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Critique de Nokturne


Premier texte de Conrad que je lis... Mieux vaut tard que jamais.

Il a été difficile pour moi de lire ce texte sans me souvenir d'Apocalypse Now dont il est la base du scénario et plus encore sans me rappeler l'interprétation magistrale et le charisme sidérant de Marlon Brando. Et je dois avouer qu'à côté de l'acteur américain, le M. Kurtz de cette longue nouvelle fait pâle figure... À vrai dire, et toujours de mon point de vue, le film de Coppola est largement supérieur au texte de Conrad, il en révèle toute la puissance contenue et le transcende.

Ceci dit, dès les premières lignes de l'histoire j'ai compris que j'avais affaire à un grand auteur, à un homme habité par une vision de la vie et du monde et porté par une langue. Immédiatement, j'ai su que j'entrais dans un univers et que je n'en resterais pas à cette première lecture.

Au coeur des ténèbres est un tableau du genre humain qui le représente dans ce qu'il a de plus grotesque et jusqu'à l'absurde. On pourrait dire qu'on y découvre la civilisation européenne (et toute civilisation?) comme un vernis bon marché et de mauvais goût masquant une barbarie et une sauvagerie (le Mal absolu) toujours à l'affût, incarnées par le personnage de M. Kurtz. "Au coeur des ténèbres" pourrait signifier "au coeur de l'homme" (masculin), où palpite ce que seul Kurtz aperçoit comme une ultime révélation avant sa fin: "L'horreur! L'horreur!"

Esprit du temps, sensibilité féministe?... J'ai compris la fin de l'histoire comme une possibilité de salut pour l'humanité (et toute civilisation) du côté de la femme qui, elle, n'est pas fascinée par l'horreur et ne s'y jette pas, mais veut croire, envers et contre tout, à l'amour.
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