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EAN : 9782364681033
332 pages
Editions du sous-sol (28/04/2016)
3.79/5   21 notes
Résumé :
1980. Ted Conover est un jeune étudiant en anthropologie de vingt-deux ans lorsqu'il se décide à partager la vie des "hobos", ces sans-domicile itinérants américains. En leur compagnie, il avale des milliers de kilomètres de rail dans des trains de fret, avec pour seul bagage un sac de surplus de l'armée en bandoulière lesté d'un bidon d'eau. Fuyant une vie de confort, il va ainsi parcourir les Etats-Unis quatre mois durant, "brûler le dur" et multiplier les rencont... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
En 1980, Ted Conover, étudiant aisé de Denver, décide de se faire passer pour un hobo, ces chemineaux américains qui voyagent à l'oeil dans des trains de marchandise, afin de réaliser un reportage en immersion dans ce monde si éloigné de lui.
Ce récit si bien construit décidera en fin de compte de son avenir d'écrivain-reporter.
Quelques photos prise avec un appareil instantané complètent le livre : eh oui ! l'ère des téléphones portables qui font aussi office d'appareil photo est loin d'être advenu !
Le jeune homme découvre la vie misérable de ces vagabonds, qui n'est pas celle, libre et sans contraintes, qu'il avait imaginé au début de son périple. C'est plutôt le contraire, ils doivent sans cesse calculer leur itinéraire en fonction des aides qu'ils espèrent recevoir, parfois en vain, surveiller les alentours pour se garder de la police (les bouledogues) et de leurs compagnons d'infortune. le racisme est bien présent aussi.
J'ai beaucoup apprécié ce témoignage qui m'a fait voyager mais surtout réfléchir à la vie d'autres personnes, nos semblables, une vie qui pourrait bien être la nôtre (cf. la dernière phrase).
L'introduction (que j'aurais du lire plutôt en conclusion), écrite vingt ans après la première parution de ce livre, nous rappelle que la vie des quelques hobos restants est devenue encore plus problématique ; et pourtant, il y a de plus en plus de pauvres aux Etats-Unis et ailleurs et le mot jungle utilisé pour indiquer les endroits où se terrent les hobos lorsqu'ils ne voyagent pas résonne malheureusement avec l'époque actuelle.
Ne croyez cependant pas que tout est noir dans ce livre, il contient des moments d'humour, de partage et une grande humanité.
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Dans la catégorie non-fiction, voici un reportage comme j'aimerai en lire plus souvent. Bien construit, bien écrit. A la fois immersif et réfléchi.
L'auteur est un jeune journaliste qui veut vivre une expérience et non la raconter de l'extérieur. Il va s'immerger parmi les hobos, jusqu'à le devenir, carnet en poche et paquetage sous le bras.
Les hobos ? Des vagabonds à part, vivant sur les trains de marchandises. Un « pur produit » américain pour le dire cyniquement. le phénomène est aussi ancien que les rails : Steinbeck évoquait déjà ces saisonniers qui dormaient dans les wagons pour rejoindre la Californie ; quant à Kerouac, ils les appelait les clochards célestes.
Même si désormais ils semblent circuler moins pour trouver du travail que des bons de nourriture vite transformés en boisson. D'ailleurs l'auteur ne cache rien des déboires, du dénuement, des colères et des coups de blues.
Pourtant, lorsque j'y repense, c'est la plénitude d'un voyage sans contrainte qui domine. Un hymne à la liberté dans l'immensité des terres de l'ouest des Etats-Unis, des Rocheuses au Pacifique. Et un peu comme les hobos, j'ai pris mon temps, profité de ma lecture faite de longs trajets et d'autres plus courts, au gré des événements.
Un magnifique récit de voyage dans la dèche et dans l'envers du rêve américain.
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Extrait de chronique :
"Il ne s'agit pas ici de s'inscrire dans l'héritage du tall tale et de ses « fables pleines de prouesses et d'exploits servies à n'importe quelle occasion sans tenir compte de l'identité de l'interlocuteur » ou dans un journalisme engagé. le récit undercover de Ted Conover procède plutôt à une mise en perspective d'un monde par rapport à un autre et, d'une certaine façon, éclaire autant le mode de vie des hobos que celui des étudiants américains des années 80, fils de bonne famille et propres sur eux. Ted Conover ne tente pas de se départir de son appartenance à une classe sociale relativement aisée et écrit pour ses pairs (...)"
Suite sur mon blog http://louetlesfeuillesvolantes.blogspot.com .
Lien : https://lesfeuillesvolantes...
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« Sur le rail » est un documentaire passionnant, empli de finesse et d'humanité, montrant le quotidien d'une catégorie de personnes qu'on appellerait aujourd'hui les SDF.
Dépassant le cadre des a priori et jugements à l'emporte pièce, Conover s'immerge dans le monde précaire et dangereux des hobos, qui payent cher leur liberté en subissant les vexations de tous les marginaux que la société méprise.
Par l'intelligence de son récit à la portée sociale fantastique, il parvient à rendre proche au lecteur ces gens dont on préfère éviter le regard par peur de l'image de déchéance (la notre sans doute) qu'ils nous renvoient..
Lien : https://lediscoursdharnois.b..
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Critique complète sur le site.

e. Au fil du rail est un superbe carnet de voyage qui s'intéresse avant tout au mode de vie Hobos, à sa culture et surtout aux rapports sociaux qui sont propre à ce monde. Richement documenté et se lisant quasiment d'une traite son essai, d'une écriture volontairement simple, plonge le lecteur dans un univers dense à la fois riche et percutant où le danger n'est jamais loin.
Lien : http://www.undernierlivre.ne..
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critiques presse (2)
NonFiction
06 février 2017
Conover partage, l’espace d’un an, l’existence des «hobos», ces sans-domicile qui parcourent l’Amérique à bord des trains de marchandises.
Lire la critique sur le site : NonFiction
LaLibreBelgique
04 août 2016
Plongée dans un univers et une époque révolus, entre liberté et errance.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Le monde des clandestins du rail a considérablement changé au cours des vingt ans qui ont suivi la première édition d'-Au fil du rail- (...)
Un autre terme "sans-abri", devenait de plus en plus fréquent à l'époque où j'ai écrit -Au fil du rail- ; au lieu de s'éteindre purement et simplement, semblait-il, les hobos allaient se fondre dans ce nouveau concept, qui ne désignait qu'un problème social et délaissait le charme romantique du monde du rail. Le plus fascinant avec les hobos, qui furent engendrés par la Grande Dépression, a toujours été leur manière de créer du romantisme à partir de la fatalité. (p. 10)
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« “C'est pas l'idée d'avoir un putain de boulot que j'aime pas, c'est tout ce délire autour.” Il entendait par là le processus consistant à louer et aménager un appartement, à acheter des vêtements, à chercher un emploi, à remplir des formulaires. […] Le travail était un écheveau d'obligations et d'attentes qu'il ne semblait pas du tout pressé de démêler. Sa réaction face au travail me rappelait la mienne vis-à-vis de l'école quand j'étais plus jeune : surtout après de longues vacances, la perspective de devoir rentrer de nouveau dans un système cadré avec un emploi du temps strict était assez terrifiante. »
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« Pour comprendre les hobos, en d'autres termes, vous devez assimiler l'idée que les gens ne peuvent pas toujours faire ce qu'on leur demande. Peut-être vous dit-on de trouver un emploi, mais il n'y en a pas. Peut-être revenez-vous d'une guerre insensée pour que l'on vous dise de continuer comme si rien ne s'était jamais passé. Peut-être habitez-vous un petit réduit dans une petite pension et passez-vous vos journées à ne rien faire. Le découragement et le dégoût viennent alors facilement. Beaucoup de carrières de hobos ont commencé lorsqu'ils ont dit à la société : “Tu peux pas m'virer — je démissionne !” »
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Les représentants de commerce, les pilotes de ligne et les touristes parcouraient un paquet de kilomètres, mais ils n'appréhendaient pas la géographie de la même manière que les hobos. Tiny l'avait exprimé avec justesse : "Embarquer dans un wagon de marchandises, c'est être là. Tu regardes par la porte et c'est l'Amérique. Elle est là, devant toi, sans pare-brise ni panneau au milieu."
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« Pour le hobo, les relations spatiales entre les lieux étaient davantage que deskilomètres sur une carte. Il jaugeait les distances en termes d'heures de train nécessaires, et perception du temps se trouvait colorée par tout ce qu'il avait vu ou senti en chemin. J'avais l'impression que le hobo comprenait la taille de l'Ouest comme personne ou presque. […] Au cours de ses centaines ou de ses milliers de voyages en train, le hobo apprenait à connaître son pays. Quelque part, la géographie américaine signifiait davantage pour le vagabond du rail. »
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Videos de Ted Conover (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Ted Conover
En 2017, Ted Conover se rend dans la vallée de San Luis (Colorado) afin d'étudier le mode de vie rural de ses habitants, consistant à vivre de peu et à se tenir à l'écart des courants dominants. Il devient bénévole pour une association locale et rencontre alors une Amérique des laissés-pour-compte, où les périphéries, pétries de contradictions, font entendre leur voix de plus en plus fort. En 1986, l'anthropologue brésilienne Aparecida Vilaça se rend dans la forêt amazonienne pour y étudier la tribu des Wari. Débute alors un travail de trente années auprès de ce peuple aux rites ancestraux ainsi qu'une relation particulière avec un homme nommé Paletó qui deviendra son père. Dans leurs livres, les deux auteurs témoignent d'un travail minutieux où l'écriture se confronte à la culture locale et à des réalités particulièrement sensibles, qu'il s'agisse des marges étasuniennes ou de la déforestation.
Après des études d'anthropologie, Ted Conover est devenu journaliste spécialiste du reportage d'infiltration, publié dans les colonnes des plus prestigieux magazines américains. Il est notamment l'auteur de Au fil du rail (Éditions du sous-sol, 2016). Aparecida Vilaça est professeure d'anthropologie sociale à l'université fédérale de Rio de Janeiro. Elle intervient régulièrement dans les établissements aussi prestigieux que l'EHESS et le Collège de France.
Rencontre animée par Sarah Polacci et traduite de l'américain par Morgane Saysana
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