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Citations sur L'Agent secret (17)

– Voilà ce que vous devriez essayer ! Un attentat dirigé contre une tête couronnée ou un président, c’est sensationnel, si l’on veut, mais plus autant qu’autrefois. C’est entré dans la conception générale de l’existence de tous les chefs d’État. On s’y attend, comme à une chose infaillible, surtout depuis que tant de présidents ont été assassinés. Prenons maintenant un attentat contre… mettons une église. La chose, à première vue, paraît horrible : eh bien, croyez-moi, elle ne fera pas autant d’effet que pourrait le croire un esprit moyen. Si révolutionnaire ou anarchiste qu’en soit l’origine, il se trouvera nombre d’imbéciles pour y voir une manifestation antireligieuse, ce qui retirerait beaucoup de la signification particulière que nous voulons prêter à l’action. Un attentat meurtrier contre un restaurant ou un théâtre ne servirait pas davantage : on y verrait l’exaspération d’un affamé, un acte de vengeance individuelle. Tout cela est usé ; les journaux ont des explications rassurantes toutes prêtes pour ce genre d’exploits. Je veux, de mon point de vue, vous énoncer la philosophie de la bombe ; à votre point de vue, vous prétendez avoir servi notre cause depuis onze ans. J’essaie d’être précis et clair. Les sens de la classe que vous attaquez sont émoussés ; la propriété lui semble une chose indestructible ; il ne faut pas compter, de sa part, sur une émotion de longue durée, soit de pitié, soit de frayeur. Pour influencer l’opinion publique, aujourd’hui, un attentat à la bombe doit avoir une autre portée, dépasser toute intention de vengeance ou de terrorisme : il faut qu’il soit purement destructif. Il doit être cela, rien que cela. [...]
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- Balivernes ! s’écria-t-il, avec un calme relatif. Il n’y a ni loi ni certitude. Au diable la propagande par l’éducation ! Ce que savent les gens, cela nous est bien égal, quelle que soit l’exactitude de leur connaissance. Ce qui nous importe, c’est l’état d’émotion des masses. Sans émotion, pas d’action !
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le cocher contempla les pièces d'argent qui, paraissant toutes menues sur sa grosse paume crasseuse, symboilisaient les résultats insignifiants qui récompense le courage et les labeurs ambitieux d'une humanité dont les jours sont courts sur notre terre de malheur.
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- Malheureusement, je le répète, vous êtes un paresseux ; vous ne savez pas profiter des circonstances. Du temps du baron Stott-Wartenheim, il y avait à l’ambassade un tas d’écervelés ; ce sont eux qui furent la cause de l’opinion fausse que se firent les gens de votre sorte sur le caractère du service secret. Il est de mon devoir de corriger cette erreur en vous exposant ce que le service secret n’est pas, et il n’est pas une institution philanthropique. Si je vous ai convoqué ici, c’est à dessein de vous en informer.
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La folie et le désespoir! Qu'on me donne cela comme levier, et je ferai bouger le monde.
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Moi, je vais vous exposer la philosophie du terrorisme de mon point de vue, de ce point de vue que vous prétendez avoir servi depuis onze ans. [...] La sensibilité de la classe à laquelle vous vous attaquez s'émousse vite. Aux membres de cette classe la propriété apparaît comme indestructible. On ne peut compter longtemps sur leurs émotions, soit de pitié, soit de crainte. Pour qu'un attentat à la bombe ait une influence quelconque sur l'opinion publique aujourd'hui, il faut qu'il aille au-delà des intentions de vengeance ou de terrorisme. Il faut qu'il soit purement destructeur. Qu'il soit cela et rien que cela, sans qu'on puisse le soupçonner un instant d'avoir un autre objectif.
("L'agent secret" est publié en 1907.)
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Car, de toute évidence, on ne se révolte pas contre les avantages et les bénéfices qu’offre l’ordre social, mais contre le prix dont il faut les payer sous les espèces de moralité courante, de contrainte personnelle, de labeur. La majorité des révolutionnaires sont surtout les ennemis de la discipline et de la fatigue. Il est aussi des natures qui estiment, d’après leur sens de la justice, que le prix exigé est monstrueusement disproportionné, odieux, opprimant, vexatoire, humiliant, rapace, intolérable : ceux-là sont des fanatiques. Le reste des rebelles sociaux sont les rebelles de la vanité, cette mère de toutes les illusions, nobles et viles, compagne des poètes, des réformateurs, des charlatans, des prophètes et des incendiaires.
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La folie est vraiment terrifiante, dans la mesure où on ne peut l'apaiser ni par des menaces, ni par la persuasion, ni par des pots-de-vin.
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"Tu ne sais pas à quoi sert la police, Stevie ? Elle sert à empêcher que ceux qui n'ont rien prennent des choses à ceux qui en ont."
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Tout imbécile fortuné croit à la science. Il ne sait pas pourquoi, mais il croit quand même qu'elle est importante. C'est le fétiche sacro-saint.
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