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EAN : 9782815949262
300 pages
L'Aube (05/05/2022)
4.08/5   18 notes
Résumé :
La disparition du grand ennemi soviétique a d’abord plongé les cercles stratégiques officiels dans un grand désarroi : c’est la Catastroika. Le risque de l’apocalypse nucléaire disparu, l’interventionnisme militaire redevenait envisageable dans un paysage mondial en ébullition et sans matrice. Après la victoire éclair de la Guerre du Golfe (120 heures), les plateaux télé deviennent le lieu du débat autour « d’experts » qui mandatent l’Occident en gendarme internatio... >Voir plus
Que lire après Vendre la guerreVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Pierre Conesa, historien et ancien haut fonctionnaire signe avec "Vendre la guerre", son nouveau livre paru aux éditions L'Aube, un récit sans concession et sans langue de bois sur les dérives interventionnistes des Etats-Unis et de ces alliés pour promouvoir la démocratie avec un tapis de bombes.. le modèle de "La guerre juste" avec l'instauration suite aux attentats contre New York, le 11 septembre 2001, de "L'axe du mal", décidé de façon unilatérale par Georges W Bush et les faucons néo-conservateurs. Dans cette liste on ne retrouve ni le Qatar et encore moins l'Arabie Saoudite, ce dernier pourtant pays d'origine des terroristes et de Ben Laden étiqueté comme ennemi numéro 1 des Etats-Unis et par conséquent de l'Occident. Irak, Afghanistan, deux conflits et deux échecs pour les Etats-Unis, démocrates et républicains réunis par l'incurie intellectuelle de leurs dirigeants. La chute du mur de Berlin, la perestroïka et l'arrivée de Boris Eltsine au début des années 90 provoquèrent un vide pour le complexe militaro-industriel américain qui devait justifier les dépenses énormes pour la défense en recherchant un nouvel ennemi capable de conjurer cette nouvelle réalité. L'irruption dans l'histoire mondiale, du terrorisme islamiste suscita une réaction du monde occidental et principalement des américains pour justifier des conflits sans Im prémature du conseil de sécurité de l'ONU. La stratégie de l'interventionnisme justifié par certains intellectuels européens comme BHL en France, qui fût l'instigateur et la "tête pensante" auprès de Nicolas Sarkozy de l'attaque contre la Lybie et de la chute de Kadhafi. Résultat de cette attaque, l'instabilité chronique du pays où s'affronte depuis lors des groupes armés souhaitant accéder au pouvoir dans un chaos sans nom. Les Etats-Unis en intervenant en Irak pour la seconde fois en 2003 entrainèrent la chute de Saddam Hussein. Là encore la guérilla menée par les différents mouvements de résistance irakiens entrainèrent un chaos sans nom d'où émergea L'EI ou l'Etat Islamique qui déstabilisa plusieurs pays du Moyen Orient dont la Syrie. Ce versant du livre de Pierre Conesa est passionnant et nous laisse sans voix. Particulièrement documenté, avec un style alerte et accessible rendant sa lecture passionnante Pierre Conesa nous entraîne dans les coulisses du pouvoir des lobbies va t'en guerre. En France, la figure de l'intellectualisme va t'en guerres s'inscrit dans un courant de pensée dont la figure s'incarne magistralement avec Bernard Henry Lévy pour lequel l'auteur ne cache pas son opposition forte. BHL est particulièrement attaqué dans ce livre. Mais il y a une autre dimension de ce livre, l'incapacité du complexe militaro-industriel à penser l'émergence du communautarisme, de la sécession même dans certaines zones perdues de la République française. Les banlieues, l'insécurité permanente, la violence et la résurgence d'un antisémitisme particulièrement virulent à l'extrême gauche qui s'incarne avec les insoumis de Jean Luc Mélenchon, le parangon de l'islamo gauchisme en France. L'incapacité de l'Etat à mener une politique ferme contre l'islamisme est prégnant dans l'ouvrage de Pierre Conesa. Au final, c'est un livre de réflexion sur le monde occidental, sur ces chimères, ces craintes, ces divisions qui affaiblissent les Etats occidentaux et démontrent les enjeux à venir. Sans langue de bois, Pierre Conesa livre un point de vue qui a le mérite de détonner dans cet océan de pensées politiquement correct. C'est à découvrir assurément.
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Pierre Conesa est agrégé d'histoire et énarque. Il occupa divers postes au Ministère de la défense et fut en dernier lieu Directeur Adjoint de la délégation des Affaires Stratégiques.
son dernier livre est consacré à ce qu'il appelle le complexe miliitaro- intellectuel. intellectuel Ce terme désigne un certain nombre d'intellectuels occidentaux attachés à promouvoir le rôle de gendarme international auto-mandaté de l'occident, et particulièrement bien sûr des USA. Ils ont notamment contribué à l'élaboration du droit d'ingérence. On y trouve des personnalités isolées, tel l'omniprésent BHL mais aussi des thinktanks néo-conservateurs américains. Ces personnes et organisations défendent des points de vue beaucoup plus bellicistes que les généraux, qui, eux, savent ce que c'est que la guerre
Ce livre aussi instructif que passionnant aborde de nombreuses problématiques
Sans vouloir toutes les passer en revue,ce qui se révélerait difficile compte tenu de la richesse du livre, je decernerai cependant une mention spéciale à notre cher BHL qui réussit quand même à déclencher une guerre, avec la calamiteuse intervention française en Lybie mais Dieu merci échoua de justesse en Syrie. Obama ayant refusé son soutien à Hollande . Il fit aussi partie de ceux qui poussèrent à une intervention au Darfour.
Ce livre est une lecture indispensable à qui veut comprendre les enjeux réels de la géopolitique mondiale
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Au fil des pages, l'auteur dénonce et démonte systématiquement les pratiques de cette « intelligentsia militaro-intellectuelle », qui instrumentalise les médias pour s'imposer comme le nouvel ordre mondial, capable de résoudre les crises et les conflits internationaux, mais dont les remèdes apportés s'avèrent être pires que le mal.

Fort de sa grande expertise géopolitique et géostratégique, Pierre Conesa a affûté sa plume de fin stratège pour égratigner les idéologues occidentaux et mondialistes. Il n'y a pas de place pour la langue de bois dans ce récit richement référencé et subtilement agrémenté de quelques touches d'humour, tantôt grinçant, tantôt caustique. Instructifs et passionnants, les propos de l'auteur couvrent différentes thématiques, ils tentent de sensibiliser le lecteur sur la dangerosité de banaliser et de surmédiatiser la parole donnée à cet agglomérat « d'experts », aux compétences multiples et issus de tous bords, véritable « catastroïka » ambiante qui agite le chiffon rouge des peurs sur les plateaux de télévision.
Cette médiatisation à outrance et non maîtrisée pourrait-elle un jour présenter un réel danger de déstabilisation, voire de déconstruction du véritable ordre mondial qui s'est forgé par des siècles d'Histoire ? Telle est la question qui pour l'instant demeure sans réponse...

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L'intérêt de cet ouvrage, dont j'ai eu un peu de mal à trouver le fil conducteur malgré le titre, c'est son rappel historique des soutiens douteux de l'extrême-gauche germanopratine conduite par Sartre et son club d'intellectuels (spécialité française) au régime soviétique et à ses déclinaisons, malgré les avertissements de témoignages documentés mais constamment désavoués, leur déroute consécutive, puis l'avènement des french doctors, du droit puis du devoir d'ingérence, pour en arriver aux expéditions hasardeuses et mal préparées (aux mandats de l'ONU mal rédigés) des démocraties pour tenter de mettre à bas des dictateurs sanguinaires avec des philosophes devenus promoteurs de la guerre aux tyrans, dont BHL est un bon exemple.
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Un grand merci à Babelio pour m'avoir envoyé ce livre dans le cadre de l'opération masse critique.
J'ai dévoré avec plaisir l'ouvrage de Pierre Conesa que je ne connaissais que par certaines de ses interventions télévisées.
L'auteur sort complètement du politiquement-correct qui bloque la majorité de nos médias et de nos soi-disant intellectuels.
Sans préjugé, il décrypte la logique de ces personnes qui ont poussé à déclencher des guerres "justes", en France (avec BHL qui retire une fierté d'avoir aidé au déclenchement du renversement de Kadhafi, adorateur de BHLM, ce livre n'est pas pour vous ...), aux USA évidemment (avec les invasions de l'Irak et de l'Afghanistan).

Le sous-titre vendre la guerre est un peu réducteur, je trouve, car l'auteur traite également de toutes les dérives communautaristes en France et ailleurs. Encore une fois, sans langue de bois et sans peur de choquer les bonnes âmes.

Je regrette néanmoins le style un peu brut et parfois décousu, avec des redites à quelques pages de distance.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
nouveauté est la Fondation pour combattre l’injustice51, association russe à but non lucratif fondée en mars 2021 par l’entrepreneur russe Evgueni Prigozhin. Elle travaille dans le monde entier pour lutter contre les violations des droits humains, en rapport avec trente-sept médias et soixante-dix associations, plus une aide aux migrants. En France, elle s’occupe de quatorze cas dont Traoré, Steve Maia Caniço, Zineb Redouane, Rémi Fraisse, Cédric Chouviat et apporte son soutien à Kémi Séba. Déclaration : « Nous sommes préoccupés par l’augmentation de la violence et du racisme parmi les forces de l’ordre en France. » « Nous sommes prêts à financer vos actions », insiste la lettre réservée aux associations Désarmons-les ! Témoins-Caisse de Solidarité, à Lyon, Fédération nationale des maisons des potes… Contactées par téléphone, toutes ont décliné. Prigozhin, homme d’affaires, est connu pour être derrière la société de mercenaires Wagner et ses premières « usines à trolls », installées en 2013 à Saint-Pétersbourg, destinées à inonder internet de commentaires sur mesure.

Commentaire du posteur: Etonnant; non,
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Dans le livre Principes élémentaires de propagande de guerre (utilisables en cas de guerre froide, chaude ou tiède)48, Anne Morelli retrouve les argumentaires de la propagande moderne perfectionnés réutilisés pendant la guerre du Golfe, en Yougoslavie, Afghanistan, Haut-Karabakh et surtout Irak :

- Nous ne voulons pas la guerre.

- Le camp adverse est le seul responsable de la guerre.

- Le chef du camp adverse a le visage du diable (ou « l’affreux de service »).

- Nous défendons une cause noble et non des intérêts particuliers.

- L’ennemi commet sciemment des atrocités, si nous commettons des bavures c’est involontairement.

- L’ennemi utilise des armes non autorisées.

- Nous subissons très peu de pertes, celles de l’ennemi sont énormes.

- Les artistes et intellectuels soutiennent notre cause.

- Notre cause a un caractère sacré.

Ceux (et celles) qui mettent en doute notre propagande sont des traîtres
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Ainsi que l’avait énoncé Benjamin Constant dans un Cours de politique constitutionnelle49 au xixe siècle :

Certains gouvernements, quand ils envoient leurs légions d’un pôle à l’autre, parlent encore de la défense de leurs foyers ; on dirait qu’ils appellent leurs foyers tous les endroits où ils ont mis le feu.
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L’idée du recours à la force reste totalement intégrée dans la conscience collective d’un certain nombre de pays, même démocratiques. Il suffit de revoir l’étonnant radio-trottoir réalisé par une équipe de CNN en 2006 demandant à des Américains dans la rue : « Dans la guerre globale contre le terrorisme, quel pays faut-il attaquer maintenant après l’Irak ? » Aucun des interviewés ne remet en doute la question et la liste des réponses laisse parfois pantois.
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La planète se divise dorénavant en un monde utile et un monde inutile. Le choix de est ouvert parmi les quatre cents et quelques crises violentes. La médiatisation est essentielle pour sortir de l'anonymat, aussi bien pour le médiateur que pour les acteurs, c'est le rôle du complexe militaro-intellectuel que de choisir la guerre, désigner le méchant, interpeller le politique et dénoncer l'inaction occidentale, dénoncer la "justesse" de certaines causes (voire la justifier et l'excuser) et non pas sa dimension stratégique.
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Videos de Pierre Conesa (23) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Pierre Conesa
Les religions sont à l'origine des conflits ? Mènent-elles à la violence, ou bien pacifient-elles les rapports humains ? Font-elles plus de bien que de mal ?
Ce débat oppose Pierre Conesa agrégé d'histoire, ancien administrateur civil au ministère de la Défense, auteur de nombreux essais sur les fondamentalismes religieux, et Rémi Brague philosophe et historien de la philosophie, membre de l'Institut de France.
Les toiles qui servent de décor à cet échange font partie de l'exposition Stat Crux du peintre François-Xavier de Boissoudy.
Chapitrage 0:00 : Introduction 1:56 : Les radicalismes religieux 11:50 : La violence dans les textes sacrés 27:17 : Articulation du politique et du religieux 40:50 : Idéologie VS radicalisation 57:52 : Religions, vecteurs de pacification
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