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Critique de panurge


E LIBERALISME POLITIQUE
" « le commerce guérit des préjugés destructeurs et c'est presque une règle générale que, partout où il y a des moeurs douces, il y a du commerce; et que partout où il y a du commerce, il y a des moeurs douces" (Montesquieu, de l'esprit des Lois).
En 1819, Benjamin Constant (1767-1830) prononce un discours traitant "De la liberté des anciens comparée à celles des modernes". Il démontre, de façon parfaitement claire, ce que le mot Liberté recouvre :
"Demandez-vous d'abord, Messieurs, ce que, de nos jours, un Anglais, un Français, un habitant des États-Unis de l'Amérique, entendent par le mot de liberté. C'est pour chacun le droit de n'être soumis qu'aux lois, de ne pouvoir être ni arrêté, ni détenu, ni mis à mort, ni maltraité d'aucune manière, par l'effet de la volonté arbitraire d'un ou de plusieurs individus: C'est pour chacun le droit de dire son opinion, de choisir son industrie, et de l'exercer, de disposer de sa propriété, d'en abuser même; d'aller, de venir sans en obtenir la permission, et sans rendre compte de ses motifs ou de ses démarches. C'est, pour chacun, le droit de se réunir à d'autres individus, soit pour conférer sur ses intérêts, soit pour professer le culte que lui et ses associés préfèrent, soit simplement pour remplir ses jours ou ses heures d'une manière plus conforme à 2 ses inclinations, à ses fantaisies. Enfin, c'est le droit, pour chacun, d'influer sur l'administration du Gouvernement, soit par la nomination de tous ou de certains fonctionnaires, soit par des représentations, des pétitions, des demandes, que l'autorité est plus ou moins obligée de prendre en considération.

Comparez maintenant à cette liberté celle des anciens. Celle-ci consistait à exercer collectivement, mais directement, plusieurs parties de la souveraineté toute entière, à délibérer, sur la place publique, de la guerre et de la paix, à conclure avec les étrangers des traités d'alliance, à voter les lois, à prononcer les jugements, à examiner les comptes, les actes, la gestion des magistrats, à les faire comparaître devant tout le peuple, à les mettre en accusation, à les condamner ou à les absoudre; mais en même temps que c'était là ce que les anciens nommaient liberté, ils admettaient comme compatible avec cette liberté collective l'assujettissement complet de l'individu à l'autorité de l'ensemble. Vous ne trouvez chez eux presque aucune des jouissances que nous venons de voir faisant partie de la liberté chez les modernes. Toutes les actions privées sont soumise à une surveillance sévère. Rien n'est accordé à l'indépendance individuelle, ni sous le rapport des opinions, ni sous celui de l'industrie, ni surtout sous le rapport de la religion. La faculté de choisir son culte, faculté que nous regardons comme l'un de nos droits les plus précieux, aurait paru aux anciens un crime et un sacrilège. Dans les choses qui nous semblent les plus utiles, l'autorité du corps social s'interpose et gêne la volonté des individus..."

On voit que cette analyse vaut toujours.
Cependant, les conclusions à tirer diffèrent de celles de B. Constant. le XXème siècle nous a démontré que l'espérance de Paix médiée par le Commerce n'empêchait aucun cataclysme. L'Europe dépérit dans un scepticisme amer concernant son Destin Historique. Les Etats-Nations reprennent vigoureusement les rênes. le Commerce participe à la Guerre.

Pourtant une question clairement posée et une réponse lumineuse nourrissent la pensée, modèlent l'action, définissent des étapes. Les sociétés humaines, par essence inconstantes dans leurs espérances, doivent plus espérer d'une Liberté Moderne que d'une Liberté Antique Churchill disait : "La démocratie est le pire des systèmes, à l'exclusion de tous les autres". La démocratie libérale, quels que soient ses défauts, doit donc être défendue contre tout ce qui aspire à la faire plier.

Bref, à lire....
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