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Clauss (Illustrateur)
EAN : 9782203135680
188 pages
Casterman (27/08/2004)
3.47/5   275 notes
Résumé :
Jean qui grogne et Jean qui rit


Jean et Jeannot sont cousins. Ils sont pauvres tous les deux, mais l'un est riche de confiance et d'espoir tandis que l'autre ressasse sans trêve sa malchance. Vient le moment où les deux garçons doivent quitter leur modeste Bretagne pour la bonne ou mauvaise fortune de la vie parisienne...
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C'est toujours avec douceur qu'on retrouve ces lectures de jeunesse avec la Comtesse de ségur qui nous assommé a chaque fois d'une nouvelle leçon de vie, ! Et la leçon dans Jean qui grogne et Jean qui rit va au de-là de la l'enfance ou de la jeunesse, c'est une leçon qui doit accompagner l'homme toute sa vie, car elle concerne l'atmosphère vitale de chaque jour qu'il doit entretenir, soit qu'elle attire les bonnes choses, soit qu'elle attire des ennuis, tout dépend de l'attitude de l'homme. Entre un Jean Joyeux, voyant toujours le bon côté des choses et des hommes et un Jeannot tout méfiant, grognant, boudant, doutant de tout, s'alarmant de tout, ne voyant en des choses que de l'embarras et de l'ennui, et chez des hommes que de la méchanceté, c'est tout un développement personnel que J'ose dire classique qui se démaille tout le long de ce roman intéressant...
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Jean qui rit est aimable et bienveillant avec tous ceux que le bon Dieu met sur son chemin. Et ces gens deviennent des bienfaiteurs pour lui et sa famille, par la grâce de Dieu (encore Lui). Jeannot qui grogne est le personnage secondaire qui est juste là pour enfoncer le clou : si on tire la gueule, on s'attire le malheur. Amen ! Malgré tout, j'ai été pris par la lecture de ce livre d'un autre âge.

Voilà bien 45 ans que je n'avais plus ouvert un livre de la Comtesse de Ségur et j'avoue que le souvenir qui m'en restait était relativement léger. Je ne suis plus un enfant sage, Dieu merci, mais j'avais envie de me remémorer l'ambiance de ces classiques de mon enfance.

« Jean qui grogne et Jean qui rit » traînait sur une étagère de ma compagne, mon choix s'est ainsi porté sur ce volume-là. Ne me demandez pas à quel point il est représentatif de l'oeuvre de la Comtesse.

Soyons positifs: globalement, c'était un agréable moment de lecture. le dénouement est extrêmement prévisible, mais je reconnais que j'étais tout de même pris par l'histoire, curieux de voir comment se tracerait le chemin vers le bonheur, dans un paysage de bonté, de petites farces gentilles et bien sûr d'une dose de malheur pour rappeler que le monde est celui des chrétiens et pas celui des Bisounours. À cela s'ajoutait l'agrément du dépaysement d'un décor vieillot du XIXe siècle et bien entendu le petit plaisir de retrouver mon enfance, le temps de ces quelques heures de lecture.

Fondamentalement, le message que la Comtesse veut faire passer ici n'a pas vieilli. Bien au contraire, la bienveillance est un thème à la mode, à juste titre. Je suis convaincu que se montrer gentil, tolérant et bienveillant attire une réponse similaire, au bénéfice de tous. Bien souvent, ce que l'on pense être de la chance, est plutôt la conséquence d'un comportement positif et bienveillant.

Mais je suis un adulte du XXIe siècle et pas l'enfant du XIXe auquel la Comtesse destinait son histoire. Sans vouloir remettre le message en question, j'aurais préféré un texte inspirant alors qu'il m'est plutôt apparu comme du matraquage. Je commençais à sérieusement me lasser de voir Jean se mettre à genoux pour baiser les mains d'Abel, son bienfaiteur ! Je me suis d'ailleurs demandé si la Comtesse ne s'était pas elle-même lassée de décrire ces effusions, car elle a fini par pousser Abel à prier Jean d'arrêter de se comporter comme un enfant et de maîtriser ses émotions.

La fortune d'Abel lui permet d'apporter un bonheur matériel à Jean et à sa famille. On les voit heureux et reconnaissants, Abel passe donc pour un grand homme. Je ne doute pas de la profondeur de ses sentiments envers ceux qui bénéficient de ses largesses, qu'il distribue d'ailleurs avec une certaine discrétion. Mais malgré que tout le monde soit heureux, son attitude m'a un peu choqué. Il est un sorte de Pygmalion et, à froid, je n'ai pas aimé sa façon d'imposer ses vues, même si elles sont bonnes. Par exemple, on le voit mettre dans les mains de certains personnages les cadeaux qu'ils pourront offrir lors d'une noce. Ils en sont heureux, certes, mais ils ne les ont pas choisis. J'aurais préféré qu'il prenne le temps d'éduquer; le confort matériel et l'épanouissement personnel sont deux choses différentes. Autres temps, autres moeurs, peut-être.

Finalement, mais ce dernier commentaire est sans doute plus subjectif, j'ai été, comme je le suis toujours, irrité par la glorification de la souffrance propre à la tradition judéo-chrétienne.

La couverture de l'édition que j'ai lue était l'oeuvre des pinceaux du mouscronnois Marcel Marlier, connu comme illustrateur des aventures de Martine. Rien d'étonnant ! ;-)
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"Jean qui grogne et Jean qui rit"... Si les deux cousins portent le même prénom, la ressemblance s'arrête là. Jean est un petit garçon souriant, aimable et toujours positif. Mais Jeannot serait plutôt son contraire. Teigneux, paresseux et menteur, voilà tout son portrait. Pourtant, les occasions ne manquent pas à ce dernier pour bien faire. Malheureusement, malgré le soutien et les conseils de son gentil cousin, la nature même de Jeannot le porte souvent vers le pire. Leur voyage vers Paris, où habite le frère de Jean, n'est que le début de leurs aventures...
Ce roman de la Comtesse de Ségur démontre que malgré un bon entourage et de bons conseils, la nature propre d'une personne est parfois la plus forte. Sympathique souvenir que cette lecture jeunesse de la Comtesse de Ségur où l'on retrouve, bien sûr, tous les principes moraux chers à l'auteur. Quoique là, les bonnes manières et la moralité n'ont aucune prise sur Jeannot. Cela change un peu des autres romans de la Comtesse... mais ce n'est pas son meilleur.

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Dans ma phase de relecture des oeuvres de la Comtesse de Ségur, j'ai relu cette histoire qui, enfant, m'avait beaucoup plu. Mais en le relisant, j'ai un avis plus mitigé ne serait-ce qu'à cause du personnage M. Abel. Souvenez-vous, c'est cet homme que rencontrent les deux cousins au tout début de leur voyage et qui fait semblant de les voler. Jean, le gentil, le retrouve à Paris et celui-ci devient son protecteur, puis ensuite son employeur. Mais ce M. Abel n'est guère sympathique, il est particulièrement méprisant avec les commerçants (voir l'épisode où il chante à la soirée organisée par les épiciers qui font travailler Jean, le méchant), c'est plutôt étonnant dans l'univers de la Comtesse ou alors c'est l'expression d'un certain mépris de classe. Heureusement pour compenser, nous avons Kersac, sympathique breton qui se charge de venir en aide à la mère de Jean (qui rit). En tout cas, je ne suis pas sûre que les enfants aujourd'hui apprécient cette histoire où l'effort et l'abnégation transpirent dans toutes les pages.
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J'ai nettement moins aimé ce roman de la Comtesse de Ségur. Pour moi il y a deux parties: la première avec la montée vers Paris, la découverte, ensuite on avance dans les vies, c'est encore plus moralisateur, plus sérieux, et j'ai beaucoup moins apprécié la seconde partie.

Dans la première partie elle insiste sur le fait que la perception que l'on a des choses est primordiale: qu'elle va déterminer nos ressentis mais également ce qui va nous arriver.
Jeannot se pense très malchanceux, il râle tout le temps, c'est le Jean qui grogne. Tandis que Jean est souriant, avenant, il voit les joies qui arrivent, pas les malheurs et s'attire la bienveillance avec cette joie qu'il dégage:
"Il paraît que Jeannot n'a pas la chance; et toi, Jean, je crois bien que c'est toi qui fais venir la chance par ton caractère gai, ouvert et serviable. Tu as toujours été comme ça; je me souviens que, dans le pays, tout le monde t'aimait."
avec deux conceptions opposées:
"Jeannot: - Parce que, quoi qu'on fasse, où qu'on aille, avec qui qu'on vive, on souffre toujours! Je le sais bien, moi.
Jean, riant: - Alors tu es plus savant que moi; j'ai du bon dans ma vie, moi; je suis plus souvent heureux que malheureux, content que mécontent, et je me sens du courage pour la route et pour Paris."

Dans la seconde partie la religion prend une part plus importante et on avance parfois très rapidement dans la vie des personnages (quelques années s'écoulent en une phrase).

J'ai été gênée par l'absence de personnage féminin: il y a une (future)-épouse par-ci par là et la mère des deux frères est évincée. Au mariage de son fils à Paris elle ne viendra pas, alors que son employeur qui a rencontré son frère une fois y va, ça a été assez incompréhensible pour moi.
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Citations et extraits (36) Voir plus Ajouter une citation
Jean partit lestement. Hélène resta à la porte et le regarda marcher : quand elle ne le vit plus, elle rentra, joignit les mains avec un geste de désespoir, tomba à genoux et s’écria d’une voix entrecoupée par ses larmes :

« Mon enfant, mon petit Jean chéri ? Lui aussi doit partir, me quitter ! Lui aussi va courir mille dangers dans ce long voyage ! mon enfant, mon cher enfant !… Et je dois lui cacher mon chagrin et mes larmes pour ranimer son courage. Je dois paraître insensible à son absence, quand mon cœur frémit d’inquiétude et de douleur ! Pauvre, pauvre enfant ! La misère m’oblige à l’envoyer à son frère. Dieu de bonté, protégez-le ! Marie, mère de miséricorde, ne l’abandonnez pas, veillez sur lui ! »

La pauvre femme pleura quelque temps encore ; puis elle se releva, lava ses yeux rougis par les larmes, et s’efforça de paraître calme et tranquille pour le retour de Jean.

Jean avait marché lestement jusqu’au détour du chemin et tant que sa mère pouvait l’apercevoir. Mais quand il se sentit hors de vue, il s’arrêta, jeta un regard douloureux sur la route qu’il venait de parcourir, sur tous les objets environnants, et il pensa que, le lendemain de grand matin, il passerait par les mêmes endroits, mais pour ne plus les revoir ; et lui aussi pleura.

« Pauvre mère ! se dit-il. Elle croit que je la quitte sans regret ; elle n’a ni inquiétude ni chagrin. Ma tranquillité la rassure et soutient son courage. Ce serait mal et cruel à moi de lui laisser voir combien je suis malheureux de la quitter ! et pour si longtemps ! Mon bon Dieu, donnez-moi du courage jusqu’à la fin ! Ma bonne sainte Vierge, je me mets sous votre protection. Vous veillerez sur moi et vous me ferez revenir près de maman ! »

Jean essuya ses yeux, chercha à se distraire par la pensée de son frère qu’il aimait tendrement, et arriva assez gaiement à la demeure de sa tante Marine. Au moment d’entrer, il s’arrêta effrayé et surpris. Il entendait des cris étouffés, des gémissements, des sanglots. Il poussa vivement la porte ; sa tante était seule et paraissait mécontente, mais ce n’était certainement pas elle qui avait poussé les cris et les gémissements qu’il venait d’entendre.

« Te voilà, petit Jean ? dit-elle ; que veux-tu ?
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Tous les matins M. Abel quittait l’hôtel, faisait une promenade à son atelier tout près de là, déjeunait au café Métis, retournait à son atelier, y restait jusqu’à la chute du jour, y recevait beaucoup d’amis, dînait en ville et allait à un cercle ou dans le monde ; jamais il ne rentrait plus tard que minuit. Il travaillait à quatre tableaux de chevalet qui devaient figurer à l’Exposition ; l’un devait être au livret sous le titre d’une Soirée d’épicier ; l’autre, la Leçon de danse ; le troisième, les Habits neufs ; le quatrième, une Contredanse. Ses amis admiraient beaucoup ces quatre petits tableaux ; aucun n’était fini, mais tous étaient en train et assez avancés.

Dans chacun de ces tableaux on voyait les deux mêmes figures principales. Un jeune homme à belle figure, yeux noirs, physionomie intelligente et gaie, un autre plus jeune, mais portant une ressemblance si frappante avec le premier, qu’on ne pouvait douter qu’ils ne fussent frères ; dans les Habits neufs, le plus jeune était admirablement beau d’expression ; son regard exprimait le bonheur, la tendresse, la reconnaissance.

« Sais-tu, lui dit un jour celui qui avait pris le nom de Caïn à la soirée de M. Pontois, sais-tu que cette seule figure ferait la réputation d’un peintre ?
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C’est singulier, dit-il, que cet enfant m’inspire un si vif intérêt ; sa physionomie ouverte, intelligente, douce, franche et résolue m’a fait une impression très favorable… Et puis, j’ai des remords de l’avoir effrayé au premier abord… Ce pauvre enfant !… avec quelle candeur il m’a offert son petit avoir ! Tout ce qu’il possédait !… C’était mal à moi !… Et l’autre me déplaît énormément, je suis fâché qu’ils voyagent ensemble. Je les retrouverai à Paris ; j’irai voir le frère Simon ; je veux savoir ce qu’il est, celui-là. Et si je le soupçonne mauvais, je ne lui laisserai pas mon petit Jean. Il gardera l’autre s’il veut. J’ai fait un échange de bourse qui profitera à Jean ; la sienne est décousue et déchirée partout ; c’est égal, je veux la garder ; cette aventure me laissera un bon souvenir.
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J’avais donc raison ! Vous n’êtes pas un voleur ! Je l’avais deviné bien vite à votre mine. Mais, monsieur, puisque vous restez dans le pays, voulez-vous tout de même donner à maman les vingt francs que voici. »

Jean lui tendit les vingt francs. L’étranger sembla hésiter ; mais il les prit, les remit dans sa poche, et serra la main de Jean en disant :

« Ils seront fidèlement remis ; je te le promets.

— Merci, monsieur », répondit Jean tout joyeux.

Ils continuèrent leur route : Jean gaiement ; l’étranger avec une satisfaction visible, et témoignant une grande complaisance pour son petit protégé ; Jeannot, triste et ennuyé du guignon qui le poursuivait et le mettait toujours au-dessous de Jean.

« Voyez, pensa-t-il, cet étranger, qui ne le connaît pas plus qu’il ne me connaît, se prend de goût pour lui, et moi il ne m’aime pas ; il appelle Jean mon ami, mon brave garçon, et moi, pleurard, pleurnicheur, jaloux ! Il cause avec Jean ; il semblerait qu’ils se connaissent depuis des années ! Et moi, il ne me parle pas, il ne me regarde seulement pas. C’est tout de même contrariant ; cela m’ennuie à la fin. À Paris, je tâcherai de me séparer de Jean, et de me placer de mon côté. »
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Cher enfant, et toi, mon bon Simon, vous m’avez donné plus de bonheur que je ne pourrai jamais vous en rendre, en me découvrant les trésors de deux belles âmes bien chrétiennes, bien honnêtes. (…) Ta joie en me revoyant m’a touché, m’a attiré ; Simon, que j’ai reconnu de suite à sa ressemblance avec toi, m’a paru digne d’être ton frère ; je me suis de plus en plus attaché à vous, j’ai voulu vous faire du bien sans me découvrir ; votre reconnaissance à propos des habits neufs m’a extrêmement touché et a augmenté mon amitié pour vous. Je n’ai pas de parents ; je n’ai ni femme ni enfants ; je suis seul dans ce monde ; je puis donc, sans faire de tort à personne, me donner le plaisir de vous faire du bien.
(p. 96, Chapitre 26, “M. le peintre est découvert”).
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