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Critique de palamede


Après plusieurs romans inspirés de ses relations familiales conflictuelles, dont le plus célèbre est le Prince des Marées, Pat Conroy quitte ici le genre du roman pour une autobiographie qui éclaire sur une oeuvre qu'il dit lui-même hantée par son père.

Un oeuvre qui revient en effet constamment sur les relations haine-amour avec un père - de la grande famille des Irlandais de Chicago, colonel des Marines, brillant pilote de chasse pendant les guerres de Corée et du Vietnam - n'hésitant pas à lever la main sur femme et enfants. Ce que Pat ne peut lui pardonner, d'autant, quand tant qu'aîné, il se sent investi de la protection de ses six frères et soeurs, et surtout de sa mère qu'il vénère. Des mauvaises relations devenues obsessionnelles, à l'origine de la dépréciation de soi, des dépressions et des envies de suicide qui toucheront Pat une bonne partie de sa vie.

Mais si La mort de Santini revient encore sur les conséquences désastreuses de la violence paternelle sur sa famille, il est aussi un livre sur la réconciliation. Après le divorce de ses parents, la parution du roman, le grand Santini (une charge en règle contre son père) et surtout le film qui en a été tiré - la vie de la famille avec sa folie jouée sous leurs yeux - ont été un révélateur, peut-être de ce qui se jouait vraiment entre eux , et ont rapproché Pat de son père. Et même si par la suite le père a su tourner les choses à son avantage, parlant de l'aspect romancé du livre et profitant de la célébrité de Pat pour se mettre en avant, c'est avec la complicité et pour le plus grand bonheur de celui-ci.

Dans La mort de Santini, avec son humour et sa belle écriture (bravo à la traductrice) Pat nous fait aussi découvrir La Caroline du sud qu'il apprécie tant, ainsi que l'ensemble de la lignée des Conroy et que toute son ascendance maternelle - des blancs pauvres des Appalaches - qui a abouti à Peg, la mère belle et fantasque tant aimée. Celle (avec son extraordinaire grand-mère) qui lui a donné peut-être le plus bel héritage : son ouverture d'esprit et son amour de la littérature, " grâce à un insatiable amour de la lecture et à la majesté des mots qui, dans un certain assemblage, pouvait rendre magique ce monde impitoyable. "

Merci à Babelio et aux Éditions le nouveau pont pour cette très belle lecture.
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