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Critique de Biblioroz


D'allure épaisse et avec son caractère passif, le capitaine Mac Whirr ne fait preuve d'aucune fantaisie et commande le navire à vapeur Nan-Shan caché derrière son apparente totale indifférence, en économisant chacune de ses paroles.
Alors, lorsqu'il constate la chute importante du baromètre, il ne s'alerte pas outre-mesure. Pourquoi se méfier et à quoi bon penser à anticiper une tempête qui n'est pas encore là ?
Il navigue pourtant dans les mers de Chine, pendant la saison des typhons, et doit rallier un port de commerce pour y livrer sa cargaison et débarquer deux cents coolies chinois parqués dans l'entrepont avec leurs précieux dollars accumulés dans les colonies.
Le vent est encore absent mais la houle se lève, la chaleur devient suffocante et exacerbe l'équipage dont le jeune second Jukes qui s'étonne toujours du manque de réaction de son supérieur. Quelle absurdité d'envisager de dévier du cap pour contourner un mauvais temps que l'on devine seulement !

Le nombre de pages de ce petit roman, ou de cette longue nouvelle, est bien suffisant pour rendre l'intensité du vent cinglant, des embruns qui s'abattent sur le pont, des plongeons du navire dans la houle. Tous les bruits de la tempête éclatent et, lame après lame, toute l'eau qui submerge le navire nous irrite de son sel.

Au-delà de la furie des éléments, l'auteur a mis l'accent sur toute l'évolution de la voix du capitaine face à son second. Toutes les attitudes humaines montent en intensité, proportionnellement au déchaînement climatique, y compris parmi les coolies chinois. Quel est le danger qui menace le plus ?

Cette lecture enrichit notre vocabulaire maritime, nous secoue dans tous les sens au risque d'avoir le mal de mer, nous consterne devant les attitudes et préjugés racistes et surtout nous intrigue quant aux décisions du placide capitaine Mac Whirr dont les qualités de commandement inspirent dès le début un profond scepticisme.
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