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Critique de Ode


Prêts à partir en vacances dans un hôtel de luxe sur la côte anglaise, Howard et Elizabeth (imaginez Jacques Dutronc et Charlotte Rampling) ne sont pas ravis d'apprendre que Brian et Dotty (imaginez Denis Podalydès et Karin Viard), leurs voisins un peu bizarres, vont au même endroit, au même moment. Finalement, Howard, prétextant une surcharge de travail, cède sa place à une amie de sa femme, Melody, accompagnée de son bébé. Tout ce petit monde se retrouve dans la station balnéaire, pour une semaine pleine de surprises en tout genre...

C'est "Embrassez qui vous voudrez", le film déjanté de Michel Blanc, servi par un prestigieux casting, qui m'a fait découvrir ce roman de Joseph Connolly. Sobrement intitulé "Summer Things", traduit par "Vacances anglaises", il vient d'être réédité sous le même titre que le film – et pour cause !
Quand on passe d'un film au livre qui l'a inspiré, on découvre souvent plus de détails, plus de profondeur aussi dans les personnages, voire des pans entiers de l'histoire qui on été modifiés ou coupés. Mais cette fois, le film – bien que transposé en France – épouse le livre dans ses moindres détails, tout en lui offrant une fin plus piquante. Quand c'était possible, les personnages ont conservé le même nom, comme Elizabeth ou Lulu, la très belle femme flanquée d'un mari hyper-jaloux (le couple Carole Bouquet-Michel Blanc). Idem pour les savoureuses répliques du film, qui figurent telles quelles dans le livre. Une différence, cependant : dans la version originale, ce pauvre Brian collectionne les plaques d'égout et non les compteurs à gaz... Ce qui, avouons-le, ne change pas grand chose à sa santé mentale.

Sur le thème des vacances et des relations entre voisins, où l'entraide n'est jamais loin de la rivalité, Joseph Connolly plante une comédie de moeurs à la fois caustique et désopilante. Ses personnages se mentent et se trompent sans vergogne, les plus jeunes – comme Katie, 17 ans, ou Colin, 15 ans – n'étant pas en reste par rapport à leurs aînés. Pour souligner l'hypocrisie ambiante, l'auteur superpose aux dialogues les pensées véritables de chaque protagoniste, à grand renfort de mots en italique et de termes crus. Ce procédé comique pourrait agacer au bout de 400 pages, à moins de réserver le roman à une lecture de vacances – ce que j'ai fait. Car, comme l'exprime si bien Elizabeth, j'avais « vraiment besoin de faire un break, vraiment. »

Un récit dynamique, du sexe et de l'humour British : j'ai cru lire du David Lodge, en plus trash. Sous son apparente frivolité, ce ballet loufoque porte un regard assez désenchanté sur la vie, le couple et l'amour.

Entrez dans la danse, voyez comme on danse,
Sautez, dansez... Lisez-le si vous voulez.
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