Parue en France 2012 (si mes souvenirs sont bons…) cette trilogie n'est donc pas de toute jeunesse. Elle n'a néanmoins rien perdu de sa verve et de sa fraîcheur. Dystopie classée « Young Adult », Promise suit le destin d'un trio de jeunes gens qui évoluent au sein d'une société autoritaire, basée sur la hiérarchisation à outrance et l'absence totale de prise de décision, la Société assurant pour chacun les choix qu'il aurait pu faire lui-même, le point d'orgue de cette organisation étant la cérémonie de « couplage », entendez par là les fiançailles de ses jeunes âgés de 17 ans. Et c'est là que le bât blesse et que l'aventure de nos trois héros va pouvoir commencer, puisqu'une erreur s'est glissée dans le programme de couplage de Cassia qui se voit associée à la fois à Xander, son ami de toujours et à Ky, secrètement classé « aberration »…
Les traces des grandes dystopies classiques que nous connaissons tous sont largement visibles dans cette société imaginée par Ally Condie : celle d'Orwell, tout d'abord, avec la prédominance de la micro-informatique et des écrans voyeurs ; celle d'Huxley, ensuite, par sa façon de classer les êtres humains selon des critères prédéfinis très rigoureux ; celle de Fahrenheit 451, enfin, dans cette hargne à faire disparaître l'écrit et, avec, toute forme de littérature et d'art. C'est donc une filiation assumée avec les dystopies classiques qu'affiche ici Ally Condie, et, même si on doit regretter plusieurs scènes un peu naïves et puériles, je dois dire que l'ensemble est plutôt convaincant.
Ce deuxième tome amène l'héroïne dans l'antre de la rébellion et la pousse à effectuer ses premiers choix cruciaux en dehors de la société qui l'a fait naître et qui l'a formatée. La belle Cassia s'affirme et sort enfin de sa chrysalide, en se confrontant à l'obligation de faire des choix, de les assumer, et d'aller au bout de ses convictions, promettant, dans le tome trois, une série de rebondissements que l'on est pressés de découvrir.
Cette trilogie peut se lire à plusieurs niveaux. Elle peut très bien, finalement, passer pour la métaphore un peu mièvre du passage du monde de l'enfance (celui où les parents décident de tout, où l'on est formatés par une éducation enchaînante), à celui de l'adulte (où l'on est libre de faire ses propres choix et d'assumer les conséquence de ses actes).
Mais cette seule lecture me paraîtrait réductrice pour cette trilogie qui s'avère bien plus riche qu'il n'y parait : elle encourage la jeune génération à développer son esprit critique, à regarder au-delà des apparences et à remettre en question son confort quotidien.
C'est aussi une ode formidable à la nature, au règne animal et végétal, au lien indéfectible qui relie l'Homme à son environnement…
C'est enfin un extraordinaire manifeste en faveur de l'art, de la littérature, de l'amour des livres, de la poésie et de tout ce qu'ils ont d'ineffable.
Alors oui, j'ai aimé cette oeuvre « young adult » parfois mièvre, maladroite et naïve ; j'ai apprécié ses personnages un peu candides, leur force de caractère et leur puissante foi en l'Humain.
C'est bien plutôt le message de cette trilogie qui me transporte : passons outre ses clichés un peu risibles, regardons au-delà, elle a quelque chose à nous dire, quelque chose de nous !
Pour encore plus d'échanges, rejoignez-moi sur Instagram :
Lien :
http://www.instagram.com/les..