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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
XVIIe siècle ! Procès des sorcières de Salem.

Évocation de ces femmes ancrées à la terre par un savoir ancestral pouvant servir une communauté harmonieuse, par le soin, la connaissance des plantes, les cycles naturels, des femmes-médecine.

Texte fort relatant l'horreur de la servitude, l'esclavage, le puritanisme ambiant, l'intolérance religieuse...
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Malheureusement, je suis passée un peu à côté de ce livre qui pourtant bénéficie de nombreuses critiques élogieuses.

Pourtant, l'histoire de Tituba a tout : rebondissements, injustices, méchants détestables, un peu de surnaturel et une héroïne peu commune.

Je pense avoir été gênée par un récit qui ne se place ni vraiment dans la réalité, ni vraiment dans l'imaginaire de Tituba. Je ne parvenais pas à distinguer les faits dans ce conglomérat...
Le style de Maryse Condé, bien que poétique et riche en vocabulaire, ne m'a pas aidée à dépasser cette gêne, bien au contraire. Trop de métaphores peut-être.

Bref, je suis passée à côté.
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Un sujet trop rarement abordé à mon goût.

Un livre à découvrir, une belle écriture.

Un bon moment de lecture.
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Le point de départ est très intéressant et nécessaire, oui : traiter de l'esclavage et de ses conséquences par un regard féminin, de la domination des hommes sur les femmes en contexte colonial en y ajoutant le fondamentalisme religieux. On comprend d'ailleurs rapidement que l'opposition réelle n'est pas entre propriétaires blancs et esclaves noirs, mais entre hommes et femmes, par-delà les couleurs. Sauf que... comme pour les deux autres ouvrages de Maryse Condé que j'ai déjà lus, je trouve que si l'idée initiale est passionnante, le contexte historique riche, le romanesque, l'intrigue, ne sont pas à la hauteur.
Comme pour Ségou, j'ai ainsi trouvé que l'héroïne n'était pas assez approfondie. Certes, le texte repose sur une focalisation interne. Mais on ne comprend pas toujours ses sentiments, sa personnalité : elle insiste sur sa liberté, mais accepte une vie de servitude dès qu'un homme lui demande. Elle ne pense qu'à la vengeance, mais refuse de faire le mal. Elle sait qu'elle doit être discrète pour ne pas attirer l'attention, et part faire des sacrifices dans la forêt... Peut-être aussi que ce qui m'a empêché de rentrer pleinement dans l'histoire, c'est que, justement, elle n'est pas inconnue : le thème des sorcières de Salem est déjà exploité dans la littérature.
J'ai été gênée par quelques anachronismes dans la langue : un personnage ne peut pas utiliser le terme de racisme au XVIIIème siècle dans son sens actuel, ni celui de féminisme - le mot lui-même n'existant pas. de même, il n'est pas logique que Tituba, présentée comme illettrée, pense au futur récit qu'on fera sur sa vie et à sa postérité. Les derniers mots du texte avant l'épilogue : "d'étranges arbres portant d'étranges fruits" ne sont pas amenés non plus de façon subtile.
Finalement, c'est la fin que j'ai préférée, lorsque Tituba est devenue un pur esprit qui hante son île, guérissant les douleurs des femmes, les incitant à chercher leur plaisir, tout en jouissant elle-même des beautés de son île. C'est dans ces quelques dernières pages qu'elle devient vraiment personnage de fiction et non personnage réel en marge de l'histoire.
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Un bon roman qui se lit facilement et qui pourtant aborde des sujets graves: la traite des Noirs, l'intolérance religieuse, l'oppression sur les esclaves dans l'Amérique du XVIIème siècle. Maryse Condé a su rendre attachant le personnage de Tituba, née d'un viol, esclave, déracinée de son île natale, impliquée involontairement dans l'affaire des sorcières de Salem, menacée, persécutée, et pourtant généreuse et si vivante.
Toutefois, l'épisode de Salem est un peu bâclé dans ce roman; il n'est pas présenté avec la force et la pertinence qu'on trouve dans la pièce de théâtre (inoubliable) écrite par Arthur Miller. Je trouve aussi que l'auteure est une "attrape-tout", à l'excès. Par exemple, elle utilise sans vergogne l''héroïne du roman "La lettre écarlate" (de N. Hawthorne). Et dans sa volonté de dénonciation systématique, elle en rajoute (inutilement) avec l'antisémitisme, à travers le personnage de Benjamin Azevedo. Elle ne se gêne pas non plus, pour employer des mots comme « raciste » et « féministe » qui sont anachroniques. Tout ceci m'a un peu gêné.
Le plus intéressant dans le roman, c'est peut-être la la sorcellerie chamanique de Tituba, héritée de sa culture africaine, jamais oubliée dans le Nouveau Monde. Maryse Condé donne des lettres de noblesse à cette pratique, ça m'a donné envie de m'informer au sujet des croyances et des cérémonies magiques des esclaves d’origine africaine.
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Tituba est la fille d'Abena, une esclave violée par un marin anglais avant d'être achetée pour tenir compagnie à la femme de son maître. Jugée inutile car enceinte, elle est donnée en mariage à un autre esclave. Lorsque sa mère est condamnée à mort et son père adoptif se suicide, la jeune Tituba est recueillie par Man Yaya une guérisseuse qui communie avec les forces naturelles et surnaturelles. La vie de Tituba bascule lorsqu'elle rencontre et tombe amoureuse de John Indien. L'amour l'esclavagera et la mènera au coeur des procès de Salem... sur le banc des accusés.

Autant vous le dire, cette histoire ne respire pas la joie de vivre dès les premières lignes (mais on était prévenu entre l'esclavage et Salem) et les âmes sensibles devraient s'abstenir car certaines scènes (la torture des sorcières notamment) peuvent s'avérer très violente.
Cependant le projet du livre est des plus intéressants : Tituba est un personnage historique, elle a réellement été l'une des premières accusées à Salem d'être une sorcière. Mais qui était-elle vraiment ? L'histoire raciste et la société patriarcale n'ont pas jugé qu'il était intéressant de le consigner. Maryse Condé recrée donc l'histoire de Tituba. Certains passages appartiennent à l'histoire, d'autres sont totalement inventés pour combler ses lacunes et c'est tout l'atout du texte.
La grande réussite dans le style de l'autrice est la narration à la première personne qui permet de plonger dans l'histoire que Tituba nous raconte de sa propre voix. On la laisse enfin s'exprimer après l'avoir réduite au silence. Même certaines notes de bas de page sont ambiguës, les unes nous donnent des sources historiques objectives et les autres sont plus subjectives comme si Tituba nous avait fait des annotations.
Si le début avait un enchaînement rapide, j'ai trouvé que la fin traînait un peu en longueur et j'aurais aimé voir Salem un peu plus approfondit puisque c'est ce passage qui est mis en valeur par le titre.
Or j'ai eu l'impression que les procès étaient un peu survolés et ne prenaient finalement pas tant de place dans la totalité du livre. On nous décrit l'ambiance religieuse malsaine qui y règne mais ensuite Tituba est en prison et n'en sort pas avant le pardon général. On nous raconte les rumeurs qui lui parviennent de la prison mais qui sont incomplètes, incertaines et on n'en mesure pas vraiment l'envergure.
Pourtant, bon point pour la fin, je ne m'y attendais pas vraiment. Bien que j'aurais souhaité une fin différente, c'est finalement la plus réaliste.
Malgré ses nombreuses erreurs, on s'attache à Tituba qui est, au final, l'un des seuls personnages que j'ai réellement apprécié avec Man Yaya et Hester (tous les autres étaient vraiment détestables).
L'auteur développe, en plus d'une réflexion forte sur la liberté et l'esclavage, un questionnement éminemment féministe à de nombreuses reprises notamment grâce au personnage d'Hester, condamnée à la lapidation pour avoir trompé son mari.
La dimension surnaturelle des pouvoirs de Tituba est finalement ce qui amène à garder espoir dans un épilogue doux qui contraste avec une vie de souffrance. Il élargit le livre mais l'allège aussi, ce dont j'avais clairement besoin après une journée complète à lire Tituba passant de malheurs en malheurs.
Bien que confrontée aux difficultés de la vie, ce que j'ai apprécié chez la personnage principale, c'est qu'elle arrive à être heureuse à certains moments. Elle a conscience que son bonheur est éphémère et imparfait mais elle le souligne malgré tout.
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Je suis malheureuse de l'admettre tant j'aurais aimé pouvoir encenser ce roman de la grande écrivaine Maryse Condé qui traite de la condition de femme noire esclave et en dénonce toute la violence. Et pourtant, j'ai beau être en total accord avec la pensée de l'auteure, je n'ai pas vraiment apprécié cette lecture. On découvre sous la plume de Maryse Condé une Tituba un brin nympho qui pour les beaux yeux de John Indien troque sa liberté contre l'asservissement. Et pourtant c'est une femme intelligente, qui sait dialoguer avec les puissances invisibles puisqu'elle est la digne héritière d'une lignée de guérisseuses. Déjà, là ça coince. Et puis, il y a cette diabolisation constante des hommes blancs dans le texte qui m'a aussi pas mal gênée. Heureusement, j'ai bien aimé les passages où Tituba se connecte avec les esprits ou elle a du recul sur elle même et la frivolité qui l'a conduite à se faire volontairement esclave. Mais globalement, j'ai eu beaucoup de mal à finir, raison pour laquelle cette lecture a autant traîné.
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Je ne connaissais pas Maryse Condé avant d'avoir appris sa mort récemment. Son parcours, ses origines et ses faits d'armes m'ont incité à vouloir découvrir ses oeuvres. Comme je n'ai pu mettre la main sur le livre intitulé Ségou, je me suis rabattu sur celui-ci suivant les recommandations d'un libraire.

J'ai débuté ma lecture avec beaucoup d'enthousiasme, car l'histoire et le contexte m'interpellaient (je suis d'origine Antillaise). Plus j'avançais dans le déroulement et plus je trouvais que le tout était brouillon. En partant d'un fait réel peu documenté (l'existence de Tituba), l'auteure lui a imaginé une vie fort remplie, mais les diverses étapes sont déclinées avec beaucoup de rapidité. L'histoire est racontée au "je", et cela n'a pas aidé. En effet, il dur de croire qu'une esclave noire soit capable d'utiliser des termes et expressions aussi savants que "contrites", ou "soigner les langueurs de ma maîtresse"...

Bref, au final ce fut un livre instructif. Il vise à réhabiliter la mémoire d'une esclave de la Barbade, ou à la faire découvrir, et en ce sens ce fut mission accomplie en ce qui me concerne. Par contre, le style, la forme et certains aspects du contenu m'ont laissé sur ma faim. C'est comme si j'avais l'impression de l'auteure avait un peu bâclé son travail, avec tout le respect que je lui dois.
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J'ai découvert pour la première fois l'histoire de Tituba il y a bien 15 ans. À l'époque, je crois bien être restée totalement hermétique à ce terrible destin de femme. Alors quand on m'a donné l'occasion de relire ce roman grâce à une chaîne de lecture, c'est avec beaucoup de curiosité que je m'y suis plongée. Maryse Condé nous emmène à La Barbade, à la fin du XVIIe siècle. Fille d'une esclave violée, Tituba découvre dès sa petite enfance la cruauté de l'humanité. C'est dans cet univers hostile marqué par la traite des noirs, que l'héroïne s'initie aux propriétés des plantes et à la communication avec les esprits. Cependant, malgré ses pouvoirs, toute la vie de la jeune fille sera une succession d'événements tragiques. Vendue comme esclave après avoir suivi son compagnon, elle est ensuite conduite à Boston, puis dans le petit village de Salem. Très vite, Tituba est de nouveau victime de la monstruosité de ceux qui l'entourent : elle se retrouve le jouet d'une société puritaine hypocrite. Accusée d'être une sorcière, elle est condamnée après un procès bâclé. Pour construire son roman, l'autrice s'est appuyée sur des témoignages réels et reconstitue l'histoire de cette jeune esclave qui a réellement existé. On retrouve ainsi des extraits du jugement, mais suite à son emprisonnement, l'on perd toute trace de Tituba. Maryse Condé décide cependant de lui rendre hommage en inventant la suite de son parcours. Il s'agit d'un roman difficile, qui reproduit sans fards la brutalité de l'époque. J'ai été particulièrement sensible à la tension qui règne entre la bonté de l'héroïne (qui tente toujours de rester digne et honnête) et la méchanceté gratuite qu'elle subit. Si vous souhaitez en savoir davantage sur les procès des sociétés de Salem, n'hésitez pas à lire ce livre très bien documenté.
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J'ai adoré la plume de Maryse Condé. En moins de 300 pages, on a une histoire complexe plutot bien cadrée, avec des developpements dans plusieurs pays. Sorcière, Salem...
Mais voilà je n'ai pas accroché au personnage de Tituba dans cette reprise: trop tendancieuse à foncer dans le mur.
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