous quitte guère. Quoi de plus angoissant que de vivre ? C'est que la mort est toujours possible, que la souffrance est toujours possible, et c'est ce qu'on appelle un vivant : un peu de chair offerte à la morsure du réel. Un peu de chair ou d'âme exposées là, en attente d'on ne sait quoi. Sans défenses. Sans recours. Sans recours. Qu'est-ce que l'angoisse, sinon ce sentiment en nous, à tort ou à raison, de la possibilité immédiate du pire ?
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Videos de André Comte-Sponville (60) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de André Comte-Sponville
Entre décembre 2022 et mars 2023 se tient la Convention Citoyenne sur la fin de vie, l'occasion d'une réflexion sur les conditions actuelles des soins donnés aux personnes mourantes et sur les enjeux de l'arrêt du parcours thérapeutique. Claude Grange et André Comte-Sponville se sont tous les deux intéréssés ces questions par le prisme de leur discipline : la médecine et la philosophie. Ils sont les invités de Nicolas Herbeaux.
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