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Critique de Syl


Un matin d'avril 1883,

Profitant de l'absence de son beau-père Grimesby Roylott, Helen Stoner demande à Sherlock Holmes d'enquêter sur la mort suspecte de sa soeur Julia. Pour étayer et justifier ses soupçons, elle dresse les grandes lignes qui permettront à Holmes de se faire une première opinion…
Veuve avec deux petites filles de deux ans, des jumelles, sa mère a épousé le docteur Roylott qui était au Bengale dans la garnison de son mari, le général Stoner. Elle apportait dans la corbeille de mariage, une belle fortune qui, selon son testament si elle devait disparaître la première, devait se partager en trois parties ; une pour son mari et les deux autres pour ses filles. Aussitôt après les noces, ils décidèrent de retourner en Angleterre où Roylott voulait s'installer. Mais la mort de sa mère, survenue à cause d'un accident de chemin de fer, changèrent les projets. de Londres, Roylott, tuteur des filles, les prit et les emmena sur son domaine familial, Stoke Moran, une terre morcelée, réduite, et un manoir défraîchi, hypothéqué par les derniers héritiers. Là-bas, tout était austère et les humeurs coléreuses, sauvages, de Roylott rythmaient le quotidien, en effrayant tout le monde. Personne n'osait s'aventurer et affronter les bêtes dangereuses qu'il faisait importer des Indes.
Un jour, Julia revint de chez leur tante avec une belle nouvelle. Elle avait rencontré chez elle un jeune homme très bien, s'en était éprise et s'était fiancée aussitôt, à lui. Les noces furent organisées, mais deux semaines avant, on retrouva Julia en agonie sur le seuil de sa chambre, à crier « Oh mon Dieu ! Hélène ! le ruban ! le ruban moucheté ! ».
C'était il y a deux ans… Hélène s'en souvient comme si cela avait été la veille.

Holmes et Watson ne l'interrompent pas. Chaque détail a son importance. Ce n'est que sur la fin du récit que Holmes lui demande de lui décrire la chambre et l'aménagement des pièces. Mais pour connaître le fin mot de l'histoire, il devra s'y rendre sur place, en compagnie de son fidèle ami.
Le temps presse… Hélène est amoureuse et doit bientôt se marier. Lors de la précédente nuit, elle a entendu le bruit feutré et les sifflements qui réveillaient et tourmentaient sa soeur juste avant sa mort.

Révolver et brosses à dents sont les seules affaires qu'ils emportent pour leur voyage dans le Surrey. Holmes espère dénouer cette triste affaire, le plus rapidement possible.

Watson rapporte les faits et nous donne des chiffres dès le début de cette nouvelle. Huit ans qu'il connaît Holmes, qu'il « étudie les méthodes », pour soixante-dix affaires. Il catalogue celle-ci « d'inhabituelle et fantastique ». C'est certainement le même avis que Conan Doyle.
L'intrigue a la construction des autres. Une cliente vient à Baker Street et demande l'aide de Sherlock Holmes. Watson est présent. Lorsqu'elle se confie, Holmes regroupe les informations et commence à les connecter. Il pourrait déjà donner le nom du meurtrier, le mobile, mais n'a pas encore découvert l'arme du crime. C'est justement ce dernier point qui rend l'enquête très intéressante et originale. Il est amusant aussi d'imaginer Holmes a l'affut du moindre indice… « à quatre pattes, le visage contre terre, ou plutôt collé à la loupe… ».
Le paysage et l'atmosphère présentés donnent à notre vision un caractère chimérique et extravagant. Un parc habité par des animaux exotiques, un manoir en ruine, une descendance qui se dégénère, des bohémiens qui campent dans le bois, une jeune fille en détresse… il ne m'en faut pas plus pour me transporter.
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P.S. : La dessinatrice Christel Espié a illustré ce roman dans un très bel album paru aux éditions Sarbacane.
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