Pas terrible ce numéro.
Concernant le dossier Magritte (Le cas Magritte), à rapprocher de l'expo au Cente Pompidou dont le propos était de montrer que les images, tout comme le discours peuvent faire écho aux interrogations de notre temps, c'est un peu bâclé, dommage, c'était bien parti, et il y aurait eu tant à dire.... enfin bref.
- Découvrir : Erma Bossi : bien.
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Magritte est-il un peintre ? …. La question peut paraître provocatrice, voire bizarre, cependant cette interrogation n’est pas un paradoxe. C’est d’ailleurs Magritte lui-même qui, tout au long de sa vie, a entretenu le doute. « Je ne suis pas je crois un peintre dans toute l’acception du terme, écrivait-il en 1967 à l’historienne d’art Phil Mertens. Si dans ma jeunesse, la peinture était un grand plaisir, à certains moments, je n’étais pas inattentif à un sentiment spontané qui me surprenait : à savoir celui d’exister sans savoir la raison qu’il y a de vivre et de mourir (…). C’est ce sentiment qui m’a fait rompre avec des préoccupations d’ordre purement esthétique ». Et, un peu plus loin : « La peinture m’ennuie comme le reste ».
La vraie préoccupation de René Magritte, ce sont les idées, celles qui pourraient expliquer pourquoi le monde tourne et presque toujours si mal. …La peinture est un outil, de libération et peut-être de reconstruction, dans un univers « prétendument civilisé », en réalité incohérent, absurde et corrompu et dont on voit « déjà dans la nuit les signes de la ruine future ». … La peinture est « chose mentale », affirmait Léonard de Vinci.
« Je ne suis pas un artiste, je suis un homme qui pense. » Et pourquoi le statut de ses images serait-il inférieur, dans la transposition de la vie de l’esprit, à celui du verbe et de la philosophie comme le veut la tradition néoplatonicenne ?
« C’est la rupture complète avec les habitudes mentales propres aux artistes prisonniers du talent, de la virtuosité et de toutes les petites spécialités esthétiques. Il s’agit d’une nouvelle vision où le spectateur retrouve son isolement et le silence du monde ».
Magritte apprend que la peinture, loin d’être toujours l’instrument de libération dont il rêvait, peut aussi être « au service de n’importe qui ou de n’importe quoi », pratiquée par des artistes qui, renonçant facilement à leur liberté, ont les mêmes préoccupations et ambitions que celles du « premier arriviste venu ». Comment retrouver la magie éprouvée dans son enfance, face au peintre du cimetière, comment échapper « au bon sens qui l’ennuyait tellement » ?