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EAN : 9782490356348
272 pages
Chemin Fer (03/11/2022)
3.75/5   6 notes
Résumé :
Alors que la Cité s’apprête à célébrer l’anniversaire de sa création, le peuple est réuni dans l’euphorie des grands jours. Soudain, d’étranges filaments venus d’on ne sait où se déploient: l’arme des zombies qui anéantit toute vie humaine et qui transforme ceux qu’elle touche en zombies. L’histoire suit quelques survivants, tous plus haut en couleurs les uns que les autres et déjà peu ou prou exclus de la Cité. Ils vont parvenir à se terrer dans les sous-sols de la... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Original, étrange, captivant, la somme de la curiosité. « J'avais peur que les morts soient là » est un chef-d'oeuvre. Véritablement, comme le bandeau l'exprime « c'est quoi ce truc de fou ? ».
Quel livre, mais quel livre !
Un fameux pas de côté éditorial. L'exigence de la littérature. Qu'importe si le lecteur (trice) peut être dérouté (ée). le but de ce livre finement politique aux nombreux signaux est une satire presque révolutionnaire. Essentialiste, c'est le manège de la vie.
La violence en apogée, l'essence même des démons de l'humanité.
Nathalie Constans est douée, très. Elle poursuit avec ce récit, le point virgule de « Je ne suis pas la bête à manger » précédent ouvrage édité également par les Éditions le Chemin de fer.
Difficile de faire une chronique. Car ce livre est en de ça. Métaphysique, fantastique, à l'instar d'un conte gothique, fusionnel.
L'écriture est une ode. Une jachère fleurie. Qu'importe les zombis. Ils sont un symbole, celui de nos ombres, de nos torpeurs, de nos trahisons. N'oublions pas, « l'homme est un loup pour l'homme ». Ils sont nos travers. Mais la poésie sublime remporte la palme. Il y a toujours un edelweiss à flanc de rocher. Les avertissements vifs des turbulences de notre humanité. le mal face au bien. La valeureuse trame dont on aime la puissance philosophique, intrinsèque, douloureuse parfois. Mais ce livre est rare, donc précieux.
« Il retrace l'histoire. Il dit le chaos d'avant la Cité, la mort et la souffrance, l'injustice, la faim et la misère. La violence. Il dit le lien vivant, végétal, foisonnant et rieur, jailli depuis de l'architecture de tous pour tous. Il dit le lien sacré . Et soudain la tuerie. Elle est sèche, inouïe. Elle se plante d'un seul coup dans la parole de l'orateur. Des cris épouvantés. Elle dure ».
Serait-ce la rémanence du Bataclan et de cette jeunesse fauchée en plein vol par les zombis épris de haine et de sang ?
L'histoire s'efface. Tout va devenir une parabole. L'idiosyncrasie dans une Cité gémellaire de notre monde.
C'est une lecture hors piste, cruciale. Notre civilisation pénètre le labyrinthe de ce texte où la société semble la nôtre mais floutée, déformée. Aucune issue de sortie avant d'apprendre qu'il y aura encore des hommes debout dans une symbiose de fraternité et de soulagement. C'est ainsi que je ressens ce texte. « Apprendre à toujours se méfier » à l'instar de Prosper Mérimée.
« De ces faisceaux, personne ne connaît l'origine. Ils sont là. Parfois, selon une périodicité indéfinissable, les figures de lumière se résolvent en prismes chamarrés et jaillissants sur les murs. C'est alors un spectacle enthousiasmant. Vaste cathédrale baignée de lueurs, temple des temps, berceau des lunes pleines ».
Marceau cantonnier des villes, « -Oui d'accord, mais il doit y avoir une suite. C'est mon nom. Je suis de l'assistance, moi, ma famille, c'est la Cité. C'est là que je suis né. C'est là qu'on m'a laissé. Y a pas de pré. C'est pour ça que j'ai été tellement content de pouvoir m'occuper des pars et jardins à l'empierrement de ma famille. Là, regardez, regardez bon sang, c'est là que je suis né ».
« Alors je regarde. Je trouve la Représentation, je trouve la Grand-place commune, je trouve le fleuve-frontière. Il a fait une reproduction exacte de la Cité. Et l'a signée là où il a été abandonné. Il ne sait ni lire ni écrire ».
Parabole, serait-ce notre Cité, notre monde qui s'effondre ?
Le capitalisme à outrance, le terrorisme, le racisme, la violence dans sa plus vive expression, les dénonciations à peine voilées.
Ce livre est une apothéose. L'utopie et le rêve-regard. Roman construit au scalpel, saison après saison, Nomos, historien second : « Elles disent porter l'histoire sur leurs épaules comme Atlas la voûte céleste. le monde est si lourd qu'il les écrase, perpétuellement. Depuis toujours elles sont en dessous. Il y a du verre, disent-elles. Un plafond. Leur nuque y est collée. C'est là que viennent les choses, de leur nuque affaissée…. Je me tais. J'ai le dos large. Il faut tout réécrire. le lien entre elles est ondoyant et paisible, fluide et changeant. Il se matérialise dans l'alvéole comme un envers de filaments. Un antidote. Une cordée. »
Marceau, bâtisseur, l'hédonisme et la perfection. Retranscrire les colonnes qui façonnent l'humanité. Tout est réalisable dans ce roman, dont l'ésotérisme est la carte maîtresse. Terminer la grotte matrice, la Cité au nombre d'or. Avant la fin du monde, le bord du gouffre. « J'ai des enfants plein les bras ».
Ce livre est une apothéose. La certitude de nos arrogances. le point d'appui. Un livre qui pointe du doigt là où ça fait mal. Éther, Spé, Marceau, Bison et Omos. Une communauté Babel et l'orgue de la résistance.
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Une lecture déroutante pour un récit post-apocalyptique dont les héros, tout comme le lecteur, subissent assauts, violence et poésie d'un monde inexplicable en proie à des hordes d'étranges zombies. Dents multipliées et acérées, ramifications végétales, aériennes et toxiques, ravagent l'existence et l'humanité d'une ville en représentation tombant à la dérive. Il faut se laisser faire et lâcher prise sur ce que l'on connaît ou pense connaître avec Nathalie Constans. On y croise des reflux des conquêtes occidentales sur les peuples Amérindiens, la dominance du mâle blanc sur les femmes qui coexistent pacifiquement entre elles, la liberté médicale et la compréhension induite du patient, des animaux perspicaces et très humains, des scènes étranges et poétiques. Entre plumes cassées à raccomoder, mouches mécanisées, amour passionnel, art brut dans les grottes et pile de corps dévorés en partie, on attache son esprit à la grande ceinture de l'imaginaire, on lâche prise et c'est parti.
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Dans une société qu'on imagine aisément post-apocalyptique, une poignée de survivant·es de métamorphoses en mort·es vivant·es aux multiples rangées de dents, insectes voletant au creux des yeux et intelligence calculatrice qu'on coupe court d'un trou dans la tête s'organise dans les espaces urbains encore vaguement sécurisés qu'offrent une Cité souterraine et ses extensions de plein air sur les toits des bâtiments encore debout. Alors que de mystérieux filaments créés par les « chiens » y tissent une nouvelle toile mortifère dans le but de transformer une de ces dernières communautés humaines, on y suit les attitudes et pensées de près d'une demi-douzaine de ces nouvelleux citoyen·es, s'organisant coûte que coûte au quotidien contre cette menace inexpliquée venue d'un autre âge...
Accompagnée des dessins de Philippe Dummont, la première expérimentation en littérature zombie de Nathalie Constans se découpe, à l'instar d'une production série-télégraphique – The walking dead, notamment - en huit parties, dont chacune donne la parole aux différents personnages mis en (ou sur le devant de la) scène. Métaphore à peine voilée d'un système capitaliste dévorant, broyeur de corps et d'esprits, J'avais peur que les morts soient là narre des destins doublement en rupture de ban, à la fois collective et individuelle, pour mieux nous séduire par l'humanité malmenée qui les caractérise, dans un décor où les mouches, omniprésentes, ne sont pas sans rappeler celles, allégoriques de la culpabilité, de la pièce de Jean-Paul Sartre… L'espoir n'y est pourtant pas en reste et c'est tambour battant que l'intrigue nous mène jusqu'à la dernière page de ce nouvel opus du genre !
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Mon fils fait pas mal de compétitions un peu partout en France (j'ai déjà dû le dire d'ailleurs). Quand je l'accompagne, j'en profite, dans la mesure du possible, pour visiter les librairies locales. La dernière en date était La chouette librairie à Lille. A peine avais-je poussé la porte que mes yeux se sont illuminés. Beaucoup de livres et de maisons d'édition qui m'étaient totalement inconnus étaient mis en avant. Cela faisait très longtemps que je n'avais pas vécu une telle expérience. Pour des raisons budgétaires « indépendantes de ma volonté », j'ai dû rester sage, mais l'envie de dévaliser le lieu m'a traversé l'esprit un court instant.

Bien entendu, impossible de repartir les mains vides. A l'époque de ma visite, j'étais en pleine période zombie : lectures, série, film…

J'ai donc craqué pour l'étrange « J'avais peur que les morts soient là » de Nathalie Constans, publié par Les éditions du chemin de fer, agrémenté de nombreux dessins de Philippe Dummont. le roman reprend les codes des séries du genre et fait de nombreux clins d'oeil à « The walking dead ». Ce clin d'oeil m'apparait finalement assez étrange tant ce roman me semble éloigné de la série américaine. S'il est bien question de zombies dans les deux cas, ils apparaissent presque comme un prétexte à l'autrice pour parler du mal dont les hommes sont capables, de la folie qui nous étreint, de notre individualisme qui nous détruit. Tout est flou et, au même instant, précis, dans ce récit poétique qui prend racine dans une citée apparue spontanément des entrailles de la terre. Une cité qui a commencé à se déliter bien avant que la catastrophe ne se produise et que les morts n'en viennent à dévorer les vivants. Des personnages cherchent à survivre, entre les attaques des zombies et les assauts d'une étrange brume qui contamine tout sur son passage. Il y a Ether qui parfois ne peut s'exprimer qu'à travers une poupée, Spé l'indien qui a de véritables plumes qui poussent à ses chevilles et bien d'autres individus esseulés mais qui essaient de garder courage…
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Livre reçu dans le cadre de la Masse critique.

L'invasion a commencé, les zombies sont là, les humains sont en danger, comment vont-ils se défendre, reconstruire leurs vies ?
Thème classique dans la littérature de genre que l'invasion de zombies, l'auteure veut interroger le lecteur sur le monde actuel et son potentiel destin.


J'ai essayé de le lire, vraiment, promis ! J'ai tenu moins de 100 pages, le style de l'écriture ne me convient pas. Trop de répétitions dans les phrases, trop de synonymes, ça se veut percutant, mais ça ralentit le rythme.

Je suis clairement passé à côté de ce livre, pourtant le thème me plait, le livre est beau, il y de belles et étranges illustrations mais non, il n'est pas pour moi.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Au fil des époques, les humains ont attribués aux zombies quelque chose d'eux-mêmes. Comme un miroir sinistre. Ils ont vu en eux, alternativement, chaque chose qu'ils espéraient ne pas être. Cette fois, sans doute, la férocité des chiens, leur voracité.
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- Mon instinct de médecin, c'est la forme que prend ma science confrontée à l'inconnu, fait remarquer le vieux médecin, paisiblement.
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