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Trois hommes sont attablés autour d'une bouteille, l'un d'eux, Marlow, se souvient...
Il va raconter son premier engagement en temps que second dans la marine marchande à bord de "La Judée", il a tout juste vingt ans et convoyer du charbon de Londres à Bangkok est pour lui le summum de l'aventure, il est jeune, plein de vie et d'envies, il se sent invincible.
C'est un court récit qui va se révéler passionnant à suivre, car il va se passer pas mal de choses, même les haltes forcées vont être intéressantes car la narration est simplement brillante, l'auteur devait être fasciné par la mer.
Si l'on considère que cette nouvelle a été écrite en 1898, soit il y a plus de 120 ans, on ne peut qu'être étonné par le style qui se révèle très actuel voire moderne.
J'ai découvert Joseph Conrad grâce à mes pérégrinations sur Babélio et je voulais initialement lire "Au coeur des ténèbres", "Jeunesse" étant en première partie dans mon édition constitue donc une lecture "accidentelle" que je ne regrette absolument pas, j'ai simplement adoré, le hasard fait souvent bien les choses.
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A celles et ceux qui souffrent du mal de mer, je conseille de ne pas embarquer avec le jeune Marlow, vingt ans, toutes ses dents, aspirant au commandement et soupirant après l'aventure maritime.

Son rêve est celui de tous les marins (par conséquent de tous les Anglais à l'en croire) : naviguer, de préférence vers l'Orient. Et ce rêve n'a jamais été aussi près d'être exaucé puisqu'embarqué sur La Judée, placée sous la férule du capitaine Beard dont c'est le premier commandement, Marlow se voit confier la lieutenance. Mission : amener à bon port - Bangkok ! - une cargaison de charbon. La feuille de route semble simple à suivre et notre fougueux marin se sent déjà pousser des ailes sauf que La Judée est un rafiot qui prend l'eau de partout et dont le temps sur mer semble révolu...

A travers ce récit qui se déroule exclusivement sur les flots, Conrad rend un hommage à la jeunesse (et comment ne pas deviner qu'il parle de la sienne ?), à la passion et l'audace qui l'animent et à ce goût de l'aventure qui caractérise les jeunes matelots. A travers une succession très rythmée d'aléas, de la tempête à l'incendie, La Judée trimbale sa vieille coque sur l'Océan Indien qui lui réserve une place d'honneur dans le cimetière des naufragés, entre l'Australie et l'Indonésie.

Le style de Conrad est toujours aussi plaisant et bien moins anxiogène que dans son terrible "Au coeur des ténèbres". Attention, jargon de navigation à l'horizon, cela ne convient pas toujours aux marins d'eau douce !


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Je profite une nouvelle fois de la collection Folio 2€ pour découvrir un auteur. C'est donc Joseph Conrad avec sa nouvelle « Jeunesse » écrite en 1902.

Je me suis laissé guider par la 4ème de couverture qui m'annonçait « des tempêtes, des catastrophes, une mer déchaînée, l'exotisme d'un Orient mystérieux… ». Mon cerveau s'est focalisé sur le mot « exotisme » et je m'attendais donc à visiter des endroits… exotiques donc. Pour le coup j'ai été déçu.

Tout le reste est véridique par ailleurs, mais l'exotisme reste confiné dans l'esprit du jeune officier Marlow, second du navire « La Judée » qui part à destination de Bangkok. Toute la nouvelle ou presque se passe à bord de ce qu'il faut bien appeler une coquille de noix, tellement elle subit d'avaries, de défaillances, de gros accidents, et est de plus malmenée par Poséidon.
C'est un Marlow plus âgé qui raconte l'aventure à ses amis, autour d'une bonne bouteille sur laquelle il prélève allègrement sa dîme. le message qu'il veut faire passer, c'est que ce n'est pas la série de drames qui a laissé un souvenir prégnant dans sa mémoire, mais bien l'allégresse, la vitalité, l'imprudence et la naïveté avec laquelle sa jeunesse a abordé les évènements. Qu'importe la dureté des mésaventures, il était jeune, diable ! La nostalgie amère de son « soi » plus jeune qui jamais ne reviendra transpire à travers l'encre d'imprimerie. Il la transforme en morale universelle.

Mais le héros est la jeunesse chargée de rêves, et donc le récit n'est pas raconté de manière triste. Les notes d'humour sont présentes, ne serait-ce que dans la description physique des personnages, comme son capitaine à la figure « en casse-noisettes, le menton et le nez tentant de se rejoindre par-dessus une bouche enfoncée ». On reconnaît aussi le passé de navigateur de Conrad, tellement le style est chargé de termes maritimes qui m'échappent (mais qui sont tous définis dans les notes de bas de page). Conrad sait écrire, pour sûr.

Tout compte fait, ce récit me laisse un arrière-goût de frustration et ne me donne pas vraiment envie de continuer avec Conrad. Mais vous pouvez toujours essayer de me faire changer d'avis ;-)
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Joseph Conrad est un auteur que je tiens en très haute estime. D'abord, il est l'auteur du « coeur des ténèbres » que je considère comme un chef d'oeuvre absolu. Et puis, chaque fois que je lis une oeuvre de Conrad, j'y trouve quelque chose d'intéressant. Même quand un texte ne me convainc pas entièrement, il y a tout de même quelque chose à en retirer.

La nouvelle « Jeunesse » est intéressante à plus d'un titre. Comme « le coeur des ténèbres », ce récit met en scène Marlow, alter-ego de Conrad lui-même. Mais « jeunesse » se déroule avant « le coeur des ténèbres ». J'ai trouvé intéressant de découvrir Marlow dans un autre contexte et à une autre époque. Si on le reconnait par certains aspects, il y a une évolution dans sa psychologie entre les deux récits. Et c'est bien normal. « Jeunesse » porte bien son titre. Si la nouvelle est racontée du point de vue d'un Marlow plus âgé qui porte un regard nostalgique sur cette période passée, c'est bien la fougue et l'enthousiasme de la jeunesse qui sont mis en avant. Cette nouvelle est donc beaucoup moins sombre et plus optimiste que « le coeur des ténèbres ». J'ai même envie de parler de légèreté même si celle-ci est teintée de nostalgie. le ton est donc très différent du « coeur des ténèbres », ici il n'est pas question de sensation oppressante, le récit est plutôt porté sur les péripéties et il y a même des notes d'humour.

Quand on lit « jeunesse » après avoir lu « le coeur des ténèbres » il est inévitable de faire la comparaison entre ces deux oeuvres mettant en scène le même personnage. Mais, au cours de ma lecture, j'ai repensé à une autre oeuvre de Conrad « le frère de la côte » qui ne met pourtant pas en scène le même personnage et qui se déroule dans un contexte très différent. Si j'ai pensé à ce roman, c'est qu'à mon avis les deux oeuvres en question symbolisent des moments opposés dans la carrière de Conrad. « Jeunesse » est écrit dans les débuts de la carrière de l'auteur et on y sent un enthousiasme, un goût de l'aventure, un plaisir d'écrire. « le frère de la côte » est, au contraire, un roman de fin de carrière de Conrad. La fougue de la jeunesse a laissé place à une certaine fatigue, à une forme de lassitude.

Outre l'intérêt offert par la contextualisation de ce texte dans l'oeuvre de l'auteur, « jeunesse » a bien d'autres qualités. C'est un récit très plaisant à lire. On ne s'ennuie pas une seconde. L'intrigue est très bien menée et Conrad semble s'amuser à malmener le vieux rafiot qui sert de cadre à l'histoire, on sent même de la malice chez lui. L'auteur fait encore une fois preuve de son immense talent pour dépeindre et caractériser finement des personnages. En quelques traits, il donne vie à une galerie de personnages riche et variée. J'ai particulièrement aimé le personnage du vieux Capitaine dont c'est le premier voyage en tant que commandant. L'écriture de Conrad me séduit toujours autant. Sa plume est fluide, simple et élégante. Un vrai bonheur.

Plus je lis Conrad, plus je l'apprécie. Je suis bien contente qu'il me reste encore plein d'oeuvres à lire, la promesse de belles lectures.

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J'ai souvenir d'annotations écarlates, comme au fer rouge, sur mes cahiers de collégien, qui me disaient : trop de répétitions !
Ce livre c'est ma vengeance, ma réhabilitation, car Joseph Conrad en use, en abuse à dessein, sans jamais paraître indigeste.
Mieux, c'est d'une efficacité redoutable au point de vue sonore (bravo pour la traduction).
Petit livre dans son format, mais grand roman sur la jeunesse écrit par un auteur plein de nostalgie de ses exploits maritimes, comme un vieux chêne que les haches menacent. Les haches du temps.
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Jeunesse. Avec cette courte et ardente nouvelle, je fais la connaissance de Joseph Conrad. Une nouvelle écrite en glorification d'une époque de la vie où le corps a sa souplesse, le coeur ses espoirs et l'esprit ses intransigeances.

Nous embarquant dans ce qu'on appellerait aujourd'hui une galère, au propre comme au figuré, Joseph Conrad nous clame haut et fort que ce qui fait la beauté de la jeunesse ce ne sont pas les événements qu'on y vit et qui seraient, avec un regard rétrospectif, plus idylliques que ce que l'on vit aujourd'hui. Ce qui fait la beauté de la jeunesse, n'est autre que sa promesse d'avenir.

Avec cette courte nouvelle, accrochez vous au bastingage. Tangage et roulis sont au programme. Pour les supporter, il faut être jeune. Pour les lire, il n'y a d'âge que celui d'apprécier un style au demeurant fort agréable. Un style qui me donne goût à faire un bout de chemin avec cet auteur.

Quelle folie que la jeunesse. Quelle folie d'imaginer que demain sera mieux qu'aujourd'hui. Quelle folie de courir après demain pour y constater au final qu'on n'a pas savouré cet aujourd'hui déjà devenu hier.
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Cinq hommes amoureux de la mer et en ayant une expérience se retrouvent pour écouter l'un d'entre eux, Marlow, raconter sa première odyssée, entre Londres et Bangkok, sur la Judée.
Jeune matelot placé sous le Commandement du Capitaine Beard, il va vivre une traversée particulièrement mouvementée et formatrice. Rien ou presque ne leur sera épargné sur ce rafiot : tempêtes effroyables, avaries qui les obligent à écoper pour ne pas sombrer, puis combustion lente du charbon transporté qui finira par causer un incendie et la perte du navire...Marlow va faire preuve de courage et de compétence, gagnant ses galons de grand marin.

Ce récit s'il ne recèle pas une très grande originalité sur un thème largement abordé, exprime magnifiquement l'amour de Conrad pour la mer, et le lecteur est happé au coeur de ce voyage et des éléments déchaînés. Au-delà, le romancier explore d'autres thématiques : l'éloge de la jeunesse, symbole d'enthousiasme, de passion, de fougue, de courage...mais aussi l'attirance des voyages et le rêve d'Orient.

Peut-être pas le chef d'oeuvre de Conrad, mais une superbe écriture, particulièrement sensible dans les dernières pages d'une beauté admirable, et un véritable héros, le bateau lui-même qui endure, endure, tient tant bien que mal, pour finalement s'embraser dans le final des mers d'Orient.

Idéal pour une première approche de l'oeuvre de cet écrivain passionné de la mer.
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Trois marins arrivés sur leurs vieux jours devisent, et l'un d'entre eux, Marlow, va raconter sa première traversée des océans en tant que lieutenant de bord, alors qu'il avait 20 ans, sur un trois-mâts charbonnier qui s'avère être un véritable cercueil flottant.
Récit initiatique, récit de voyage, qui en vient à être humoristique face à l'invraisemblable scoumoune dont souffre l'équipage qui verra le bateau prendre l'eau plusieurs fois avant de finalement... brûler. Face à ces aléas, tous les hommes et en particulier le narrateur, plein de la vigueur, de l'enthousiasme et de la témérité de sa jeunesse, font montre de courage et d'opiniâtreté, et même d'un flegme tout britannique.
Une bien belle nouvelle du domaine public, très agréable à lire, disponible gratuitement sur liseuse avec Au coeur des ténèbres, son grand classique librement adapté par Francis Ford Coppola dans Apocalypse now.
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Jeunesse de Joseph Conrad est une courte nouvelle. C'est un récit d'apprentissage, un voyage dans le passé.

Marlow, homme d'expérience, britannique jusqu'au bout des ongles, raconte alors qu'il est attablé dans un pub avec des amis proches son Odyssée. Il n'avait pas 20 ans, lorsqu'il s'est engagé comme Lieutenant sur un bateau de transport en route pour Bangkok. Bangkok! Il se lance à corps perdu dans cette aventure avec tout l'enthousiasme et la passion de la jeunesse.

L'Odyssée est comparable à celle d'Ulysse. La route est semée d'avaries, le tumulte de la mer s'emporte en une tempête furieuse qui brise tout : les matelots et leur navire. le bateau prend l'eau et fini par exploser entraînant sa cargaison dans les profondeurs des eaux tropicales. Mais la détermination et l'inconscience du jeune homme sont les vrais moteurs du récit. La fraternité, l'humanisme et le courage sont les valeurs de ce roman "homérique".

25 avril 2012
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Jeunesse /Joseph Conrad

« Jeunesse », nouvelle parue en 1902, relate un voyage que le lieutenant Conrad fit à bord d'un trois-mâts barque, en partance d'Angleterre pour Bangkok pour transporter du charbon et qui dut être abandonné en mer en mars 1893 dans les circonstances même que l'écrivain narre avec fougue et enthousiasme, dans son récit marqué d'une profonde humanité et d'un réalisme saisissant.
Cinq anciens amis se retrouvent attablés autour d'une bonne bouteille. Ils sont des hommes qui ont réussi dans la vie, et parmi eux un certain Marlow ainsi que le narrateur. Ils ont tous bourlingués dans leur jeunesse, marins aguerris épris d'aventures, réunis par le lien puissant que crée la mer.
Marlow évoque alors avec nostalgie son premier embarquement comme premier lieutenant alors qu'il avait vingt ans. Tempête, naufrage, faux départs, incendie et explosions sont au rendez-vous. Un voyage initiatique de l'adolescence vers l'âge adulte, une odyssée épique et inoubliable. Une belle métaphore de l'existence.
Extrait : « Je me rappelle ma jeunesse dit Marlow, ce sentiment dont l'attrait décevant nous porte vers des joies, vers des dangers, vers l'amour, vers l'effort illusoire, vers la mort : conviction triomphante de notre force, ardeur de vie brûlant dans une poignée de poussière, flamme au coeur qui chaque année s'affaiblit, se refroidit et s'éteint trop tôt, trop tôt, avant la vie elle-même. »
Et à la fin : « Ah ! le bon vieux temps, – le bon vieux temps ! La jeunesse et la mer . L'enchantement et la mer ! La bonne , la rude mer , la mer âcre et salée qui murmurait à votre oreille et rugissait , contre vous et vous coupait brutalement le souffle . »
Une brève lecture à ne pas manquer.




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