Ce roman présente la rencontre improbable, et pourtant historique, de deux femmes fort différentes, la jeune
Adèle Hugo, égarée aux Antilles à la recherche d'un amour impossible, le beau lieutenant anglais Albert Pinson, connu dans l'exil de Guernesey, et d'autre part la marchande antillaise de pacotille, Céline Alvarez Bàà, qui la recueille en plein désarroi, prend soin d'elle et finira par la reconduire à
Paris, auprès de son auguste père,
Victor Hugo. Dans la langue subtile, riche et savoureuse qu'on lui connaît, l'auteur donne la parole à divers protagonistes, et évoque de façon suggestive et pittoresque le monde métissé des Caraïbes et en particulier les cercles littéraires de la Martinique, à la fin du XIXème siècle.
On s'attache à ces deux femmes et surtout à la plus truculente et énergique d'entre elles, la "pacotilleuse", dont le parcours est évoqué avec une profonde sympathie. Et on ne reste pas sans émotion devant le tragique destin d'Adèle H.
Toutefois, l'action reste assez languissante, l'intrigue étant quasiment inexistante, et les différents personnages s'expriment tous à travers un style uniforme, celui de
Raphaël Confiant, qui pour être savoureux et littéraire, n'en manque pas moins de variété. Mais on garde un souvenir émouvant de ce roman.