Jeune homme aisé et oisif,
Adolphe n'a pas encore éprouvé l'Amour. Ellénore quitte alors tout pour lui. Mais dès cet instant,
Adolphe n'éprouve plus rien.
Deux personnages : l'un qui ne m'a inspiré aucune pitié et l'autre qui ne m'a tiré aucune larme. Tout cela malgré le côté larmoyant du héros romantique et le côté pitoyable de sa proie. Il faut dire que je méprise rarement autant les personnages des romans que je lis.
Adolphe est un jeune paon prétentieux, égoïste, immature, indécis et désoeuvré qui va vite comprendre que dans le jeu de l'amour, conquête éclair et sentiment durable ne vont pas forcément de pair.
Mais j'ai aussi eu du mal à éprouver de la pitié pour Ellénore qui finalement ne vaut pas beaucoup plus que lui en abandonnant son presque mari et surtout ses enfants (mais aussi sa position sociale, sa fortune, etc.) et en ne saisissant pas les multiples chances qui lui étaient offertes de s'échapper de cette relation malsaine.
On sait que le romantisme prend plaisir à voir ses personnages torturés dans ce qui semble des situations inextricables mais là je n'ai rien vu qui empêchait les héros de se séparer, à part le fait qu'il n'y aurait pas de livre (mais aurait-ce été un mal ?) et donc la satisfaction perverse des romantiques à se complaire dans le malheur et la mort.
Aussi le roman est trop court pour approfondir la relation et il manque de dialogues et du point de vue d'Ellénore.
Bref, un classique barré sur ma liste mais qui ne me laissera pas un souvenir impérissable (malgré la superbe écriture)... Exceptée cette magnifique réponse de fin de l'éditeur qui met une bonne claque figurative au héros : jouissif !