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Simon Leys (Éditeur scientifique)
EAN : 9782070305315
144 pages
Gallimard (06/01/2005)
  Existe en édition audio
3.75/5   192 notes
Résumé :
Les Entretiens de Confucius ont été rassemblés aux alentours de 400 avant J.
-C. Il s'agit d'un texte dont l'influence considérable s'exerce encore de manière durable sur la plus grande partie de l'humanité. Les Entretiens sont, après deux millénaires, le livre central de l'histoire de la Chine. Confucius séduit par sa bonne humeur, sa générosité, sa bonhomie, et réussit à concilier la vigueur des principes moraux et les faiblesses des humains. Les Entretiens... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
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Les entretiens de Confucius sont une sorte d'hybride avant l'heure entre les dialogues de Platon et le Prince de Machiavel. Cependant, c'est beaucoup plus à bâtons rompus et l'on ne déroule pas un argumentaire comme chez les deux penseurs sus-mentionnés.
Ici, on chemine cahin-caha dans l'enseignement d'un maître vis-à-vis de ces disciples au gré des situations même si l'ordonnancement des chapitres est plus ou moins cohérent.
Cela se présente tantôt comme un dialogue type Platon, tantôt comme une suite d'aphorismes, le tout visant plus ou moins à définir ce qu'est un homme de bien et la façon dont il doit se conduire, tant vers le haut de la hiérarchie sociale que vers le bas.
Est-ce une philosophie ? Est-ce une religion ? Est-ce un code moral ? Est-ce autre chose encore? Je ne suis pas assez calée pour y répondre ; probablement un peu de tout ça à la fois.
En somme, à mon misérable avis, une lecture pas inintéressante mais pas non plus hyper captivante car on enfonce souvent des portes ouvertes du genre " A implique B, mais B n'implique pas forcément A ".

(PS: En écrivant cette dernière remarque, cela me rappelle étrangement un très ancien prof de maths que j'avais eu et qui disait " Toutes les Renault sont des voitures mais toutes les voitures ne sont pas des Renault ". Aurait-il été, finalement, un adepte caché du confucianisme ? Je me demande maintenant...)
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Ce qui étonne dans ces entretiens, fruits le plus souvent de discussions entre Confucius et ses disciples, c'est non seulement leur bon sens et leur vivacité, basés sur une longue expérience du réel, mais aussi la part de bonhomie qui les anime. Confucius était un maître affable autant que lucide, soucieux d'harmonie et de justice, de musique et de poésie, des rites garants de l'ordre social et de la bonne marche des gouvernements. Il ne cessa d'exalter la vertu, la fermeté en même temps que la simplicité et la compassion, face à la décadence et la corruption du monde.
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Une compilation de réflexions, de citations de Confucius et de ses disciples toujours d'actualité pour la quasi-totalité. Regroupé par thème, il y a quelques textes que je n'ai pas bien compris, c'est donc un recueil à lire très très lentement. Quoiqu'il en soit c'est un très bon livre pour essayer de comprendre la sagesse asiatique.
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Le texte fondateur du principal courant de pensée chinois est un petit recueil de sentences et d'anecdotes, d'époques et de provenances variées. Comme pour tous les textes de cette importance, il serait ridicule d'en faire la critique sur le mode j'aime/j'aime pas. Je dirai donc juste ce qui a éveillé en moi un écho dans un texte aussi éloigné dans le temps, l'espace et la culture.
Et je commencerai par ce qui m'a rebuté au premier abord, et d'abord le ritualisme du confucianisme qui tend à maintenir la société dans un ordre ancien, c'est-à-dire une forme de conservatisme. Confucius propose de réguler les conflits par le rite, de rétablir un ordre du monde stable et hiérarchisé. C'est une pensée à visée politique. Il faut dire qu'à son époque, dite "Des printemps et des automnes", les royaumes qui composent la Chine sont en perpétuels conflits, et au sein même de ces royaumes, la lutte pour le pouvoir est la principale préoccupation. On comprend dès lors qu'une pensée politique qui naît dans ce contexte aspire à un peu d'ordre et de paix. Il n'empêche que le refus du changement, la hiérarchie et le conservatisme ne sont pas vraiment les valeurs que je mettrais en premier.
Mais ces tendances de la pensée confucéenne, bien réelles, n'en sont pas le fond. le ritualisme n'en est pas vraiment un si l'on examine ce qui doit inspirer la pratique du rituel. Ce qui apparaît alors comme plus fondamental ce sont des valeurs morales individuelles. Et l'on s'aperçoit que le rituel vise avant tout à trouver la juste attitude envers autrui. Bien sûr, cela concerne les attitudes à tenir entre les différentes couches sociales, mais il s'agit aussi, plus profondément, de relations entre individus. Et à ce niveau là, le confucianisme dépasse les circonstances historiques qui l'ont vu naître pour toucher à quelque chose d'universel.
La valeur centrale est le 'ren', parfois traduit par 'humanité'. Son caractère chinois est composé du signe qui désigne l'homme et de celui du deux. Ainsi, la principale question est ce que nous devons faire quand nous sommes en présence d'un autre humain. Dans toute sa simplicité, je trouve très beau ce retour à l'essentiel. Et l'on voit de nombreuses sentences des Entretiens donner des conseils de bienveillance, de compréhension, de discernement, voire d'indulgence.
Les confucianistes se sont donc engagés dans l'action administrative et politique. En cela, ils ont été critiqués par les taoïstes, qui prônaient plutôt le retrait du monde (et dont je me sens plus proche). Pourtant, confucianistes et taoïstes partagent la notion de 'tao', la voie, qui garantit un ordre du monde. Les confucianistes trouvent cet ordre dans la tradition, les taoïstes plutôt dans le cosmos et la nature. Les valeurs de la pensée chinoise ont circulé d'un courant à l'autre. Alors même dans le confucianisme, qui n'est pas celui qui m'attire le plus spontanément, l'on peut trouver des principes de vie qui ramènent à l'essentiel.
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Un petit livre assez court qui nous présente Confucius à travers ses paroles, ses attitudes et ses actes, principalement dans ses relations avec ses disciples.
Art de vivre, sagesse pragmatique qui s'appuie sur la voie de Lao-Tseu pour définir une morale qui soit à la fois élévation spirituelle et code de vie ce condensé de la pensée de Confucius nous le montre enseignant à ses disciples mais aussi aux grands de de la Chine, prêchant avant toute chose mesure et pondération, ce qui explique sans doute les syllogismes dont il use et abuse pour démontrer quelque chose : tentative pour équilibrer le yin par rapport au yang ou simple tournure de style ? J'avoue que je me suis posée la question.
Grand précurseur de Montaigne il n'a pas le pragmatisme forcené d'un Machiavel et place l'honnêteté avant l'efficacité. Ou plus exactement il explique que c'est la droiture qui est à l'origine de l'efficacité (quel optimisme !)
Soucieux du bien-vivre ensemble il s'appuie sur des principes religieux assez rigoristes adaptés à la Chine de cette époque qui comprennent la soumission au père et au souverain.
Intéressant pour tous ces aspects, ce petit livre n'est pas à lire d'une traite, mais plutôt par petits bouts, et certaines remarques restent tout à fait actuelles.
On peut regretter toutefois que certaines phrases, détachées de leur contexte, aient perdu à la fois de leur force et de leur sens, surtout quand on est, comme je le suis, assez mauvais connaisseur de l'histoire et de la pensée chinoise.
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Citations et extraits (95) Voir plus Ajouter une citation
PA I.

1. Le chef de la famille Ki avait huit chœurs de pantomimes qui chantaient dans la cour du temple de ses ancêtres. Confucius dit : « S’il ose se permettre un tel abus, que n’osera-t-il se permettre ? » Le chef de la famille Ki ou Ki suenn était grand préfet dans la principauté de Lou. I rangée (ou chœur) de pantomimes. L’empereur avait huit chœurs de pantomimes ; les tchou heou, six, les tai fou, quatre et les officiers inférieurs, deux. Le nombre des hommes dans chaque chœur était égal au nombre des chœurs. Quelques auteurs disent que chaque chœur se composait de huit hommes. On ne sait laquelle de ces deux opinions est la vraie. Le chef de la famille Ki était seulement tai fou ; il usurpait les cérémonies et les chants réservés à l’empereur.

2. Les trois familles faisaient exécuter le chant Ioung, pendant qu’on enlevait les vases, (après les offrandes). Le Maître dit : « Les aides sont tous des princes feudataires ; la tenue du Fils du Ciel est très respectueuse ; » comment ces paroles peuvent elles être chantées dans le temple des ancêtres des trois familles ? » Ces trois familles étaient les familles Meng suenn (ou Tchoung suenn), Chou suenn et Ki suenn, dont les chefs étaient grands préfets dans la principauté de Lou.

Parmi les fils de Houan, prince de Lou, le prince Tchouang, né de la femme légitime, devint le chef de la principauté ; K’ing fou, Chou ia et Ki iou, nés d’une femme de second rang, formèrent trois familles : K’ing fou, la famille Tchoung suenn, Chou ia, la famille Chou suenn, et Ki iou, la famille Ki suenn. K’ing fou changea le nom de Tchoung (second fils) et prit celui de Meng (fils aîné), parce qu’il était le fils aîné d’une femme de second rang, et qu’il n’osait pas se dire le frère cadet du prince Tchouang.

Ioung est le nom d’une ode qui se trouve dans le Cheu king parmi les Eloges des Tcheou. Ou wang la faisait chanter, quand il présentait des offrandes à Wenn wang. Les Tcheou la faisaient chanter dans le temple des ancêtres à la fin des offrandes, pour annoncer que la cérémonie était terminée. Les chefs des trois familles, qui n’avaient que le rang de tai fou, se permettaient l’usage d’une cérémonie et d’un chant réservés à l’empereur.
3. Le Maître dit : « Comment un homme dépourvu des vertus qui sont propres à l’homme peut il accomplir les cérémonies ? Comment un homme dépourvu des vertus qui sont propres à l’homme peut il cultiver la musique ? » Quand un homme perd avec les vertus du cœur les qualités propres à l’homme, son cœur n’a plus le respect, qui est la partie essentielle des cérémonies ; il n’a plus l’harmonie des passions, qui est le fondement de la musique.

4. Lin Fang ayant demandé quelle était la chose la plus nécessaire dans les cérémonies, le Maître répondit : « Oh ! que cette question est importante ! Dans les démonstrations extérieures, il vaut mieux rester en deçà des limites que de les dépasser ; dans les cérémonies funèbres, la douleur vaut mieux qu’un appareil pompeux. »

5. Le Maître dit : « Les barbares de l’orient et du septentrion, qui ont des princes, sont moins misérables que les nombreux peuples de la Chine ne reconnaissant plus de prince. »

6. Le chef de la famille Ki offrait des sacrifices aux Esprits du T’ai chan. Le Maître dit à Jen Iou : « Ne pouvez vous pas empêcher cet abus ? » Jen Iou répondit : « Je ne le puis. » Le Maître répliqua : « Hé ! dira-t-on que les Esprits du T’ai chan sont moins intelligents que Lin Fang ? » T’ai chan, montagne située dans la principauté de Lou. D’après les rites, chaque prince feudataire sacrifiait aux Esprits des montagnes et des cours d’eau qui étaient dans son domaine. Le chef de la famille Ki, en sacrifiant aux Esprits du T’ai chan, s’arrogeait un droit qu’il n’avait pas (il n’était que tai fou). Jen Iou, nommé K’iou, disciple de Confucius, était alors intendant de Ki suenn. Le philosophe lui dit : « Ki suenn ne doit pas sacrifier aux Esprits du Tai chan. Vous êtes son intendant. Le faire changer de détermination serait ce la seule chose qui vous fût impossible ? » Jen Iou répondit : « Je ne le puis. » Le philosophe reprit en gémissant : « Hé ! s’imaginera t on que les Esprits du T’ai chan agréent des sacrifices qui sont contraires aux rites, et qu’ils comprennent moins bien que Lin Fang, moins bien qu’un citoyen de Lou, ce qui est essentiel dans les cérémonies ? Je suis certain qu’ils n’agréent pas les sacrifices de Ki suenn. »
7. Le Maître dit : « Le sage n’a jamais de contestation. (S’il en avait), ce serait certainement quand il tire à l’arc. (Avant la lutte), il salue humblement ses adversaires et monte à l’endroit préparé. (Après la lutte), il boit la liqueur que les vaincus sont condamnés à prendre. Même quand il lutte, il est toujours sage. » D’après les règles du tir solennel, le président divisait les archers en trois groupes de trois hommes chacun. Le moment arrivé, les trois compagnons partaient et s’avançaient ensemble, se saluaient trois fois, témoignaient trois fois leur respect mutuel, et montaient à l’endroit préparé pour le tir. Après le tir, ils se saluaient une fois, descendaient, puis, se tenant debout, ils attendaient que les autres groupes eussent fini de tirer. Les vainqueurs, se plaçant en face des vaincus, les saluaient trois fois. Ceux-ci montaient de nouveau au lieu du tir, prenaient les coupes et, se tenant debout, buvaient la liqueur qu’ils devaient accepter à titre de châtiment. Ordinairement, quand on offrait à boire, on présentait les coupes. (Mais, après le tir à l’arc), on obligeait les vaincus à prendre eux-mêmes les coupes, sans leur faire aucune invitation polie, afin de montrer que c’était une peine. Ainsi les anciens sages, même quand ils se disputaient la victoire, étaient conciliants et patients, se saluaient et se témoignaient mutuellement leur respect. De cette manière, au milieu même de la lutte, ils montraient toujours une égale sagesse. Vraiment le sage n’a jamais de contestation.

8. Tzeu hia dit à Confucius : (On lit dans le Cheu king) : « Un sourire agréable plisse élégamment les coins de sa bouche ; ses beaux yeux brillent d’un éclat mêlé de noir et de blanc. Un fond blanc reçoit une peinture de diverses couleurs ? » Que signifient ces paroles ? « Le Maître répondit : Avant de peindre, il faut avoir un fond blanc ». Tzeu hia reprit : « (Ces paroles ne signifient elles pas que) les cérémonies extérieures exigent avant tout et présupposent la sincérité des sentiments ? » Le Maître dit : « Chang (Tzeu hia) sait éclaircir ma pensée. A présent je puis lui expliquer les odes du Cheu king. » Un homme dont la bouche est élégante et les yeux brillants peut recevoir divers ornements, de même qu’un fond blanc peut recevoir une peinture variée. Les anciens empereurs ont institué les cérémonies afin qu’elles fussent l’élégante expression et comme l’ornement des sentiments du cœur. Les cérémonies présupposent comme fondement la sincérité des sentiments, de même qu’une peinture exige d’abord un fond blanc.

9. Le Maître dit : « Je puis exposer les cérémonies de la dynastie des Hia. (Mais je ne puis prouver ce que j’en dirais ; car) les princes de K’i (descendants des Hia, n’observent plus ces cérémonies et) ne peuvent les faire connaître avec certitude. Je puis exposer les cérémonies de la dynastie des In. (Mais les témoignages font défaut ; car) les princes de Soung, descendants des In, n’observent plus ces cérémonies et ne peuvent en donner une connaissance certaine. (Les princes de K’i et de Soung ne peuvent faire connaître avec certitude les cérémonies des Hia et des In), parce que les documents et les hommes leur font défaut. S’ils ne faisaient pas défaut, j’aurais des témoignages. »

10. Le Maître dit : « Dans la cérémonie Ti, (faite par le prince de Lou), tout ce qui suit les libations me déplaît ; je n’en puis supporter la vue. » Confucius blâme l’autorisation accordée aux princes de Lou de faire une cérémonie qui aurait dû être réservée à l’empereur. Anciennement, l’empereur, après avoir fait des offrandes au fondateur de la dynastie régnante, en faisait au père du fondateur de la dynastie, et, en même temps, au fondateur lui-même. Cette cérémonie avait lieu tous les cinq ans, et s’appelait Ti.

Comme Tcheou koung s’était signalé par d’éclatants services (et avait été créé prince de Lou par son frère Ou wang), Tch’eng wang, (successeur de Ou wang), permit au prince de Lou de faire cette importante cérémonie. Le prince de Lou offrait donc le sacrifice Ti, dans le temple de Tcheou koung, à Wenn wang, comme au père du fondateur de la dynastie, et il associait à cet honneur Tcheou koung. Cette cérémonie était contraire aux anciens rites.

Les libations consistaient à répandre à terre, dès le commencement du sacrifice, une liqueur aromatisée, pour inviter les mânes à descendre. Au moment de ces libations, l’attention du prince de Lou et de ses ministres n’était pas encore distraite ; la vue de cette cérémonie était encore supportable. Mais, ensuite, ils s’abandonnaient peu à peu à l’insouciance et à la négligence ; ils offraient un spectacle pénible à voir.

11. Quelqu’un ayant demandé à Ti, le Maître répondit : « Je ne le sais pas. Celui qui le saurait n’aurait pas plus de difficulté à gouverner l’empire qu’à regarder ceci. » (En disant ces mots), il montra la paume de sa main. Les anciens empereurs ne montraient jamais mieux que dans le sacrifice Ti leur désir d’être reconnaissants envers leurs parents et d’honorer leurs ancêtres éloignés. C’est ce que ne pouvait comprendre cet homme qui avait interrogé sur la signification du sacrifice Ti. De plus, dans la principauté de Lou, (où les princes accomplissaient cette cérémonie), il fallait éviter de rappeler la loi qui la défendait à tout autre qu’à l’empereur. Pour ces raisons, Confucius répondit : « Je ne le sais pas. » Sur cette question pouvait il y avoir quelque chose que le Sage par excellence ignorât réellement ?
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« Le Maître dit :L’homme sage aime l’eau, l’homme bon aime la montagne. L’homme sage est actif, l’homme bon est tranquille. L’homme sage est joyeux, l’homme bon vit longtemps. »

« Le Maître dit : Prenez trois hommes au hasard des rues ; ils auront nécessairement quelque chose à m’enseigner. Les qualités de l’un me serviront de modèle, les défauts de l’autre d’avertissement. »

« Le Maître dit : Etudier, c’est comme courir après ce qui nous échappe, tout en craignant de perdre ce qu’on a déjà. »

« Le Maître dit :Avant toute chose, cultivez la fidélité et la bonne foi. Ne recherchez pas l’amitié de ceux qui ne vous valent pas. Quand vous fautez, n’ayez pas peur de vous corriger. »

« Le Maître dit : On peut priver une armée de son général en chef, on ne saurait priver le dernier homme de son libre arbitre. »

« Le Maître dit : L’honnête homme cultive l’harmonie, mais pas la conformité. L’homme de peu cultive la conformité, mais pas l’harmonie.

« Le Maître dit : L’honnête homme a de l’autorité, mais pas d’arrogance. L’homme vulgaire a de l’arrogance mais pas d’autorité. »

« Le Maître dit : Un homme de cœur, un homme pleinement homme ne cherche pas à survivre aux dépens de son humanité. Au besoin il donne sa vie pour préserver son humanté. »

« Le Maître dit : L’honnête homme se base sur la justice, agit selon les rites, s’exprime avec modestie et conclut de bonne foi. Ainsi fait l’honnête homme. »

« Le Maître dit : Les mots sont affaire de communication, un point c’est tout. »
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KOUNG IE TCH’ANG.(I)

1. Le Maître dit que Koung ie Tch’ang était un homme à qui l’on pouvait convenablement donner une fille en mariage ; que, bien qu’il fût dans les fers, il n’avait mérité aucun châtiment. Il lui donna sa fille en mariage. Le Maître dit que Nan Ioung, dans un État bien gouverné, aurait toujours une charge ; que, dans un État mal gouverné, il saurait, (par sa circonspection), échapper aux tourments et à la peine capitale. Il lui donna en mariage la fille de son frère. Nan Ioung, disciple de Confucius, habitait Nan koung. Il s’appelait T’ao et Kouo. Son surnom était Tzeu ioung, et son nom posthume King chou. Il était le frère aîné de Meng I tzeu.

2. Le Maître dit de Tzeu tsien : « Quelle sagesse est en cet homme ! Si la principauté de Lou n’avait pas de sages, où celui-ci aurait il puisé une telle sagesse ? » (Tzeu tsien était disciple de Confucius. Son nom de famille était Fou ; son nom propre, Pou ts’i).

3. Tzeu koung demanda : « Que dites vous de moi ? » Le Maître répondit : « Vous êtes un vase (qui peut être employé, mais à un seul usage). » Tzeu koung reprit : « Quel vase ? » « Un vase pour les offrandes, dit (Confucius). » Les vases que les Hia appelaient hou, ceux que les Chang appelaient lien, et ceux que les Tcheou appelaient fou et kouei, servaient à offrir le millet dans les temples des ancêtres ; ils étaient ornés de pierres précieuses. Bien que Tzeu koung (n’eût encore d’aptitude que pour une seule chose, et) ne fût encore qu’un vase, c’était un vase très noble. Ses talents lui permettaient de traiter les affaires publiques et d’exercer la charge de grand préfet, ce qui était honorable. Son langage avait une élégance remarquable, ce qui faisait comme l’ornement de sa personne.

4. Quelqu’un dit : « Ioung est très vertueux, mais peu habile à parler. » Le Maître répondit : « Que sert d’être habile à parler ? Ceux qui reçoivent tout le monde avec de belles paroles, qui viennent seulement des lèvres, et non du cœur, se rendent souvent odieux. Je ne sais si Ioung est vertueux ; mais que lui servirait d’être habile à parler ? »

5. Le Maître ayant engagé Ts’i tiao Kai (Tzeu Iou) à exercer une charge, celui-ci répondit : « Je ne suis pas encore parvenu à savoir parfaitement (l’art de gouverner moi-même et les autres). » Cette réponse réjouit le Maître. (qui fut heureux de voir que son disciple comprenait la nécessité d’apprendre à se gouverner soi-même et les autres, avant d’accepter une charge).

6. Le Maître dit : « Ma doctrine n’est pas mise en pratique. Si (renonçant à enseigner inutilement les hommes, et fuyant le monde) je montais sur un radeau et me confiais aux flots de la mer, celui qui me suivrait, ne serait ce pas Iou (Tzeu Iou) ? » Tzeu Iou, entendant ces paroles, en éprouva une grande joie. Le Maître dit : « Iou a plus d’audace que moi ; mais il n’a pas le discernement nécessaire pour bien juger (s’il l’avait, il ne penserait pas que je voulusse fuir la société des hommes). »

7. Meng Ou pe demanda si la vertu de Tzeu Iou était parfaite. Le Maître répondit : « Je ne le sais pas. » Meng Ou pe renouvela la même question. Le Maître répondit : « Iou est capable de former les troupes d’une principauté qui possède mille chariots de guerre. Je ne sais pas si sa vertu est parfaite. » « Que pensez vous de K’iou ? » Le Maître répondit : « K’iou est capable de gouverner une ville de mille familles, ou la maison d’un grand préfet, qui a cent chariots de guerre. Je ne sais pas s’il est parfaitement vertueux. » Une principauté qui possède mille chariots de guerre est celle d’un grand prince. Une maison qui a cent chariots de guerre est celle d’un ministre d’État ou d’un grand préfet. Le titre de gouverneur désigne le préfet d’une ville et l’intendant de la maison d’un grand dignitaire. Le préfet d’une ville a la direction des personnes, et l’intendant d’une maison, celle des affaires.

(Meng Ou pe demanda) : « Que dites vous de Tch’eu ? » Le Maître répondit : « Tch’eu serait capable de se tenir en habits de cour auprès d’un prince, et de converser avec les hôtes et les visiteurs. Je ne sais pas si sa vertu est parfaite. »

8. Le Maître dit à Tzeu koung : « Lequel des deux l’emporte sur l’autre, de vous ou de Houei ? » Tzeu koung répondit : « Comment oserais je me mettre en parallèle avec Houei ? Il suffit à Houei d’entendre expliquer une chose pour qu’il en comprenne dix. Moi, quand j’en ai entendu expliquer une, je n’en comprends que deux. » Le Maître dit : « Vous lui êtes inférieur ; je suis de votre avis, vous lui êtes inférieur. »

9. Tsai Iu (était si paresseux qu’il) restait au lit pendant le jour. Le Maître dit : « Un morceau de bois pourri ne peut être sculpté ; un mur de fumier et de boue ne peut être crépi. Que sert de réprimander Iu (Tsai Iu) ? Auparavant, quand j’avais entendu parler un homme, je croyais que sa conduite répondait à ses paroles. A présent, quand j’ai entendu parler un homme, j’observe ensuite si ses actions répondent à ses paroles. C’est Iu qui m’a fait changer la règle de mes jugements. »

10. Le Maître dit : « Je n’ai pas encore vu un homme qui eût une fermeté d’âme inflexible. » Quelqu’un dit : « Chenn Tch’ang (a cette fermeté d’âme). » Le Maître répondit : « Tch’ang est l’esclave de ses passions ; comment aurait il la fermeté d’âme ? »
11. Tzeu koung dit : « Ce que je ne veux pas que les autres me fassent, je désire ne pas le faire aux autres. » Le Maître répondit : « Seu, vous n’avez pas encore atteint cette perfection. »

12. Tzeu koung dit : « Il est donné à tous les disciples d’entendre les leçons du Maître sur la tenue du corps et les bienséances, mais non ses enseignements sur la nature de l’homme et l’action du Ciel. » (Ce grand sage procédait avec ordre et graduellement).

13. Quand Tzeu lou avait reçu un enseignement, il craignait d’en recevoir un nouveau, jusqu’à ce qu’il fût parvenu à mettre en pratique le premier.

Tzeu lou s’empressait moins d’apprendre du nouveau que de mettre en pratique ce qu’il savait déjà. Il désirait faire promptement ce qu’on lui avait enseigné et se préparer à recevoir plus tard de nouveaux enseignements. En voyant que, tant qu’il n’avait pas fait ce qu’on lui avait enseigné, il craignait d’apprendre du nouveau, on peut juger que, quand il l’avait fait, sa seule crainte était de ne pas recevoir de nouveaux enseignements.
14. Tzeu koung demanda pourquoi K’oung Wenn tzeu (grand préfet de la principauté de Wei.) avait reçu (après sa mort) le nom de Wenn, Poli ou Cultivé. Le Maître répondit : « Bien qu’il fût très intelligent, il aimait à être enseigné ; il n’avait pas honte d’interroger même ses inférieurs. C’est pour cette raison qu’il a reçu le nom posthume de Wenn. »

15. Le Maître dit que Tzeu tch’ang (Koung suenn K’iao, grand préfet de Tcheng) pratiquait parfaitement quatre vertus : à savoir, la déférence envers ses égaux, le respect envers ses supérieurs, la bienfaisance envers le peuple, la justice envers ses sujets.

16. Le Maître dit : « Ien P’ing tchoung (nommé Ing, grand préfet de Ts’i) est admirable dans ses relations avec ses amis ; leur intimité eût-elle duré depuis longtemps, il les traite toujours, avec respect ».

17. Le Maître dit : « Tsang Wenn tchoung a fait bâtir, pour loger une grande tortue, un édifice où la sculpture a figuré des montagnes sur les chapiteaux des colonnes, et la peinture a représenté des algues marines sur les colonnettes du toit. Peut on dire que ce soit un homme éclairé ? » Tsang Wenn tchoung, nommé Tch’enn, chef de la famille Tsang suenn, était grand préfet dans la principauté de Lou. Ts’ai, grande tortue, ainsi nommée parce qu’elle provenait du pays de Ts’ai (aujourd’hui compris dans le Jou gning fou, province de Ho nan). Wenn tchoung croyait qu’une tortue entourée de tant d’honneurs ferait certainement descendre les faveurs célestes. Il ignorait que la tortue n’a d’usage que pour la divination, qu’elle peut seulement donner des présages heureux ou malheureux, mais ne peut pas dispenser les biens et les maux. Méritait il de passer pour un homme éclairé ?

18. Tzeu tchang dit : « Tzeu wenn, premier ministre (de Tch’ou), fut trois fois élevé aux honneurs et créé premier ministre ; il n’en manifesta aucune joie. Il fut trois fois dépouillé de sa charge ; il n’en manifesta aucun mécontentement. En quittant la charge de premier ministre, il faisait connaître à son successeur ses actes administratifs. Que faut il penser de lui ? » Le Maître dit : « Il a été fidèle au devoir. » Tzeu tchang reprit : « Sa vertu a-t-elle été parfaite ? » Le Maître répondit : « Je ne le sais pas ; son indifférence pour les charges est elle la perfection ? »

(Tzeu tchang, dit) : « Ts’ouei tzeu, (qui était tai fou dans la principauté de Ts’i), ayant tué son prince, le prince de Ts’i, Tch’enn Wenn tzeu, qui avait dix attelages de quatre chevaux, abandonna ses richesses, et quitta sa terre natale (parce qu’elle avait été souillée du sang de son prince). Arrivé dans une autre principauté, il dit : Ici les officiers ressemblent à notre grand préfet Ts’ouei tzeu. Et il s’en alla. Quand il arrivait dans une nouvelle principauté, il disait toujours : « Ici les officiers ressemblent à notre grand préfet Ts’ouei tzeu. » Et il se retirait. Que faut il penser de lui ? » Le Maître répondit : « Il craignait la moindre souillure. » Tzeu tchang reprit : « Sa vertu a-t-elle été parfaite ? » (Confucius) répondit : « Je ne le sais pas ; a-t-il atteint la perfection de la vertu ? »
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(II)
13. Le Maître dit : « Meng Tcheu fan ne se vante pas lui-même. L’armée ayant été mise en déroute, il est revenu le dernier. Arrivé à la porte de la capitale, il frappa son cheval, en disant : « Ce n’est pas que j’aie eu le courage de me retirer après les autres ; mais mon cheval ne marche pas. » Meng Tcheu fan, nommé Tche, était grand préfet dans la principauté de Lou. La onzième année de Ngai, l’armée de Ts’i envahit la frontière septentrionale de Lou. Les troupes de Lou rencontrèrent celles de Ts’i non loin de la capitale de Lou. Elles furent mises en déroute. Meng Tcheu fan resta seul derrière tous les autres, revint le dernier et, en se retirant, il résista encore à l’ennemi, afin de sauver l’armée. On peut dire qu’il a bien mérité de son pays. Arrivé à la porte de la capitale de Lou, au moment où tous les regards étaient tournés vers lui, il fouetta son cheval, et dit : « ]e n’aurais pas eu le courage de rester le dernier ; mais mon cheval ne peut avancer. » Non seulement il n’eut aucun orgueil de sa belle action, mais il essaya même de la cacher.

14. Le Maître dit : A moins d’avoir le talent de l’orateur « T’ouo et la beauté de Tchao (fils du prince) de Soung, il est difficile d’échapper à la haine dans ce siècle. » L’orateur T’ouo, grand préfet dans la principauté de Wei, était chargé de faire l’éloge des ancêtres du prince, de leur adresser des prières et de transmettre leurs réponses. Il était très habile à parler. Tchao, fils du prince de Soung, était remarquable par sa beauté. Ces deux hommes étaient en grand renom, à l’époque des événements racontés dans le Tch’ouenn Ts’iou. Confucius dit en gémissant : « A présent les hommes ne sont plus comme autrefois. Ils n’aiment pas la franchise, mais la flatterie ; ils n’aiment pas la vertu, mais la beauté. A moins d’avoir l’habileté de l’orateur T’ouo et la beauté de Tchao, fils du prince de Soung, il est impossible de plaire aux hommes de notre époque, et très difficile d’échapper à la haine et à l’envie. »

15. Le Maître dit : « Quelqu’un peut il sortir de la maison, si ce n’est par la porte ? Pourquoi personne ne marche-t-il par la voie de la vertu ? » Les hommes savent que, pour sortir, il faut passer par la porte, et ils ne savent pas que, pour bien agir, il faut passer par la voie de la vertu (suivre la loi naturelle).

16. Le Maître dit : « Celui chez qui les qualités naturelles l’emportent sur la politesse des manières et du langage est un homme agreste. Celui chez qui la politesse des manières et du langage l’emporte sur les vertus intérieures est comme un copiste de tribunal. Celui qui possède à un égal degré la vertu et la politesse est un sage. »

17. Le Maître dit. « Tout homme en naissant a la rectitude du cœur. Si celui qui la perd ne perd pas en même temps la vie, il a un bonheur qu’il n’a pas mérité. » (Il a perdu ce par quoi l’homme est vraiment homme, et n’a plus sa raison d’être).

18. Le Maître dit : « Il vaut mieux aimer la vertu que de la connaître seulement, et il vaut encore mieux en faire ses délices que de l’aimer seulement. »

19. Le Maître dit : « Un homme d’une vertu plus qu’ordinaire peut entendre des enseignements relevés. Un homme d’une vertu moins qu’ordinaire n’en est pas capable. »

20. Fan Tch’eu l’interrogea sur la prudence. Le Maître dit : « Remplir les devoirs propres à l’homme, honorer les esprits, mais s’en tenir à distance (c’est-à-dire, n’aller pas sans cesse à eux, comme les courtisans à leur prince, pour obtenir des faveurs), cela peut s’appeler prudence. » Honorer les esprits, c’est s’appliquer de tout cœur à leur témoigner sa reconnaissance et à leur faire des offrandes. Les esprits, dont il est ici parlé, sont ceux auxquels on doit faire des offrandes. Se tenir à l’écart, c’est ne pas chercher à faire en quelque sorte la cour aux esprits pour en obtenir des faveurs. L’homme a des règles constantes à observer dans toutes ses actions chaque jour de sa vie. Si quelqu’un, guidé par la lumière de la raison, donne toute son application aux devoirs qu’il doit remplir et aux choses qu’il doit faire ; s’il honore les esprits par des hommages sincères, tans leur faire la cour ni solliciter leurs faveurs ; la prospérité et l’infortune ne sont plus capables de le toucher ; ne doit-on pas l’appeler prudent ?

Fan Tch’eu l’interrogea ensuite sur la perfection de la vertu. Confucius répondit : « Un homme parfait met en premier lieu ce qui est le plus difficile (à savoir, la victoire sur ses passions) ; il met en second lieu les avantages qu’il en doit retirer ; alors il mérite d’être appelé parfait. »

21. Le Maître dit : « L’homme prudent aime l’eau, et l’homme parfait les montagnes. L’homme prudent se donne du mouvement, (comme l’eau qui coule) ; l’homme parfait demeure immobile, (comme une montagne). L’homme prudent vit heureux ; l’homme parfait vit longtemps. » L’homme prudent a l’esprit exempt de tout préjugé et de toute passion, très perspicace et libre de toute entrave. Il a une ressemblance avec l’eau ; c’est pour cela qu’il aime l’eau. L’homme parfait est grave et ferme par caractère ; rien ne peut l’émouvoir ni l’agiter. Il a une ressemblance avec les montagnes, et il les aime. L’homme prudent pénètre toutes choses par l’intelligence ; son activité atteint presque le plus haut degré possible. L’homme parfait pratique toutes les vertus sans aucun effort ; son cœur n’est ni troublé ni tourmenté par les passions. Son repos est presque absolu. Un homme dont le cœur est attaché aux choses extérieures, comme par des liens, rencontre des obstacles à ses désirs et éprouve mille soucis. L’homme prudent, dont l’âme est toujours pure et sereine, n’est arrêté par aucun obstacle. Comment ne serait-il pas heureux ? Un homme qui ne met pas de frein à ses passions ni à ses désirs se conduit mal et abrège sa vie. L’homme parfait jouit d’une santé forte et vigoureuse, qu’aucun excès ne vient altérer. Comment ne vivrait-il pas longtemps ?

22. Le Maître dit : « Si la principauté de Ts’i s’améliorait d’un degré, elle vaudrait pour les mœurs celle de Lou. Si la principauté de Lou devenait meilleure d’un degré, elle serait parfaite. »

23. Le Maître dit : « Un vase à vin qu’on nomme kou, c’est à dire vase à angles, s’il n’a pas d’angles, doit il être appelé kou ? » Confucius voyait que dans le monde beaucoup de choses avaient un nom sans réalité. C’est pour cela qu’il exprima sa douleur à propos du vase de vin nommé kou. Pour qu’un fils mérite le nom de fils, il faut qu’il pratique la piété filiale. Pour qu’un sujet mérite le nom de sujet, il faut qu’il soit fidèle à son prince. Il en est de même de toute autre chose.

24. Tsai Ngo dit : « Un homme parfait, apprenant qu’il est tombé quelqu’un dans un puits, se précipitera t il lui-même dans le puits pour l’en retirer ? » Le Maître dit : « Pourquoi agirait-il ainsi ? Un homme sage, en recevant cette annonce, pourra se déterminer à aller au bord du puits, (pour en retirer un homme qui se noie), mais il ne s’y jettera pas lui-même (avec la certitude d’y laisser sa vie, sans pouvoir sauver celle d’un autre). Il pourra être trompé (par un faux avis), mais non être aveuglé (au point de confondre ce qui est louable avec ce qui ne l’est pas). »

25. Le Maître dit : « Le disciple de la sagesse étudie les livres (le Cheu king, le Chou king, ...), afin d’acquérir des connaissances étendues, et il règle sa conduite d’après les vrais principes ; il parvient ainsi à ne pas s’écarter de la voie droite. »

26. Le Maître visita Nan tzeu. Tzeu lou en fut mécontent. Le maître dit, en prononçant une imprécation : « Si j’ai mal fait, que le Ciel me rejette ! que le Ciel me rejette ! » Nan tzeu, femme de Ling, prince de Wei, avait une conduite déréglée. Confucius étant arrivé à la capitale de Wei, Nan tzeu l’invita à aller la voir. Confucius s’excusa d’abord ; puis, contraint par la nécessité, il alla visiter la princesse. Anciennement, celui qui exerçait une charge dans une principauté devait, d’après les usages, faire visite à la femme du prince. Tzeu lou, ne connaissant pas cette coutume, trouvait que c’était une honte de visiter cette mauvaise femme.

27. Le Maître dit : « La vertu qui se tient dans l’invariable milieu est la plus haute perfection. Peu d’hommes la possèdent, et cela depuis longtemps. »

28. Tzeu koung dit : « Que faut il penser de celui qui répandrait partout ses bienfaits parmi le peuple et pourrait aider tous les hommes sans exception ? Pourrait on dire qu’il est parfait ? » Le Maître répondit : « Aider tous les hommes sans exception, est ce une chose qui soit possible à la vertu parfaite ? (Pour y parvenir), ne faudrait-il pas la plus haute sagesse, unie à la plus grande puissance ? Iao et Chouenn eux mêmes avaient la douleur de ne pouvoir le faire. Un homme parfait veut se tenir ferme lui-même, et il affermit les autres ; il désire comprendre lui-même (ses devoirs), et il instruit les autres. La vertu parfaite consiste, (non pas à secourir tous les hommes sans exception, ce qui est impossible ; mais) à juger des autres par soi-même et à les traiter comme on désire être traité soi-même. »
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Un Sage, il ne me sera jamais donné de le connaître ; je ne serais que trop heureux de rencontrer un seul homme de bien.
Un homme véritablement bon, il ne me sera jamais donné de le connaître ; je ne serais que trop heureux de rencontrer un seul homme constant dans ses principes. Mais dans un monde où le Rien veut être quelque chose, le Vide être Plein et le Manque l'Abondance, où le trouver, l'homme de principes ?
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Les romans de Pierre Lemaitre ont été récompensés par de nombreux prix littéraires nationaux et internationaux. Après sa remarquable fresque de l'entre-deux-guerres, il nous propose aujourd'hui une plongée mouvementée et jubilatoire dans les Trente Glorieuses.
Un extrait à lire sur https://calmann-levy.fr/livre/le-grand-monde-9782702180815
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