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Jean-Bernard Piat (Traducteur)
EAN : 9782070410354
308 pages
Gallimard (16/05/2000)
3.3/5   76 notes
Résumé :
Histoire d’un flic qui, par désespoir et nostalgie du "bon vieux temps", s’est réfugié dans une quête éperdue, impitoyable de la Justice. Portrait, aussi, d’un tueur psychopathe, pervers, implacable et plein d’une étrange bonne conscience. Avec une galerie de pauvres types, d’indics, de malfrats miteux et de traîtres distingués.

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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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Pour une fois que j'adore la cuisine anglaise !


Souvenir de jeunesse, Cook m'évoque cet ouvrage que j'ai lu maintes et maintes fois sur les grands explorateurs : Marco Polo, Christophe Colomb, Magellan et Cook. Ce dernier, anglais et portant le prénom James, a découvert les Iles Sandwich en 1775, nourriture phare chez nos amis britanniques.

Plus contemporain, Robin Cook est également est un écrivain américain dont ses romans ont pour sujet le milieu médical. Robert William Arthur dit Robin Cook, qui a justement écrit « Les mois d'avril sont meurtriers », a dû adopter le pseudonyme de Derek Raymond pour l'édition anglo-saxonne à cause de l'auteur de polars médicaux. En France, ses romans sont toujours sortis sous son vrai nom, causant quelques confusions avec son homonyme.

Eh oui, quelle tambouille ces Cook! Je ne vous explique pas la difficulté pour rechercher notre Cook, même sur Babélio. Comme la reine Elizabeth et le pape Jean-Paul, le site a eu l'astucieuse idée d'attribuer à notre auteur anglais le nom de « Robin Cook II » !

Le livre en main en ce mois d'avril, le héros s'avère être un sergent, flic meurtri depuis qu'il a perdu sa fille poussée volontairement sous un bus par sa femme Edie, devenue folle.
Au sein du service A14 du commissariat de Poland Street, dit l'Usine, le sergent au caractère bien trempé, est affecté sur « les décès non éclaircis », sans importance pour la presse et le grand public.

Cependant, pour se démarquer de son chef Bowman, il va médiatiser volontairement une affaire épouvantable de meurtre. En effet, quatre sacs découverts près d'un entrepôt contiennent le cadavre d'un homme, tué au pistolet d'abattage (pour les vaches par exemple) découpé et cuit selon des méthodes peu banales comme le dit le médecin légiste. On peut donc le croire sur parole ce toubib, non! Jetez donc un coup d'oeil à la citation…

Dès la première page, l'auteur nous apprend également que le tueur pourrait ou devrait être Billy Mc Gruder, un dur à cuire, ancien légionnaire et un peu psychopathe sur les bords. Par intermittence, des dialogues mettant en scène Billy perturbent volontairement la lecture au début du roman. Mais le puzzle va doucement se reconstituer pièce par pièce. A vous de découvrir la suite…

Bien que le début soit étrange, j'ai tout de suite accroché à ce livre et à l'écriture de Robin Cook. L'humour est noir comme je l'aime ; comme la façon dont le sergent imagine la boucherie lors du découpage et la cuisson du cadavre ; ou encore comment un de ses copains flics, tentant de suivre des malfrats et causant un très grave accident, est « heureusement » mort suite à ses blessures car il aurait été très mal indemnisé, le pauvre !

L'autre spécificité des romans de Cook est la volonté de garder anonymes certains personnages comme le sergent ou encore le sous-directeur de son service dont les conversations téléphoniques sont ponctuées de façon étonnante par « …, dit la voix » comme c'est le cas des émissions de télé-réalité. Cet anonymat crée automatiquement une atmosphère étrange et dérangeante.

Pour résumer, le personnage du flic impertinent et obstiné matérialise tout ce que j'aime dans les romans noirs. Il est question également d'espionnage qui n'est pas franchement la partie la plus réussie et la plus originale. Cependant, j'ai adoré le style de Cook corrosif et bien écrit. On sent que les jeux de mots sur la cuisine ou la nourriture constituent sa petite marque de fabrique. Pourquoi s'en priver avec ce nom ? du pur plaisir !

Après une telle réussite, je me vois dans l'obligation, contraint et forcé, de continuer le voyage littéraire en compagnie de l'alléchant « J'étais Dora Suarez », quatrième tome de la série Factory avec ce sergent bien fêlé.

Et n'oubliez pas, "Si vous voulez bien manger en Angleterre, prenez trois breakfasts" selon le dramaturge anglais Somerset Maugham. Encore merci à Sir Cook pour ce mets anglais somptueux qui contredit cette citation.


PS : Je mettrais 4,5 pour l'oeuvre tenant compte du bémol pour la partie espionnage pas très convaincante et peu originale.
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Recette de cuisine conCOOKtée par l'auteur : vous prenez un homme, vous le tuez au moyen d'un pistolet d'abattage et vous le débitez en morceaux, sciant les os et toutes les attaches.

Ensuite, faites chauffer de l'eau et trempez les morceaux afin de faire bouillir toutes les chairs afin de les rendre méconnaissables. Vous devez obtenir une masse gélatineuse et grisâtre avec la peau qui se détachera toute seule du corps. Une fois ce résultat obtenu, mettez le tout dans quatre grands sacs plastiques, agrafez et c'est prêt ! Dégustez !

Devant cette scène de crime pour le moins originale, notre policier, un sergent désabusé par les blessures personnelles, se met dans la peau du tueur et analyse la scène de crime avec rigueur. Bingo, il a déjà un nom de suspect !

Quand les asssassins veulent jouer au plus malin, ils font des fautes et on les repère de suite.

Notre sergent n'est pas un crétin, il a la pugnacité d'un bouledogue refusant de lâcher le mollet de sa proie. Solitaire, aussi, et non armé. de plus, il a du caractère, notre sergent, n'hésitant pas à répondre aux supérieurs (à Bowman, notament) et refusant tout avancement...

La vie l'a brisé et son seul remède, c'est le travail. Il fait partie du service A14, celui des "décès non éclaircis" au commissariat de Poland Street, dit l'Usine (the factory). Son boulot ? S'occuper des décès jugés "sans importance" pour la presse et le grand public.

Pour lui, c'est là qu'il fait le meilleur boulot : au service des petites gens.

Le talent de l'auteur est de nous conter l'affaire en utilisant le récit à la première personne du singulier (le sergent est le narrateur) et en mélangeant un peu tout : les souvenirs divers du sergent, son enquête qui commence le 14 avril 1983 et les avances dans le temps puisque dès le premier §, nous le voyons sonner chez le coupable, avec, un prime, le récit de la soirée qui précéda le meurtre.

Le tout reste cohérent et on avance par petits morceaux dans cette enquête qui, sous couvert d'un meurtre barbare, cache un Iceberg capable de faire couler beaucoup de personnes !

Si le rythme est lent, ce n'est pas un problème car on ne lit pas ce livre pour du trépidant, mais pour les rencontres entre le sergent et des truands, mais aussi avec le coupable, un psychopathe qui fait froid dans le dos.

Un roman noir, sombre, avec de l'humour grinçant, des personnages forts, haut en couleur et des politiciens aussi retors que les truands. Les dialogues ou les pensées du sergent sont croustillantes !

"Ma quéquette était toute petite, toute recroquevillée contre mes testicules, et j'avais les membres comme des lambeaux de vieux papiers".

Après une telle lecture, je n'ai qu'une envie : continuer le voyage littéraire en compagnie du 4ème tome de la série "Factory" pour retrouver mon sergent fêlé dans "J'étais Dora Suarez".

Lien : http://the-cannibal-lecteur...
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Tout commence par un crime...gratiné n'est pas le mot, puisque le cadavre a été cuit. Bouilli. Découpé de façon professionnelle. Puis réparti en 4 sacs plastiques bien refermés par des agrafes.
Sur les traces du psychopathe capable d'un tel crime, le narrateur : un flic atypique, sergent, refusant mordicus de monter en grade pour ne pas quitter la section des morts non élucidées. Passé lourd puisqu'une mort, élucidée celle-là, le hante : celle de sa fille victime de la folie de son ex-épouse.
Peu de tueurs sont capables de mettre en scène un tel tableau macabre et notre flic repère rapidement un profil compatible. Reste à élucider les tenants et aboutissants de l'affaire, qui risque fort de remonter très haut et de bousculer certains intouchables au passé peu glorieux

Livre de fond de PAL, acheté par erreur du fait d'une homonymie : je croyais avoir affaire à Robin Cook, l'auteur de thrillers médicaux et si le titre m'avait paru bien long par rapport à ceux que cet auteur utilise habituellement, la lecture des premières pages m'a vite fait prendre conscience de ma bévue.

Ma déception fut de courte durée car on se plonge dans un bon roman noir, avec des méchants bien trop méchants pour que leur passé les excuse et des gentils qui n'ont pas toujours vécu dans l'allégresse non plus. L'intrigue se tient même si l'on a pas à deviner qui, mais plutôt pourquoi et comment. le personnage du flic atypique est toujours un plus dans ce type de roman. Pourquoi pas explorer les autres publications de cet auteur

Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Je ne sais pas si c'est un coup de coeur ou une déception. C'est ainsi quelquefois et il m'est difficile d'expliquer pourquoi.
Pourtant les ingrédients sont présents pour que ce soit une réussite, notamment cette enquête qui est bien menée, d'autant qu'un corps bouilli dans son sang, coupé en morceaux et mis dans quatre sacs, sans empreinte ce n'est pas évident comme point de départ.
Le sergent à qui l'affaire est confiée, dont on ne connaîtra jamais le nom, est en charge des crimes non résolus. Il travaille seul, à l'Usine (nom donné au commissariat), bureau 205, son supérieur est appelé « la voix » et leurs échanges sont croustillants d'impertinence et d'ordres absolus :

- Vous me surveillez ça toute la nuit s'il le faut !
- Et si je dois aller aux toilettes ?
- Aussi, c'est un ordre, l'esprit doit dominer le corps… (etc.)

Cette impertinence qui lui est reprochée tout au long du bouquin vient du fait que cet homme est un zombie, il est mort à l'intérieur, il n'est plus qu'une enveloppe. Sa femme, Edie, a tué leur petite fille, Dahlia, en la poussant sous les roues d'un véhicule parce qu'elle l'énervait.
Il va voir sa femme Edie de temps en temps à l'asile. Elle ne le reconnaît plus, le conspue, l'insulte, exprès ou pas ? Il s'en fiche. Sauf que la petite Dahlia le hante dans ses rêves, souvent, douloureusement, elle l'appelle : je t'attends Papa, viens me rejoindre, alors il se réveille, se lève et espère le jour.
Ce caractère au fil des pages est entier, plein, intéressant et le lecteur comprend quand le sergent va se jeter dans la gueule du loup sans arme et en passant le premier. L'appel de l'enfant est puissant, drôlement puissant, tellement puissant, présent, là, oui, il faut…

Le tueur un psychopathe, ancien militaire, béret rouge est une tête brûlée, son portrait est superbement bien ficelé par Cook, au même titre que tous les personnages qu'il met en scène.

Le livre est bien construit, les chapitres se suivent facilement, les mots sont bien liés, le phrasé sent bon, bref le lecteur est bien, il se laisse flotter dans ce récit, au fil de l'eau le regard sur la ligne que forment les lettres. Une lecture qui va bien et que j'ai appréciée.

Deux bémols qui font tâche :
La traduction est faible, phrases parfois incompréhensibles que la teneur globale permet d'interpréter et aucune explication sur les citations de personnages ou de lieux.

La traduction du titre me laisse perplexe…

A noter un magnifique poème page 171 :

Là, au bout de ce chemin je vais tourner
Et m'enfoncer dans notre chagrin
J'ai peur qu'aujourd'hui ne soit perdu
Et que nous n'ayons hypothéqué demain…

Idéal pour la Saint-Valentin…

Il est très long, je le transcrirai un jour, peut-être quand je serai plus courageux.

4,5/5

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En même temps qu'elle inaugure une nouvelle maquette, la collection Folio Policiers se lancent dans la réédition de « polars cultes » issus de son fonds. Sans surprise, l'un des premiers titres concernés est Les mois d'avril sont meurtriers, du défunt et, donc, culte Robin Cook. L'occasion de découvrir ou redécouvrir ce deuxième volet de la série consacrée à l'Usine, commissariat dans lequel exerce, au service des décès non éclaircis, le narrateur, sergent de police désabusé mais animé malgré tout d'un sens aigu de la justice et d'une véritable empathie pour les victimes. La victime, ici, est un indic minable dont a retrouvé le cadavre bouilli dispersé dans quatre sacs. le coupable, lui, est très vite connu. McGruder, ancien militaire et tueur à gages psychopathe, a cependant pour lui de ne laisser que peu de preuves et encore moins de témoins après avoir accompli son travail. S'engage alors entre le sergent et le tueur un combat psychologique, un face à face aussi déstabilisant pour l'un que pour l'autre. Car si McGruder souffre des vérités que lui assène le policier, ce dernier, écrasé par une douleur intime, en combat permanent contre lui-même et contre l'institution et d'une certaine manière fasciné par le tueur, est aussi mis à rude épreuve.
C'est bien à cette opposition, ainsi qu'aux passages relatifs à la vie du policier-narrateur, que tient l'intérêt du roman. Robin Cook crée ainsi une ambiance pesante, plombante même, et met en scène un duel moral plus que physique dans lequel la tension est permanente. Il y a par ailleurs dans l'ambivalence de la relation qui se tisse entre le flic et le tueur un fascinant jeu de répulsion et de séduction. Il y a enfin la construction d'un personnage – ce sergent que la vie n'a pas épargné – sur le fil, qui apparaît successivement solide comme un roc ou sur le fil, prêt à basculer.
On pourra regretter deux choses toutefois. Une traduction qui a bien mal vieilli, tout d'abord. L'imbrication dans l'enquête d'une deuxième intrigue tournée vers l'espionnage qui vient indéniablement parasiter l'histoire sans y apporter quoi que ce soit ensuite.
Ces réserves posées, il n'en demeure pas moins que Les mois d'avril sont meurtriers est un de ces romans qui méritent que l'on s'y arrête et qui, sans être parfaits, révèlent quelques belles facettes noires.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Citations et extraits (37) Voir plus Ajouter une citation
La boucherie. Tu le découpes…

Un bon couteau et un aiguisoir, un marteau également pour briser les os, comme ça tout rentrera dans les casseroles. Tu aiguises le couteau et tu tranches la colonne vertébrale en deux ou trois endroits, aux vertèbres. Tu coupes la tête, les pieds et les mains. Surtout la tête et les mains. Tu fais sauter les dents également ; voilà le marteau. Tu transperce la mâchoire au couteau et tu les fais sauter.[…]

Du feu pour le faire cuire ? Facile ! Pourquoi pas un bon vieux réchaud à gaz de camping. Un petit réchaud plat, un truc qu’on peut fourrer facilement dans la voiture et deux ou trois bonbonnes de gaz – quoi de plus innocent ?

Un pique-nique. Un pique-nique à minuit !


Fred, le flic, se met dans la peau du meurtrier qui a découpé et cuit un homme avant de le déposer en morceaux à l'intérieur de quatre sacs en pleine rue . Quelle imagination ces flics, vous ne trouvez-pas ?
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Ce meurtre, c’est du travail d’artiste.

A ce niveau, c’est de la tuerie de spécialiste. Il n’empêche, quelle sorte de passé ? Dans quel métier un tueur peut-il avoir appris à faire cuire un bonhomme de manière qu’on ne puisse plus l’identifier ?

Un cuisinier ? Un boucher ? Un boucher-cuisinier-tueur ?

Ça ne doit pas courir les rues.



La police britannique recherche un boucher-cuisinier-tueur ayant toutes les qualités requises avec 10 ans d’ancienneté minimum…CV exigé avec photo de préférence.
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- Ce que je n’aime pas, moi, dit Bowman, en virant au rouge, ce sont les petits gradés qui s’imaginent en avoir dans le citron.
- Les hauts gradés qui n’ont rien dedans, c’est encore pire.



Relation acidulée entre le sergent et son supérieur hierarchique, l'inspecteur Bowman
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- Dis donc, j’en ai un pour toi, dit-il.
- Ou ça ?
- A Rotherhithe ; il est fourré dans quatre sacs en plastique, agrafés. Tu peux venir avec moi tout de suite ; la voiture attend.
- De qui s’agit-il ?
- Personne n’en sait rien. Tout ce qu’on sait, c’est qu’il a été assassiné.
- Ça, c’est de la déduction !
- Ne m’asticote pas, dit Bowman, après que le déclic se fut produit.
Pas aujourd’hui.
Ni un autre jour.

Le sergent et l’inspecteur Bowman, les meilleurs amis du monde
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" Si vous voulez bien manger en Angleterre, prenez trois breakfasts "


Citation du dramaturge anglais Somerset Maugham que je poste en hommage à l’humour de Cook très porté sur les jeux de mots ayant trait à la nourriture et à la cuisine britannique.
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