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Critique de thedoc


Gwen, 17 ans, a fait une tentative de suicide. Placée dans une clinique, elle revient sur les événements qui l'ont amenée à ce geste.
Gwen débute sa Première L dans un nouveau lycée. Elle, la littéraire, l'amoureuse des livres et des histoires romantiques, a choisi cet établissement pour son option théâtre. C'est également l'occasion pour la jeune fille de retrouver son amie de toujours, Marilène. Bonne élève, studieuse, discrète, fleur bleue, banale diront certains, Gwen est toute surprise lorsque le beau William s'intéresse à elle. Intelligent, populaire, beau gosse, il en fait tourner des têtes ! Alors, pourquoi elle ? Pour Gwen, c'est l'amour avec un grand A qui commence. Sa relation avec William, son prince, est fusionnelle. Trop beau pour être vrai ?

C'est un roman de notre époque, un roman pour adolescents qui dénonce ces relations venimeuses où l'être aimé, adulé jusqu'à l'aveuglement, devient poison pour celui qui l'adore. Car l'amour, dans ces situations, est à sens unique.

Toute en délicatesse, d'une plume très belle, l'auteur nous fait partager la lente descente aux enfers de Gwen dont la jeune fille n'a même pas conscience, prise dans sa folie d'aimer. L'emprise psychologique de William est diabolique car ses techniques, perverses, ne sont que des plus simples : faire croire à l'autre qu'il est le seul à la comprendre, le seul à l'aimer comme il faut. Tout ce qu'il lui dit - paroles qui rabaissent, qui humilient, qui blessent - ne sont prononcées que "pour son bien" . Lui, forcément plus intelligent et avisé, sait parfaitement ce qui lui convient. Et Gwen le croit, bien sûr. Il la fait même douter d'elle-même.

C'est une emprise, terrible. Un amour toxique. Celui qui nous fait croire qu'on mérite tout ce que l'on subit car on n'est pas la hauteur de l'être aimé. Celui qui nous coupe progressivement des autres, famille et amis. Celui qui nous laisse seul en fin de compte. Car lorsque Narcisse/William ne voit plus en Gwen un reflet de sa propre perfection, il la laisse tomber, comme ça. Et Gwen, sans William, n'est plus rien.

Cliniquement, on parle de relation de domination destinée à détruire "l'autre" considéré comme une simple chose, au moyen de stratégies et de manipulations plus ou moins subtiles.
Il s'agit d'un crime parfait, difficile à prouver, rarement puni.

Ce livre, très bien écrit, a le mérite de porter à connaissance des jeunes lecteurs ce phénomène qui malheureusement, est très courant. Et destructeur.
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