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Jean-Paul Gratias (Traducteur)
EAN : 9782869306967
238 pages
Payot et Rivages (01/10/1993)
3.45/5   21 notes
Résumé :
Vices privés, vertus publiques est un livre éblouissant sur le naufrage d'un monde, la face obscure de la joyeuse Angleterre des sixties, royaume pourrissant gangrené par la course au fric, où les rejetons de la gentry n'hésitent pas à se reconvertir dans l'industrie pornographique. C'est un opéra crépusculaire vénéneux, situé dans le décor microcosmique d'un château du XVIIe siècle sur lequel veille, sourde aux craquements annonçant l'effondrement de son univers, u... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Ce roman aurait pu s'intituler : « chronique du naufrage de la noblesse britannique ». le domaine de Southminster qui appartient depuis plusieurs siècles à la famille Quench est le théâtre d'une tragédie. Nous sommes au milieu des années soixante et l'ordre social qui semblait immuable est ébranlé. Lord Quench, victime de plusieurs attaques cérébrales, contemple impuissant et plein de regrets de son seul oeil valide le spectacle navrant qui s'impose à lui. Son épouse, Lady Quench, dotée d'un physique de hussard et d'une force de caractère inébranlable, semble dépassée par une réalité qui contrevient à ses principes. Elle a donné naissance à deux filles à qui elle a inculquées par la force les règles et les valeurs de sa classe. Son éducation a eu des résultats curieux. Si Béatrice a hérité de son coeur sec, elle a appliqué toute sa rigueur et son dévouement à la cause communiste. Quant à Lydia, sa rupture avec sa classe n'est pas politique mais morale. Elle se livre à des orgies dépassionnées et destructrices. Elle pose pour des photographies pornographiques en compagnie de prolétaires ramassés dans les bouges. Les prises de vue sont en partie organisées par un de ses cousins qui – aristocrate désargenté – a fait fortune dans la pornographie. Il emploie dans sa boutique un autre membre de sa famille, un homosexuel à la sensibilité exacerbée. Vous l'aurez compris, le tableau que Robin Cook dresse de l'élite de l'Empire est bien sombre. Il faut dire que toute la société britannique s'est livrée corps et âme au culte du veau d'or : la Livre Sterling. Et que le vieux monde semble s'écrouler sous les coups de butoir de la cupidité. Il se passe peu de choses dans ce roman, l'intrigue pourrait être ramassée en une pièce de deux ou trois actes. L'auteur insiste beaucoup sur la psychologie, notamment celle de Lydia, un être en mal d'amour, dégouté de son corps et qui se livre à des hommes qui lui répugnent pour des coïts sans envie ni passion. Robin Cook livre un portrait lucide de la déliquescence d'une société britannique écartelée entre ses valeurs et l'argent.

""Don't be told what you want
Don't be told what you need
There's no future
No future
No future for you""
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Public parts, private places
Traduction : Jean-Paul Gratias

Ce patronyme semblant assez répandu dans le monde anglo-saxon, sachez d'ores et déjà que l'auteur de "Vices Privés, Vertus Publiques" n'avait rien de commun avec son homonyme américain, auteur de thrillers médicaux comme "Virus" ou "Toxines" pas plus qu'avec un troisième Robin Cook, lui aussi décédé, et qui fut, celui-là, adversaire acharné de Tony Blair au sein même du Labour.
Sur le Robin Cook qui nous intéresse, voyez ici :
http://romainb.club.fr/Lire/cook/Robincook.html
"Vices Privés, Vertus Publiques" est un roman qui, comme "La Rue Obscène", s'en prend violemment aux tenants de l'establishment britannique.
Ce n'est pourtant pas sans une nostalgie secrète que Cook le démocrate se remémore l'ancienne gentry anglaise, celle de l'Empire colonisateur certes mais celle qui, malgré tout, possédait encore une dignité que les nouveaux riches de l'après-guerre n'ont jamais pu - ni ne pourront jamais - s'acheter.
C'est à cette société en voie d'extinction qu'appartiennent lord Michael Mendip et son cousin, l'Honorable Viper. D'une sensibilité d'écorché vif, éperdument altruiste, Mendip survit à la disparition des revenus familiaux grâce au travail que son cousin lui fournit dans les librairies spécialisées qu'il possède à Soho.
Comme de juste, Viper est l'opposé de Mendip. Ce n'est pas qu'il soit incapable de compassion ou de bonté. Simplement, il a compris depuis longtemps que, dans le monde des affaires, cela n'est pas de mise. Plus ou moins rejeté par sa famille à sa majorité, il a mangé de la vache enragée avant de s'engager dans la voie d'un arrivisme cynique. Désormais amant en titre de Germaine Eriksen, femme d'affaires aveugle et fortunée, il s'occupe tranquillement à amasser son deuxième million de livres. (Sauf erreur de ma part, c'est le même Viper que l'on retrouvera dans "La Rue Obscène.")
Débarque un jour, dans la librairie porno gérée par Mendip, un Grec d'un certain âge, à la recherche de "photos d'art" posées par la propre cousine des deux aristocrates plus ou moins déchus, Lydia Quench. Et c'est, pour Cook, le début d'une description minutieuse et désespérée de la décadence d'une caste.
Bien qu'on n'y croise pas, à proprement parler, de meurtrier, "Vices privés ..." est un roman très noir qui se termine très, très mal, dans une espèce de violence paroxystique. Si l'on excepte Mendip, Viper et sans doute le majordome Forlock, une folie sourde accable les protagonistes. Folie amoureuse en la personne de sir John Odion, amoureux malheureux de Lydia. Folie auto-destructrice chez cette dernière. Folie de meurtre alimentée par l'impuissance sexuelle et sociale chez celui qui la bat à mort. Folie haineuse et rampante chez Béatrice, la soeur de Lydia, qui s'est inscrite au PC et qui, lorsqu'elle réside en la demeure familiale, se fait une obligation de prendre son repas avec les domestiques - au grand scandale de ceux-ci, d'ailleurs. Et folie froide enfin de l'égoïsme chez lady Quench, leur mère.
A l'arrière-plan, leur père, désormais paraplégique, se souvient de sa propre folie d'ignorance et n'aspire plus qu'à mourir puisque la connaissance qu'il possède désormais du besoin d'amour des autres en général et de ses filles en particulier, il lui est désormais impossible de l'exprimer. ;o)
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Ce livre m'a paru être beaucoup plus une étude de moeurs qu'un roman policier, ce qui n'ôte rien à sa qualité intrinsèque. Car le portrait intimiste d'une certaine aristocratie en déroute qui en ressort est frappant, brutalement dessiné, chirurgicalement écrit. On y décortique les errements d'une famille, au sens large, de nobles plus ou moins désargentés qui se cherchent une raison d'exister Que les refuges illusoires se nomment cynisme, dévergondage, aveuglement volontaire ou militantisme, ils sont tous illustrés avec brio, sans complaisance ni fioritures. Cette lecture m'a d'abord étonné, puis désorienté, pour finalement me plaire par son coté subtil et convaincant.
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Comme l'indique une des deux critiques précédentes, je me suis fait abuser par l'homonymie de cet auteur avec l'autre Robin Cook.
Il est rare que j'abandonne un livre en cours de lecture, mais celui-ci m'est tombé des mains... Arrivée à la page 80 : des personnages flous et caricaturaux, aucune action et une écriture brouillonne et sans queue ni tête !

Par exemple, p70 :
"Pour Lydia, la situation devenait intolérable. Son sentiment de culpabilité, et de honte aussi, la poussa à agir de façon radicale."

Et sur la même page, deux paragraphe plus loin :
"Mais à cet âge-là, sa conscience ne la tourmentait jamais."

Donc une fille qui a un sentiment de culpabilité mais que sa conscience ne tourmente jamais, voilà ce que j'appelle un personnage flou et une écriture brouillonne !
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Sérieusement meurtris par une société qui avait changé au point de leur interdire le mode de vie de leurs ancêtres, sous prétexte que l'éducation qu'on leur avait infligée ne les avait pas préparés au monde actuel, ils s'employaient à satisfaire les goûts sexuels de cette société - malgré la répugnance indéniable que leur inspirait cette situation - afin de survivre de façon civilisée. Ils étaient immoraux.
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Quatre Britanniques sur cinq croupissaient dans l'ignorance et la misère - alors qu'on était en 1967 - tout simplement parce que l'argent n'arrivait pas jusqu'à eux, (...) cette clique qui l'entourait s'employait à préserver ce état de fait sans réellement déployer de gros efforts pour cela. Ces gens-là se contentaient de gagner de l'argent, de le dépenser, de le transférer à l'étranger.
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