Connaissance des Arts, n°772

BERCK-SUR-MER Hommage aux matelotes

Dans l’imaginaire collectif, la femme de marin est essentiellement celle qui attend fébrilement le retour des bateaux, ou qui pleure son homme disparu en mer. La figure de la « matelote », terme peu utilisé aujourd’hui mais qui prend ici tout son sens, est au cœur d’une riche exposition de peintures, de photographies et de dessins produits par des artistes actifs à Berck au tournant des XIXe et XXe siècles. L’accrochage montre les rôles multiples joués par ces femmes qui participent au halage et à l’armement du bateau, aident au chargement du matériel de pêche, fabriquent ou réparent les lignes, et assurent, au retour, le débarquement et la vente du poisson.

« UNE FEMME À LA MER, LA MATELOTE ET LES PEINTRES DE BERCK », musée, 16 juin au 22 octobre.

607 500 €
Hergé, couverture originale pour « Le Petit Vingtième » du 22 juin 1939, encre, crayon et aquarelle, 20.7 x 20.7 cm.
Cette planche, l’une des seules mises en couleur par l’artiste a été adjugée dans la fourchette de l’estimation. Le record mondial pour la BD est toujours détenu par une encre de Chine pour les pages de garde des albums de Tintin, adjugée 2.6 M€ en 2015 chez Artcurial. « Hergé est l’auteur le plus coté sur le marché, commente Emilie Fabre, spécialiste de la BD chez Christie’s. « De plus en plus d’acheteurs investissent dans le BD, pour des œuvres de grands maîtres ou celles d’auteurs émergents comme alex Alice ou Olivier Schwartz » A noter le succès croissant du manga. Le 5 mai chez Artcurial, une planche d’Astroboy d’Osamu Tezuka a remporté un record mondial pour l’artiste à 269 400€.

Orsay hisse les couleurs

« Jusqu’au début du XIXe siècle, les seules couleurs admises pour la statuaire étaient le blanc du marbre et les patines monochromes des bronzes, la couleur étant réservée à l’art populaire », explique Édouard Papet, conservateur général au musée d’Orsay et commissaire de cette exposition. Mais des découvertes archéologiques en Grèce – notamment le fronton polychrome du temple d’Athéna à Égine en 1811 et les statuettes colorées de Tanagra dans les années 1870 – changeront la donne. Dès lors, la sculpture retrouvera des couleurs. « Dès les années 1850, des pionniers comme Charles Cordier en feront leur spécialité. De nouveaux matériaux permettront le renouvellement de la sculpture polychrome : Henry Cros invente la pâte de verre moderne, et des artistes proposent à des industriels spécialisés dans la production de grès émaillé la traduction de leurs œuvres, comme Paul Gauguin », poursuit Édouard Papet. Henri Lombard restitue les couleurs de l’antique avec une Hélène de Troie en marbre polychrome et onyx (1885) et Camille Claudel assemble marbre, onyx et bronze dans La Vague de 1897. Dernière surprise de cette exposition, la confrontation entre la Petite Danseuse de 14 ans d’Edgar Degas et son ruban de satin rose, et La Poupée de Hans Bellmer en bois peint, à l’aune du scandale qu’elles ont provoqué.

« EN COULEURS. LA SCULPTURE POLYCHROME EN FRANCE 1850- 1910 », musée d’Orsay, du 12 juin au 9 septembre.

La vie à Vallauris

À l’initiative du Musée national Picasso-Paris, une soixantaine d’institutions de neuf pays se sont fédérées pour créer cette manifestation géante, qui compte plus de quarante expositions « méditerranéennes », de Malte à Avignon et de Venise à Marseille, échelonnées de 2017 à 2020. En voici quelques-unes qui ont lieu cet été….
La vie à Vallauris Après la Seconde Guerre mondiale, Picasso choisit de vivre dans le sud de la France, à Antibes, Vallauris, Cannes, Mougins. Les années qu’il passe à Vallauris, de 1948 à 1955, avec sa famille, sont très fécondes. Dans cette petite ville connue pour son industrie potière, il s’adonne à un art nouveau, la céramique, dont il adapte les règles à sa propre créativité. En collaboration avec l’Atelier Madoura, il crée des milliers d’objets marqués d’une fantaisie débridée. Dans le même temps, il poursuit son œuvre peint et sculpté. Divers lieux dans la ville célèbrent « Les Années Vallauris » de Picasso.

« PICASSO, LES ANNÉES VALLAURIS », Musée national Pablo Picasso-La Guerre et la Paix, musée Magnelli, et L’Eden Madoura, 06220 Vallauris, du 23 juin au 22 octobre.

Les charmes de Pont-Aven

En 1888, Paul Sérusier peignait à Pont-Aven, sous l’œil de Paul Gauguin, un petit paysage qui deviendra le Manifeste du synthétisme. Prêté par le musée d’Orsay, « Le Talisman » revient pour quelques mois dans le village qui l’a vu naître, accompagné de quatre-vingts tableaux d’Émile Bernard, Maurice Denis, Georges Lacombe, Paul Ranson, Édouard Vuillard… Après votre visite, découvrez près du musée les sites qui ont inspiré ces artistes au tournant des XIXe et XXe siècles. Le bois d’Amour bien sûr, où a été réalisé Le Talisman, la chapelle de Trémalo qui abrite toujours le Christ jaune immortalisé par Gauguin, le moulin, le port, et la délicieuse promenade dédiée au poète Xavier Grall. Enfin, s’il vous reste un peu de temps, filez au Pouldu, autre lieu cher à Gauguin et à ses amis, à quelques kilomètres de Pont-Aven

« LE TALISMAN », musée de Pont-Aven, du 30 juin au 6 janvier.
À lire : notre HORS-SÉRIE « DE CONCARNEAU À PONT-AVEN »