Bosch is back !
Entre deux parts de bûches et quelques bulles, la période de fin d'année est propice à piocher dans sa PAL une lecture digestive qui occupe l'esprit sans alourdir l'âme.
Jusqu'à l'impensable qui traînait dans la mienne depuis le printemps dernier était donc la cible idéale. Et figurez-vous qu'en plus, c'est un très bon polar.
Oh pas LE polar qui révolutionne le genre, mais le bon gros polar classique et bien ficelé qui vous fait du bien quand vous voulez revenir aux racines du genre.
Car chez
Michael Connelly, il y a tout : LA et ses faubourgs, les flics d'État et ceux du shérif, les vertueux et les pourris, les planques et les coups tordus, les motels et les putes, l'innocent accusé injustement et les coupables impunis... Et Bosch.
Vingtième opus des aventures de Harry Bosch, il est désormais confronté à une retraite forcée du LAPD (pour ceux qui ont suivi les épisodes précédents), ce qui lui laisse un peu de temps pour tenter de rattraper le celui perdu avec sa fille et commencer à retaper sa vieille Harley. C'est sans compter sur Haller, son demi-frère avocat qui le sollicite pour un coup de main dans une affaire où la défense d'un innocent est mise à mal.
D'où le cas de conscience de Bosch : passer - ou non - de l'autre côté de la force, du camp des flics (où il n'est plus) à celui d'en face, revirement inimaginable jusque-là. D'où le titre du livre (un peu survendeur, non ?).
Passé ces quelques états d'âme, Bosch va se lancer dans une enquête solitaire, sans temps mort, compliquée juste ce qu'il faut, presque sans invraisemblance et surtout, sans twist à deux balles à chaque fin de chapitre, artifice de plus en plus courant autant qu'insupportable dont Connelly n'a, heureusement, pas besoin.
Car au-delà de sa technique rodée et maîtrisée, Connelly a su distiller depuis des années dans sa saga Bosch les petits éléments d'attachement à son héros récurrent qui nous donnent envie de continuer à le suivre, livre après livre. Ici, la page reste ouverte sur la vocation naissante de sa fille et la poursuite d'une aventure avec une inspectrice des affaires internes. Sans oublier l'hypothèse assez forte d'une poursuite de la collaboration Bosch/Haller qui fonctionne plutôt pas mal.
À suivre donc, mais pour ceux qui en doutait, Connelly a retrouvé un souffle pour sa série. Je vous le dis : Bosch is back !