Connaissance des Arts, n°774

À chaque collectionneur sa vision d’une collection, on l’aura compris. Mais alors, qui achète de la peinture moderne aujourd’hui et pourquoi ? Aurélie Vandevoorde, responsable du département de peinture moderne chez Sotheby’s à Paris, analyse finement le marché : « La peinture moderne reste une valeur refuge très sûre, surtout pour des œuvres majeures. Mais le marché est trop confirmé pour accueillir de vrais spéculateurs.
L’esprit des collectionneurs américains s’affirme très différent : ils adaptent leur collection à leur goût et revendent bien plus facilement que les Européens, attachés à la transmission. Mais c’est l’émergence d’un puissant marché asiatique qui change le paysage des ventes. En Chine continentale, une multitude de musées, privés et publics s’ouvrent. Ils veulent constituer des collection de chefs-d’œuvre impressionnistes e modernes. Des particuliers passionnés aussi qui veulent acquérir de beaux tableaux dont ils connaissent l’histoire. »

Le musée Jacquemart-André présente, pour la première fois à Paris, une importante exposition Caravage. Ce Joueur de luth (vers 1595), dont on dit que son auteur le considérait comme son plus beau tableau, a été restauré pour l’occasion.
- Catalogue de L’exposition, éd. Fonds Mercator (192 pp.,env. 60 ill., 32 €).
- Caravage, par Manuel Jover, éd. terrail (255 pp., 107 ill., 19 €).
- Hors-série de « connaissance des arts » (n°827, 36 pp., 9,50 €).

Au musée d’Art et d’histoire du Judaïsme, à Paris, l’historien de l’art Jean Clair met en lumière la vie de Sigmund Freud à travers deux cents ouvrages, photographies, objets scientifiques, peintures, dessins et gravures, dans la première exposition en France sur l’inventeur de la psychanalyse.

« SIGMUND FREUD. DU REGARD À L’ÉCOUTE », musée d’Art et d’histoire du Judaïsme, Hôtel de Saint-Aignan 75003 Paris

Admiré de son vivant, le Flamand Adriaen Brouwer (v. 1605-1638) n’a certes pas connu la postérité de Van Dyck ou de Rubens qui, à l’instar de Rembrandt, acheta plusieurs de ses tableaux. Peintre des classes sociales modestes et des sujets de la vie populaire (buveurs et fumeurs à la table d’une taverne, fêtes de village bien arrosées…), il revient le temps d’une exposition dans sa ville natale d’Oudenaarde.

Utilisée depuis longtemps, l’écaille de tortue provenant de l’océan Indien connut, à la fin du XVIIe siècle, un nouvel usage dans les meubles marquetés d’André Charles Boulle. Mais c’est au début du XVIIIe siècle, à Naples, que la famille Sarao développa la technique d’incrustation de nacre et d’or sur écaille pour réaliser de précieux objets très appréciés de la cour du roi de Naples, Charles de Bourbon.