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Mireille Vignol (Traducteur)
EAN : 9782746708235
155 pages
Autrement (17/01/2008)
3.92/5   255 notes
Résumé :
"Voilà une caractéristique bien particulière des gens de l'Ouest, songea Grant. Tu peux coucher avec leurs femmes, spolier leurs filles, vivre à leurs crochets, les escroquer, faire presque tout ce qui te frapperait d'ostracisme dans une société normale ils n'y prêtent guère attention. Mais refuser de boire un coup avec eux et tu passes immédiatement dans le camp des ennemis mortels. Et merde, à quoi bon? Il ne voulait même plus penser à l'Ouest, à ses habitants et ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (38) Voir plus Ajouter une critique
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« Le choix entre se tuer ou ne pas se tuer. Il n'avait que cette décision à prendre. »
Sous des allures shakespeariennes, voilà l'alternative extrême qui s'offre à John Grant au bout des 200 pages de ce court roman écrit vers 1960, devenu un classique en Australie.
Roman court mais intense et fulgurant, qui nous plonge, le temps d'un cauchemar éveillé, en plein Outback, dans le « Coeur mort » de l'Australie. le titre original « Wake in fright » (S'éveiller dans l'effroi) en dit long et s'accorde mal avec le cliché du blond surfeur bronzé sable chaud des plages de Sydney. Vous voilà prévenus.
John Grant est instituteur récemment diplômé, et Tiboonda, sa première affectation, ressemble à une punition, entre ennui mortel, fournaise et élèves pas concernés. Mais ouf, arrivent les vacances d'été comme une bouffée d'air climatisé, et Grant savoure à l'avance les six semaines qu'il va passer à Sydney. Bientôt la quille, donc, juste une nuit à Bundanyabba avant de prendre l'avion.
Mais quelle nuit… elle se prolongera 3, 4, 5 jours… ? Difficile à dire pour Grant, qui s'abîme dans le jeu puis l'alcool, « comme s'il avait délibérément décidé de se détruire ; et pourtant les événements semblaient s'être enchaînés naturellement ». C'est ce qui est sidérant dans cette histoire : comment un jeune gars plutôt respectable se laisse emporter sans pouvoir résister par la vague de la déchéance, malgré les sursauts de lucidité de sa conscience. Une glissade inexorable sur une pente rendue instable par la bière : « une seule intrusion tolérée du progrès, enracinée sur des milliers de kilomètres à l'est, au nord, au sud et à l'ouest du Coeur mort empêche la population de sombrer dans la démence la plus absolue : la bière est toujours fraîche ».
En route vers l'autodestruction, Grant pariera son dernier sou, s'embarquera dans une chasse nocturne aux kangourous totalement hallucinée en buvant jusqu'à plus soif, et c'est par la « grâce » de cette ivresse extrême qu'il refoulera l'épisode orgiaque qui s'ensuivra (et dont nous ne saurons rien ; tout est dans la suggestion).
J'avoue fantasmer depuis longtemps sur l'Australie (pas seulement sur les surfeurs blonds précités), j'ai donc commencé cette lecture avec un a priori favorable. C'est évidemment subjectif, mais je pense qu'on frôle le chef-d'oeuvre. Ce livre m'a fait une forte impression, assez indescriptible, presqu'un choc. C'est grandiose, magistral, brûlant, violent, et terrible de voir à quelle promiscuité morale mènent l'ignorance et l'ennui dans un environnement hostile. Ce roman, sans avoir l'air d'y toucher, a la brutalité d'un coup de poing inattendu dans la solitude de la nuit, là où seule la lune pourrait compatir si elle n'était si froide et distante. Et on a du mal à croire que, même s'il y a un dieu pour les ivrognes, il puisse se trouver une bonne étoile pour les désespérés.
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John Grant est instituteur dans la classe unique de Tiboonda, petite bourgade australienne qu'il déteste.
Il est heureux et pour cause, le temps des vacances a enfin sonné. Direction Sidney via Bundanyabba, dit Yabba, petite bourgade australienne qu'il va rapidement détester.
Avancer que ce qu'il envisageait a totalement tourné au fiasco est un doux euphémisme. Very Bad Trip à côté, c'est bonne nuit les petits...

Une virée en enfer, ni plus, ni moins.
Et les mauvaises intentions, il va y répondre plutôt deux fois qu'une car le garçon a de la ressource.
Certains creusent leur tombe avec leurs dents, John a décidé que ce serait à grands coups de tord-boyaux, à chacun sa méthode.
Le réveil sera brutal, la douleur persistante.

De choix regrettables en rencontres invraisemblables, notre pub vivante " l'alcool, non, mais l'eau ferru, ferrugineuse, oui! " construira sa légende éthylique, de celles que vous regretterez toute votre vie. Seulement voilà, John aura-t-il assez de toute une vie pour que s'estompent de sa mémoire ces cinq matins de trop ?

Un court roman hallucinatoire aux scènes surréalistes ( cf la chasse aux kangourous ), Cinq Matins de Trop se boit d'une traite et vous laisse une sacrée gueule de bois la dernière tournée essorée...

4,5/5
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Voilà un livre intéressant, qui se lit facilement et rapidement.
C'est une fable sur la cupidité, fable qui se termine bien pour le principal concerné. Ce sont, également, six semaines dans la vie d'un homme, six semaines de dégringolade vertigineuse sans parachute.
C'est aussi l'exploration du vide, vide de l'existence dont l'ennui est la façade. Remplissage du temps comme on peut, désillusions, remords et regrets.
Alors on boit...pour oublier que l'on boit, jusqu'à n'en plus pouvoir rester debout ni savoir où on est au réveil. Quelle importance ? Demain ce sera identique. Manger, boire, parier pour pimenter le quotidien, chasser, dormir et un peu de sexe, de temps en temps avec une femme disponible et accorte, que demander de plus dans ce fichu pays de l'Outback australien.
John Grant, l'instit, d'un bled de trois maisons avec ses 28 élèves, se trouve mêlé à cette descente aux enfers de son fait, plus il s'enfonce, plus l'espoir diminue et plus l'espoir diminue et plus il s'enfonce, c'est la vis sans fin? Sauf que lui n'y était ni prédisposé ni préparé.
Belle écriture, joli suspense, personnages hauts en couleurs, atmosphère et ambiance à retourner l'estomac et de la bière, de la bière à en saouler le lecteur !
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Voici un livre qui ne donne guère envie d'aller se perdre dans l'arrière-pays australien. Voire même d'aller en Australie...
Le personnage principal enseigne dans un trou paumé qui tient plus du four à ciel ouvert que du village. Mal payé, fatigué, il n'attend qu'une chose: ses vacances pour traverser le pays-continent et retrouver ses proches et un climat moins ouvertement hostile.
Enfin, il y est! Sauf que ça ne va pas tout à fait se passer comme il l'espérait.

On ne dénoncera jamais assez les méfaits de l'alcool et du jeu de hasard (surtout combinés!) et les erreurs qu'ils poussent à faire. Et ça, on peut dire qu'il les accumule, notre héros!

Un livre à la cocasserie aussi corrosive que le tord-boyau maison. Kenneth Cook dépeint un outback peu propice à l'humanité. D'ailleurs, les spécimens dont il dresse le portrait ont de quoi faire fuir... A se demander si ça tient à l'alcool ou à une consanguinité aggravée. Les deux, peut-être...

Si ce roman ne figurera certes pas parmi mes lectures favorites, il m'aura au moins permis de découvrir la plume grinçante de cet auteur. L'histoire m'a rappelé Piège nuptiale de Douglas Kennedy. Si l'intrigue diffère, on pourrait aisément croire que les deux écrivains se sont prêté les personnages. Quand je dis que ces contrées de l'Australie ne me semblent pas une bonne destination!!!!
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Le roman court d'une vie qui bascule pour un rien, par hasard , pour une simple faiblesse vénielle mais malheureusement pas anodine. Et puis une espèce d'engrenage infernal échappant à tout contrôle. le tout dans le cadre sauvage et torride du bush de l'ouest australien. La leçon est radicale.
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critiques presse (1)
SudOuestPresse
09 juin 2022
Dans une réédition agrémentée d’illustrations originales, « Cinq matins de trop » confirme son irréfutable statut de classique de la littérature australienne.
Lire la critique sur le site : SudOuestPresse
Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Il atteignit l'hôtel, traversa le plancher affaissé de la véranda et entra dans le bar. On y était à l'ombre, mais pas au frais. Il ne faisait jamais frais à Tiboonda, mis à part les nuits de plein hiver, quand le froid te pénétrait les os. En hiver, on désirait l'été; en été, on désirait l'hiver; et été comme hiver, c'était bien le diable si l'on ne souhaitait pas être à des milliers de kilomètres de Tiboonda.
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Voilà une caractéristique bien particulière des gens de l'Ouest, songea Grant. Tu peux coucher avec leurs femmes, spolier leurs filles, vivre à leurs crochets, les escroquer, faire presque tout ce qui te frapperait d'ostracisme dans une société normale : ils n'y prêtent guère attention. Mais refuse de boire un coup avec eux et tu passes immédiatement dans le camp des ennemis mortels.
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Le kangourou, complètement étripé, avait traîné ses entrailles sur une dizaine de mètres. Son corps était tellement fracassé que des os, blancs et luisants, lui sortaient de la peau tous les quelques centimètres.
Joe et Dick allèrent inspecter les dégâts causés à la voiture, mais Tydon, resté en arrière, sortit son propre couteau et châtra adroitement la carcasse.
Grant observa l'incident sans réagir. Joe dit :
- Doc les mange. Il dit que c'est c'qui y a de meilleur dans le 'roo.
Grant se sentit défaillir en pensant au hachis que lui avait servi Tydon dans l'après-midi.
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Les étoiles, les étoiles de l'Ouest, si nombreuses, si brillantes, si proches, si propres, si claires, qui tranchaient le ciel de leur froideur impitoyable; des étoiles pures, dépourvues de passion; des étoiles aux commandes de la nuit et d'elles-mêmes; sans exigence et sans pitié; elles se surpassaient dans leur rôle et représentaient l'élément indispensable permettant à Dieu de prouver que la création de l'Ouest n'avait pas été qu'une simple et grossière erreur.
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Voilà une caractéristique bien particulière des gens de l'Ouest, songea Grant. Tu peux coucher avec leurs femmes, spolier leurs filles, vivre à leurs crochets, les escroquer, faire presque tout ce qui te frapperait d'ostracisme dans une société normale : ils n'y prêtent guère attention. Mais refuse de boire un coup avec eux et tu passes immédiatement dans le camp des ennemis mortels.
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